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Blog parlant d'économie vue sous une orientation souverainiste et protectionniste.

Le faux problème de la dette

 

Les médias bégaient régulièrement surtout lorsqu'ils parlent d'économie. Alors que nous n'avons toujours aucun Premier ministre et que le président de la république, qui a pourtant perdu toute légitimité après deux grosses défaites, s'entête à vouloir continuer de tout contrôler, voilà que les médias nous ressortent la grande peur de la dette. Ils ne sont pas les seuls d'ailleurs, le grand patronat, pourtant largement subventionné par l'état à coup de milliard, s'inquiète lui aussi de la désastreuse dette publique française. Il est quand même incroyable que les gens ne découvrent qu'aujourd'hui l'irresponsabilité d'Emmanuel Macron et de ses ministres en matière de finances publiques. Car la dégradation des comptes publics n'est pas nouvelle. C'est au moment des prises de décisions absurdes comme le confinement qui a été compensé par un déluge d'aide économique aux entreprises, distribuée souvent sans aucun sérieux qu'il fallait hurler au risque pour la dette du pays.

 

Les subventions publiques aux entreprises. Une sujet qui n'est jamais abordé par les médias.

 

C'est au moment du quoiqu'il en coûte, lorsque la France s'est endettée du double de ce qu'elle a reçu auprès de l'UE qu'il fallait hurler à l'arnaque. Et que dire des milliards distribués pour compenser le prix de l'électricité qui a explosé à cause de l'absurde marché européen de l'énergie. Mais l'argent n'a pas été perdu, il a été transféré bien au chaud dans les comptes en banque des faux producteurs d'électricité qui font semblant de faire vivre ce faux marché. Emmanuel Macron a-t-il des liens avec certains de ces fournisseurs ? Mystère. Mais c'est le genre de question que la presse qui nous parle sans arrêt de la dette française devrait peut-être se poser, du moins si elle avait encore un semblant de sens de l'éthique journalistique. Car vociférer sans cesse sur la dette sans jamais parler de son origine c'est quand même un petit peu problématique. Soyons un peu suspicieux, à moins que le but soit d'associer volontairement la hausse de la dette aux dépenses publiques et aux services publics. Serait-ce vraiment leur but ?

 

 

En réalité, la dette française depuis longtemps grimpe par à-coup. C'est très visible sur les graphiques concernant la dette publique. On voit très bien les effets de la crise de 2008 ainsi que les effets des politiques sur le Covid. Cette évolution montre que ce ne sont pas les services publics qui sont responsables de la hausse contrairement à tout le discours brodé inlassablement par les idéologues de plateau télé. Les origines de la dette publique sont toujours soigneusement camouflées alors qu'ils sont souvent scandaleux. Parle-t-on par exemple des emprunts indexés sur l'inflation ? Une aberration économique qui a été particulièrement utilisée sous monsieur Macron et son ministre Bruno Lemaire. Là encore ne faudrait-il pas enquêter sur une éventuelle corruption au plus haut niveau de l'état? Puisqu'il semble, quand même, que notre pays devient de plus en plus une simple république bananière, et l'état un outil de ponction d'argent pour des intérêts privés. Les gens de droite crient souvent « Où va l'argent ?» en parlant des impôts trop élevés, et en soupçonnant généralement les « assistés » qui sont à leurs yeux les pauvres, les chômeurs, et les immigrés, mais la réalité est tout autre. Cependant, il faut effectivement se poser la question de savoir comment sont utilisés nos impôts, mais il faut se poser la question avec tout le sérieux nécessaire et ne pas chercher des boucs émissaires faciles comme le font souvent les droitardés comme certains les appellent.

 

Le discours sur la dette, un simple outil pour privatiser ?

 

On voit donc bien la déconnexion entre les discours publics sur la dette et la réalité de l'origine de celle-ci. Cette origine est toujours ignorée dans le débat, car le but est d'utiliser cette dette comme justification à des politiques de réduction, non pas de la dépense publique, mais des services publics, ce qui est très différent. Nos dirigeants politiques et leurs laquais médiatiques utilisent la dette comme un outil de communication pour camoufler leurs vraies intentions. L'affaire n'est pas nouvelle, la grande peur de la dette était déjà là dans les années 70-80 alors même que les hommes aux affaires comme Raymond Barre ont tout fait pour justement faire grimper la dette publique. Pendant ce temps-là, les véritables problèmes comme la dette extérieure et des déficits commerciaux furent largement ignorés surtout depuis la mise en place de l'euro. Cette dichotomie qui ignore les réelles problématiques du pays tout en s'inquiétant de faux problème dans une visée de casse sociale est caractéristique de l'état néolibéral. Un état qui n'est pas pour le tout privé comme peuvent l'être les libertariens, mais un état qui est au service d'acteurs privés.

