Un énième attentat islamiste en Europe vient donc d'avoir lieu. Quelques jours seulement après l'élection d'un représentant caricatural du globalisme libéral en France voilà que le réel revient par la fenêtre. Après avoir était évacuée pendant l'élection présidentielle, où il fallait chasser le fascisme imaginaire incarné par le FN, la réalité revient dans la face des élites. Ce ne sont pourtant pas des gens d'extrême droite qui ont fait l'attentat, ni même des immigrés de fraîche date, mais bien des citoyens anglais de culture musulmane. Que cette réalité déplaise aux bons bougres de gauche ne change rien à celle-ci. Les faits sont là, il y a une population qui détient la nationalité française, anglaise ou allemande, mais qui pourtant rejette totalement ces nations respectives et leurs cultures. Cette réalité qui est refusée par les élites est bien encombrante dans leur stratégie fondamentale visant à interchanger les populations pour tirer un maximum de profit et réduire un maximum les salaires.
C'est que pour un libéral comme pour un marxiste les identités n'existent pas, pas plus que la culture ou l'éducation. Les individus sont interchangeables. Les uns sont là pour maximiser les performances du marché. Les autres pour réaliser le rêve de la lutte des classes et la révolution prolétariennes. Cette vision utilitariste qui empoisonne la pensée occidentale empêche en fait de bien comprendre les réalités. Le rapport qu'entretient un citoyen avec sa société est d'abord le fruit d'une culture, d'un rapport à l'autre qui est le fruit de sa famille et de son éducation. Ignorer cette réalité produit la situation présente.
L'économie et la géopolitique n'expliquent pas tout
En face de l'islam politique, ce qui est passablement un pléonasme, les idéologies issues du 18e et 19e siècle semblent désarmées. Les explications économiques trébuchent sur une réalité anthropologique et culturelle qui n'a pas de précédent récent dans l'histoire européenne. C'est que l'homme européen qui a construit l'homme universel n'a pas vraiment compris qu'il n'était qu'un universel possible parmi d'autres et que son universel ne l'était en fait pas tant que cela . De la Chine , à l'Iran, de la Russie au Japon le monde petit à petit se repense en dehors des visions occidentales et européennes. Le déclin rapide des sociétés occidentales entraîne un effet de révulsion de plus en plus affirmé des valeurs que ce dernier a souvent utilisé bien mal pour asseoir sa propre domination. Les mouvements islamistes sont en réalité la résurgence d'une divergence profonde des comportements des populations issues de ces sociétés avec les principes qui régissent les sociétés occidentales. L'on pourrait citer ici les travaux d'Emmanuel Todd dont les travaux ont allègrement expliqué les liens entre les structures familiales et le comportement politique et idéologique.
Les structures familiales dominantes dans les pays musulmans sont essentiellement des familles de type communautaire et patrilinéaire. La forte endogamie est la norme. Le Pakistan qui fournit une grande part de l'immigration anglaise musulmane par exemple a un taux de mariage entre cousins germains de près de 60 % ! Des taux que l'on retrouve chez les populations immigrées en Grande-Bretagne ce qui pose des problèmes de santé publique. Or comment imaginer qu'une population aussi fermée sur le plan matrimonial puisse être ouverte sur les idées et les idéologies des autres sociétés ? Un coup d'oeil rapide à la consanguinité et à la pratique du mariage entre cousins nous donne un aperçu du problème :
Carte des mariages consanguins.
