Blog parlant d'économie vue sous une orientation souverainiste et protectionniste.
Emmanuel Todd avait déchainé les passions lors de son dernier texte dans le monde, j'avais moi même trouvé ses propos limites et exagérés. Il s'en ai expliqué plus longuement chez Mediapart sous la forme de deux interviews:
Personnellement je ne crois pas à une dérive nazi en France et je continue de penser que Todd est par trop caricaturale. Cependant il est clair qu'effectivement il y une utilisation malsaine des problèmes globaux liés à l'intégration par le gouvernement actuel. Mais il ne faut pas pour autant occulter cette problématique en la laissant justement aux plus extrémistes. Le communautarisme est un phénomène bien réel même si ce dernier peut-être récupéré par des imbéciles et des salauds pour justifier leur racisme latent. On voit bien sur internet la multiplication de sites ou de blogs douteux, mais l'amalgame et les raccourcis intellectuels confondant par exemple, laïcité, laïcisme et islamophobie sont tout aussi dangereux. La France est un état laïc et la critique d'une religion ne saurait être confondu avec du racisme comme certain essaie de le faire pour mieux éviter d'avoir à être juger comme tout les autres. Nous vivons dans une période Orwellienne où les extrémistes changent le sens des termes pour leur faire dire n'importe quoi. Il ne faut pas tomber dans ce travers en confondant et détournant, nous aussi, des concepts qui sont des piliers de notre nation.
Sinon à bien y réfléchir nous avons eu de la chance d'avoir Nicolas Sarkozy élu en 2007. Emmanuel Todd devrait réfléchir à la situation actuelle si Ségolène Royale avait été élu. C'est à mon avis là que le danger de poussé extrémiste aurait été possible, Sarkozy aurait eu alors un boulevard devant lui, les socialistes n'ayant probablement pas mieux fait économiquement que l'actuelle gouvernement.
Au lieu de ça la droite néolibérale a été, qu'elle le veuille ou non, discrédité par la crise et Sarkozy avec. Emmanuel Todd en s'acharnant sur Nicolas Sarkozy semble donc tirer sur une ambulance, d'autant que ce dernier vient récemment de se fabriquer son propre adversaire en la personne de De Villepin. Il me semblerait donc plus constructif de la part de Todd d'essayer de préparer l'après Sarkozy plutôt que de continuer à discourir sur un type grillé par les évènements macro-économique.
Le meilleur moyen d'éviter les dérives et la course au bouc émissaire étant d'aller convaincre les politiques susceptibles de monter au pouvoir de prendre enfin à bras le corps la problématique du libre-échange et de l'union européenne.
Dans cette deuxième partie Todd nous expliques ses rapports avec les républicains et les gaullistes. Il a raison de pointer le paradoxe qu'il y a à soutenir Sarkozy tout en se présentant comme gaulliste. Bien que je modérerais ses propos par le fait que beaucoup en sont revenus, peut-être pas chez les plus haut gradés, mais chez les électeurs et les sympathisants. Notre ami Malakine s'est lui même fait prendre au piège des discours de Guaino croyant déceler ,peut-être ,un mince espoir de voir se transformer le canard noir néolibérale en oie sauvage gaulliste. Ceux qui y croyaient on vite du se rendre à l'évidence. Par contre ceux qui, aujourd'hui encore, soutiennent Sarkozy en pensant défendre l'intérêt de la France ne peuvent plus se déclarer gaulliste tant leur maitre a aligné notre pays sur la vielle ligne atlantiste.
Nicolas Sarkozy a clairement démolie les capacités d'indépendance, déjà bien affaiblies, qui restaient à notre nation. La rentrée dans l'OTAN est d'un tel anachronisme, et d'une telle stupidité que l'on a bien du mal à voir à ce qui y gagne la France. Il est vrai finalement que plutôt d'un débat sur l'identité national, nous aurions grand besoin d'un débat sur l'indépendance nationale tant celle-ci a été détruite méthodiquement depuis trente ans. Rappelons qu'il n'y a pas de démocratie sans souveraineté. Bien évidement un tel débat mettrait les élites face à leurs responsabilités, et il y a donc peu de chance que ce débat apparaisse spontanément d'en haut de la pyramide.