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8 septembre 2012 6 08 /09 /septembre /2012 22:20

france-nouvelle-france-12.jpgL'américanophilie délirante des journaux français mainstream pour employer l'anglicisme courant est repartie. Comme tous les quatre ans les journaux amé..français se passionnent pour ce qui semble être devenue l'élection la plus importante en France. Il faudrait comptabiliser, mais on peut se demander si les journaux de notre pays ne donnent pas plus d'importance maintenant à l'élection américaine qu'à la nôtre. Même un blog souverainiste comme celui de mon collègue Pinsolle donne une place prépondérante à l'élection américaine qui devient un incontournable de la politique "sérieuse". Mais cette histoire de passion électorale en dit plus long finalement sur le degré de décadence atteint par la France que tous les grands discours. Cela peut d'ailleurs sembler paradoxal puisqu'il faut tout de même savoir que comme à mère britannique l’Amérique déteste profondément la nation française et son peuple. Cette haine s'applique même à ses lointains descendants. La récente affaire québécoise qui a vite été enterrée par les médias français, et pour cause, montrant la haine viscérale que notre nation produit chez ces peuples anglo-saxons. Il faut dire que l'on ne profitera pas de cette affaire en France pour rappeler les massacres et la brutalité des Anglo-saxons à l'égard des descendants français d’Amérique. Cela ferait tache dans l’histoire officielle de l'impérium, mais ne dit-on pas que ce sont les vainqueurs qui réécrivent l'histoire à leur avantage ? En cela il est certain que les Britanniques et leur descendant ont bien été les vainqueurs. Le nombre de crimes perpétrer par le monde anglo-saxon au cours des siècles dépasse pourtant l'entendement. Et l’Amérique en bonne fille a dépassé son aïeul à bien des égards sur ce plan.



 Pourtant les Français pourraient être assez fiers de ce que fut la Nouvelle-France et de ce qu'elle aurait pu devenir si quelques barbares venues des îles britanniques n'avaient jamais voulu fouler leurs pieds sur ces terres. Il est certain du reste que le sort des Indiens n'eut pas été le même. Car les Français contrairement à ce qu'affirment les haineux de notre nation ont été bien moins violents avec leurs autochtones que leurs cousins européens. Les Français d’Amérique ayant eu des relations de bons voisinages avec les peuples amérindiens que ce soit les Hurons, les Algonquins, ou les Inuites. Ces peuples ont d'ailleurs vécu durement l'effondrement de la Nouvelle-France, car c'est bien sous le joug des Anglais que leur destin fut sellé. On pourrait citer aussi le sort des Amérindiens de Guyane qui est très différent de celui de leurs cousins vivant au Brésil ou ailleurs en Amérique du Sud. Non, la France n'a pas qu'une histoire d'horreur et de Pétainisme comme essaient de nous faire croire les agents de l'empire américain à l'image du Bogdanoff de la philosophie Bernard Henri Lévy. Mais les Français ont la mémoire courte maintenant. Tout lobotomisés qu'ils sont par la machine propagandiste américaine. Les médias « français » en viendraient même à vouloir faire fêter aux Français la défaite de Trafalgar. Un peuple en est-il encore un lorsqu'il se met à fêter ses propres défaites et la victoire de ses ennemis ? Que peut-on devenir lorsque l'on ignore tout de son propre génie historique ? Les Français glorifient des peuples brutaux et ignorent la sagesse de leurs ancêtres. Goebbels avait raison. Un mensonge répété finit toujours par devenir la vérité, il en va de même pour les vérités historiques.

 

La francophobie ordinaire chez les peuples anglo-saxons c'est une vieille histoire comme nous le rappelle Bertrand sur son blog.

