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4 novembre 2024 1 04 /11 /novembre /2024 15:53

 

L'excitation des commentateurs politiques de tous les camps semble aujourd'hui à son paroxysme pour la fameuse élection américaine. Jamais la France n'avait semblé si soumise à la domination américaine puisque même les souverainistes français semblent devenir béats devant Trump et son soutien Elon Musk. Il ne s'agit pas de dire ici qu'il est stupide de croire que peut-être un camp serait plus favorable à la cause française que l'autre. Mais de souligner quelque chose de tout à fait stupéfiant dans ces soumissions mentales à l'ordre américain. Nous nous intéressons tant à l'élection d'un pays situé à 5000 km alors que nous savons à peine lorsqu'il y a une élection chez nos voisins directs de l'Espagne à la Belgique. Emmanuel Todd avait récemment ironisé sur cet aspect de notre soumission à l’Amérique rien qu'à la place que nous donnons dans l'espace informatif de nos concitoyens.

 

Alors vous allez me dire oui, mais l'Amérique est importante, regardez la guerre en Ukraine, elle dépend du choix du futur président. En fait sans vouloir jouer les Normands on pourrait répondre par peut-être bien que oui, ou peut-être bien que non. Certes, les USA ont joué un grand rôle dans le déclenchement du conflit entre Moscou et l'Ukraine, personne ne dira le contraire à part peut-être les atlantistes les plus bornés. Peut-être que Trump pourra mettre fin au conflit en cessant le soutient à l'Ukraine, mais en réalité c'est avant tout le choix de la France et des Européens en général de suivre les USA qui nous ont mis dans une situation de conflit avec Moscou. Il ne faut pas surestimer le poids des USA sur nos décisions ou celles de nos dirigeants. Alors certes il y a l'hypothèse toddienne d'une corruption fondamentale de nos dirigeants par l'intermédiaire de la NSA. Et il est certain que les USA ont sûrement joué à fond la carte de la corruption des élites. C'est un peu dans leur nature puisque comme je l'ai déjà écrit les USA ont la corruption comme structuration de la vie politique au sein même de leurs institutions depuis le début. Ils font donc en Europe ce qu'ils font chez eux et partout ailleurs, ils corrompent, ils menacent, ils font du chantage, etc. La patrie des barons voleurs n'a jamais changé sur ce point.

 

Si quelque chose a changé, c'est bien la vielle Europe, et la France en particulier, qui a fait du discours patriotique une oraison funèbre dont chacun serait bien inspiré de ne plus s'exclamer. Les Français d'après guerre et surtout leurs descendants directs ont fait petit à petit de l’Amérique une nation de substitution puisque la nôtre était vouée aux gémonies par les discours postnationaux de gauche comme de droite. Car si le gaullisme fut une période d'illusion de renaissance du patriotisme, c'est bien de Gaulle qui finalement fera le lit de l'idéologie américaine. Non de son propre fait bien évidemment, mais par l'entremise de son entourage proche. Combien de prétendus gaullistes n'avaient en réalité d'yeux que pour l'Amérique ? Combien d'entre eux ont-ils trahi pour nous jeter dans les bras de l’Amérique alors même que le corps du général était encore tiède ? Il ne faut pas s'y tromper, de Gaulle était bien le seul à droite à faire réellement du gaullisme et à s'inquiéter de l'indépendance nationale. La suite des politiques menées dès son départ le montra aisément. Pourquoi cet amour de l’Amérique pour la droite ? C'est bien simple à comprendre, c'est l'amour de l'argent. C'est l'idée d'avoir enfin un enrichissement sans fin pour quelques-uns dans un océan de misère, et cela sans avoir à s'inquiéter de révoltes populaires d'un peuple aimant l'égalité, ou du mauvais œil d'une église catholique qui encore exerçait une modeste influence. L’Amérique c'était le pays de la liberté pour quelques-uns bien loti, et la tyrannie pour tous les autres. De quoi faire saliver les riches de tous les pays du monde, les Européens ne faisant pas exception.

