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27 octobre 2010 3 27 /10 /octobre /2010 18:21

  parabolemulticolor.jpgAvez vous déjà remarqué le nombre d'antennes satellites présentent sur les immeubles modernes? Ne vous êtes vous jamais posés la question de savoir si avoir une antenne par appartement n'était pas  finalement idiot? En effet une seule antenne et des répétiteurs suffiraient à alimenter tout les appartements de l'immeuble moyennant l'usage d'un répétiteur de signal. Je dis cela parce que j'ai toujours trouvé incroyablement moche ces antennes, toutes tournées dans la même direction. Dans les grands ensembles tel que les HLM cela saute littéralement aux yeux et pour cause il y en a partout, comme sur l'image de l'article, même si celles-ci sont colorées. C'est en un sens représentatif du modèle économique qui s'est imposé ces trente dernières années. Lorsque la France s'est équipée pour recevoir la télévision hertzienne tout le monde aurait trouvé incongrue le fait d'avoir une antenne hertzienne par appartement. Dans la France gaulliste on cherchait l'efficacité collective, si la construction d'une seule antenne pouvait fournir l'accès pour tous de la petite lucarne alors à quoi bon en construire plusieurs. C'est ainsi que les appartements des immeubles recevaient chacun leur prise liée à l'antenne collective de l'immeuble.

 

            Les antennes satellites sont apparues dans une période économiquement à l'opposé de celle des trente glorieuses, les années 90. On ne cherchait déjà plus l'efficacité collective, mais la maximisation de la consommation individuelle quel qu'en soit le prix et le gaspillage collectif. Comment l'économie, la science économique qui prétend  faire de la science avec toute la rigueur à laquelle ce principe doit se référer, a-t-elle pu aboutir à une logique où une consommation gaspilleuse soit considérée comme économique plus efficiente car fondé sur le désir individuel. Comment ne pas voir que l'argent qui aurait pu être économisé en achetant des antennes collectives aurait pu servir à autre chose. Nous avons là l'exemple parfait de l'inefficacité des mécanismes économiques  purement individualistes. On peut voir la même chose pour des secteurs comme la santé par exemple, on sait que les assurances publiques et collectives comme la Sécu sont largement plus économique que les systèmes privés fondés sur les choix individuels  comme aux USA.  Et pour cause on fait une économie liée à l'effet classique révélé par Adam Smith lui même, celui de la division du travail. On pourrait également épiloguer sur l'inefficacité totale des systèmes de retraite par capitalisation, dont le fonctionnement est à des années lumière du fonctionnement réel de l'économie et du transfère entre génération. Au moment où nous doutons de notre système collectif regardons, un peu la catastrophe des retraites par capitalisation en Grande-Bretagne ou aux USA. La retraite par répartition collective est infiniment supérieure aux systèmes de ces pays quoiqu'en pense notre président et son frère... Plus le travail est large et partagé, plus il est efficace. On réduit les coûts individuels grâce aux économies d'échelles.  Je parle ici bien sûr à l'intérieur d'un cadre nationale, où l'esprit collectif peut exister ainsi que les solidarités qui lui sont attachées, ou plutôt, qui lui étaient attachées vue l'évolution catastrophique des mentalités sur ce plan.

 

    Le seul intérêt que l'on peut avoir dans la privatisation et le fonctionnement des marchés c'est l'innovation, le changement de paradigme produit par la rapidité des transformations de structures et de productions. Après guerre nos anciens ont eu bien du mal à choisir un système d'organisation qui soit à la fois plus efficace et plus juste que l'ancien. Les gaullistes et les communistes membre du CNR ont du fortement se disputer pour voir dans quel orientation le pays pourrait éviter à l'avenir les problèmes inhérents au tout collectif ou au tout marché.  Ils ont alors tranché, et défini les monopoles publiques comme étant le fruit de la contrainte technique, on parlait de monopoles publiques naturels. Le reste était laissé au jeu du marché dans un cadre tout de même réguler pour permettre une concurrence saine, c'est à dire dans laquelle on évitait la formation de monopoles ou d'oligopoles privés. L'état servait d'arbitre au marché pour lui permettre d'éviter la loi de la jungle que nous connaissons aujourd'hui.

 

Individualisme et richesse comptable

 

      Les solutions employés après guerre ont été lentement abandonnés, le départ des anciennes générations et la monté de la génération 68, plus individualiste, a lentement remis en cause l'organisation collective, de plus en plus considérée comme une contrainte pour la liberté individuelle. Le résultat nous l'avons aujourd'hui, la destruction du système sociale, de l'état , la remise en cause de l'impôt et ces antennes horribles présentent partout, qui sont les symptômes de l'époque. Nous pourrions y ajouter l'éclatement familiale, tout le monde veut vivre séparément même les couples aujourd'hui se mettent à vivre séparément c'est dire l'évolution. Au rythme où cela va les gens n'arriverons même plus à vivre avec eux même. Tout ceci est bien sûr bon pour le commerce parce que deux individus vivants séparément consommeront à l'unité plus qu'un couple, rien que le loyer et la nourriture représentent une charge plus légère lorsque l'on partage avec autrui.  

 

      Le paradoxe c'est que cette inefficacité réel semble nourrir le PIB et donc accroitre la richesse, du moins d'un point de vue comptable.  Bon nombre des effets collatéraux de ces mécanismes de consommation individualistes n'étant pas comptabilisés, le système semble enrichir la population alors qu'en fait il l'appauvrit. A l'image de ces services qui naissent de l'éclatement familiale. Là où le grand père gardait les enfants quand les parents étaient occupés, nous avons une garderie payante ou une nounou pour les plus aisés. La solution du grand père était économique non comptabilisé, alors que la garderie, elle, l'est. Puisque le moderne met son vieux à la maison de retraite et fait garder ses enfants par des inconnus, ce manque d'humanité, de solidarité collective a produit une hausse du PIB prodigieuse. Nous sommes numérairement plus riche de notre appauvrissement sociale. Ce que nous perdons de relations humaines directes, nous le transformons en richesse comptable. La prostitution fait grimper le PIB, pas l'amour. La délinquance enrichit le PIB par ses destructions nécessitant la reconstruction alors que la bienséance le fait stagner. Ainsi l'entre-aide, le don, sont nuls économiquement, l'égoïsme et la solitude sont eux  pleinement profitables et font exploser la consommation et la croissance. Je crois qu'une bonne part de l'efficacité économique d'un pays provient de toutes ces relations sociales impossibles à numériser, à comptabiliser. Si nous pouvions les mesurer je suis certains que nous nous retrouverions nettement moins riche qu'il y a trente ans. 

 

    Pour sortir de la crise il ne faudra pas seulement changer de politique économique, il faudra sortir de l'économisme. Il faudra réapprendre à penser sans l'économie, du moins sans l'économie telle que nous l'avons pensé jusqu'à présent. Nous devons arrêter de ne mesurer la richesse qu'en terme comptable. Nous devons réapprendre la complexité de la réalité celle-ci ne peut pas être résumé à quelques chiffres ou quelques tableaux. Il nous également nous reposer la question du pourquoi, et plus simplement du comment. Réapprendre également à vivre avec les autres et avec les contraintes que cela suscite. Car la société individualiste qui maximise la consommation est derrière nous, elle n'a pas d'avenir ne serait qu'à cause de l'épuisement des matières premières, la consommation va devoir être limité. Il faudra donc retrouver une certaine efficacité dans cette consommation, efficacité qui passera nécessairement par plus de collectif. En fait nous devons, nous occidentaux, nous reciviliser et réapprendre ce que nos ancêtres trouvaient naturelle, le bien commun et l'action collective.     

 

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21 octobre 2010 4 21 /10 /octobre /2010 12:59

  Grande-Bretagne-drapeau-5Le budget britannique vient de tomber et le moins que l'on puisse dire c'est que le nouveau premier ministre va pouvoir être classé parmi les plus infâmes crétins que le continent n'est jamais mis au pouvoir, battant ainsi Thatcher dont il imite parfaitement les politiques. Son gouvernement vient d'annoncer une contraction du nombre de fonctionnaire de 490000 individus, le but étant d'économiser  95 milliards d'euros d'ici 2015, on ne rit pas derrière son écran. Non parce que la recette britannique elle a été employé ailleurs et elle n'a rigoureusement jamais fonctionné, seulement il semble que nos amis anglais ne l'aient pas encore compris. Et pourtant leur voisin Irlandais avec plus de 30% de déficit publique et leur croissance atone devrait leur servir d'exemple, ils ont eux aussi fait des coupes claires dans les budgets publiques. Tout çà pour éponger les dettes contractées pour sauver un système bancaire absurde et le résultat fut un ralentissement de la croissance couplé à une hausse au final des déficits.   Formidable non?

 

Un plan austérité comme unique solution? 

 

      La Grande-Bretagne a l'immense chance de ne pas faire partie de l'euro, c'est un avantage dans le sens où sa politique monétaire n'est pas contrainte par d'autres intérêts que les siens propres. Le graphique ci-dessous montre l'évolution de la livre Sterling vis à vis du dollars  et l'on voit bien la forte dévaluation qui est intervenue fin 2008, une baisse de près d'un quart de sa valeur face à la monnaie américaine. Il en a été de même face à l'euro.

 

 US--copie-1.gif

 

   194  Mais les effets de ces dévaluations sur la balance des paiements ne sont pas aussi simples que l'on pourrait le croire au premier abord. En effet si l'on regarde attentivement le graphique suivant, concernant la balance des paiements, on s'aperçoit vite que celle-ci s'est améliorée avant la dévaluation . La balance des paiements du Royaume Uni est déficitaire depuis longtemps, c'est la grande caractéristique d'ailleurs des champions économiques des années 2000. Une croissance apparemment solide arrimée à un déficit constant sur la balance des paiements. La Grande-Bretagne avait tout de même un avantage par rapport à l'Espagne ou à l'Irlande, elle a du pétrole et du gaz ce qui facilite grandement l'obtention d'un équilibre du commerce extérieur. Et bien malgré cet avantage qui s'ajoute à celui de la City qui permet un excédents important dans le domaine des services financiers, seul chose qui soit excédentaire, la balance des paiements britannique est déficitaire depuis le milieu des années 90.

