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Blog parlant d'économie vue sous une orientation souverainiste et protectionniste.

La grande peur du collectif

 

Encore une usine qui ferme en France . La fameuse réindustrialisation de la France d'Emmanuel Macron finit en catastrophe. En effet, ArcelorMittal vient d'annoncer encore 600 suppressions d'emplois. Il s'agit probablement des effets des prix de l'énergie gargantuesques alliés à l'effondrement de la production automobile en France et en Europe. La baisse de la demande en acier est la plus grosse preuve de l'effondrement économique que nous connaissons. Il faut dire que les lubies européistes démagogiques pseudoécologiques commencent à coûter extrêmement cher au continent et pas seulement à la France. Car ne nous faisons pas d'illusion, ce n'est pas que la guerre en Ukraine qui a produit cette catastrophe. La montée en gamme de la Chine et l'invasion des voitures électriques totalement absurde d'un point de vue écologique accompagnent cette destruction industrielle de masse. Le plus pathétique c'est que ce sont les idéologues de la bureaucratie européenne qui sont à l'origine de cette accélération par leur imposition de la voiture électrique.

L'UE est devenue complètement folle si l'on se place du point de vue de l'intérêt des pays membre. On peut soupçonner cependant que ces décisions absurdes ne sont pas le fruit d'une folie, mais bien plus vraisemblablement de liens d'intérêt et de corruption. Quoiqu'il en soit, on le sait depuis le début des mandats de Macron, il n'y a jamais eu de réindustrialisation en France. Et comment pourrait-elle avoir lieu de toute manière puisque les causes de la désindustrialisation sont toujours là, elles s'aggravent même puisque désormais la France a perdu son seul avantage comparatif qui était une électricité fiable et relativement peu chère. Le pays se retrouve donc avec une monnaie qu'il ne contrôle pas totalement et qui est surévaluée pour lui. Un libre-échange total alors que le reste de la planète abandonne ça quand certains pays comme les pays d'Asie ne l'ont en fait jamais vraiment pratiqué. On impose dans le même temps des normes écologiques qui n'existent nul par ailleurs, tout comme les normes sociales, les impôts et tout le reste. Comment voulez-vous que l'industrie du pays se porte bien franchement ?

 

En réalité, on se demande bien comme l'industrie française, tout comme l'agriculture d'ailleurs, ont fait pour maintenir une existence jusqu'à aujourd'hui. Cela tient simplement du miracle tant toutes les politiques menées depuis 50 ans sont contraires à l'intérêt national. Et bien évidemment cela se traduit en chiffre comme vous pouvez le voir ci-dessous sur le fameux graphique de Jacques Sapir concernant la production industrielle française en volume. En valeur c'est exactement la même évolution, un déclin inéluctable. Pourtant à part chez les quelques groupuscules souverainistes que l'on peut trouver à droite comme à gauche, il n'y a aucune prise de conscience chez les politiques des grands partis. On a vu le pitoyable Bayrou récemment faire son fameux discours sur le déclin français. Pourtant il n'a lui-même émis aucune critique ni aucun début d'un commencement d'un raisonnement sur l'origine réelle des problèmes. Tout juste a-t-il accusé comme d'habitude l'état qui dépense trop, les fonctionnaires fainéants et toutes ces idioties ressassées à plus soif depuis 50 ans, sans jamais approcher même de loin les véritables causes.

 

 

Plus pathétique encore. Le président du PCF dont nous avions parlé la semaine dernière, qui vient de s'émouvoir de la perte des 600 emplois dans la production d'acier. Oui il s'agit bien du même Fabien Roussel qui s'inquiétait du protectionnisme de Trump parce que ce dernier risquait de faire grimper les prix pour le consommateur aux USA. Donc d'un côté le type, qui est censé être communiste, nous explique que le libre-échange c'est formidable parce que les délocalisations, ça fait baisser les prix . Donc que l'exploitation du tiers-monde est une bonne chose. Et de l'autre ce même, Roussel explique que c'est pas bien de fermer des usines parce que ça nuit à la souveraineté du pays et ça fait du chômage. Vous voyez ici que le problème ne s'arrête pas à Bayrou ou à notre grotesque président. On a vraiment un grave problème d'hommes politiques, qui n'ont comme seule boussole que leur seul calcul de communicant politicien à court terme. Car je ne vois pas comment on peut justifier logiquement deux assertions aussi dissemblables. D'autant que s'il était réellement communiste, c'est l'exploitation de la main-d'œuvre à bas coût qui devrait le heurter, mais passons.

 

La solidarité réelle en pratique c'est la nation

 

Ce discours pathétique de la part de quelqu'un qui se revendique communiste, est assez représentatif de la situation politique dans ce pays. Même la gauche n'est pas de gauche. Elle prend les atours de la gauche, elle va faire des citations de Jaurès ou de Marx. Elle va avoir des trémolos dans la voix lorsqu'elle évoquera 36 ou la commune de Paris. Mais dans le même temps, elle fera des discours économiques stupéfiants que même un libéral du 19e siècle n'aurait pas osé tenir . Des deux côtés de l'échiquier politique, il y a une absence totale de sens de l'intérêt général et la politique n'est devenue qu'une stupéfiante comédie. À droite on joue les patriotes et les gaullistes tout en signant tous les traités européens et en glorifiant l'européisme ou l'euro. Et à gauche, on amuse la galerie en parlant de solidarité de manière totalement floue et en vomissant la nation. Pire même, on oppose structurellement la notion de solidarité avec la notion de nation et de patrie. Ainsi ne voit-on pas inonder régulièrement les slogans stupides parlant d'un monde sans frontière sous le prétexte d'une solidarité toujours plus éloignée de la réalité de terrain.

