Deux grands événements secouent à l'heure actuelle le continent noir. Tout d'abord la guerre que ce livre les deux prétendant à la présidence ivoirienne la vidéo ci-dessous d'un grand spécialiste de l'Afrique Bernard Lugan nous renseigne sur la réalité de terrain. La démocratie ivoirienne est rongée par l'hétérogénéité territoriale, il n'y pas de peuple ivoirien donc la démocratie se transforme en plébiscite ethnico-religieux. Les gens votent pour leur clan ou leur ethnie par pour les idées ou le programme que défendent les participant aux élections. C'est une nouvelle preuve que la démocratie ne peut pas exister dans une société trop divisée, il faut un tronc commun dans lesquels les habitants se reconnaissent pour qu'ils acceptent d'être minoritaire aux élections. La CI nous rappelle en définitive les conditions pour qu'une démocratie puissent fonctionner, il faut d'abord un peuple uni. Les nations multinationales sont en réalité très rares y compris en Europe, il n'y en a en réalité qu'un seul qui fonctionne il s'agit de la Suisse, la Belgique étant en voie de désagrégation.
Côte d'Ivoire : Bernard Lugan face à Ménard
envoyé par prince_de_conde. - L'actualité du moment en vidéo.
Le deuxième grand événement c'est la création d'un nouvel état, le Sud soudan, cette région se séparant là encore d'une entité politique, le Soudan à laquelle elle ne reconnaît aucune légitimité. Là encore la démocratie produit coupure et séparation des peuples, pour que le pays dans lequel s'exprime cette démocratie atteigne une certaine homogénéité territoriale. C'est le mythe de la société démocratique et multiculturelle qui en prend un coup au passage, car il n'y a pas lieu de penser que cela se passerait autrement en Europe. Dois-je rappeler que notre continent s'est déchiré durant deux siècle depuis la révolution française pour obtenir des frontières à peu près reconnue par tous sous l'effet de l'arrivée de la démocratie et du nationalisme. Il arrive aujourd'hui à l'Afrique ce qui s'est produit en Europe avec la monté des niveaux scolaires et l'apparition des croyances nationales et démocratiques. Chaque peuple entend devenir maître chez lui et ce faisant nous assistons à l'explosion du nombre d'état il ne faut pas nécessairement s'en inquiéter au contraire même.
Dans la vidéo ci-dessous Eric Zemmour se moque du nouvel état du Sud Soudan, il y voit une décomposition en de micro-état sans avenir. Je ne suis pas du tout d'accord avec lui, je crois au contraire que ce mouvement préfigure peut-être la naissance d'états réellement viables en Afrique. Et la viabilité ne vient pas des ressources ou de la taille de ces derniers mais de la cohérence de la population qui habite ces nouvelles nations. Si effectivement l'Afrique voit apparaître de nombreux petits états ces derniers, grâce à leur cohérence interne, pourront plus volontier se consacrer à leur développement en lieu et place de conflits ethniques s'éternisant. Comme le disait notre cher Régis Debray les frontières ramènent la paix, mieux vaut de petits états homogènes que de grands états en guerre civile comme ce fut longtemps le cas au Soudan. Et ce qui peut paraître à première vue comme une régression est en fait le plus sûr chemin pour une paix durable. Certes elle sera malmenée, mais une fois acceptées, ces frontières et ces cohérences géo-frontalières permettront j'en suis sûr un vrai développement. Le paradoxe c'est que l'unification de l'Europe nous conduit à la guerre de tous contre tous au moment même où la division de l'Afrique ramène la paix sur ce continent voilà une parfaite démonstration des idées de Régis Debray et de son éloge de la frontière. Je tiens à signaler au passage la très belle analyse du livre de notre philosophe anciennement moustachu sur le blog de Jean-Paul Brighelli.
Les conséquences de la conférence de Berlin de 1884
L'Afrique a deux grands problèmes le premier est la question démographique que je n'aborderai pas ici mais qui l'un des vrais moteurs de la misère africaine. Une expansion démographique qui est la plus rapide de toute l'histoire de l'humanité a rendu tout développement sérieux impossible. On peut espérer cependant que l'enclenchement de la transition démographie ramènera rapidement la natalité à des niveau compatible avec le développement humain. Le deuxième problème de l'Afrique est la rupture historique produite par les ingérences étrangères sur son sol par le colonialisme et l'esclavage arabo-occidentale. En effet, difficile de développer une civilisation lorsque l'on pille une partie de votre population pendant des siècles. Les arabes ont pratiqué l'esclavage pendant 800 ans et les Européens ont complété le massacre. L'autre problème c'est que le commerce de l'esclave était aussi culturel à certains peuples d'Afrique, il y avait des noirs qui faisaient commerce d'autres noirs. Cette perte humaine n'a pas été sans effets sur l'évolution du continent et sur la faible démographie qui fut la sienne jusqu'à nos jours. Or sans une densité de population suffisamment élevée les civilisations avancée ne peuvent pas apparaître. Tant que Les gens peuvent vivre de chasse et d'une agricultures comme la culture sur brûlis qui nécessite le nomadisme et non l'implantation il n'ont aucune raison de bâtir des structures organisées de grande ampleur. Il y a un lien entre civilisation et densité de population, le manque de bras provoqué par les saignées esclavagistes ont sûrement été un frein en terme de civilisation à long terme.
Ensuite l'autre grande catastrophe fut le découpage territorial opéré par les puissances occidentales au 19ème siècle. La situation de la cote d'Ivoire ou du Soudan provient de ce traçage de frontières artificielles qui fut entériné à la conférence de Berlin en 1884 et dont la carte que vous pouvez voir montre l'organisation. Les Européens ont coupé des peuples en morceaux et les ont mélangé dans des entités étatiques complètement déconnecté de toute cohérence populaire. Tant que les puissances Européennes étaient là cela ne posait pas de problèmes, mais dès que nous sommes partis ce fut l'explosion qui était bien prévisible. En réalité ce genre de chose s'est produite sur notre propre continent, puisque nous aussi nous avons eu des empires multinationaux qui lorsque le nationalisme et la démocratie sont arrivée ont explosé. Le plus célèbre exemple fut l'empire des Habsbourg dont l'Europe n'a pas encore effacé les conséquences, la guerre de Yougoslavie fut en fait un lointain écho historique de cette structure multinationale. La grosse différence entre l'Afrique et l'Europe c'est que les nations incohérente dont l'Afrique est l'héritière sont des importations alors que nos empires multinationaux était des produit purement européens. Par conséquent si l'Europe veut vraiment aider l'Afrique, elle devrait organiser une nouvelle conférence de Berlin dans laquelle les cartes et les états africains seraient redessinés de façon à correspondre aux réalités humaines de ces peuples. Ce serait le seul moyen pour éviter les effusions de sang tel qu'on a pu en connaître sur notre continent ces deux cents dernières années produit par la reconstruction d'entités homogènes. Si nous ne voulons pas ou nous ne pouvons pas le faire, alors le mieux est de laisser les africains s'organiser eux mêmes quitte à voir se multiplier les états et les conflits. Il faut espérer qu'en tel cas l'Afrique mettra moins de temps que l'Europe pour trouver un équilibre stable en matière frontalière.
clovis simard 15/10/2011 18:16
olaf 13/01/2011 23:42
yann 13/01/2011 21:48
Emmanuel B 13/01/2011 00:16
La Gaule 12/01/2011 02:05