 

pibSi l'on se réfère à ces graphiques, la dévaluation n'est pas responsable de la réduction du déficit commerciale, du moins au début. C'est surtout l'effondrement de la demande intérieure du pays qui a agi comme réducteur du déficit commercial. Ainsi on voit bien que le déficit de la  balance des paiements diminue à partir de fin 2007, alors que la crise démarre aux USA et dans son satellite anglais. La dévaluation n'intervient qu'au moment où la croissance est déjà affaibli en octobre 2008. A ce moment là la balance des paiements était déjà presque à l'équilibre, ce qui n'était pas arrivée depuis 1993-94 date de la fameuse explosion du SME et de l'attaque contre la livre sterling et la lire italienne. Autre instruction du caractère erroné de l'influence de la dévaluation sur la balance commerciale britannique, celle-ci s'est à nouveau dégradée sous l'effet des plans de relance publiques du gouvernement travailliste. En relançant la demande intérieure le gouvernement à surtout relancé les importations et ce alors même que la livre était à son plus bas face au dollars et à l'euro, il suffit de regarder les graphiques pour s'en convaincre. 

 

    On peut donc conclure raisonnablement que les variations monétaires n'ont que peu d'influence réelle à court terme sur l'évolution des balances commerciales. Cela peut paraitre étrange parce que ce n'est pas le cas des pays asiatiques par exemple où les variations monétaires ont de fortes influences comme au Japon. Mais c'est assez logique lorsque l'on sait l'état de délabrement industriel du Royaume Uni, même chose d'ailleurs pour les USA. Ces pays en sont à un tel point macro-économique que les dévaluations sont insuffisantes à redresser la balance commerciale. Seule une contraction de la demande intérieure et un chômage élevé permet cet équilibre parce qu'il n'y a plus de substituts aux importations. La Grande-Bretagne est un pays du tiers-monde qui pense encore être un pays développé, sa balance commerciale nous montre pourtant ce qu'il en est. Comme dans les pays en voie de développement la relance de la demande se casse la figure sur l'incapacité à produire localement les biens de consommations, et comme ils sont importés, le pays se retrouve en déficit, obligé de s'endetter à l'étranger. C'est la quadrature du cercle, les britanniques ne peuvent pas s'en sortir impossible de réduire le chômage ou d'augmenter la croissance sous peine de faire exploser le déficit commerciale. Même la forte dévaluation n'y a rien fait.  On comprend donc pourquoi le gouvernement anglais a changé de stratégie la relance ne produisant pas les effets escomptés à court terme.

 

  Dans ce contexte on pourrait donc soutenir le gouvernement anglais qui nous sort un plan gigantesque de contraction de la dépense publique, adaptant ainsi ce pays à sa réalité physique, celle d'un pays sous-développé incapable de subvenir à ses propres besoins. Mais c'est considérer que tout ceci est impossible à changer, que la situation est inextricable. C'est vrai si l'on reste dans le cadre établit de ce stupide libre-échange, si l'on supprime ce paramètre alors même la Grande-Bretagne peut se redresser. Sur les dévaluations elles n'ont pas d'effets sur le court terme mais si les britanniques arrivaient à réduire sa valeur et à la maintenir sur une décennie je suis sûr que les effets à long terme permettrait une réindustrialisation. N'oublions pas que les investissements des entreprises et le déplacement d'usine ne se font pas en cinq minutes, il faut du temps pour reconstruire un système industriel. Si les chefs d'entreprises étaient persuadés du maintient à long terme d'une livre faible, alors oui ils reviendraient. Ils en seraient d'ailleurs d'autant plus convaincu si l'état acceptait enfin de mettre fin à la libre-circulation des marchandises. Des quotas et des droits de douanes sont devenu une urgence, l'incapacité à redresser la barre même avec une dévaluation démontrant l'incroyable désindustrialisation du pays. En effet en 93-94 les dévaluations avaient encore des effets ce n'est plus le cas aujourd'hui. Ensuite les anglais devraient peut-être arrêter leur fantasme de libre-marché et refaire des politiques publiques d'investissement industriel avec comme objectif de réduire la dépendance aux importations. Évidement tout ceci suppose que les dirigeant du pays se mettent à défendre l'intérêt général ce qu'il n'on pas faite depuis plus de trente ans en fait, un peu comme en France.

 

La Grande Bretagne est finalement désespérante, voila une nation qui ne cesse de défendre apparemment ses intérêts en rejetant à juste titre l'euro et la construction européenne, mais qui s'empresse de faire les mêmes politiques en pire toute seule dans son coin. C'est à se demander pourquoi les britanniques n'ont pas adhéré puisque finalement ils sont de loin les meilleurs élèves des politiques macro-économiques néolibérales. L'autre point important c'est qu'il y a malheureusement peu de chances pour que les élites anglaises fassent une action protectionniste. Nous ne sommes plus dans les années 30 et ce pays ne produit plus les brillants esprits d'alors, le pauvre Keynes doit d'ailleurs se retourner dans sa tombe en voyant dans quel délabrement est tombée sa patrie.  Obsédé par les intérêts des rentiers, les élites du pays vont tout faire pour maintenir la livre sterling à un niveau suffisant pour garantir le pouvoir d'achat de ces derniers, il semble d'ailleurs que la plongée du dollars ait commencé à faire remonter la livre. Le plan de contraction des dépenses publiques montre aussi cet intérêt pour la rente. Vue la faiblesse des impôts en Grande-Bretagne, le gouvernement aurait très bien pu les augmenter, mais non on préfère détruire les derniers restes de l'état providence. Cette politique ne mènera le gouvernement nul part. Le chômage va fortement augmenter sans que pour autant la croissance revienne contrairement aux lubies thatcherrienne.

 

On a coutume de présenter les anglais comme des gens pragmatiques, ils nous montrent pourtant un visage diablement plus dogmatique que les soviétiques aux pires moments de l'histoire. L'amélioration de la compétitivité par les coûts salariaux ne mènera pas le pays au grand bal de la croissance car toute les autres nations font exactement la même chose. En plus la Grande-Bretagne a un niveau scolaire très faible c'est aussi l'un des pays d'Europe où l'on trouve le moins de jeunes dans les études supérieur, pas de quoi briller dans l'innovation contrairement aux grands discours gouvernementaux. D'autant qu'avec la crise, fini le pompage des cerveaux du reste du monde, personne ne voudra plus aller s'installer en Grande-Bretagne, du moins chez les personnes un tant soit peu qualifiées. Le seul espoir reste une violente révolte populaire contre ces élites qui n'en finissent plus de faire souffrir leur peuple pour rien. Le pire c'est que leur fond chrétien fait croire à ces élites que la souffrance est nécessaire au redressement économique, c'est la flagellation rédemptrice, comme si le peuple avait pêché et qu'il faille l'en punir. C'était déjà la remarque que faisait  Keynes à son époque, on ne voit pas comment appauvrir un peuple pourrait l'enrichir à long terme.

 

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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 20:36

  Bulle_1_Net1.jpgAinsi donc la France est la première nation du monde en terme de concentration de riches par habitant, si l'on se fit à la dernière étude du Crédit Suisse. Personnellement cette affirmation ma fait bien rire, surtout lorsque l'on voit que la fabuleuse richesse du pays s'est surtout accrue entre 2002 et 2009. A croire que le Crédit Suisse embauche des cancres comme comptables. En effet cette période est caractérisée par une bulle immobilière incroyable nourrit par une inflation monétaire issue de la BCE . On rappellera ainsi que depuis la mise en place de l'Euro on a assisté à une hausse de la masse monétaire moyenne de 8% par an! C'est à dire largement plus que la hausse du PIB. Mais cette hausse de la masse monétaire, non liée à la croissance réelle, au lieu de produire une inflation des prix à la consommation, a produit une hausse des prix de l'immobilier.C'est l'effet mondialisation qui par l'accroissement de la concurrence salariale à l'échelle mondiale à rendue impossible toute hausse des salaires et des prix à la production chez nous. Ce faisant la hausse de la masse monétaire s'est transférée dans le secteur de l'immobilier. Les organismes de crédit ne sont pas non plus innocent dans le phénomène, sans oublier la politique des taux unifiés à l'échelle de l'eurozone.  Ce qui faisait dire il n'y a pas longtemps à Emmanuel Todd que la hausse de l'immobilier est une nouvelle forme d'inflation.

 

     Mais comptabiliser cette hausse des prix et faire une addition de la valeur du patrimoine pour calculer la richesse d'un pays est stupide. Car cette richesse liée à la valeur d'un bâtiment n'est réelle que le jour où l'on vend. C'est seulement lorsqu'il y a échange qu'il y a création de valeur. Lorsque l'on sait que sur la même période les salaires on fait du surplace quand les prix de l'immobilier ont plus que doublé entre 2002 et 2009, on comprend bien que les acheteurs ne seront pas forcement au rendez-vous. En fait tant que personne ne vend les prix peuvent grimper à l'infinie, c'est lorsqu'un imbécile à l'idée saugrenue de croire que son bâtiment à réellement la valeur de l'étiquette,  alors que le chômage bat des records, que l'industrie s'en va à l'étranger, que les choses se gâtent pour le faux marché. Car s'il y a bien un marché qui montre son inefficacité c'est bien celui de l'immobilier. Je me rappelle en pleine bulle, vers 2006, que, me baladant dans ma bonne ville de Montpellier avec un bon amis j'avais déclaré à ce dernier " C'est dingue les prix des villas sont les mêmes que lorsque j'étais gosse dans les années 80-90, sauf que à l'époque ils étaient exprimés en franc".  Moyennant quoi nous étions surpris par l'explosion du nombre d'agences immobilières en tout genre. Les banques et les agences immobilières remplaçant les bons vieux commerces et les cafés dans tout le centre ville. Ma pauvre ville a bien été défiguré depuis le début des années 2000.

