Blog parlant d'économie vue sous une orientation souverainiste et protectionniste.
Je n'ai pas beaucoup de temps pour écrire en ce moment, mais en cette semaine de l'arrivée d'une pétition sur la sortie de l'euro, il me semblait intéressant de fouiller l'INA pour trouver les perles des partisans de l'Europe de Maastricht, histoire de remettre les pendules à l'heure. Il est temps que le grand publique retrouve la mémoire et le média internet a une grande faculté mémorielle contrairement à l'instantanéité télévisuelle. Il permet de retrouver les discours de l'époque et d'en analyser le contenu sous le regard de l'histoire c'est ce que l'on va faire tout de suite. Et je dois dire que l'on prend un plaisir fou à réécouter ce clown de Delors nous vantant les mérites du traité de Maastricht et de la monnaie unique ou encore à écouter les prophéties de Jean Pierre Chevènement qui se sont malheureusement bien produites.
Dans la première vidéo nous retrouvons l'un des papes de l'Europe actuelle et qui fait semblant aujourd'hui de ne pas en être responsable, à croire que l'UE tel qu'elle est, s'est faite à l'insu de son plein grès. Je veux bien sure parler de Jacques Delors, il fait parti avec Giscard et Mitterand des grands responsables des malheurs économiques de notre pays et de notre continent et l'histoire les jugera comme tel en tout cas.
Ensuite comme une réponse à l'analyse de Delors on peut prendre les prévisions de Jean Pierre Chevènement sur la question de l'euro. Il fait bien la distinction entre la monnaie unique et la monnaie commune et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il avait entièrement raison. Il montre ici avec ça phrase "Est-ce que l'objectif à long terme que nous nous sommes donnés (la monnaie unique) ne conditionne pas depuis déjà des années une politique dont on voit les résultats". Par cette phrase Chevènement se montre nettement plus clairvoyant que ses contemporains. Aujourd'hui nous pouvons admirer les résultats de Maastricht et de la monnaie unique, un véritable fiasco et il faudra bien un jour condamner les politiques coupable de cette absurdité. Il est bon également de rappeler que c'est bien lorsque les politiques dites de rigueurs sont appliquées que la dette publique augmente le plus. Et dois-je d'ailleurs rappeler que Balladur et Juppé ont plus fait pour faire grimper la dette publique que les socialistes. Et que le dernier rejeton du néolibéralisme soit disant vertueux, notre despote Sarkozy, est en train de battre les records de ses prédécesseurs enfonçant la France dans la dette.
La réaction de François Mitterrand à l'annonce des résultats du référendum de Maastricht. Grâce à l'euro l'Europe va pouvoir faire jeu égale avec les USA pensait l'ancien président de la république, on applaudit face à cette erreur monumentale d'un point de vue historique. Le retour de la violence sociale en Europe dont les prémisses apparaissent en Grèce vont aussi faire mentir ce pauvre Mitterrand sur le rôle de l'UE dans la construction de la paix sur notre continent, car au train ou vont les choses on pourra bientôt affirmer l'Europe c'est la guerre.
On continu avec une vidéo de notre seule premier ministre féminin Madame Edith Cresson qui en 1996 nous pond les habituels poncifs sur l'Europe on note ici les propos d'Alain Duhamel qui cite Philippe Seguin traitant le traité européen de stupidité historique on ne saurait mieux dire. On notera également la mauvaise foi patente d'Edith Cresson stipulant que l'unification monétaire n'avait aucun lien avec la cure d'austérité générale qui frappe le continent depuis longtemps. Il faut rappeler au passage que les problèmes monétaires de l'Europe ne date pas de l'euro, mais de la création même du SME (système monétaire européen). Les européens après le décrochage du dollars et de l'or en 1971 ont sans cesse recherché un moyen de revenir à un système de parité fixe tel qu'il était depuis la mise en place du système de Brettons-Woods en 1944. Le problème, bien évidement, c'est que dans un système de parité fixe il faut que tout les participants économiques jouent le jeu de cette parité, si il y a une zone monétaire de parité fixe au milieu d'un océan de pays pratiquant des parités flottantes la zone à parité fixe est condamnée, à moins que la zone en question cesse de commercer avec les zones à parité flottante. Et c'est bien le problème actuelle l'Europe est la seule zone à parité fixe de la planète, toute les autres régions du monde voient leur monnaie variée au fil du temps. Il n'y aucun mécanisme pour réajuster les balances des paiements des pays de la zone euro. Mais c'était déjà le cas en 1992-93 lorsque le système du SME fut attaqué par les marchés financiers, les pays qui sont alors sortis du SME ont vite retrouvé des couleurs (la GB et l'Italie ayant alors retrouvé momentanément des taux de croissance importants), les autres ont eu un ralentissement économique féroce, et cela devenait évident lorsque cette interview de madame Cresson fut réalisé en 1996. Dernier argument bateau de Cresson, les fonds structurels européens dont bénéficiaient les français, oubliant au passage que puisque la France est un contributeur nette et qu'elle donne beaucoup plus qu'elle ne reçoit de l'UE, il eu été beaucoup plus économique pour la France de verser directement ces fonds sans passer par l'étage européen.
On finit avec un débat entre Chevènement, toujours lui, et l'énarque le plus représentatif de sa génération Alain Juppé . Ce débat est très intéressant sous plusieurs aspects , il soulève des questions toujours d'actualité sauf qu'aujourd'hui l'expérience historique est là pour juger. Ainsi la thèse qui voulait que grâce à l'euro nos pays retrouveraient l'indépendance monétaire s'est avérée complètement fausse, à cela s'ajoute les divergences des taux d'intérêts qui aujourd'hui font exploser la monnaie unique. Ensuite Alain Juppé soutenait, alors, que grâce à la monnaie unique nous éviterions une Europe allemande, or c'est exactement l'inverse qui s'est produit et cela confirme la grande vision qu'a eu Chevènement sur cette question des rapports de force macroéconomique en Europe. Enfin il est drôle de voir que personne ne soulève la question de l'origine de la dette et de l'emprunt extérieure, en effet peut-on se poser la question des taux d'emprunt sur le marché des capitaux internationaux, sans se poser la question de la nature de la dette publique et surtout sans se poser la question de savoir pourquoi l'état doit emprunter à l'étranger plutôt qu'à sa banque centrale. En effet en tel cas la question des taux d'emprunts disparait et la contrainte monétaire disparaissait avec, il est curieux que ce sujet ne fut pas abordé au moment de Maastricht. Tous semble chercher l'indépendance de la France sans se poser la question de savoir pourquoi celle-ci aurait besoin d'emprunter à l'étranger alors que le pays équilibrait ces comptes extérieurs c'est assez étrange je dois dire.