 

La maladie de l'américanisme

 

De fait si les USA sont une puissance importante dans la déstabilisation du monde plutôt que l'inverse, on peut évidemment s'intéresser à cette élection sous cet angle. Il n'en reste pas moins vrai que les problèmes de l'Europe et de la France sont avant tous nos problèmes et que les changements aux USA n'auront en réalité guère d'influence sur le continent. D'ailleurs, la présence de Trump à la présidence USA n'avait pas changé grand-chose en réalité des comportements des Européens. Ils étaient juste devenus des atlantistes grincheux si je puis dire, se plaignant d'avoir un suzerain mal poli et mal coiffé. Et ils le redeviendront. Mais au fond le train-train impérial continuera parce que nos élites, ou plutôt nos dominants ne veulent surtout pas d'une indépendance nationale ni même européenne. Car l'indépendance signifierait pour eux le retour à la politique et aux choix propres. Or dans un pays comme la France, faire des choix qui nous soient propres revient à devoir négocier avec un peuple rétif à la dérégulation et aux inégalités extrêmes. L'horreur pour un capitaliste bien ordonné.

 

Et j'insiste sur ce fait, notre soumission n'est pas le fruit du poids des USA. Cela n'a jamais été le cas même au pire de leur domination économique dans l'immédiat après guerre. La soumission de notre peuple et de notre continent est volontaire. Elle est le fruit du choix d'une caste qui ne supporte pas la démocratie et qui ne veut pas de la politique. Car faire de la politique c'est faire des choix, c'est négocier avec les différentes couches sociales. Faire des compromis plus ou moins équilibrés pour aller quelque part et avoir des objectifs collectifs. La dissolution volontaire des nations européennes, si elle a eu comme prétexte moral la Seconde Guerre mondiale, avait pour motivation réelle la lutte des classes. Il fallait dissoudre les nations d’Europe pour libérer le capital de ses contraintes nationales qui l'obligeaient à une certaine limite et à une certaine solidarité. L'américanisme ou l'atlantisme, appelez ça comme vous voulez, c'est simplement la soumission aux puissances d'argent et rien d'autre.

 

On comprend ici mieux la solitude de de Gaulle ou les étranges difficultés de la droite françaises à défendre réellement l'intérêt national. Son atlantisme est en un sens consubstantiel à l'intérêt des classes sociales qu'elle représente. C'est d'ailleurs la même chose au RN. Son atlantisme soudain ne faisant que refléter au final le fond idéologique réel de ce parti même si dans ce cas il va y avoir une contradiction forte avec son électorat populaire. Alors nous pourrions ici ironiser à la manière de Régis Debray en prônant l'adhésion aux USA. En devenant galloricain comme il le dit nous pourrions au moins voter pour nos vrais maîtres et avoir une petite influence sur nos vrais dirigeants. Mais ce serait, je pense, induire en erreur nos concitoyens les plongeant dans la croyance que nous sommes réellement des vassaux au sens contraint du terme. J'insiste à nouveau, nous pourrions très bien faire autrement, et nous l'avons déjà fait à une époque où la France avait en fait plus de contraintes qu'aujourd'hui vis-à-vis des USA. Aujourd'hui les USA ne pèsent plus grand-chose sur le plan de l'économie réel. Leur poids c'est la finance, le cinéma et pas grand-chose d'autre. Quand vous achetez quelque chose, cela vient très rarement des USA et bien plus souvent de la Chine. Pourtant, la Chine n'a guère d'importance dans nos politiques au quotidien. Preuve que ce n'est pas une affaire de poids économique réel.

 

Notre emprisonnement est avant tout mental et cette prison est maintenue par nos geôliers que sont nos prétendus élites et qui ne veulent absolument pas que les Français soient à nouveau souverains pour leur plus grand bénéfice. L'atlantisme c'est exactement comme l'UE et l'euro, des prisons pour soumettre notre nation aux intérêts des plus aisés et des multinationales. Le monde d'aujourd'hui est suffisamment décentralisé, les savoir-faire industriels partager de par le monde pour que nous n'ayons en réalité pas grand-chose à craindre d'une colère américaine face à une France indépendante. Cette soumission est psychologique, et c'est seulement en rompant avec cet esprit de défaite et de soumission que nous pourrons à nouveau résoudre nos propres problèmes, pas en attendant les ordres d'un empereur orgueilleux venu d'un pays de barbares.