 

  Quoiqu'il en soit cette richesse est complètement fictive, l'immobilier ne créé rien en lui même. Faut-il vraiment ne rien comprendre au monde réel pour croire un instant que la France s'est enrichie à un tel point depuis 2000. L'autre facteur qui rend absurde le calcul du Crédit Suisse c'est la monnaie.  Évidemment un pays dont la monnaie s'apprécie obtient un niveau de vie comparativement plus élevé que celui d'un pays dont la monnaie se dévalue. Sauf que tout ceci n'est qu'illusion comptable, c'est bien pour çà que les économistes se cassent la tête pour trouver des instruments qui évacuent les variations monétaires incessantes produites par les taux de changes flottants. En effet quand une monnaie varie, elle change les rapports commerciaux vis à vis de l'étranger, mais pas à l'intérieur des frontières du pays qui dévalue. Que l'euro se dévalue de 50% et votre saucisson auvergnat ou votre pizza acheté au coin de la rue aura toujours le même prix. Par contre il y a des chances que vous payiez plus cher les produits importés. A l'inverse que la monnaie voit sa valeur augmenter et le prix des importations diminueront . Mais pour ce qui est de l'immobilier, secteur qui nous intéresse ici, cela ne change rien dans l'absolue, un habitant de Tokyo n'en  a rien à faire  du prix du logement à Paris et vis versa. Donc dire que la richesse d'un pays augmente parce que la valeur du patrimoine immobilier augmente, essentiellement à cause de la hausse de l'euro, c'est complètement idiot puisque les seuls acheteurs de logements français sont essentiellement les français eux mêmes. A la rigueur si nous vendions la France aux chinois avec tout les bâtiments alors oui l'appréciation monétaire nous enrichirait, mais où irions nous vivre?

 

  Au fait pour ceux qui douteraient par, pur hasard, de la bulle, regardons le friggit. C'est  le rapport entre le coût du logement et les revenus disponibles, voir le graphique ci-dessous, c'est assez parlant il me semble:

 

friggit1

 

Comment éliminer la bulle immobilière?

 

    Terminons avec cette question: Comme mettre fin à la création des bulles immobilières? C'est une question qui devrait aujourd'hui titiller nos élites, mais comme dans le cas de la finance, il faut accepter cet réalité, le marché ne fonctionne pas de manière auto-régulé. En dehors de toute règle d'organisation, de limites qui lui soient extérieures, le marché ne permet pas l'adéquation entre l'offre et la demande. Si le marché suivait la loi de l'offre et de la demande jamais les prix des loyers ne se seraient autant éloigné des moyens des citoyens. Il faut aussi rappelé qu'en aucun cas la démographie ne peut expliquer la situation actuelle. On pourrait expliquer par exemple qu'une explosion démographique ou un changement majeur dans la proportion de la population puisse produire des variations massives du marché du logement. En réalité c'est dans les années 70-80, à l'époque où les babyboomers sont arrivés à l'age adulte qu'une forte augmentation aurait du se produire. Mais il n'y a pas eu de bulle à l'époque les salaires augmenter et les loyers suivait l'inflation, ils perdaient même du terrain si l'on se fit au graphique ci-dessus. En réalité il  a fallut attendre les dérégulations dans le domaine du logement et de la fixation des prix pour connaitre les fabuleuse propriété d'autorégulation imaginaire des marchés.  Aujourd'hui la population français ralentit énormément et même un afflux énorme d'immigrés ne pourrait permettre le maintient artificiel de la hausse de la demande en logement. Dans un pays qui manque de jeune et qui construit et à d'ailleurs trop construit contrairement à la légende, les prix devraient s'effondrer. Ils n'auraient en tout cas jamais du grimper autant c'est bien le marché en lui même qui ne fonctionne pas.

 

    Quelques mesures simples permettraient pourtant de mettre fin à ces illusions de richesses, qui produisent des salariés SDF et des propriétaires sur-endettés, mais ces solutions sont forcement contraire à l'esprit du laissez-faire. Par exemple la simple indexation des prix du logement sur l'inflation officielle mettraient fin aux déconnexions entre les prix et les moyens des salariés. Ainsi on décrèterait que les loyers et les prix ne pourraient en aucun cas augmenter plus vite que l'inflation mesurée par l'INSEE de l'année précédente . On pourrait également imaginer imposer une limitation du droit de propriété pour empêcher la création de dynasties de propriétaires. Là encore on ne doit posséder un logement que si il nous est essentiel pour vivre, un logement ne doit pas être une source de revenue ou  une rente de situation. Comme dans le cas de la spéculation dans les matières premières ou la nourriture, bon nombre d'acteurs dans l'immobilier n'y viennent que par intérêt spéculatif. Ils achètent parce qu'ils pensent que les prix vont augmenter et non parce qu'ils ont besoin d'un logement. Or le principe de base du marché est que l'acheteur ou le vendeur sont avant tout intéressé par la chose qu'ils vendent ou qu'ils achètent et non uniquement par le revenu qu'ils pourraient en tirer.  La spéculation est finalement assez contraire à l'esprit du marché tel qu'il avait été imaginé à l'origine, ou tel qu'il apparait dans ses aspects théoriques. Considérer la spéculation comme une mécanisme naturel du marché c'est oublier que la base du marché c'est l'échange en vue d'acquérir non de l'argent, mais des biens ou des marchandises. Le passage du marché d'échange au marché spéculatif c'est la mise en pratique du passage célèbre de Marx de M-A-M vers A-M-A. C'est à dire que l'on passe d'un marché dans lequel l'argent n'est qu'un moyen d'échange visant à obtenir des biens ou un logement, à un marché dans lequel la marchandise n'est qu'un moyen d'échange pour obtenir de l'argent, c'est fondamentalement différent.

 

 

 

 

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10 octobre 2010 7 10 /10 /octobre /2010 22:28

  Grande question que beaucoup de monde devrait se poser avant de parler de compétitivité, ou de la puissance de l'Allemagne et de ses excédents commerciaux. Car s'il est aujourd'hui vue comme la quintessence de l'efficacité économique le saint Graal que toute nation doit forcement atteindre cela n'a pas toujours était vrai. Il est difficile de dater le moment ou cette croyance absurde à vue le jour, ou plutôt à revue le jour puisque la volonté d'avoir des excédents commerciaux cela s'appelle faire une politique mercantiliste. Politique que les premiers économistes libéraux eux mêmes avaient pourtant critiquaient en leur temps, il s'agissait à l'époque d'accumuler de l'or dans les comptes commerciaux. Les mercantilistes pensaient que la richesse du monde était limitée, et que cette richesse s'exprimait  par la quantité d'or et de matières premières qu'un pays pouvait posséder.  Plus un pays avait d'or plus il était riche. Ces thèses furent ridiculisées par les premiers libéraux, notamment Adam Smith, la richesse d'une nation tient plus à ses savoir-faire,  à ses entreprises, à la qualité de ses hommes qu'aux quantités d'or qu'une nation possède.

 

      Quoiqu'il en soit le fait d'accumuler des excédents commerciaux revient au même d'un point de vue comptable que ce que prônait les mercantilistes en leur temps. La différence c'est que l'on accumule des devises étrangères ou des titres de dette  en lieu et place de l'or. Mais les déséquilibres commerciaux sont en réalité récent durant toute la fameuse période des trente glorieuses les nations du monde équilibraient à peu près leur balance. Ce n'est qu'avec l'abrogationrichard-nixon-poisson-davril du système de Bretton-Woods en 1971, avec la suppression du change dollars-or par Nixon que les balances commerciales vont commencer à se déséquilibrer, de plus en plus fortement. Durant la période 45-71 les balances équilibrées ne semblaient pas vraiment gêner la prospérité de nos nations, bien au contraire. C'est le système a taux de change flottant qui a permis aux déséquilibres d'apparaitre, aidé en cela par les principes du libre-échange totale et de la libre circulation des capitaux. Il faut bien comprendre que d'un point de vue collectif, à l'échelle mondiale, toutes les balances commerciales s'équilibre, les excédents des uns devenant les déficits des autres. Il ne peut pas y avoir de nations en excédent sans qu'il y est parallèlement des nations en déficit.

 

    On comprend donc que par nature un système économique mondiale qui produit des déséquilibres permanents toujours dans le même sens ne peut que produire des crises à répétition. Les pays rempli de dettes faisant faillite et entrainant les pays excédentaire dans leur chute. Si la Chine est si généreuse en achat de titre de dette US ou maintenant Grecques c'est qu'elle ne veut pas que ses clients fassent défaut sur leur dette et arrêtent de consommer chinois.  Mais si l'on reste sur cette vision à court terme des choses on est tout de même dubitatifs devant l'absurdité du système. Diable les américains ne se rendent-ils pas compte de l'aberration qu'il y a à maintenir ces déséquilibres? Certes ils permettent aux américains de consommer des produits moins cher fabriqués en Chine, mais les autorités voient bien que cela détruit des emplois aux USA. De la même manière les chinois se rendent bien compte qu'un jour ou l'autre leurs clients feront faillite. Et franchement des clients ce n'est pas ce qui manque en Chine. Pourquoi alors exporter en Europe ou aux USA surtout que maintenant la Chine n'est plus vraiment en retard techniquement.

 

Les déséquilibres commerciaux et la lutte des classes

 

    La vérité c'est que ces déséquilibres commerciaux sont le résultat d'une lutte des classes à l'échelle planétaire. Tout se passe comme si nous avions une révolution marxiste à l'envers, c'est à dire dans le fait, une alliance pratique entre les classes dominantes chinoises, allemandes, américaines française, japonaises, etc... Contre les classes travailleuses de chacune de ces nations. En effet les déséquilibres commerciaux ont pour principal intérêt de permettre le maintient de la croissance technique sans avoir à répartir les fruits des gains de productivité. Pour maintenir sa croissance  sans exporter, la Chine aurait dû  augmenter les salaires au rythme de ses gains de productivité, cela aurait signifié ces dix dernières années une croissance salariale de 10% par an, au bas mot.  Mais cela voulait dire aussi une répartition des richesses plus équitable au sein de la population chinoise et par conséquent une remise en cause certaine de l'organisation politique du pays. En effet un tel accroissement du niveau de vie aurait produit une classe moyenne importante qui aurait eu le temps intellectuel et les moyens de questionner l'organisation politique du pays. De ce problème les élites chinoise n'en voulaient pas, elles ont alors préféré la fuite en avant vers l'excédent pour éviter ce qui s'est produit en occident avec l'élévation du niveau de vie. Le cas de l'Allemagne ou du Japon est finalement assez  similaire, car  dans ces pays l'explosion des excédents est aussi synonyme d'une flambée inégalitaire . L'Allemagne voit aujourd'hui sa structure sociale se désagréger et les inégalités exploser comme jamais. Le Japon quant à lui est devenue aussi inégalitaire que les USA alors même qu'il était le pays le plus égalitaire de l'OCDE il y a 15 ans en matière de revenu. Notons d'ailleurs que pour le Japon et l'Allemagne les excédents ne se sont pas accompagné d'une croissance forte, c'est le moins que l'on puisse dire. Leur niveau de vie était déjà trop élevé pour que les exportations compensent la contraction de la demande intérieure produite par les politiques inégalitaires de concentration des richesses.  Quoiqu'il en soit les excédents permettent le maintient d'un dynamisme sans avoir à répartir les richesses à travers la hausse des salaires. Si l'Allemagne se retrouvait toute seule il lui faudrait bien hausser ses salaires pour absorber sa production c'est bien le monde extérieur qui lui permet de maintenir ses inégalités internes. On a bien affaire à une lutte des classes par commerce extérieur interposé.