 

 

 

 

Une élection sans intérêt pour un peuple sans intérêt


 

La vérité c'est que les USA ne sont qu'une puissance virtuelle, et ce depuis longtemps. Pour reprendre les thèses de dedefensa le système américain a fini par gober sa propre narration ce qui finit par le tuer. L'empire américain est en déclin depuis très longtemps, ou plutôt les fondements originels de sa puissance ont disparu depuis très longtemps. À savoir sa domination technique et industrielle. Certes l'on peut citer ces fameux centres de recherche qui font la fierté de l'Oncle Sam, mais immédiatement remarquer deux choses. Les chercheurs véritablement américains y sont rares. On y croise surtout des Asiatiques et des Européens expatriés, et les effets de cette prétendue avancée techniques sont absents du bilan commercial des USA. Au final, on peut même se demander en analysant la balance commerciale US si les technologies américaines essentiellement produites à l'extérieur ne creusent pas le déficit commercial. Apple a combien d’employés aux USA et en Chine ?

 

Les USA sont une nation qui sous-investit depuis très longtemps et cela se ressent sur l'évolution de la productivité réelle du pays. Il ne suffit pas d'avoir quelques laboratoires de pointe pour jouer les grandes puissances. Encore faut-il que cela se traduise par des effets palpables sur la productivité réelle du pays et sur l'investissement industriel. Or on ne voit rien de la sorte dans les statistiques américaines comme le montre bien l'excellent blog criseusa. Le verdict des statistiques est formel. La supériorité technique américaine est une chimère. La science américaine fait ses petits à l'étranger taux de profit et externalisation oblige. Pour prendre un exemple emblématique dans le domaine de la science de pointe la grande université de Berkley a récemment voulu faire des accélérateurs de particules miniaturisés. Une technologie qui permettrait de réduire considérablement les coûts de la recherche fondamentale sur le comportement des particules. Et bien cette célèbre université a commandé son matériel de point et ses lasers en France. C'est l'entreprise Thales Optronic qui leur a fabriqué leur outil de recherche le laser Bella. Mais c'est sûr, les scientifiques en France ne servent à rien comme l'affirmait un clown de l'UMP.

 

Comme l'avait si bien expliqué Todd dans son « Après l'empire ». Les USA dominent aujourd'hui par leur consommation et leur capacité à faire croître leurs déficits commerciaux. Pas par leur inventivité ou leur prétendue créativité qui n'est que rarement le fruit de leur propre système éducatif d'ailleurs. C'est en rendant les puissances exportatrices dépendantes de leur demande intérieure qu'ils dominent. On l'a vu lors de la récession américaine récente, la Chine, l'Allemagne ou le Japon ont eu des sueurs froides. La retombée actuelle de l'économie virtuelle des USA va refaire vivre à ces pays cet effondrement commercial qui leur fait si peur. Évidemment cet étrange empire de la consommation tient par des ficelles qui n'ont rien avoir avec celles des empires d'autre fois et qui était fondées sur la puissance industrielle et militaire. Le fondement de la puissance américaine est la culture narrative, la domination spirituelle, si l'on peut appliquer ce terme à la sous-culture commerciale américaine. C'est cette fascination qui maintient l'artifice de l'empire, ça et le rôle du dollar dans le domaine du change mondial.

 

La grande hantise de l'élite des USA est en fait de se voir coupé du reste du monde. Que deviendraient donc les rapports de forces sociaux aux USA si d'un seul coup ce pays ne pouvait plus importer à bon marché les produits qu'il consomme ? Il ne faut guère réfléchir pour voir que la structure ultra-inégalitaire américaine est essentiellement le fruit de la domination US sur le reste du monde. Ce fut d'ailleurs depuis le début le véritable but de la domination américaine. Comme souvent les histoires impériales sont le fruit de rapports de forces locaux. Le maintien d'une domination locale devant son salut à l'extériorisation de la violence interne au groupe. Pour maintenir leur niveau de vie délirant et éviter trop d'égalité, les élites américaines ont dû marginaliser le prolétariat américain. Mais cela ne fut possible que grâce à l'immense armée de pauvres située en dehors des frontières de l’Amérique. On peut d'ailleurs voir la conquête américaine et l'élargissement de ses frontières comme une nécessité à la survie même de l'inégalité interne de la société US. Cantonné à ses frontières la mécanique liée à l'augmentation de la productivité était un moteur d'égalisation du niveau de vie. Pour maintenir la croissance à productivité croissante, il fallait augmenter les salaires et créer une classe moyenne.