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commentaires

R
Le plus gros problème de la France, c'est que nous sommes littéralement des lions dirigés pas des ânes.<br /> <br /> Une des plus grosses calamités de la France est au final son centralisme. Et notre profond attachement à la question de l'égalité nous rend profondément manipulable par un pouvoir central.<br /> La coordination créée par ces élites nous as rendus forts tant que nous avions un avantage démographique.<br /> Mais un des fondements des difficultés françaises, visible en particulier au niveau politique c'est que nous restons un pays méga-divers.<br /> <br /> Le sens qui serait probablement le plus adapté pour la France serait au final je pense, un libertarianisme à la française. Qui reprendrait la décentralisation, et la volonté d'efficacité de l'idéologie, mais en la couplant avec l'universalisme à la française, et avec un ensemble de mécaniques sociales intelligentes pour éviter la casse sociale (flexi-sécurité danoise par exemple, aide importante sur la santé, vouchers éducations).<br /> <br /> L'idée n'étant pas tant de vanter un laissez-faire, que de retirer le pouvoir des mains des élites, pour maximiser celui du français moyen. Même si la France a brillé sous Louis XIV et Napoléon, c'est littéralement la centralisation et l'absolutisme du pouvoir central maximisé sous ces périodes, puis entretenues par la République qui ont amorcé le déclin structurel de la France.
Répondre
Y
« L'idée n'étant pas tant de vanter un laissez-faire, que de retirer le pouvoir des mains des élites, pour maximiser celui du français moyen. Même si la France a brillé sous Louis XIV et Napoléon, c'est littéralement la centralisation et l'absolutisme du pouvoir central maximisé sous ces périodes, puis entretenues par la République qui ont amorcé le déclin structurel de la France. »<br /> <br /> Je suis le premier à regretter le centralisme français. Friedrich List, le père de la théorie protectionniste, avait déjà tout dit sur le problème que représentait Paris pour la France. Cependant il faut aussi reconnaître qu'il a été nécessaire à un moment donné de l'histoire française. C'est que le pays n'était pas si uni que ça et c'est bien le forcing de la monarchie absolue puis de la république qui a produit un peuple unifié sur le plan linguistique et culturel. Après on pourrait objecter que la France aurait peut-être était plus prospère, s'il y avait eu plusieurs France, et si le pays avait été divisé en plusieurs petites nations. Mais bon l'histoire a déjà eu lieu. <br /> <br /> Mais avant de vouloir décentraliser le pays, il faudrait déjà qu'il retrouve sa souveraineté. Parce que la folie du centralisme aujourd'hui est à l'échelle du continent. <br /> <br /> « Le plus gros problème de la France, c'est que nous sommes littéralement des lions dirigés pas des ânes. »<br /> <br /> Ce ne sont pas des ânes, mais des gens qui n'ont aucun attachement au pays. Ils sont hyper-individualiste. Et paradoxe pour vous qui êtes libéral, je suppose d’après vos propos , ils sont la quintessence de l'homo œconomicus. Ils n'agissent que dans leur propre intérêt. Prouvant ainsi que si chacun agit égoïstement, ça ne fonctionne pas le laissez-faire. Mais ce qui est à mon sens inquiétant c'est qu'ils sont en fait assez représentatifs de la mentalité actuelle en France et dans les pays occidentaux. C'est d'ailleurs toute la critique d'Emmanuel Todd dans son dernier livre qui est très pessimiste, il faut bien le dire. La disparition des croyances collectives a fait d'énormes dégâts en haut, mais aussi en bas de la pyramide sociale. Et j'avoue ne pas vraiment savoir comment reconstruire une croyance collective qui avait été forgée par notre longue et douloureuse histoire nationale.
L
Bonjour.<br /> La soumission psychologique, la corruption des esprits (à minima) de nos dirigeants, n'est que la résultante d'un phénomène plus profond : L'émergence d'un hégémon unique par définition, suite logique du "stade suprême du capitalisme" qu'est l'impérialisme pour reprendre le titre de l'ouvrage de Lénine.<br /> Les USA constituent ainsi la pointe du capitalisme, qui par ailleurs est dans sa phase terminale de décadence. C'est ce dernier point qui compte aussi dans la soumission : Les USA sont la seule planche de salut de ce système au profit de ce que l'on nomme l'Occident collectif. C'est cette conscience qui amène également à la suggestion, quoi qu'il en coûte (regarder la situation de l'Allemagne), plutôt qu'à la rétivité.<br /> Cordialement.<br /> Luc Laforets<br /> www.1P6R.org<br /> <br /> PS : Vous avez tort de croire que la puissance des USA est seulement financière. En effet, la plupart des secteurs à la plus haute valeur ajoutée est au main d'entreprise issue de ce pays (ordinateurs, logiciels, internet, composants électroniques, armes, aviation, etc.).