 

    Dans le cas des pays déficitaires ce n'est guère mieux, les USA ont vue des villes entières se désindustrialiser comme à Detroit. Mais grâce aux importations les riches américains ont pu voir leur niveau de vie exploser pendant que le reste de la population étaient jeté dans la misère et que les déficits commerciaux devenaient vertigineux. Pour maintenir un semblant de croissance on a endetté les pauvres et la classe moyenne, créant une économie fictive dans laquelle nuls ne produisaient mais tous consommaient. Là encore on voit que le commerce extérieur permet de désolidariser la classe sociale dominante du pays, du destin du reste  de la population. En Asie il y a de la croissance grâce aux exportations, aux USA on  a de la croissance par l'endettement.  Le couple exportateur importateur devenant une danse macabre sur la tête des salariés et des chômeurs des anciens pays industrialisés et des nouveaux esclaves d'Asie.

 

Le protectionnisme rend solidaire les classes sociales

 

   Bien sûr la fausse gauche qui était censée permettre aux pseudo-démocraties occidentales de faire une politique constante de croissance des inégalités tout en donnant une illusion démocratique de changement, a fait semblant de donner des solutions aux problèmes. Elle a ainsi tenté de vendre aux populations des politique d'imposition plus importante pour les riches, en France ce fut la création de l'ISF un impôt dont la relève coûte plus cher que ce qu'il rapporte à l'état. Bien sûr on ne voulait pas vraiment taxer les amis donc avant de mettre en place l'ISF on a d'abord libéralisé la circulation des capitaux pour qu'ils puissent ainsi échapper à ce nouvel impôt de façade purement marketing. Ils sont malins les socialistes français. Faire de grandes embardés sur les Impôts permet au système politiques pseudo-démocratique de faire croire qu'il y a une vrai opposition entre la gauche et la droite. Mais si d'un point de vue théorique l'imposition des capitaux permettrait de réduire les inégalités dans les faits les conditions posés rendent une telle politique, si elle était réellement réalisé, inapplicable.  Les gauches officielles des pays occidentaux le savent très bien.

 

  Puisque c'est le libre-échange qui est à l'origine de l'explosion des inégalités et les déséquilibres commerciaux qui en sont ses effets pratiques, seule la suppression de ce dernier pourrait ramener à une certaine égalité sociale. Que le travailleur français serait avantagé s'il n'était pas concurrencé par l'armada démographique du tiers-monde. Quand on y songe, avec le déclin de la population active le plein emploi serait très vite retrouvé et les patrons bien vite obligés de hausser les salaires pour garder leurs salariés devenus trop rare. Voila une politique mille fois plus efficace pour réduire les inégalités que les éternels discours sur les impôts de toute sorte. Il est d'ailleurs curieux que nul ne songe à l'absurdité qu'il y a avoir un nombre croissant de chômeur en Europe, alors que nos nations se dépeuplent. Quoiqu'il en soit j'espère que vous ne prendrez plus les discours de gauches qui parlent d'équité par  l'impôt sur le revenue comme seule solution à tout les problèmes, au sérieux. Seule une remise en cause du libre-échange peut sérieusement redresser les inégalités. J'espère également que les allemands ou les chinois comprendront un jour que leurs excédents commerciaux ne sont pas une bénédiction, ou le résultat de leur excellence, mais le signe de la guerre que leur font leurs propres élites.  

 

 

PS: Rien à voir avec mon texte, quoique, mais je tiens à saluer l'économiste Maurice Allais qui vient de nous quitter à 99 ans. Seul prix Nobel d'économie français, il n'aura pas eu le plaisir de voir ses propositions monter de son vivant au pouvoir en France. Il nous a quitté au moment même où ses craintes sur la désindustrialisation fruit du libre-échange atteint son apogée en Europe. Je tiens dire adieu à Allais, nous continuerons le combat, en espérant qu'un jour nos compatriotes comprendront enfin les erreurs que sont la mondialisation néolibérale et le laissez-faire total.   

 

allaisepe.jpg 

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5 octobre 2010 2 05 /10 /octobre /2010 19:14

image.jpgL'or vient de battre un nouveau record à la hausse aujourd'hui signe d'une inquiétude croissante sur le marché des devises. En fait l'or nous indique clairement que les monnaies sont entrée en guerre les unes contre les autres comme je l'avais écris récemment . L'instabilité monétaire provenant de ces rivalités commerciales par dévaluation interposée produit des inquiétudes quand à la  valeur des possessions monétaires. De ce fait pour échapper à une éventuelle inflation  et à la dévaluation des actifs exprimé en valeur monétaires, bon nombres d'investisseurs ont décidé d'acheter de l'or pour se prémunir. Il n'y a d'ailleurs pas que les investisseurs privés à faire ce choix, puisque les banques centrales des pays excédentaires, elles aussi, achètent de l'or, la Russie ou la Chine sont de de bons exemples de cette évolution.

 

      L'or n'est bien sûr pas la seule matière première à être achetée massivement, les pays excédentaires se préparent à l'effondrement du dollars en achetant le plus possible de choses tangibles, c'est à dire susceptibles de garder une certaine valeur même si les monnaies s'effondrent. Ainsi les achats de la Chine en Grèce font-ils partie de cette stratégie d'investissement tout azimut qui fait de plus en plus penser à un sauve qui peut généralisé. On fait des achats même mauvais, en ne se souciant pas du prix  élevé parce que l'on est persuadé qu'il vaut mieux perdre un peu, voir même beaucoup, plutôt que tout.  Ainsi l'Asie est-elle en train d'acheter l'Afrique, littéralement, les terres arables étant vendues en grandes quantités à des groupes privés provenant de Corée du Sud, de Chine, du Japon et même des pays pétroliers comme l'Arabie Saoudite. Ces tractations traduisent clairement l'inquiétude quand à l'avenir que ce soit du point de vue purement monétaire ou du point de vue énergétique. Car manque de chance les crises de toutes sortes semblent s'accumuler, et il est possible qu'a terme ce soit  la crise énergétique qui soit la plus dangereuse.  Les achats de matières premières agissent donc comme un révélateur d'anxiété macroéconomique plus que d'un calcul purement rationnel.

 

    Cependant l'or a ceci de spécial qu'il fut pendant longtemps l'étalon monétaire par excellence, même si l'on oublie parfois qu'il ne fut pas seul, l'argent métal a eu aussi son heure de gloire. L'avantage énorme d'une monnaie métallique c'est que sa valeur n'est pas purement théorique, c'est à dire construite sur une convention collective résultat d'une organisation étatique, le métal a une valeur intrinsèque. Alors elle peut certes varier dans le temps en fonction des demandes et de la production, ou des modes du moment, mais globalement le métal a toujours une valeur. On ne peut pas en dire autant des monnaies nationales qui peuvent par mauvais temps s'effondrer. On comprend donc aisément l'intérêt qu'il y  a posséder de l'or plutôt que de la monnaie étatique lorsque l'instabilité s'installe dans le système économique.  L'or a donc pour lui de permettre aux possédants de d'exonérer des effets délétères de l'effondrement économique et monétaire, du moins en partie car les effets collatéraux comme l'effondrement de la sécurité rend parfois la possession d'or extrêmement dangereuse. 

 

Faut-il revenir à l'étalon or?

 

      C'est une question que bon nombres d'économistes se sont posés depuis 1971 date du décrochage de l'or et du dollars par Nixon, et même avant puisque le Général De Gaulle lui même, sous l'influence de l'économiste Jacques Rueff, dans sa célèbre conférence de 1965, avait préconisé un tel retour. L'or a comme énorme avantage de garantir l'égalité dans l'échange c'est à dire de faire en sorte que nul ne puisse produire de la monnaie internationale. Avec l'or comme étalon plus besoin du dollars et du privilège exorbitant qui permet aux américains de s'endetter gratuitement vis à vis de l'étranger. Avec l'or, le système économique mondial ne connaissait pas les déséquilibres que nous avons aujourd'hui, car dans le système de l'étalon or, il était impossible a une nation d'avoir en permanence un déficit commercial. En effet chaque banque centrale doit posséder de l'or et les  déséquilibres commerciaux sont payés par les réserves d'or échanger entre banques centrales. Ainsi les nations avec les plus gros excédents se retrouvaient avec des réserves énormes, tandis que les pays déficitaires devaient impérativement retrouver une balance à l'équilibre pour ne pas se retrouver à court d'or. L'étalon or agissait comme une épée de Damocles au dessus de la tête des dirigeants leur rappelant en permanence qu'ils devaient toujours équilibrer leur balance commercial sous peine d'être rapidement à sec. C'est ce qui explique en parti la relative stabilité de l'économie mondiale avant les soubresauts militaires de 1914, il y avait des crise bien sûr mais l'on ne constatait pas de déséquilibres massif comme c'est le cas aujourd'hui entre les USA et la Chine par exemple. Personne ne pouvant produire de l'or massivement comme le fait aujourd'hui l'Amérique avec ses bonds du trésor et sa planche à billet et donc exporter son inflation à l'étranger.

 

    Il est donc tentant de vouloir prôner à nouveau un tel système puisqu'il assurait la stabilité monétaire. Cependant il ne faut pas oublier que ce système stable avait pour corolaire d'avoir des politiques de protection commerciales. Puisque les dévaluations étaient difficiles sous le régime or, les pays déficitaires pratiquaient le protectionnisme commerciale plutôt que la dévaluation. Une monnaie fixe impliquant d'autre mécanismes collectifs pour rétablir les équilibres commerciaux lorsque ceci étaient en danger. Mais c'était finalement là encore, un avantage du système puisque nous savons désormais que le système des changes flottants est lui naturellement instable, seule la présence d'une inégalité massive dans l'échange, les déficits commerciaux US, permettant de stabiliser le système.