On constate la très forte corrélation entre des sociétés relativement fermées aux autres et la pratique du cousinage. Cette réalité ne peut être ignorée puisqu'elle est désormais présente massivement sur nos territoires. De fait, l'explosion du voile et les revendications identitaires musulmanes ne sont que l'expression de ce comportement matrimonial extrêmement fermé qui ne cesse de heurter la sensibilité des Français massivement exogame. La fermeture d'un groupe se caractérisant par le rapport aux femmes. C'est tout à fait visible dans le comportement matrimonial des Français de culture musulmane comme on peut le voir sur le tableau ci-dessous :
Ce tableau provient du livre d'Emmanuel Todd, le mystère français. Il indique le taux de mariage mixte entre les Français d'origine immigrés et les autochtones. L'on voit que le taux est nettement plus faible que pour les populations originaires du monde latin (espagnole, italien, portugais). Mais il est aussi nettement plus faible que pour les populations asiatiques par exemple qui affichent une exogamie pratiquement identique aux populations suscitées. Or ces populations asiatiques sont arrivées en même temps que les populations maghrébines. Le temps n'est pas un facteur explicatif. Et ne parlons pas des questions culturelles ou linguistiques. Il y a de bonnes chances pour qu'en moyenne les immigrés du Laos ou du Vietnam maîtrisassent moins bien la langue française que les immigrés d'Afrique du Nord. L'on pourrait dire que la question religieuse est centrale, mais il est tout aussi convaincant d'y voir la résultante d'une pratique familiale fermée caractéristique des populations du Maghreb. Car même si ces populations pratiquent moins le mariage entre cousins que leur collègue du Pakistan qui est un cas extrême. Le taux de mariage entre cousins est clairement plus élevé en Algérie qu'en France comme la carte précédente le montre.
L'autre caractéristique de ces pratiques importée nous montre une asymétrie extrêmement forte dans l'échange des femmes. Si les musulmans veulent bien épouser une Française, l'inverse est beaucoup moins vrai. Si l'on calcule le ratio femme / homme d'exogamie, voici ce que cela nous donne :
Algérie : 0,89
Maroc : 0,69
Tunisie : 0,58
Sahélienne : 0,64
turque : 0,35
Europe du Sud : 0,92
Asie : 0,96
Étonnement, c'est l'Asie qui est le plus proche d’un c'est-à-dire de l'égalité de l'échange homme femme entre le groupe d'accueil et les immigrés. Les plus mal intégrés sur ce plan étant les Turques ce qui ne sera pas vraiment une surprise. Il n'étonnera personne du coup de savoir qu'un parti islamique (le Parti Egalité Justice) va présenter des candidats aux élections législatives françaises en étant financé en partie par la Turquie. C'est étonnant non ? Alors que nos médias font semblant de pleurer les morts anglais en déposant des fleurs comment se fait-il qu'il n'y ait aucun questionnement sur l'ingérence d'une puissance étrangère ouvertement hostile ? C'est vrai que ce n'est pas la Russie donc il n'y a pas d'ingérence. Quoi qu'il en soit ce déséquilibre est à mon sens un facteur qui permet de bien voir qu’elle est la différence entre les immigrés de culture musulmane et les autres. Étrangement ce déséquilibre a échappé à Emmanuel Todd dans son livre. Je serais taquin, je dirais qu'il a juste évité le sujet. Pour modérer un peu le propos, l'on remarquera que ce sont les Algériens finalement qui ont le comportement le plus équilibré. C'est étonnant parce que l'on aurait pu imaginer plutôt les Tunisiens, or, c'est le groupe qui a le ratio le plus bas des pays du Maghreb. Voilà qui explique peut-être les résultats d'Ennahda chez les Tunisiens vivant en France.
Cette asymétrie est un signe important de rejet que ce soit dans un sens ou dans l'autre. D'un côté les autochtones ne veulent pas que leur fils épouse une musulmane. Ou à l'inverse les musulmans ne veulent pas que leur fille épouse un autochtone non musulman. S'il est difficile de bien mesurer quel est le motif réel de ce déséquilibre d'un côté ou de l'autre, le fait est que cette asymétrie n'est présente massivement que par rapport aux populations de culture musulmane.
Du multiculturalisme à l'ethnocratie
Si les attentats sont des points particulièrement chauds du conflit qu'engendre la présence passive de population non assimilée sur les territoires occidentaux. L'autre point important est l'évolution électorale. Dans les démocraties occidentales, la notion de base est que chaque citoyen vote en fonction de ses convictions pour le bien commun. Le vote présuppose une croyance en l'égalité entre les citoyens. Cette égalité signifie que ce qui nous sépare en tant qu'individu doué de raison et de pensée autonome est tout de même moindre que ce qui nous rassemble. On accepte le résultat d'un vote parce que l'on fait partie d'un ensemble, d'une nation. Quand un citoyen doit voter, il doit le faire en pensant normalement à l'intérêt général de l'ensemble. Même s'il peut bien évidemment se tromper parfois lourdement. Le résultat des présidentielles est là pour nous rappeler les très grandes limitations de la démocratie telle qu'on la pratique actuellement. Mais ce système devient problématique quand un ou des sous-groupes se forment pour agir dans leur propre intérêt. Et c'est très exactement ce qui se passe avec l'immigration. De la bouche même d'Emmanuel Todd qui reconnaissait que les immigrés sont un électorat captif pour la gauche et les partis immigrationnistes.