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Y
Cela vient du fait aussi qu'ils ont compris que le plus gros des marchés imposent tout et favorise mécaniquement leur pays face aux européens et aux japonais. Leur problème c'est qu'un marché plus gros qu'eux encore était arrivé et cela remet en question leur privilège de domination par la consommation.
Y
C'est la question qu'on peut se poser. Ils sont chez eux partout dans ce système. Musk lui même n'est pas américain.
D
En termes de competences il leur reste la NASA qui est la seule capable d'explorer le systeme solaire. Je pense que tout le reste peut être produit hors des USA. <br /> <br /> Mais il leur reste de gros moyens de pression effectivement. Ils arrivent a centraliser internet chez eux et c'est interessant de chercher pourquoi parceque les GAFAM n'ont rien inventé d'un point de vue technique. C'est peut être simplement une capacité financiere à investir massivement. <br /> <br /> Aussi l'ouverture de leur gros marché aux importations leur donne un pouvoir même si ca parait paradoxal. On a du mal a se passer de leur consommation, donc il faut se plier à leurs sanctions sinon les sociétés de votre pays se font éjecter. Et cette capacité à importer leur vient du privilege du dollar. Je pense qu'une nouvelle monnaie mondiale serait le dernier clou dans le cerceuil de l'empire americain.
L
@Yann<br /> Multinationale ? Oui. <br /> Apatride ? Dans un monde sous hégémonie des USA, difficilement.<br /> D'ailleurs pour devenir multinationales, la plupart des entreprises créée dans les colonies doivent déplacer leur quartier général aux USA. <br /> De plus diriez-vous que Microsoft, Google, Amazon, Apple ou les entreprises d'Elon Musk ne sont pas américaines ?
Y
"Vous avez tort de croire que la puissance des USA est seulement financière. En effet, la plupart des secteurs à la plus haute valeur ajoutée est au main d'entreprise issue de ce pays (ordinateurs, logiciels, internet, composants électroniques, armes, aviation, etc.)."<br /> <br /> Ces entreprises sont-elles réellement américaines? Elles n'emploient guère d'américains et ne payent pratiquement pas d'impôts aux USA. Ce sont avant tout des multinationales apatrides.
L
" Il ne faut pas s'y tromper, de Gaulle était bien le seul à droite à faire réellement du gaullisme et à s'inquiéter de l'indépendance nationale."<br /> <br /> Indépendance qui n'est tout de même restée que très formelle et symbolique de par l'origine même du retour au pouvoir du général, lequel ne fut qu'un jeu de dupes à tous les niveaux. <br /> De Gaulle ne serait en effet jamais revenu aux affaires sans l'intervention de la CIA (surtout auprès des militaires de l'état major français) qui craignait par dessus tout le basculement d'une Algérie indépendante dans le camp communiste. Ce fait est d'ailleurs occulté par les obsédés du "complot gaulliste contre la quatrième république", généralement des atlantistes de gauche (pléonasme), qui se gardent bien d'ouvrir ce placard malodorant.<br /> <br /> C'est la tournure de l'affaire algérienne qui amena finalement De Gaulle à se retourner contre ses commanditaires, lorsqu'il se rendit compte que le jeu de la victoire militaire sur le terrain (le succès indéniable du plan Challe en 1959) ne valait pas la chandelle d'une situation chaotique interminable et qui s'annonçait ruineuse pour le redressement économique de la France (l'entretien de 500 000 militaires l'arme au pied de guerre sur une terre non-européenne et qui avait politiquement basculé dans le camp de l'indépendance).<br /> <br /> C'est donc à ce stade que De Gaulle dut trancher résolument entre les intérêts de la France et ceux des États Unis, lesquels, sur ce point vous avez raison, faisaient marcher sur des œufs et pas seulement chez les gaullistes l'ensemble de la classe politique française de l'époque (moins les communistes). Raison pour laquelle entre autre le Général dût s'en remettre directement au verdict du peuple qui ne supportait plus cette guerre et cela particulièrement quand les exactions de l'OAS frappèrent aussi le territoire national.