Blog parlant d'économie vue sous une orientation souverainiste et protectionniste.
Les élections approchent et d'après les sondages la situation du parti d'Emmanuel Macron n'est guère enviable. Le RN arriverait largement en tête et l'on voit poindre une fragmentation du centre de l'électorat que Macron avait justement réussi à réunir. En effet, certains sont subjugués par l'étrange hausse du PS qui semble faire son retour avec la campagne européenne. C'est d'autant plus étrange que le candidat choisi n'est pas vraiment un parangon de vertu ou de talent oratoire. On pourrait même dire qu'il s'agit d'un personnage assez problématique de par sa parenté et son passif en Géorgie. Fils d'un des nouveaux philosophes qui ont fait tant de mal à la France d'un point de vue moral et économique. Il passe aussi pour être un fervent défenseur de l'UE et des intérêts américains même s'il ne dit pas comme cela. La montée de Raphael Glucksmann pourrait être inquiétante pour l'avenir du pays, mais il faut quand même bien prendre conscience que la nature de cette montée n'est pas le produit d'une dynamique. En effet ce à quoi nous assistons c'est plutôt à une fragmentation de l'électorat du centre qui jusqu'ici votait unanimement pour la majorité présidentielle.
Le centre a perdu confiance dans son champion. On pourrait dire qu'il était temps avec l'accumulation de choix et des politiques invraisemblables. Mais cette rupture n'est probablement pas avec les politiques menées par la majorité, mais dans le fait que Macron semble de moins en moins apte à faire avaler au français le régime néolibéral suicidaire. Car si les Français du centre en avaient réellement assez de ce régime, ce n'est ni vers le PS ni vers EELV que leur choix se porterait. Ces deux partis étant aujourd’hui des partis que l'on pourrait qualifier d'antifrançais tant leur logiciel politique met d'abord en avant l'intérêt de l'UE et même de l'OTAN. Ce qui est étrange avec la période que nous vivons ce que l'on appelait autrefois les politiques raisonnables était généralement porté par les partis du centre de l'échiquier politiques. Les partis extrémistes ne l'étaient pas seulement par leur position par rapport au centre, ils l'étaient surtout par l’extrémisme fréquent des solutions qu'ils apportaient. L'utilité des partis extrémistes était que les sujets qu'ils abordaient l'étaient rarement par ceux du centre. Et dans un système politique fonctionnel, c'était aux partis raisonnables d'apporter les solutions aux problèmes souvent réels que soulignaient les extrêmes.
Mais notre époque est très différente. En effet, c'est finalement les partis de l'extrême qui semblent les plus raisonnables surtout lorsque l'on regarde le conflit ukrainien. Les partis du centre s'enferment dans des postures de plus en plus guerrières vis-à-vis de la Russie. Et le choix d'un atlantiste comme monsieur Glucksmann comme candidat pour le PS n'était pas le fruit d'un hasard, mais bien d'une orientation va-t’en guerre de la direction du PS. C'est aussi un fédéraliste européen encore plus obtus qu'Emmanuel Macron sur le sujet. Nous assistons depuis plusieurs années à une position de plus en plus extrême de la part des partis du centre probablement parce que leur poids politique diminue au fur et à mesure que la population subit les dégâts produits par ces politiques. Emmanuel Macron a été en quelque sorte le terminus de la violence bourgeoise qui s'est instaurée petit à petit depuis Giscard. Le pouvoir de l'extrémisme européen a atteint son maximum probablement dans les années 90 avec la triste catastrophe que fut le « oui » au référendum de Maastricht. Mais ce pouvoir porté en grande partie par la génération des boomers s'est étiolé en même temps que vieillissait son électorat.
On peut dire aujourd'hui que ce courant postnational européiste et atlantiste se fragmente en trois groupes. Le parti de Macron, le parti socialiste et Europe Ecologie Les Verts. Les voix de ces partis sont susceptibles de faire des vases communicants même si EELV peut probablement attirer quelques naïfs de gauche au passage. Ce groupe que certaines nommeraient centriste ne l'est pas vraiment au sens politique. Ils ne sont en effet au centre d'un point de vue politique ni vraiment à droite ni vraiment à gauche, mais ils sont aussi surtout extrémistes par leur position antifrançaise, voulant dissoudre le pays dans des institutions supérieures. La volonté de Macron de rendre autonomes les régions en est une nouvelle preuve. D'un côté on détruit le pouvoir de l'état en transférant tout à l'UE. De l'autre on veut rendre les régions presque indépendantes de l'état français. Si ce n'est pas une volonté de détruire le pays, je ne sais pas ce que c'est. C'est pour cela qu'à titre personnel le qualificatif d'extrême centre leur convient. L'on pourrait même les nommer les postnationalistes extrémistes. Alors est-ce que la fragmentation de cet électorat est une bonne chose ? Pas forcément. D'une part parce que cette élection est particulière. Les Européennes ne sont pas vraiment prises au sérieux par les Français à juste titre d'ailleurs. Le parlement européen est fantoche, le pouvoir étant à la commission non élue, ce qui en soi en dit long sur le caractère démocratique de l'UE. Donc la montée actuelle du PS ne signifie absolument pas que les postnationalistes ne s'uniront pas pour l'élection présidentielle. On sait d'expérience que les partis comme EELV obtiennent un score beaucoup plus élevé à ces élections qu'aux élections plus classiques et nationales. Même si le tournant sur la question de l'énergie et du nucléaire pourrait quand même leur nuire cette fois. Il faut du moins l'espérer parce que les verts et leurs idées stupides sont quand même au cœur du désastre énergétique franco-européen. Il faudrait quand même un jour que les idioties finissent par avoir un effet sur leur poids politique.