 

    Il y a tout de même de gros problèmes inhérents au système de l'étalon or. Le premier c'est que la masse monétaire est relative stable, du coup il entraine un phénomène de thésaurisation, c'est cela qui faisait dire à Keynes qu'il s'agissait d'une relique barbare. L'étalon or poussait à la retenu dans la consommation et à l'épargne car la faible croissance de la masse monétaire rendait l'argent cher et rare il favorisait la rente au détriment de l'investissement et de la création. Il fallait donc soit que les monnaies nationales se dévaluent par rapport à l'or de façon régulière, soit entretenir un taux de chômage mirobolant. L'étalon or était adapté à un monde stagnant dans lesquels les gains de productivités était pratiquement nul, tout comme la croissance de la  population. Dans un monde où tout stagne un étalon monétaire stable est parfait, cela pose un problème lorsque les échanges, la richesse globale ou la population se met à augmenter.  Là l'étalon or a comme effet d'empêcher les politiques contra-cyclique de relance ou de plein emploi des pays comme la France qui ont maintenu des parités avec l'or se voyait affligé de taux de croissance ridicule avant guerre. De la même manière les taux d'intérêts n'étaient pas contrôlé par les banques centrales, impossible de favoriser les activités productives par des baisses de taux lorsque cela devenait nécessaire. Bref l'étalon or est véritablement une relique barbare puisqu'elle ne peut exister que dans un monde en stagnation qui n'existe plus. Le deuxième problème c'est que l'étalon or était le fruit d'une convention, d'une habitude provenant de pratiques du passé. Personne n'avait imposé l'étalon or, il existait comme phénomène historique qui s'imposait à tous. Je ne vois pas comment aujourd'hui l'or pourrait redevenir un étalon monétaire, personne n'est assez puissant pour l'imposer et d'ailleurs personne n'a réellement intérêt à voir s'imposer à nouveau l'or comme convention monétaire internationale. Cela provoquerait une contraction des investissement et une probablement flambé des taux d'intérêts, il ne faut pas oublier qu'à l'époque de Keynes et de l'étalon or, les taux d'intérêts étaient en moyenne beaucoup plus élevés qu'aujourd'hui.

 

  Nous sommes donc obligés de trouver une alternative, le système du dollars étant un mauvais système qui maintient une empire violent et décadent. Les européens d'avant l'euro étaient probablement sur la bonne voie, en effet l'ancien du SME est probablement une porte de sortie pour l''économie mondiale. Il s'agissait d'un panier monétaire dans lequel chaque monnaie flottait dans un cadre limitatif par exemple 5%, s'appréciant ou se dévaluant en fonction des balances commerciales.  L'échec de ce système tient au fait que seule les nations de l'UE appartenaient à cette structure de fait les chocs externes du dollars et du yen l'ont fait vaciller dans les années 90 où l'Italie et la GB ont dû en sortir. On peut imaginer cependant un système à l'échelle du monde qui y soit similaire. Dans le même ordre d'idée chaque pays serait contraint à maintenir sa monnaie dans un cadre de 5% autour d'une valeur moyenne. Les pays très déficitaire dans ce système pourraient se protéger par des quotas ou des droits de douanes pour revenir à l'équilibre. Ainsi nous éviterions les fameuses guerres monétaires qui produisent d'inlassable déstabilisation, la dévaluation des uns entrainant celle des autres. Ici chaque pays pourrait utiliser des armes précises comme des quotas et les droits de douanes pour frapper un pays ayant des pratique légèrement agressives. Au sein de l'UE un tel système n'existait pas libre-échange oblige, cependant il y avait les compensations par des subventions européennes. On pourrait aussi imaginer une taxe sur les excédents des pays excédentaires, les taxes étant reversées aux pays qui sont déficitaires. Cela découragerait les politiques économiques de dumping sociale ou fiscale, et favoriserait les politiques de relance par la demande intérieure. Enfin ce système ne nécessiterait pas forcement la participation de tout les pays du monde. Certains pays qui le feraient dans leur coin en le décidant d'un commun accords, ils pourrait ainsi montrer la voie, bien sûr en tel cas il faudrait que ce futur mini-système monétaire soit relativement fermé aux autres économies. Il ne faut pas refaire les bêtises des états européens avec l'euro. Cela rend politiquement possible une telle réalisation qui n'a pas besoin d'un consensus général pour pouvoir être créé comme c'est le cas avec l'étalon or.

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3 octobre 2010 7 03 /10 /octobre /2010 20:37

  Cette petite vidéo  d'Hervé Juvin est intéressante, et elle va dans le sens des questions que se pose mon collègue blogueur Malakine dans son dernier texte De l'homéostasisme. Il s'agit ici de questionner la place de la croissance économique dans nos sociétés dites modernes:

 

 

 

 

    Il y a tout de même quelques petites remarques à faire concernant l'analyse de Juvin. Si l'on peut aisément le rejoindre sur la question de la place exacerbée que la croissance a pris dans nos sociétés, il ne faut pas oublier que la mécanique qui a permis cela  c'est le risque militaire inhérent à la stagnation technique. Pendant longtemps les pays les plus développé techniquement pouvait avoir un ascendant sur les autres. En Europe il y a eu beaucoup de critique de la société industrielle et du machinisme provenant du monde anglosaxon, et la France est probablement l'une des nations d'Europe où cet esprit a été le plus mal accepté. Jusqu'à la boucherie de Verdun où notre pays continuait à vouloir faire la guerre comme autrefois. Le machinisme par l'avantage colossal qu'il donne en matière de puissance s'est rependu comme une trainée de poudre, les nations ne se lançant pas dans la société techno-industrielle étant finalement condamnée à l'esclavage. La société technicienne est donc un phénomène qui n'est pas occidentale en tant que telle, mais qui a pris naissance en occident pour se répandre partout ensuite par la force des choses. Le progrés technique actuel c'est  l'anneau de Sauron dans l'œuvre de Tolkien, il perd celui qui le possède exactement comme ce pauvre Gollum dans le Seigneur des anneaux.

 

anneaux.jpgMais celui qui ne possède pas la technique devient la cible des autres puissances devenues plus fortes grâce aux nouvelles techniques. Les autres peuples sont donc contraint même s'ils ne le veulent pas, d'entrer dans la danse mondiale du progrés technique moderne. C'est ce que montre d'ailleurs Juvin dans son propos sur Madagascar. Mais il ne s'agit pas d'un processus nouveau ou purement occidental, même si l'ampleur atteint aujourd'hui des proportions gargantuesques. En réalité le progrés technique a toujours eu cet effet, et cela n'a pas commencé avec la domination occidentale. La première puissance a avoir maitrisé les arcs et les flèches a certainement pris un ascendant colossale sur les autres peuples de son époque, la plupart des empires de l'histoire ont été créé par ces distorsions du progrés technique ou organisationnel, qui donnaient l'avantage, momentanément, à des peuples qui les possédaient. L'invention de l'agriculture  elle même a profondément changé les rapports de l'homme avec son environnement et entre les peuples. Les peuples qui ne voulaient pas s'adonner à l'agriculture ont petit à petit été chassé jusqu'à disparaitre totalement, et pour cause, les peuples agricoles devenaient beaucoup plus nombreux. Si nous étions restés chasseur-cueilleurs l'espèce humaine n'aurait jamais dépassé les trente millions d'individus sur terre.

 

Ainsi la technique et son évolution joue dans l'ordre des civilisations le même rôle que la sélection naturelle chez les espèces animales.  Bien sûr le phénomène est complexe, certaines techniques pouvant améliorer considérablement une société et d'autre mal utilisées pouvant les faire s'effondrer. Par exemple certains types d'agriculture  ont appauvri les sols sur de longues périodes (culture sur brulis, absence de jachère...), les avantages que ces techniques produisaient à court terme se sont alors transformé en calamité pour les peuples qui les utilisaient. Les rendements décroissant produisant des famines car la population avait augmenté au rythme de la production agricole de la période faste,  poussant ainsi ces peuples aux guerres de conquête. C'est un peu ce qui nous attend avec le pétrole, ce dernier a considérablement amplifié la productivité des nations qui l'utilisent à court terme, mais on sait qu'en sortir sera particulièrement pénible. La courte vue de l'esprit humain, limité à sa propre vie, explique en grande partie ces erreurs historiques grossières qui furent prises au court de l'histoire. Mais encore une fois la civilisation actuelle n'a rien d'exceptionnelle sur ce plan, à part par son ampleur, et la problématique n'a rien avoir avec une nature qui serait propre à la civilisation dite occidentale. Nos voisin musulmans si prompt à crier sur le matérialisme occidental auront, à mon avis, bien plus de mal à se passer du pétrole que les pays européens, imaginez un peu l'Arabie Saoudite sans pétrole.  

        Il nous faut donc nous questionner sur le développement, mais aussi savoir de quoi nous parlons exactement. Juvin parle du développement en général, terme fourre tout, dont on ne sait pas vraiment ce qu'il signifie, les Romains étaient développés en regard des Germains de la même époque, pourtant selon nos critères actuels les romains sont des primitifs même pour les moins développés des pays actuels.  Le vrai problème ce n'est pas le développement en général ou le progrés technique en général, mais le développement  qui rend les peuples interdépendants jusqu'à nuire à leur capacité de reproduction culturelle, intellectuelle, productive et démographique.  Ce n'est pas forcement la technique le problème, mais l'usage qui en est fait, or dans les propos ici tenus nous retrouvons un peu des divagations extrémistes de certains écologistes qui retrouvent  le mythe du bon sauvage cher à Jean-Jacques Rousseau. L'homme occidental étant rempli de toute les tares avec sa civilisation technicienne, c'est oublier comme je l'ai dis précédemment que ce phénomène a toujours existé, il a juste était considérablement amplifié et accéléré avec l'époque moderne. D'ailleurs on voit bien que les autres civilisations s'engouffrent elles aussi dans la mécanique, preuve que c'est quelque chose d'universel, fruit d'un comportement profondément encrée dans la nature humaine.