<br /> <br /> Le divorce entre De Gaulle et les États-Unis fut consommé à ce moment précis et l'on peut passer tout aussi pudiquement sur le fait que Kennedy * ne fit pas grand chose (le pouvait-il d'ailleurs ?) pour modérer la réaction aussi notoire que féroce de la CIA d'Hoover contre le Général, via d'abord les organisateurs du putsch d'Alger en 1961, puis les commandos de l'OAS qui s'acharnèrent ensuite à tenter de l'assassiner.<br /> <br /> * (Mal en prit à Kennedy puisque le fameux procureur Garrison qui enquêta sur son assassinat n'écarta jamais l'hypothèse d'un commando "delta" de l'OAS opérant sous contrat d'un ou plusieurs commanditaires ; peut-être les trois étranges "clochards" qui furent arrêtés dans les parages après la fusillade, un légionnaire français et deux hongrois, et qui furent mystérieusement expulsés du territoire dès le weekend suivant vers le Canada sur ordre "d'en haut" tout aussi mystérieux. Il y a d'ailleurs une similitude frappante entre l'attentat réussi de Dallas et celui manqué du Petit Clamart contre De Gaulle l'année précédente. Quant à ce pauvre Lee Harvey Oswald... ). <br /> <br /> Ce préalable à mon avis essentiel étant posé, je valide tout ce que vous dites sur l'attitude atlantiste servile des classes dirigeantes françaises (comme de celles de toutes les nations européennes) en tant que traduction avant tout de la lutte des classes contre le peuple français, qu'il importe de priver du cadre national pour l'empêcher de s'exprimer, le tout au bénéfice d'une bureaucratie supranationale intouchable à la botte de l'Amérique. <br /> <br /> Maintenant, force est de constater que le tropisme américain collant aux fesses de ces classes dirigeantes s'est largement et rapidement répandu dans les classes sociales sous-jacentes, celles que l'on désigne du terme économiquement vague de "classes moyennes" mais qui se rapportent de manière plus précise à un comportement culturel sur le schéma déculturation française / acculturation américaine.<br /> <br /> Processus qui n'a cessé de s'accentuer avec la mondialisation / globalisation (acculturation américaine du monde), l'exportation de la fonction de production dans des pays à bas coûts salariaux ayant ouvert le champ, particulièrement en France, à la création d'un vaste secteur tertiaire qui a fait le lit de ces fameuses "classes moyennes" (largement féminisée au passage, ce qui accompagna une chute sensible de la natalité) dont l'exubérance, il faut aussi le souligner, a ensuite été largement financée par la dette, elle-même favorisée par la financiarisation totale de l'économie.<br /> <br /> La propagande culturelle copieusement financée par le softpower américain et le mimétisme culturel ont fait le reste, joint au formatage scolaire et universitaire que Todd appelle plaisamment "Académia", cela pour aboutir à un vaste magma social intermédiaire marqué par les stigmates mentaux de ce que Marx nommait la "fausse conscience" et qui est justement le propre des classes sociales déculturées. <br /> <br /> Ces "classes moyennes" vont d'ailleurs poser un immense problème à une société comme la France dans un contexte de démondialisation et de redéfinition de la nouvelle division internationale du travail qui risque de les faire apparaître comme obsolètes et dispendieuses. <br /> Plus que de sursaut révolutionnaire, ce cas de figure est plutôt propice à mon avis à de vastes crispations et autres réactions statutaires que l'on sent pointer à tout propos (c'est d'ailleurs comme cela que j'interprète le féminisme obtus contemporain).<br /> <br /> D'autant plus que le problème est escamoté principalement de deux manières. <br /> D'une part avec le discours style LFI sur le "0,1 pour cent des plus riches" lequel ravale les classes sous-jacentes à la condition indifférenciée de "gueux", demi-smig et quatre fois le smig confondus. D'autre part au moyen de la diatribe sur "les Boomers", ces Attila derrière lesquels l'herbe ne repoussera jamais. <br /> Noter d'ailleurs que le boomer, comme c'est étrange, n'est jamais une boomeuse (il est de bon ton de remplir d'immondices les bottes du patriarcat mais pas touche aux escarpins de maman attachée de direction chez Lotus).