 

On ne saurait mieux décrire la gauche française actuelle que par la fameuse formule de Rousseau sur les cosmopolites : « Défiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher loin dans leurs livres des devoirs qu'ils dédaignent de remplir autour d'eux. Tel philosophe aime les Tartares, pour être dispensé d'aimer ses voisins... ». Si la gauche officielle aime à parler de solidarité, elle n'exprime pourtant jamais ce qui permet cette solidarité. On rappellera ici le principe du donner, prendre et recevoir de Marcel Mauss. La solidarité n'existe en réalité que parce qu'elle inclut naturellement une réciprocité. En gros, je t'aide, mais tu m'aideras en retour un jour si j'ai des problèmes. C'est quelque chose de profondément enfoui dans l'être humain et même chez les mammifères, car l'être humain n'est bien évidemment pas le seul animal à faire de la solidarité.

 

Si à l'échelle individuelle la solidarité s'exprime dans la vie de tous les jours avec nos proches et nos amis, il s'agit là d'une solidarité simple qui est entièrement maîtrisée par les individus qui peuvent juger ou non du fait que cette solidarité n'est pas à sens unique et si en réalité elle ne camoufle pas une forme d'exploitation. Certains aimant bien recevoir, mais jamais donner. Au-delà du cadre de proximité de l'individu, cette solidarité est déjà beaucoup moins automatique. On se méfie déjà plus de son voisin que de sa famille proche parce qu'on ne connaît pas nécessairement son comportement. Dans ce cadre plus général, c'est la culture commune qui permet une entraide plus facile. Les gens partageant la même langue et la même culture pouvant plus facilement appréhender le comportement des autres. La confiance peut donc exister entre ces individus partageant des points communs culturels. Mais cette solidarité n'aura quand même jamais la même force que la solidarité familiale ou celle avec des amis proches. Dans le cas d'un éloignement maximal en matière culturelle et linguistique, là la confiance devient encore plus difficile, pour ne pas dire impossible.

 

La solidarité maximale des individus n'est donc atteinte que dans le cadre national. Au-delà on est dans la pure formule infantile qui ne signifie pas grand-chose en réalité. Les gens ne consentent à l’impôt et aux services publics qu'à l'échelon national. L'éducation française est nationale. La sécurité sociale est nationale, etc.. Le cadre de la solidarité n'a donc de sens que dans la nation. Les gens qui prétendent construire une solidarité internationale sont en fait des baratineurs qui camouflent leurs absences de volonté de solidarité derrière un amour apparent pour le cosmopolitisme. De facto, vouloir la solidarité internationale, l'ouverture à l'autre, sans aucune régulation, et tout ce qui va avec, revient en pratique à mettre fin à toute forme de solidarité réelle. La libre circulation des capitaux met fin à la possibilité d'un état providence puisque les plus aisés échappent ainsi à l’impôt. La libre circulation des marchandises permet l'exploitation des travailleurs les moins chers de la planète et met fin à la solidarité entre les classes sociales d'un même pays. Quant à l'immigration, elle met fin aux solidarités les plus basiques que l'on pratiquait dans la vie courante. La population finissant par s'enfermer dans son microcosme familial pour échapper à une vie publique de plus en plus difficile par manque de compréhension culturelle mutuelle minimale.

 

Les immigrés étant vue comme des étrangers avec lesquels on n'a pas envie d'être solidaire, on finit par vouloir mettre fin à toute solidarité économique nationale. Les gens qui ont les moyens fuient les écoles publiques mettant fin à l'école de qualité gratuite pour les plus démunies. Les populations finissent même par se fuir physiquement dans les villes avec des quartiers qui se spécialisent dans certains types de population. On le voit en pratique aujourd'hui, le projet d'un monde unifié où nous serions tous frères à en réalité faire régresser l'humanité en particulier en occident. Loin d'avoir construit un monde de solidarité, on a créé un monde d'anomie ou plus personne ne se parle, et où finalement, c'est l'égoïsme absolu qui triomphe. Tant qu'elle ne parlera pas de nation, la gauche ne parlera pas de véritable solidarité. Et tous ceux qui roulent des mécaniques avec du moralisme à deux euros, et à l'appel à la solidarité internationale ne sont en réalité que des opportunistes qui n'ont pas d'autre intérêt que le leur.

 

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L
Texte de grande valeur partagé largement sur nos réseaux.<br /> Luc Laforets
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J
Bonjour<br /> Très bel article, vous vous rapprocher de + en + de la vérité.<br /> Le projet des élites nationales vise à être une nouvelle noblesse mondiale américano centrée à l'image de ces familles européennes de l'ancien régime. Elles se souviennent des avantages de l'esclavages et ont trouvé astucieux de le rendre légal à travers la liberté de circulation des capitaux, des biens... et des personnes. Elles sont solidaires entre elles et se considèrent comme une caste discrète. Le reste du peuple, elles s'en méfient et ne veulent surtout pas y revenir.<br /> Pareto a bien expliqué cela voila 100 ans.<br /> Le salut ne viendra que d'une fragmentation de cette élite probablement liée à une exagération de sa politique de prédation.<br /> De même, leur magot est caché dans des trusts anonymes autorisés uniquement dans les pays anglo saxons...dont le pognon de Macron. Par contre, les gueux, n'oubliez pas de déclarer vos comptes à l'étranger au fisc en mai !<br /> Bref, on n'a pas encore fini de souffrir.
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