 

    Nos ancêtres se sont trompés en orientant le développement de la technique vers l'usage des matériaux fossiles, nous aurions pu faire autrement et nous pouvons encore faire autrement. De la même manière que nous aurions pu développer des sociétés plus auto-centré, mais les deux guerres mondiales ont donné le pouvoir, momentanément, à deux systèmes idéologiques qui avaient en commun l'internationalisme, l'un socialiste, l'autre libéral.  La situation actuelle est le fruit des accidents historiques que furent la première et la seconde guerre mondiale, sans cela le monde aurait été bien plus divers en matière de système économique. Nous vivons la fin de l'unité mondiale issue de cette époque , et je suis sûr que nous allons assister à la naissance de multiples expériences d'organisations nouvelles. Mais le développement aura pleinement sa place tout comme la science et la technique dans ces nouvelles organisations, elles seront simplement orientées vers d'autres objectifs que la croissance à court terme. La lutte n'est pas entre un passé sage et un développement fou, mais entre un développement  cohérent à long terme et un développement déséquilibré. Tout est finalement affaire de dosage  , il suffit de trouver le bon équilibre tout en sachant que nous feront encore des erreurs.

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2 octobre 2010 6 02 /10 /octobre /2010 19:40

irlande.jpgUn seul chiffre 32%, c'est le déficit irlandais pour 2010, je ne parle pas de la dette publique, mais bien du déficit courant sur cette seule année. Un déficit fabriqué directement pour sauver le système bancaire, il n'y a guère de plus grande démonstration de privatisation des gains et socialisation des pertes. Le gouvernement irlandais aura bien du mal à cacher  pour qui il travail, c'est maintenant manifeste, du moins c'est ce que la population va croire. Dans les faits le gouvernement irlandais ne fait que rester dans un cadre qu'il croit indépassable. L'apparente liaison incestueuse qu'il y a ente les états et le système bancaire provient du fait qu'un état ne peut en aucun cas laisser le système bancaire s'effondrer. Or nos états ont renoncé depuis longtemps à émettre des crédits publiques, ils se sont, de fait, dépossédés des moyens pour faire des politiques publiques non contraintes par le système financier international. En cas de crise monétaire et financière, comme celle qu'ont subi les banques dernièrement, les états auraient dû nationaliser le système  bancaire pour stabiliser la situation et éviter une panique des épargnants, situation dommageable pour l'économie. Ils n'en ont rien fait, car ils n'en avaient pas les moyens financiers, puisque eux mêmes doivent emprunter sur les marchés pour pouvoir faire des dépenses exceptionnelles.  Les états ont donc dû emprunter l'argent qu'ils ont investi dans les banques, et le résultat nous le connaissons c'est une explosion des dettes publiques qui ont transféré le coût de la crise financière sur le dos des états. A cela s'ajoute bien sûr les effets de la crise, elle même, qui en érodant les recettes fiscales, a accru les déficits publiques des pays développés.

 

          Les liens incestueux que croit percevoir le publique est en fait le résultat d'un système de croyance et d'organisation qui ne pouvait en aucun cas survivre à une crise grave. Et l'Irlande est exemplaire en la matière, voilà un pays qui a connu une croissance économique de type asiatique ces 15 dernières années. Ce pays était un vrai paradis fiscal, et accueillait sur son sol des entreprises de pointe qui y produisaient des emplois très qualifiés. L'Irlande bénéficiait de son coût de main d'oeuvre faible, couplé à la proximité d'un grand marché complètement ouvert l'Europe. Avec sa fiscalité très basse l'Irlande a pu croitre à un rythme délirant de plus de 8% par an. Mais le tigre celtique était complètement dépendant de ses exportations, de sa bulle financière et immobilière, il était un parasite sur le dos de l'Europe, or il est évident qu'un parasite ne peut survivre à son hôte. Quand la crise mondiale a éclaté, il était naturel que les principaux bénéficiaires de la mondialisation néolibérale pâtissent en premier des effets de la crise. Ce fut donc le cas des grands pays exportateurs comme l'Allemagne, la Chine ou pire le Japon, mais aussi des petits comme l'Irlande. L'économie de ce pays est devenue complètement extravertie, à l'image de l'Islande, l'économie y est déconnectée des capacités et des besoins locaux réels.C'est une économie hors sol, un peu comme ces pays du tiers-monde qui développent des agricultures exportatrices et qui sont, au final, incapable de nourrir leur propre population. Les exportations enrichissent une partie de la population au détriment d'une autre, et contrairement à la théorie, l'amplification du PIB  qui en résulte ne bénéficie pas à tous bien, au contraire.  L'Irlande nous montre le danger mortel, qu'il y a à développer une structure économique complètement dépendante de l'extérieur que ce soit par les exportations ou par ses importations. La réalité est ainsi faite que l'interdépendance accroit peut-être la richesse, du moins à court terme, mais fait s'amplifier exponentiellement les dangers.  Il faut se poser la question, au final ne vaut-il pas mieux une croissance plus lente mais plus équilibrer?

 

  Car la pseudo-croissance des années fastes du néolibéralisme a eu de graves conséquences sur la structure sociale irlandaise. Là où la population se contentait des produits locaux , on s'est mis à avoir des goûts de luxe, à importer des denrées. Les anciens producteurs ont périclité remplacé par l'importation, ce n'était pas grave puisque les nouveaux secteurs hitech permettaient d'équilibrer la balance commerciale et même d'avoir des excédents. La formation des jeunes s'est spécialisée dans les métiers qui étaient porteurs à la grande époque, et bien peu de ces jeunes aujourd'hui voudront reprendre la pêche ou les métiers qui existaient avant la grande croissance.  C'est d'ailleurs la même situation en Islande, il est dur de perdre des habitudes qui vous ont conduit à la facilité. Les secteurs hypertrophiés de la finance, des services, et des industries exportatrices hitech, devront se rétracter et ne retrouveront jamais leur taille excessive en regard du poids de ce pays. D'autant que à court terme, l'Europe et les USA vont entrer dans une phase de compression des dépenses publiques dans le but complètement fou de rembourser leurs dettes respectives. Donc la stratégie de l'Irlande qui consiste à améliorer l'économie par les exportations va  être en contradiction avec les politiques des zones vers laquelle elle exporte. Si la zone euro réduit sa demande intérieure ont ne voit pas comme les exportations irlandaises pourraient augmenter. Mais l'Irlande dont le tissu industriel et économique est tout entier tourner vers l'extérieur ne voit pas d'autre solutions. En effet elle a ce que l'on pourrait appeler un problème de découplage industriel  endogènique , il y a une divergence entre ce qu'elle produit et ce qu'elle consomme du fait de sa sur-spécialisation économique. C'est le prix extrêmement lourd à payer pour faire partie de la mondialisation, les pays importateurs perdent leur indépendance, mais les pays exportateurs aussi. Faire partie de la mondialisation c'est perdre sa liberté fondamentale de faire des politiques macroéconomiques de régulation keynésienne.  Ainsi sorte que si l'Irlande relance sa demande intérieure ses capacités de production ne seront pas pour autant employées. Par contre d'autres secteurs entreront sous tension et la relance pourrait produire de l'hyperinflation dans certains secteurs, pendant que les producteurs spécialisés dans l'exportation ne repartiront pas  car le marché locale sera insuffisant pour employer tout la capacité de production. L'inadéquation entre ce que que le marché locale peut produire et ce que le marché locale veut et peut consommer est la maladie au stade terminale des pays trop spécialiser dans l'exportation. L'Irlande a mon avis ne fait que nous montrer ce qui arrivera à l'Allemagne lorsque celle-ci sera sans marché d'exportation et que l'UE aura implosé.

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2 octobre 2010 6 02 /10 /octobre /2010 19:21

         Il est souvent prétexté par nos gouvernant que l'on ne peut agir sans l'avis favorable de l'UE, que l'UE est presque devenue toute puissante. Ainsi le droit européen doit il s'imposer à notre peuple qu'il le veuille ou non. La récente affaire des roms a semblé donner raison à cette façon de voir, cependant une autre affaire donne une image tout à fait différente du rapport qu'entretient l'état français et l'union européenne. Le gouvernement français a en effet décidé il y a peu de supprimer les avantages sur la TVA dont bénéficiaient les opérateurs français de téléphonie pour leurs offres triple-play.  Pour justifier sa prise de position qui consiste tout simplement à lever un impôt l'état français a prétexté obéir à une injonction de Bruxelles. Pas de chance celle-ci vient de nier cette argument, la haine de l'impôt des bureaucrate bruxellois étant générale, les petits autocrates de l'UE ne pouvaient pas admettre une hausse d'impôt prise en leur nom. L'état français est donc désavoué par Bruxelles qui lui ordonne d'annuler sa décision. Le gouvernement français s'est-il couché sur cette affaire comme sur toutes les autres? Et bien non! Au contraire de l'affaire des roms, dans laquelle le gouvernement a joué la victime passive, là l'état s'est vigoureusement défendu renvoyant Bruxelles à ses chères études.

 

L'état français a toujours le pouvoir réel

 

    Et c'est bien cette dichotomie des réactions suivant les sujets qui montre à quel jeux nos élites jouent, que ce soit en France ou ailleurs. L'Europe et les états membres jouent à une partie de cache cache dont le but est toujours de masquer qui fait quoi pour mieux imposer des décisions contre l'avis de la population. Dans le cadre de l'affaire sur les roms, l'état français peut jouer les victimes de l'Europe pour justifier sa légèreté sur le plan de l'immigration, rappelons que le gouvernement Sarkozy a fait exploser le nombre d'immigrés reçus et non diminuer. Tout se passe comme si l'Europe donnait donc à Sarkozy un argument électoral en s'opposant artificiellement à elle. L'Europe s'indigne de la façon dont traite Sarkozy les roms, Sarkozy peut alors se présenter aux français comme un type fort qui agit contre l'immigration de masse, tout en continuant, en réalité, à encourager cette même immigration selon les désidératas du patronat, dont l'Europe et Sarkozy ne sont finalement  que les supplétifs. Mais il peut y avoir aussi de vrais divergences comme dans le cas des télécommunications, et dans ce cas là, c'est l'état français qui s'impose quelque soit la décision prise par Bruxelles. L'Europe sert donc essentiellement à légitimer les décisions gouvernementales contraires à la volonté du peuple français.

