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Blog parlant d'économie vue sous une orientation souverainiste et protectionniste.

Situation commerciale franco-parisienne Avril 2019

 

Les choses ne s'améliorent pas sur le plan commercial en France. La venue de Macron au pouvoir et ses « réformes » n'ont eu aucun effet tangible sur le commerce extérieur comme on aurait pu s'en douter. Malgré une croissance atone depuis des années le déficit commercial ne se réduit pas. La légère amélioration qui s'est produite lors de la baisse de l'euro conjuguée à la baisse du prix des produits pétroliers n'avait pas suffi au pays pour revenir à l'équilibre, loin de là même. On notera tout de même une pointe d'optimisme puisque l'industrie automobile française va moins mal. Elle a eu tendance à se redresser depuis 2009 même si le pays connaît maintenant un déficit commercial permanent sur le secteur automobile alors qu'il s'agissait d'un des points forts du commerce français avant l'euro.

 

La région parisienne est toujours un gouffre pour la France

 

En 2018 le déficit commercial de la France avec les productions militaires incluse atteignait 59,9 milliards d'euros. Le déficit commercial de la seule région Ile-de-France atteignait à lui seul 51 milliards d'euros . Ce fait que j'avais relevé en 2017 sur le poids excessif de la région parisienne dans le déficit commercial français n'a pas vraiment changé. Il faut dire que les conditions économiques du pays n'ont guère évolué depuis. Le déficit commercial parisien représente donc 85 % du déficit commercial total du pays. On peut se rassurer en se disant que la situation s'est améliorée puisqu'en 2017 les chiffres montraient alors un déficit commercial régional supérieur à l'ensemble du déficit commercial du pays. Cependant, rappelons que la région parisienne pèse seulement un tiers du PIB national, pas 85 %. Ce déficit comme on l'avait vu s'explique en grande partie par le niveau des prix de l'immobilier qui entraîne mécaniquement une sur-spécialisation dans le secteur des services et des activités non directement productives. La région Provence-Alpes-Côte d'Azur a le même problème, elle accumule près de 12 milliards de déficits cette année.

source http://lekiosque.finances.gouv.fr

Il n'en reste pas moins que la région parisienne loin d'être le moteur économique de la France est en réalité la grande victime de l'euro et de la surévaluation monétaire de ces vingt dernières années. Cela peut effectivement paraître étrange de dire cela alors que Paris concentre le gratin du pays et que le niveau de vie y est plus élevé qu'ailleurs . Mais ce niveau de vie est artificiel. Il est le produit de la bulle immobilière et de l'endettement extérieur global de la nation. Et cette dette extérieure commence à être grosse. En 2017 la dette extérieure française a dépassé les 20 % du PIB avec plus de 461,5 milliards d'euros. Tels les pays d’Amérique latine la France s'enfonce dans une spirale dont elle aura beaucoup de mal à se remettre tant qu'on ne redressera pas la balance des paiements. Redressement qui ne passe pas par les réformes structurelles idiotes, mais bien par des dévaluations et des mesures protectionnistes.

 

La gentrification qu'ont démontrée bon nombre d'auteur et de chercheur à l'image de Christophe Guilluy n'est pas seulement effet socialement désastreux. C'est surtout un non-sens économique qui entraîne en réalité des déséquilibres mortels pour la région et le pays. Loin d'être des centres d'activités productives, les grandes métropoles mondiales de Paris à Londres en passant par New York sont surtout des pôles de consommation complètement déconnectés des réalités économiques. Elles sont des trous noirs commerciaux que les nations supporteront de moins en moins bien. Car ces centres ne sont pas productifs sans quoi ils n'accumuleraient pas ces déficits. Ils sont avant tout des centres de commandes d'ancienne nation. Mais l'on peut se demander dès lors si en définitive les périphéries n’auraient pas quelque part intérêt à se débarrasser d'un centre devenu économiquement trop pesant. On aurait ici le scénario inverse de ce pauvre Gaspard Koenig. Une périphérie française se débarrassant d'un boulet parisien devenu trop encombrant.

 

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