Blog parlant d'économie vue sous une orientation souverainiste et protectionniste.
L'information n'a bien évidement pas fait la une des journaux, il faut dire que ce genre de nouvelle dans notre monde postindustrielle d'analphabète consumériste personne ne s'intéresse à la science à par pour les gadgets de la vie courante que l'on peut en tirer. Et bien figurez vous que les plus hautes instances de la science mondiale ont reconnu que finalement contrairement, au discours de certains politiques à l'UMP, la recherche française trouve des réponses à certaines question. Les médailles fields ( équivalent du prix Nobel pour les mathématiques) viennent d'être accordés à deux mathématiciens français Cédric Villani et Ngô Bao Châu. Concernant ce dernier il aurait au moins pu servir d'exemple pour l'intégration réussi mais même pas, les maths c'est vraiment pas vendeur pour les médias.
Le peu d'intérêt pour les sciences en France est vraiment inquiétant et l'image que nos politiques ont de la recherche française est à mon avis proportionnelle à l'ignorance qu'ils en ont. Contrairement aux discours de certains la France produit de brillants scientifiques, il est d'ailleurs extrêmement difficile pour un jeune d'accéder aux organismes les plus prestigieux et reconnus internationalement, comme l'Inria par exemple. Ce n'est pas de talent dont manque notre pays mais de moyens, on ne fait pas de la recherche de pointe avec des crayons de couleur et des élastiques. Il n'est donc pas étonnant de voir les chercheurs français briller surtout dans les domaines de recherche nécessitant peu de moyens comme les mathématiques (ce n'est pas péjoratifs pour les maths, seulement faire de la recherche théorique nécessite en pratique moins de moyen physiques et donc financiers que la recherche génomique par exemple). Il en résulte que l'on voit des chercheurs français brillé en math mais beaucoup moins dans les domaines nécessitant beaucoup d'argent. Par exemple la France avait une longueur d'avance en matière de biotechnologie et de génie génétique dans les années 80-90, elle l'a complètement perdue faute de moyens suffisant. Avec seulement 2% de notre PIB dont une bonne part absorbée par le nucléaire et le militaire, il ne reste pas grand chose pour concurrencer des géants comme le Japon ou l'Allemagne qui dépensent respectivement 3.5% et 2.6% de leur PIB dans la cherche, d'autant plus que le PIB de ces pays est nettement plus important. Et les nouveaux pays industriels comme la Corée du Sud dépensent encore plus que le Japon, et ne doutons pas que la Chine fera de même.
Nos politiques parlent beaucoup de la société de la connaissance mais on en voit pas le début d'un commencement. Je dis cela tout en ayant bien conscience que cette société de la connaissance est une utopie irréalisable avec un fond raciste qui plus est (A nous les emplois de recherche et développement, aux chinois la production).
Les sciences n'intéressent plus la jeunesse occidentale
Au delà des budgets de recherche, il faut bien constater le déclin continuel de l'intérêt pour la science en occident. C'est d'ailleurs un phénomène étrange, alors que nous sommes de plus en plus confronté à la technique dans nos vies quotidiennes les individus semblent de plus en plus se désintéresser de la façon dont sont fabriqué ces objets. On peut bien sûr accuser l'influence néfaste de la culture décérébrer d'Amérique du Nord, ou le consumérisme à outrance mais ce serait oublier que des pays comme le Japon ont aussi connu cette influence et ce consumérisme sans connaitre un déclin du nombre d'étudiant en science, en dehors bien sur du déclin démographique que connait se pays. En occident le nombre d'étudiant scientifique est en baisse c'était d'ailleurs l'une des grandes inquiétudes de Jean Luc Gréau dans son "Avenir du capitalisme", il notait cet étrange renversement entre l'occident et l'Asie, l'une envoyant ses enfants vers le commerce et les études non-scientifique ou technique, l'autre faisant exactement l'inverse.
On peut voir d'ailleurs ce déclin des science dans la place qui leur est faite à la télévision. Lorsque j'étais plus jeune il me plaisais de regarder la nuit des étoiles filantes dans les années 90, et je ne loupais jamais les fabuleux documentaire sur la vie des plantes "L'aventure des plantes" dont je mets un épisode à la suite de ce texte. Il fut un temps où la télévision donnait une grandes place à la science et au savoir, cette époque est révolue et cela représente le changement profond qui s'est opéré en à peine une génération. Et comment ne pas voir que ce déclin des sciences est lié intrinsèquement au déclin industriel. Au fur et à mesure que l'industrie a reculé dans notre pays, les métiers qui y étaient associés ont périclité en nombre et en qualité. On a remplacé les ouvriers par des vendeurs, les ingénieurs de l'ENS par les commerciaux d'HEC et petit à petit le dénigrement économique de ces professions a fini par entrainer une désintérêt chez les jeunes générations, on voit le résultat aujourd'hui. D'ailleurs même le métier de prof est aujourd'hui négligé ou considéré comme de la merde pour ne pas dire pire, il est pourtant au centre de la reproduction culturel du pays. Une société qui néglige à ce point ce qui lui permet de fonctionner tout les jours ne doit-elle pas être considéré comme décadente? La société de la connaissance nous y étions, çà s'appelait les trente glorieuse et la société industrielle et créative. Aujourd'hui que reste-t-il? Une société de consommateurs incapables de produire quoique ce soit avec leur deux mains et leur cerveau. Si nos politiques veulent vraiment aller vers la société de la connaissance, il va falloir qu'ils revoient sérieusement le mode d'organisation économique de notre pays.
Une société de la connaissance doit avoir des projets structurant l'économie. L'état doit impulser des directions et des contraintes pour orienter l'effort des acteurs industriels vers ces objectifs, j'en avais d'ailleurs parlais ici. Tout cela ne peut se faire que si l'on rend à l'état son rôle d'abord financier en lui rendant la propriété de l'émission monétaire, il pourra ainsi débloquer les fonds nécessaires à tout grand projet d'envergure. On pourrait imaginer dans les dix ans qui viennent des prêts à taux zéro voir même négatif pour financer des projets industriels et scientifiques. On doit également reconstruire un commissariat au plan qui aura pour tâche, comme l'ancien, de coordonner l'industrie et la recherche enfin de ne pas disperser les efforts, tout en créant des projets publiques qui seront les piliers de la nouvelle France industrielle. Pour moi, je l'ai toujours dis, l'état est comme un jardinier il plante, il entretient, il met des tuteurs et fait attention à l'organisation du jardin pour que tout fonctionne.Les plantes poussent toutes seules, c'est l'initiative privée et les entreprises, mais elle poussent beaucoup mieux lorsqu'il y a quelqu'un qui s'en occupe et çà c'est le rôle de l'état.
Il fut un temps où des documentaires comme cela passaient à la télévision française et même sur TF1 vous imaginez. En première partie de soirée il y avait des documentaires de Cousteau ensuite des débats géopolitiques, on donnerait à voir le TF1 de 1985 à des gausses d'aujourd'hui ils penseraient immédiatement être sur Arte.