 

    Le pouvoir est donc bien toujours à Paris mais ne sert que des intérêts qui ont peu avoir avec celui de la nation. Si une vraie rupture apparaissait entre l'Europe et la France nul doute que l'état français saurez se faire respecter, il le peut quand il s'agit de taxer ses citoyens.  D'autant que la France est le deuxième contributeur net, si Bruxelles nous punis pour manquement aux règles communautaires, nous supprimerions notre contribution et nous y gagnerions largement. L'Europe est en réalité un état fantoche sans pouvoir réel, sauf celui que lui octroi les états membres, mais elle est bien utile quand il s'agit d'imposer une réforme des retraites débile ou des politiques d'austérités qui conduiront le pays à  la catastrophe.  Un gouvernement qui voudrait rompre avec l'UE n'aurait donc pas à s'inquiéter puisque tout ceci n'est que théâtre d'ombre.

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30 septembre 2010 4 30 /09 /septembre /2010 21:20

  9782802722298FS.gif  L'un des arguments répétés inlassablement depuis trente ans par le discours libérale est que la fonction publique coute trop cher au pays. La base du raisonnement tient au fait que toute organisation économique optimale, pour un libéral, doit forcement être le produit de la fameuse loi de l'offre et de la demande qui s'exerce dans le cadre du marché.  Tout ce qui est en dehors du marché est par essence non optimal puisque non soumis à la dite loi de l'offre et de la demande. Il y aurait beaucoup à dire sur ce principe de base, en premier lieu la loi de l'offre et de la demande en elle même, n'est jamais vraiment vérifiée lorsque l'on regarde les évolutions de prix sur les marchés. Les marchés en eux même ne font pas évoluer les prix comme l'hypothèse logique le voudrait, et il est malheureux que les économistes confondent l'esthétisme d'une théorie, sa beauté logique, avec le réel. Car quelque soit un raisonnement, aussi beau soit-il, c'est la mesure du réel qui doit en valider ou non la véracité. Le fait est que le marché en lui même traduit plus des rapports de force sociaux qu'une réelle évolution entre l'offre et la demande. Celle-ci nécessitant d'ailleurs une égalité entre les différents acteurs qu'il est impossible d'obtenir dans le monde réel. On peut même affirmer que plus un marché est "libre", c'est en dire sans encadrement externe, moins la loi de l'offre et de la demande s'applique. Nous pourrions allègrement rajouter le problème de la spéculation qui fait qu'en définitive des gens qui n'ont rien à faire sur un certains marchés, par exemple les denrées alimentaires, viennent y imposer leur présence simplement pour gagner de l'argent en spéculant.  A ce sujet d'ailleurs beaucoup de personne s'inquiètent d'un retour de la spéculation sur les productions agricoles et on comprend mieux ici pourquoi des nations comme la Chine pratiquent les prix forcés sur certaines denrées alimentaires. Cela permet tout simplement d'éviter les famines dont le but serait d'enrichir certains spéculateurs, ce contrôle des prix  n'empêche pas la Chine de connaitre pourtant une explosion de sa production agricole bien au contraire.

 

    Quoiqu'il en soit en excluant ces erreurs multiples qui proviennent de la croyance un peu naïve dans l'efficience des marchés, le principe même d'une fonction publique qui pèserait affreusement sur le reste de l'économie me pose problème. Pour deux raisons essentielles, la première c'est que la fonction publique si elle ne correspond pas à la demande d'un marché au sens économique direct du terme, est tout de même sous la coupe de l'état. Or l'état est lui même le fruit de la représentation nationale qui par définition en France est élu donc correspond à la volonté du peuple. Dés lors on peut dire que la fonction publique obéi à une certaine forme de marché non par le biais du marché économique mais par celui du marché politique. Bien sûr ici nous voyons l'opposition latente qu'il y a entre le libéralisme politique et le libéralisme économique, le second reniant de plus en plus le premier.   Rien n'empêche les français de mettre au pouvoir des politique voulant réduire le nombre de fonctionnaire, ou les augmenter dans tel ou tel secteur d'activité. Donc dire que la fonction publique serait une espèce de monstre autonome n'ayant de compte à rendre à personne est quand même largement exagéré. D'autant que cela fait longtemps en réalité que la fonction publique française subit des coupes sombres, et il se pourrait à terme que les français se mettent à regretter la faiblesse du nombre de fonctionnaire. Et l'actuelle politique débile qui consiste à ne pas renouveler un fonctionnaire sur deux, sans se soucier justement des besoins et donc de l'offre et de la demande, devrait choquer en premier lieu nos amis libéraux si prompte à s'inquiéter des actes non validé par le marché. Quoi de moins respectueux du marché qu'un dirigeant qui licencie ses salariés sans se soucier de savoir s'il pourra fournir les produits demander par le marché.

 

L'économie est un circuit fermé

 

  Le deuxième point, le plus important est qu'il est bien difficile d'un point de vue comptable de distinguer qui nourrit qui dans le système économique globale.  Dire que la fonction publique est nourrie pas le secteur privé parce qu'elle est payée par l'impôt c'est bien vite oublier que les fonctionnaires font écouler à leur tour ce qu'ils reçoivent sous la forme de consommation. Si nous licencions du jour au lendemain toute la fonction publique que resterait-il du secteur privé français? De toutes ces PME qui vivent de la consommation de ces salauds de fonctionnaires? Nous pourrions inverser le raisonnement et dire que ce sont les salaires du publique qui permettent au finale à une bonne partie de notre économie, notamment celle des petits commerces de continuer à subsister. D'autant que grâce à une certaines sécurité de l'emploi, les fonctionnaires français sont les derniers travailleurs du pays à pouvoir un peu se projeter dans l'avenir, cela permet d'obtenir des emprunts plus facilement à la banque que lorsque l'on est intérimaire. Ce qui augmente le pouvoir d'achat de la fonction publique et donc leur propension à consommer.  Dans une société totalement dérégulée où les salariés sont traités comme des chiens et où l'industrie et les bons emplois s'en vont en Chine, les fonctionnaires sont le dernier socle de stabilité sociale, après leur disparition il n'y aura plus d'économie à proprement parlée, juste un No Man's Land peuplé de misérables se battant pour les miettes d'une société disparue, celle de l'emploi stable.

 

      En poussant le raisonnement plus loin on pourrait même dire que d'un point de vue collectif les fonctionnaires créent leur propre salaire. Si l'on omet la création du circuit en lui même ce qui nous ramènerait à la question monétaire, le salaire versé au fonctionnaire, s'il est entièrement consommé, va ensuite s'écouler dans l'économie du pays faisant de l'activité qui elle même emploiera des gens, qui eux mêmes verseront des impôts qui paieront au final  le fonctionnaire la boucle est bouclée.  Bien sûr cela n'est pas une raison pour employer les fonctionnaires dans des emplois inutiles d'un point de vue collectif, mais cela rend caduc le raisonnement qui tient d'argument fatal à nos amis libéraux, non la fonction publique n'est pas payée par le secteur privé. Quand à la question de l'utilité si l'on doit vraiment la poser alors peu d'emploi serait à même de réellement produire de la richesse en France. Pour ma part seules l'agriculture et l'industrie produisent réellement des choses utiles, choses sans lesquelles tout le reste de l'économie s'effondre. Or en additionnant l'emploi dans le secteur primaire  et secondaire on tombe à seulement  25% de la population active, et c'était avant la crise, cela n'a pas du s'arranger depuis puisque ce sont les secteur qui détruisent le plus d'emplois. Or ce sont ces secteurs qui créent réellement la richesse du pays, tout le reste n'est que répartition dans les activités moins essentielles. C'est donc plutôt ces populations là qui portent le reste du pays, l'opposition n'est pas entre fonction publique et secteur privé, mais entre secteurs parasitaires et secteurs productifs et on trouve les deux dans le privé comme dans le publique.  L'affaiblissement de notre nation tient à l'affaiblissement des secteurs qui sont à la source même de notre richesse car comme le disait si bien Rousseau : " Du même principe on peut tirer cette règle,qu'en général les arts sont lucratifs en raison inverse de leur utilité et que les plus nécessaires doivent enfin devenir les plus négligés." 

 

Nous avons négligé les secteurs de base qui faisaient la prospérité du pays, taper sur la fonction publique qui serait la cause de tout nos maux n'est qu'un moyen pour les libéraux de détourner l'attention de nos concitoyens des véritables problèmes. A n'en pas douter l'utilité d'un professeur fonctionnaire formant de futurs techniciens ou ingénieurs est infiniment plus grande que celle d'un footballeur professionnel, pourtant, ce dernier, le marché a décidé de le payer infiniment plus.

 


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28 septembre 2010 2 28 /09 /septembre /2010 21:38

  41WU17-JpBL._SL500_AA300_.jpgLa situation du Japon ne semble pas s'arranger en matière monétaire malgré les injections le Yen ne cesse de grimper. La faute à la stratégie chinoise qui consiste à éliminer ses concurrent commerciaux en faisant exploser leur monnaie. La chine achète énormément de bonds du trésor japonais ce qui fait mécaniquement monté la monnaie japonaise. Grâce à ses énormes réserves la Chine peut manipuler les monnaies étrangères à sa guise, d'autant plus que les étrangers, eux, ne peuvent pas acheter des bons chinois. L'asymétrie entre les règles de l'économie mondiale et les pratiques chinoises sont telles qu'elles avantages outrageusement la puissance de l'empire du milieu. Il serait peut-être temps que les pays développés réagissent, car la Chine ne s'arrêtera pas toute seule. Elle use des règles de l'OMC à son avantage et n'hésite pas à écraser tout ce qui se trouve sur son passage, à mon humble avis la loi du talion est la meilleurs réaction face à ce type de comportement.

 

      La crise que nous subissons depuis 2007 est bien plus grave que ce que certains s'échinent à croire, il ne s'agit pas d'une simple crise économique. Il s'agit d'une rupture dans les accords sous-jacent qui soutenaient l'apparente stabilité du système construit par la puissance américaine après guerre.  La mondialisation construite par la puissance américaine permettait aux USA de connaitre une croissance à l'avantage de ses populations les plus aisées, une croissance sans inflation salariale. Car la nation et son marché étroit est une contrainte pour les riches et les puissants, contrainte qui les obligeaient à partager le gâteau issu des gains de productivité et du progrés technique . Ainsi l'Amérique, puis l'Europe et le Japon virent dans un premier temps les délocalisations sous un jour positif, du moins pour les catégories aisées de leur population, celles qui comptent et qui sont largement sur-représentées dans les médias. Ce tournant qui date des années  60 pour les USA, 70 pour l'Europe, et 80 pour le Japon, a coïncidé avec le ralentissement du progrés technique et le premier choc pétrolier. Ces deux mécanismes ne permettant plus à l'ancien équilibre keynésien de perdurer, il fallait choisir entre la rente et le travail, nos pays ont malheureusement choisi la rente. 