L'atlantisme et l'européisme sont les vrais extrémismes de notre temps
Quand nos journalistes et nos politiques parlent d’extrémisme, ils parlent toujours d'un référencement par rapport au passé. L'extrémisme est forcément religieux, idéologique ou national dans leur tête. Avec comme fond l'extrémisme de gauche à travers les mouvements plus ou moins marxiste, ou alors de droite avec l'extrémisme nationaliste. Cependant, la question de l'extrémisme n'est pas une question de droite ou de gauche en vérité, c'est avant tout un rapport au réel. L'extrémiste n'est pas une personne qui a une pensée de rupture avec le statu quo sans quoi aucune évolution ne serait jamais possible dans une société. C'est avant tout une personne qui a un récit qui peut être en décalage complet avec le monde réel. Et cerise sur le gâteau, l'extrémisme pourra employer tous les moyens possibles pour faire advenir son rêve dans le monde réel. Quand je parle de tous les moyens possibles, je ne parle pas seulement de violence physique.
Il est aujourd’hui difficile d'accepter que la violence physique ne soit pas la marque automatique de l'extrémisme. Les gilets jaunes qui ont effectivement été par moment violents étaient-ils réellement extrémistes ? Pas vraiment. Il s'agissait de gens au bout du rouleau et victime de la violence économique des politiques menées par l'état. C'est la même chose d'ailleurs pour les agriculteurs, et une bonne partie des révoltes populaires de ces dernières années. En réalité depuis les années 70 ont assisté à une violence qui ne vient pas d'en bas, mais plutôt d'en haut. La violence économique qu'ont été la globalisation et la construction européenne, se relève beaucoup plus proche de ma définition de l'extrémisme que ne le sont aujourd'hui les mouvements nés en réaction à cette violence. Comme ne pas voir les idéologues de l'UE comme autre chose que des extrémistes quand ils présentent l'UE comme un progrès pour tous alors même qu'elle accumule les échecs économiques, faisant de notre continent la lanterne rouge de l'économie mondiale depuis deux décennies ? Comment ne pas voir comme des extrémistes des gens qui continent à lécher les pieds des USA. Une nation dont on sait pertinemment qu'elle a tout fait pour déclencher le conflit entre l'Ukraine et la Russie. Et cela dans le seul but de couper les liens économiques entre l'Est et l'ouest du continent ?
Le caractère extrémiste de l'européisme est une évidence pour quiconque à un semblant de bon sens . Et la direction européenne est elle-même engluée dans son extrémisme économique, et elle est incapable de s'adapter à un monde qui est en complète contradiction avec ses croyances libérales. Seule au monde désormais à pratiquer du laissez-faire économique, l'UE se fait manger par toutes les nations du monde à commencer par la Chine et les USA. On l'a vu sur les questions des voitures électriques, les dogmes en place l'empêchent de réagir pour protéger l'industrie du continent, ce qui va avoir des effets catastrophiques en termes d'emploi et de base industrielle. Et que dire de l'extrémisme pseudoécologique qui pousse le continent dans le suicide énergétique ? La question de l'abandon de l'énergie nucléaire a mis en avant le caractère extrémiste de toute une partie de nos hommes politiques censé être raisonnable. Et encore aujourd’hui personne chez nos dirigeants du centre ne veut rompre avec le marché européen de l'énergie qui a cassé notre économie et accéléré notre désindustrialisation. Comment ne pas voir la déconnexion totale de ces gens avec la réalité ? Il est donc temps à mon avis de renverser la table et de dire que l'extrémisme n'est pas là où on le pense en général, mais bien dans les partis du centre. La question dès lors qui se pose pour les prochaines élections est celle de savoir s'il ne faudrait pas faire barrage aux extrêmes. L'extrémisme étant le parti au pouvoir et ses succédanés PS et EELV.