 

Keynes a montré depuis longtemps qu'une société démographiquement stable, et connaissant une croissance de la productivité, était obligée, pour maintenir le plein emploi, d'égaliser le niveau de vie. Cela à cause de la plus grande propension des pauvres à consommer une large part de leur revenu. La concentration des richesses conduisant au contraire à une trop forte épargne et à la surproduction. À l'image de ce qui se passe aujourd'hui en Chine. La mondialisation, ou plutôt l'américanisation de la planète était la seule porte de sortie pour l'élite américaine. Le seul moyen d'échapper à une égalisation progressive des niveaux de vie qu'elle exècre. Une égalisation qui avait commencé à l'époque de Roosvelt qui avait fini par atteindre des limites intolérables pour l'élite à la fin des années 60. Pour maintenir une croissance sans égalitarisation, il fallait se débarrasser des salariés américains, les abaisser, les rendre inutiles. Le libre-échange et le rôle de consommateur de dernier ressort ne furent que des moyens pour rendre l'inégalité possible. Évidemment, les conditions historiques ont également permis à ce délire d'exister. Sans la Seconde Guerre mondiale et la mise en place de l'étalon dollar les USA n'auraient jamais tenu ce rôle. Au final, on peut affirmer qu’eu égard à la situation des USA, aucun changement d'aucune sorte ne peut advenir par le biais des élections. Que ce soit le candidat démocrate ou républicain dans les deux cas nous aurons des impérialistes qui devront gérer les contradictions de l'empire avec tout ce que cela implique de violence et d'irrespect pour les autres peuples. Les USA se battront jusqu'au bout pour maintenir leur privilège monétaire. Il en va probablement de la survie même de leur nation en tant qu'entité unie. Il est donc étrange que les Français jugent cette élection comme vitale pour eux. Il est donc probable que cette passion pour les USA est plus liée à l'imprégnation de la culture américaine dans notre pays, plutôt que le résultat d' un intérêt réel.

 

 

Il faut désaméricaniser la France

 

Mais pour sortir de cette domination, il n'y a nul besoin d'être une grande puissance ou d'être un pays énorme comme l'on fait croire les européistes. Pas besoin de devenir nous même un empire pour mettre fin à l'empire. On remarquera d'ailleurs que plus l'Europe est unie, et plus elle est américanisée. Loin d'amoindrir l'influence américaine, l'Europe l'a démultiplié. On n’a jamais autant été américain que depuis que nous sommes tous européens... Retrouver une nation qui fonctionne demandera donc au préalable à la France de redevenir une nation ce qui bien évidemment revient à sortir de l'UE sans autre forme de procès. Évidemment, cette étape est politiquement très difficile eu égard à l'endoctrinement général qui s'est abattu sur notre peuple depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Mais c'est une étape essentielle. La deuxième étape consiste à désaméricaniser le peuple de France. Désaméricaniser, comme on a jadis dénazifié l'Allemagne. Je dois avouer que peu de gens parlent de cette nécessité tant on confond culture moderne et sous-culture américaine. Les gens deviennent même aveugles à ce qui pourtant devrait leur crever les yeux. Du communautarisme à la malbouffe en passant par les séries débiles , les films à gros budget sans scénario, et au simplisme historique autant de choses qui ne sont pas le fruit de la modernité, mais bien de l'américanisation.