 

      Dans les pays du tiers-monde comme la Chine les délocalisations furent une occasion de s'industrialiser sans en subir le coût, c'est à dire en minimisant, là aussi, l'inflation et surtout l'inflation salariale.  Tout s'est passé comme si en définitive les riches occidentaux et les riches chinois s'étaient alliés pour bénéficier des avantages des uns et des autres au dépend de leur classes populaires respectives. C'est cette belle entente entre riches qui est aujourd'hui rompue, non pas parce qu'ils veulent d'un seul coup rétablir une certaine égalité sociale, il ne faut d'ailleurs pas s'illusionner comme certain sur la Chine, mais parce que tout simplement ce système portait en germe sa propre destruction. Les déséquilibres ont atteint de tels niveaux qu'ils nécessitent un rééquilibrage obligatoirement  mortel pour la mondialisation néolibérale.  La Chine puis l'Inde sont trop grosses pour que les seules demandes intérieures de l'Europe, du Japon et des USA supportent leur production. C'est dans ce cadre de déséquilibre et de réflexe de défense qu'il faut analyser les actuels mouvement politiques de conflits entre le Japon et la Chine. Le Japon est le pays industriel le plus exposé à la puissance montante chinoise, et la Chine est une nation extrêmement agressive sur le plan commercial, car les élites chinoises n'ont pas le choix. Ce pays n'est pas une démocratie, la seule légitimité du pouvoir reste la prospérité apparente du pays, même si elle se fait sur un monticule d'horreurs et d'injustices. On sait d'ailleurs qu'il y a déjà  de nombreux mouvements populaires à travers la Chine, malgré la dynamique chinoise des grèves et des révoltes se produisent un peu partout dans le pays. Le régime chinois ne pourrait pas survivre à quelques années de faible croissance, que celle-ci tombe à ne serait-ce que 5% et le taux de chômage explose ainsi que le fragile équilibre du pouvoir. La Chine n'est pas une nation aussi stable que ce que l'ont croit généralement, d'autant que l'histoire a prouvé que ce sont les pays dynamiques qui connaissent des révolutions, non des pays en déclin.

 

    La puissance chinoise cherche donc à maximiser sa croissance à court terme en allant toujours plus loin dans son modèle exportateur, elle ne le fait même pas exprès ses avantages sont tels que le libre-échange conduit inexorablement la production mondiale à s'installer chez elles.  Bien sûr, de par sa taille, la Chine est en contradiction avec la logique de l'économie mondiale, les USA avaient déjà du mal à fonctionner avec le Japon et l'Allemagne comme pays asymétriques  dans leur commerce, mais  la Chine c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Elle pousse la contradiction du système monde-américain dans ses derniers retranchements. Et cette situation ne peut que conduire au conflit voir pourquoi pas, à la guerre pure et simple. La Chine essai donc très logiquement d'éliminer les deux derniers concurrents qui entravent sa marche au contrôle de  la totalité de la production mondiale, le Japon et l'Allemagne. Et ce afin de pomper toute la demande mondiale et de retarder autant que possible les effets de la contradiction produite par les déficits commerciaux US et maintenant Européens. L'Allemagne protéger par l'euro comme nous l'avons vue précédemment, est pour l'instant laissée de coté, c'est le voisin nipon qui fait l'objet de toute les intentions de la puissance chinoise.  La Chine est une nation qui fait de la politique à l'ancienne, à l'Européenne type 19 ème siècle, elle sait coupler politique économique et géopolitique car elle n'a pas séparer intérêt national et intérêt économique. Elle n'est pas malade du libéralisme contrairement à l'Europe aux USA et au Japon. Ce ne sont pas les intérêts des entreprises prisent individuellement qui dirigent la politique du pays mais, les intérêts de la classe  politique dominante.  Les intérêts économiques doivent se plier à l'intérêt supérieur de la nation chinoise, c'est un avantage indéniable au milieu d'un troupeau de moutons libéraux muent uniquement par l'intérêt individuel. La Chine joue le rôle du loup dans la bergerie.

 

Après avoir attaqué la monnaie japonaise en produisant une baisse progressive de la compétitivité japonaise, elle s'attaque désormais à la capacité de production japonaise elle même. La Chine qui contrôle la production de certains métaux rares, n'hésite plus à faire des embargos sur ces matières premières à destination du Japon. Il fut un temps où ce genre de comportement était considéré comme un acte de guerre pure et simple. La Chine montre ici son vrai visage, dès qu'elle possède un monopole sur certains domaines, elle utilise cette avantage pour faire des pressions géopolitiques. Bien sûr ce type de comportement est illogique si l'on se place dans l'analyse libérale et c'est bien le problème. En essayant d'évacuer le politique de l'économie, les libéraux ont oublié que certains peuples n'avaient aucune envie de participer aux jeux de la mondialisation avec ce genre de règles. Si l'Europe s'interdit ce genre d'attitude, ce n'est pas le cas de la Chine. Quand on pense que certains crétins veulent que nous abandonnions l'agriculture en Europe pour des raisons d'efficacité économique. Imaginons seulement que notre pays soit dépendant entièrement d'une autre nation pour nourrir sa population, qu'elle serait notre "liberté" si cette autre pays voulait nous imposer sa politique par le chantage à la nourriture?  Un libéral n'y pense pas parce que tout ce qui n'est pas logique du point de vue économique est forcement impossible et irrationnel. Mais ce qui est irrationnel du point de vue économique à court terme ne l'est pas forcement d'un point de vue géopolitique.

 

      Voilà le type de question que l'Europe, les USA et même le Japon refusent de se poser depuis trente ou quarante ans. Persuadées que le monde entier adhère à leur lubie libérale, nos nations sont devenue totalement dépendantes de peuples qui se fichent des principes libéraux.  L'occident semble donc se réveiller d'une longue léthargie, mais il se rend compte petit à petit que durant son sommeil, produit par l'anesthésient dollars, on l'a amputé de plusieurs de ses membres et que désormais même ses organes vitaux sont reliés à une machine extérieures.  La douleur est terrible mais il faut assumer le résultat des ces politiques absurdes qui ont conduit les pays développés à perdre petit à petit le contrôle de leur propre destiné.  Et il n'y a pas que la Chine, les puissance pétrolières usent depuis longtemps de leur avantage et ce sera de plus en plus le cas avec la raréfaction du pétrole. D'autant que maintenant les pays producteurs de pétrole importeront de plus en plus des produits chinois et non occidentaux. L'avantage dans le domaine technique qui nous permettait d'équilibrer  l'échange  avec les puissances productrices de pétrole ou de matières premières, disparait avec l'arrivée de nouvelles puissances commerciales. On peut même se demander si finalement à long terme la théorie de l'inversion du terme de l'échange de se réalisera pas . En effet la multiplication des nations productrices couplées à la raréfaction des matières premières pourrait rendre le rapport de force très avantageux pour les producteurs de matières premières. Condamnant à terme les producteurs de biens à s'appauvrir au détriment des producteurs de matières premières.De toute façon dans quelques années nous auront bien du mal à acheter notre pétrole, les dernières goutes appartiendront à la Chine, il n'y a guère de doute sur la question.  Donc plus que jamais, l'interdépendance commerciale ne conduit pas à la paix mais à la guerre contrairement à la croyance libérale.

 

Les pays développés doivent changer de stratégie

 

  Nos vielles nations industrielles ne doivent plus se laisser manger sans réagir. Elles doivent se défendre avec les mêmes armes que leurs adversaires car ces derniers n'auront aucune pitié, c'est chacun pour soi. Dans le domaine monétaire il serait peut-être judicieux d'interdire aux pays dont la monnaie n'est pas convertible et qui interdisent aux étrangers d'acheter leur bon du trésor, de faire de faire cela chez nous. Exiger la réciprocité est tout de même le minimum de bon sens en matière d'équité économique. Et pour cela nos nations doivent abandonner l'idée d'un marché chinois ou indien qui serait bénéfique pour elles. Car c'est en fait l'argument final qui revient le plus souvent pour justifier la mollesse dans les réactions politiques face à l'agressivité chinoise. On ne veut pas se couper du marché chinois forcement fabuleux. Les pays développés espèrent que le marché chinois dynamisera leurs vielles économies par l'exportation. Mais c'est oublier que nos pays n'ont  aucun avantage comparatif. Et pour en avoir un, il faudrait fatalement que les pays développés s'appauvrissent à un point tel que  leur coût de production rendrait économiquement interessant pour les chinois la production chez eux. Un tel appauvrissement rend ce jeu complètement idiot, si l'idée de base était d'enrichir nos pays. Appauvrissez vous pour vous enrichir est un concept qui n'a aucun sens, sauf si bien sûr il s'agit d'appauvrir certaines catégories de la population, pour en enrichir d'autres à l'intérieur de nos nations. C'est   pour cela le politique doit reprendre le contrôle du pouvoir au détriment des classes possédantes et des multinationales.

 

Mais il se pourrait que les contraintes démocratiques qui existent encore un peu en occident, permettent finalement à nos pays de réagir de la bonne manière. Les USA qui sont de plus en plus intransigeants avec la Chine semblent enfin avoir repris leurs esprits, même si la situation américaine est particulièrement délicate. Au moins les américains ont-ils compris qu'ils ne pourraient pas rester indéfiniment avec des déficits commerciaux énormes. L'Europe, elle, prise au piège de l'euro et de l'avantage qu'il procure à court terme à la puissance allemande, en est encore à se réjouir de la hausse de sa monnaie. Et ce alors même que le continent se désindustrialise à toute vitesse. Pour l'instant les vielles nations industrielles se contentent, comme le Japon, de ne jouer que sur les taux d'intérêts ou la distribution de bonds du trésors. Cependant face à l'adversaire chinois qui contrôle sa monnaie et les capitaux ce genre de réponses sont inadéquates.  Les nations développé n'auront pas d'autre choix à terme que celui du retour au contrôle des changes, la Chine ne leur en laissera pas le choix et c'est peut-être le Japon qui ouvrira le bal, tout écrasé qu'il est par le nouveau numéro un mondial de l'exportation.

 

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