Cet état de fait est bien connu aux USA ou les noirs votent par exemple massivement pour les démocrates même si ces derniers sont loin de leur être favorables sur le plan macro-économique en pratique. Cette subdivision est totalement nouvelle en Europe et particulièrement en France. Et les effets sont loin d'être négligeable. Il suffit pour cela de se demander ce qui serait arrivé électoralement s'il n'y avait pas eu de vote immigré ces 20 dernières années par exemple. François Hollande aurait-il été élu ? Monsieur Macron aurait-il été au second tour ? Le FN existerait-il ? Poser la question c'est déjà y répondre. L'immigration a faussé la vie normale de notre démocratie par l'intrusion d'un groupe aux intérêts propres au sien de notre nation. Ce n'est pas là un demi-problème, mais un gros problème.
À cela s'ajoute une étrange alliance d'intérêt entre le groupe bourgeois des grandes villes pour qui l'intérêt se résume à l'absence totale de régulation et de frontière, et celui des immigrés qui servent de petite main à ces deniers. C'est étrange dans le sens ou tout oppose culturellement une personne de culture musulmane croyante et un athée hédoniste mangeur bio et bisexuel. On retrouve ici une alliance de circonstance dont on sent bien qu'elle ne durera pas éternellement, mais qu'elle fait déjà beaucoup de mal électoralement parlant. Il s'agit là d'une problématique au final bien plus grave que le terrorisme ou la délinquance parce qu'elle casse complètement l'unité électorale du pays . Cependant, je rajouterais qu'il y a un point qui unie l'électorat réactionnaire musulman, et l'électorat bourgeois. Les deux sont endogames. L'un pour des raisons culturelles religieuses et traditionnelles, l'autre pour des raisons économiques. Comme nous l'avons vue dans un texte précédent, les élites économiques du pays vivent de plus en plus entre elles. Contrairement à la moyenne française ou l'endogamie sociale recule celle des gens aisés, augmente fortement (voir cette étude sur la question). Nous avons peut-être ici une explication de la passion des riches pour le communautarisme qui ne fait que refléter leurs propres pratiques. S'ils ne partagent rien d'avec le prolétariat musulman, ils lui reconnaissent le droit de faire comme eux c'est-à-dire de vivre dans leur coin sans rapport social avec les autres. Cette dichotomie évolutive explique également l'agacement des Français qui sont de moins en moins regardants sur les différences sociales dans leur vie de tous les jours alors que leurs élites prônent l'inverse encourageant ainsi les pratiques endogames musulmanes.
J'ai ici une certaine divergence avec Jacques Sapir qui semble effectivement penser que tout peut se régler en grande partie par la question économique. Même la réintroduction forte de la laïcité permettrait dont on voit mal comment la pratiquer maintenant que l'islamisme a fait son trou aura du mal à résoudre le problème. Nous sommes en face d'une situation sans précédent dans l'histoire de France. L'importation massive de populations aux structures familiales complètement étrangère à la tradition européenne est une rupture anthropologique extrêmement importante qui implique une non-validation des procédés employés précédemment dans l'assimilation des populations étrangères. De fait, l'arrêt total de l'immigration me paraît un objectif immédiat hautement recommandable . C'est d'autant plus vrai que la question démographique de la sous-natalité ne peut pas être résolue par l'immigration contrairement au discours ambiant. La France a eu recours à l'immigration au 19éme sans que sa démographie ne se redresse. Ce n'est que pendant l'entre-deux guerre et la mise en place par le régime de Vichy d'une politique familiale reprise par le CNR à la sortie de la guerre que la situation démographique du pays s'est réellement amélioré. Il ne tient qu'aux politiques publiques de rétablir une démographie raisonnable. Encore faudrait-il bien sûr qu'il y ait un pilote dans l'avion. Si je rejoins Sapir sur la priorité des questions de la souveraineté, je ne serais donc pas aussi optimiste sur l'influence des questions économiques pour l'assimilation des populations du Moyen-Orient.