 

La France est particulièrement atteinte par ce mal. D'autres peuples modernes à l'image du Japon ont pourtant réussi à éviter cette acculturation. En France, cette acculturation a au contraire été accompagnée et soutenue par l'élite. L'admiration sans borne pour les USA est un mal qui traverse d'ailleurs tous les courants de la vie politique française. Toute critique des USA étant qualifiée au mieux de jalousie au pire d'antiaméricanisme primaire. Mais ce qui est primaire c'est bien l'admiration inlassable même devant l'évidence d'une décadence sans fin. L'Amérique est la cause de la mort de l'occident, c'est bien parce que le cœur européen s'est mis à battre au rythme de celui de l'Amérique que le continent a décliné comme jamais au paravent. L'Europe imitant l'Amérique c'est un peu comme si les Grecs avaient imité les Romains dans l'antiquité et non l'inverse. Pour retrouver un avenir, il faudra à nouveau nous réapproprier notre identité, ce n'est pas un combat secondaire, c'est un combat central. C'est dans les têtes que les Français sont dominés, c'est dans leurs têtes qu'il faut les libérer.

 

 


Je dois dire que même si n'approuve guère le comportement sectaire de son groupe l'UPR, François Asselineau est pour l'instant l'un des seuls hommes politiques à prendre au sérieux cette question de domination culturelle. On peut ne pas être d'accord avec les politiques peu subtiles qu'il donne comme moyen d'action, mais le bon constat est là.

 


 

François Asselineau sur la déaméricanisation de la France.

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commentaires

A
<br /> Que se passe t-il Yann, plus de 3 mois sans billet ?<br /> J'espère que tu n'as pas, comme Malakine, "cassé ta plume" ...<br />
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P
<br /> Pourquoi considerez-vous que l'UPR, le mouvement de F.Asselineau, est un mouvement sectaire ? Il serait bon d'etayer vos affirmations, faute de quoi vous tomberiez dans la diffamation pure et<br /> simple.<br /> <br /> <br />  <br />
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O
<br /> La production industrielle sera relocalisée aussi en raison de la robotisation. Il y aurait des emplois à créer selon des projets d'envergure : agriculture moins dépendante du pétrole, isolation<br /> des bâtiments... Ce qui réduirait la facture énergétique et le déséquilibre de la balance commerciale.<br />
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L
<br /> Illustration pas mal vue.<br /> <br /> <br /> http://metamag.fr/metamag-958-IRAN-Des-bruits-de-botte-orientaux.html<br /> <br /> <br />  <br />
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L
<br /> La réindustrialisation en soi ne change pas grand-chose à la donne actuelle. Il est même<br /> probable qu’elle va revenir inéluctablement dans tous les anciens pays occidentaux.<br /> <br /> <br /> Prenez le cas de Général Motors qui redémarre, mais avec la tiers de ses effectifs<br /> d’antan et des contrats de travail revus à la baisse pour ceux qui ont encore le privilège de faire partie de la maison. Sous-traitance et flexibilité absolue pour le reste. Les actionnaires de<br /> GM eux par contre peuvent voir la vie en rose.<br /> <br /> <br /> Mais les libéraux « de gauche », au mieux honteux, qui écrivent dans Libé<br /> s’imaginent sans doute que, grâce à cette « réindustrialisation » tout va revenir en l’état à la situation « d’avant », celle de 2006, pour prendre la dernière année avant le<br /> déclenchement visible de la crise.<br /> <br /> <br /> Cela par la magie (farce) du « trickling down » qui verra tous les nouveaux<br /> riches de la renaissance industrielle multiplier les emplois de service à leur botte, puis tous ces larbins aux revenus limite réinvestir dans l’immobilier à grand renfort de crédits qui feront<br /> le bonheur des établissements financiers etc. etc. Et la spirale de repartir comme en 14 (il y a 12 ans).<br /> <br /> <br /> Le problème est que les ravages des cinq années qui viennent de s’écouler, et dont<br /> l’aspect psychologique n’est pas le moindre, ne seront pas réparés de sitôt, même si, suivant la lapalissade consacrée, « to morrow is another day ».<br /> <br /> <br /> Dans le cas précis des Etats Unis, j’en reviens aussi à ce que j’avais dit dans un autre<br /> commentaire. Cette réindustrialisation relative, tout comme le retour de l’indépendance énergétique à court terme, peut aussi annoncer une « stratégie de hérisson », pour faire face à<br /> des aventures hégémoniques plus musclées.<br />
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