Une petite réaction rapide ce soir sur les propos de Jean Luc Mélenchon que vous pouvez retrouver ci-dessous.
Je ne vais pas discourir longuement. Mélenchon fait le choix du troisième tour, dans le sens où il choisit de ne pas choisir au second tour des élections présidentielles. Il pense pouvoir transformer l'essai du premier tour de la présidentielle pendant les prochaines législatives. La stratégie de Mélenchon est toujours la même, celle qui consiste à promettre des rapports de force sans savoir vraiment où il veut aller. Le blogueur Descartes a écrit dans son dernier texte que cette élection était le triomphe de l'égo-politique. À savoir la victoire des communicants sur les politiciens classiques qui eux s'appuient généralement sur des objectifs et des projets. Mélenchon démontre ici cette réalité qui le rapproche très largement du candidat d'En Marche dont il n'exclue pas de devenir le premier ministre si les conditions politiques le lui permettent. En disant cela, il fait semblant de faire croire qu'il n'y a aucune contradiction entre sa proposition et ses ambitions pseudo-alternatives sur les questions européennes. Car qui peut croire que si d'aventure, monsieur Mélenchon, devenait premier ministre, il remettrait en cause l'UE telle qu'elle est ? Il montre ici que sa course au pouvoir passe loin devant la question programmatique. Le Mélenchon transformerait rapidement son mouvement en nouveau PS.
Courage, ne choisissons pas, histoire de pouvoir gratter à tous les râteliers. Mélenchon n'est pas sans savoir qu'une partie importante de son électorat est lié à celui de Marine Le Pen. La seule différence tenant à la proportion de CSP+ plus importante chez les insoumis que chez MLP. Cependant si l'on regarde sur le plan des revenus les deux ont une part très faible chez les gens gagnant plus de 3500€ par mois. En caricaturant on dira qu'il attire les CSP+ déclassés, ceux qui ne sont pas des classes supérieures sur le plan économiques, mais qui le sont sur le plan de la formation. Mélenchon attire en fait les faux bourgeois, ceux s’identifient à la classe supérieure sur le plan idéologique, mais qui n'y appartient pas sur le plan économique. Sinon il s'agit des mêmes tranches d'âge et des cibles proches sur le pan social. Le fait que Mélenchon soit arrivé en bonne place à Marseille comme il le dit lui même montre cette porosité électorale qui semble pourtant l'énerver.
Toute la contradiction de la gauche est résumée dans les propos qu'il a tenus ce soir. Il parle du second tour des élections présidentielles comme il parle de la sortie de l'euro. Vous allez voir, on va faire la révolution, on va lutter, etc.. Et il ne répond pas simplement à la seule question qui tienne. Vous préférez Macron ou Le Pen ? Il dit lui même qu'il va lutter pour avoir la majorité aux législatives. Et pourquoi alors n'a-t-il pas imaginé un scénario MLP présidente, Mélenchon premier ministre ? J'oubliais, c'est vrai qu'en face ce sont des nazis, manque de chance ce sont aussi ces nazis qui votent Mélenchon. Cette incapacité à répondre à cette question simple est l'apanage de toute la gauche qui a remplacé les frontières nationales par les frontières idéologiques. À titre personnel s'il y avait eu un second tour Mélenchon/Macron j'aurais voté Mélenchon. Au second tour tel qu'il est je vote MLP parce que j'ai un objectif qui est la sortie de l'UE et de l'euro. Mais quel est au final l'objectif de Mélenchon ? Sauver la France ou sauver ses idées et sa pureté idéologique. Là est bien la différence entre lui et moi.