 

Le néolibéralisme est en quelque sorte du communisme, mais pour quelques bourgeois et entreprises. L'état n'est pas affaibli, il est transformé dans sa nature et dans ses objectifs. Pour reprendre les célèbres propos de Montesquieu, l'état est devenu l'affaire de quelques particuliers et produit la licence de tous et la destruction du bien commun. L'état néolibéral est quelque part probablement le résultat du vide qui habite désormais les modernes qui n'ont plus ni religion ni attachement national réel. Il est un peu l'incarnation de l'égoïsme absolu résultant de la société anomique actuelle. La question de la dette publique et de son traitement nous révèle en quelque sorte la réalité de l'état français actuel et le comportement profond de notre personnel politique. Ils peuvent se gargariser du bien commun, de l'intérêt général et de toutes ces choses qui autrefois avaient du sens, en pratique ils ne font plus que de la redistribution de richesse à l'envers si je puis dire. Dans le cadre de cette réalité, il est à mon avis futile de débattre pour savoir si la dette est à un niveau dangereux ou pas. Ce que font quelques économistes comme David Cayla qui débattait récemment avec Charles Gave, le financier, sur la dangerosité ou non de la dette publique. Car savoir si la dette est à 98% ou 110% en prenant en compte l'inflation et le taux nominal, finalement ça n'a pas vraiment d'importance si l'on y réfléchit bien.

 

Les seules questions qui vaillent la peine c'est d'où viennent ces dettes ? Comment attribue-t-on le budget de l'état ? Qui y gagne et qui y perd ? La question de l'origine de la dette doit être mise en avant bien plus que son volume. Le rôle en particulier de Sarkozy en 2008 et de Macron depuis 2017 doivent être vraiment soulignés, car c'est eux qui ont fait exploser la dette récemment. Il ne faut pas oublier non plus la question de l'émission monétaire et de la privatisation de facto de celle-ci à partir des années 70. En obligeant l'état à emprunter sur les marchés financier, on a mécaniquement fait exploser les dettes puisque la masse monétaire ne peut plus augmenter que sous la dette et donc avec des intérêts. Et rappelons que la dette après guerre était énorme, plus de 160% du PIB, elle fut pourtant réduite massivement en quelques années. C'est à l'inflation et à l'augmentation de la masse monétaire qu'on doit cette rapide décroissance, il ne faut pas l'oublier. Le véritable problème pour la France c'est son absence d'indépendance nationale avec l'euro, et la désindustrialisation massive produite par le laissez-faire.

 

Dans toute cette affaire, il faut aussi reparler de l'euro et de ses effets délétères sur l'économie qui ont cassé la croissance française depuis 25 ans. La dégradation de notre compétitivité externe et l’impossibilité de dévaluer ont grandement joué sur la croissance et ont mécaniquement été compensées par l'endettement pour continuer à avoir une maigre croissance. Il ne faut donc pas tomber dans le piège néolibéral qui consiste à réduire la question de la dette à une simple affaire comptable, c'est bien plus que cela. Et il faut bien marteler dans la tête des gens que ce n'est pas le socialisme fantasmé français qui est responsable de la dette, mais bien les idiots qui ont prôné la dérégulation généralisée, l'euro, et l'amoindrissement de l'intervention étatique sur le plan économique. Une grande partie de la dette est le produit du laissez-faire, une compensation fort coûteuse aux errements des politiques de dérégulation qui ont conduit à l'impasse économique actuelle.

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P
La dette devient malgré tout un problème quand elle est détenue par des acteurs étrangers.La France n'est pas dans la même situation que la Grèce ou qu'un pays Africain mais ça nous met dans une relation de subordination avec nos créanciers...Je pense même que c'est la prochaine étape.<br /> <br /> Plus le temps passe , plus je souscris à l'idée que le creusement des déficits est volontaire , jusqu'à Macron on avait des dirigeants qui utilisait la dette pour combler les trous provoqués par leurs politiques macro (euro , libre échange ,cadeaux aux riches etc) ,la dette mais aussi l'impot comme l'explique d'ailleurs Cayla , puisqu'ils n'avaient plus que ces leviers...<br /> Sauf que le très mystérieux Macron est banquier d'affaire ,sa formation initiale est de développer des stratégies d'acquisition ,de levée de fonds obligataires ,de restructuration aussi bien entre acteurs privés ,qu'entre acteurs publics et privés ,ce type a vendu une flopée d'entreprises et d'infrastructures publiques qui étaient devenues des actifs pour l'Etat et les collectivités comme le viaduc de Millau...dans quel but ?<br /> Ils pleurent faussement sur le niveau de la dette et vendent nos poules aux oeufs d'or qui pourraient réduire notre dépendance aux marchés ...incohérence idéologique ?Mouais... la thèse que Macron soit un assassin économique est loin d'être idiote ,sachant qu'en plus il cherche aussi brader ce qu'il nous reste de pouvoir décisionnaire en géopolitique (partage du siège au conseil etc).
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Y
Ou la dette est en partie détenu par des étrangers mais est-ce vraiment un problème? Au contraire le jour où on fait défaut c'est moins problématique. Mais je pense qu'il nous faudra monétiser à terme, encore faudrait-il retrouver notre liberté monétaire. <br /> <br /> Sinon comme je l'ai dit je pense aussi qu'il s'agit d'une stratégie pour vendre le pays à la découpe. Macron est clairement un type qui roule pour des intérêts privés et très certainement étranger. Rien que la privatisation de la sécurité sociale permettrait d'énormes profits pour des assureurs privés sans parler des retraites. La bêtise ne peut pas expliquer l'acharnement dans les erreurs stratégiques grossières. Le but était clairement de mettre le pays dans une situation inextricable pour le forcer à vendre les bijoux de famille et le piller totalement.