<br /> <br /> C'est tel intellectuel gaulliste bien connu qui énonçait doctement ne pas voir d'autre raison au marasme actuel de la France que le fait que "les Boomers n'avaient pas été à la hauteur de l'œuvre du général De Gaulle". <br /> Aveu savoureux puisqu'il admet implicitement que le socle sociétal français actuel a bien été mis en place sous son saint De Gaulle, ce qu'avait pressenti nombre d'artistes ou d'intellectuels de l'époque, à travers des films comme Week-end de Godard ou Playtime de Jacques Tati, ou encore un écrivain peu cité aujourd'hui comme Georges Pérec. <br /> <br /> Ce que je reprocherais d'ailleurs à votre exposé, c'est finalement d'éluder la responsabilité du général dans ce processus de moyennisation et de tertiarisation de la France qui triomphera la décennie suivante sous Giscard (ex-ministre des finances de De Gaulle) et qui fut le terreau le plus fertile à l'américanisation galopante du pays. <br /> Tout s'est passé en fait comme si le Général, du haut de sa stature, s'était résolument dressé la tête dans les nuages de ce qu'il appelait "la grandeur de la France", laissant toute latitude en contrepartie à la bourgeoisie d'argent qu'il méprisait de traiter les viles tâches de "l'intendance". <br /> <br /> Une fois réinstallée dans ses meubles et immeubles, la même bourgeoisie fera ce qu'elle sait faire de mieux quand ses intérêts sont en jeu ; chasser l'intrus rêveur qui avait trop fait la part belle au peuple pour qu'il se mêle de ce qui ne le regardait pas. <br /> <br /> Tout cela pour plaire à l'Amérique, ce graal du libéralisme comme vous dites, et avec son concours empressé et efficace avec toutes les bonnes volontés, of course.
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Y
« Ce que je reprocherais d'ailleurs à votre exposé, c'est finalement d'éluder la responsabilité du général dans ce processus de moyennisation et de tertiarisation de la France qui triomphera la décennie suivante sous Giscard (ex-ministre des finances de De Gaulle) et qui fut le terreau le plus fertile à l'américanisation galopante du pays. »<br /> <br /> Je dirai que je ne juge pas de Gaulle parce que je n'étais pas à sa place. On surestime parfois les possibilités d'action des personnes. Il est clair que de Gaulle a fait des erreurs, on le voit actuellement avec sa constitution qui visiblement n'a été taillée que pour une seule personne en oubliant qu'elle ne serait pas éternelle. Sur le plan économique, il ne faut pas oublier qu'il avait pas mal de libéraux dans ses conseillers dont le plus célèbre était Jacques Rueff. À bien y regarder si je pense que de Gaulle avait une tendance naturelle pour l'interventionnisme économique, pour son entourage c'était plutôt le contraire. Comme je l'ai dit dans un autre texte le problème de l'emprunt sur les marchés financiers commence sous le gaullisme et en réalité dès 1967. <br /> <br /> Les libéraux commencent à détricoter l’œuvre du général alors même qu'il est encore au pouvoir. Mais il n'est pas certain qu'il s'en soit réellement rendu compte. Plus que nos politiques ce sont nos hauts fonctionnaires qu'il faudrait remettre en cause puisque c'est eux essentiellement qui ont travaillé le pays tapi dans les ombres pour lui imposer des politiques donc la population ne voulait pas. Cela rejoint ici l'analyse Paul Antoine Martin dans son livre le Clan des Seigneurs sur le fait qu'on a un problème d'état dans l'état si je puis dire. Du reste on peut se demander si le pragmatisme excessif du Général ne s'est pas retourné contre lui à long terme. Il a été trop indulgent avec nombre de ses opposants, en particulier certains anciens collabos.
A
Exactement nos élites ont leurs fortunes dans des paradis fiscaux directement ou indirectement controlés par les Etats-Unis <br /> <br /> Os : petite coquille "nos joliets que sont nos prétendus élites "<br /> <br /> c est plutôt "nos geôliers "
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Y
Tout à fait. Je corrige ça.
D
le souverainisme est 1 arnaque idéologique : en réalité, il s'agit de mondialisme d'extrême-droite.<br /> <br /> ce qui fait l'attrait pr les états-unis c simplement ke c, actuellement, le pays le + puissant au monde.<br /> <br /> effectivement, les élections états-uniennes n'ont guère d'intérêt pr la france sof si elles st, a nouvo, truké et ke cette foi si sela débouche sur la révolution...<br /> la, se sra le monde entier ki sra concerné en raison de la prééminence du dollar états-unien. <br /> et sa a lair bien parti pr être le ka...<br /> <br /> sinn, le + grand d trètre de de gaulle fut, bien sur, pompidou ki vendit la france aux marchés (la fameuse loi de 1973)...
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Y
Vous n'avez pas bien compris ce qu'est le principe de souveraineté. Je le crains.
Z
En matière de traitre, la France est en tête, avec les Pompidou, VGE, Sarkozizi et les socialistes Mollet, Mitterrand, Roccard et autres Jospin - Fabius - Hollande. Tous plus américains et otaniens que tous les politiques, excepté la gauch-i-asse écologique de Cohn-Bendit à Jadot.