Ce qu'il y a de beau avec les médias, c'est que vous êtes certains qu'à chaque envolée lyrique d'un homme politique, ou d'une personne connue, ayant l’outrecuidance d'un peu violer la pensée dominante, vous aurez droit à toute une embardée de réactions idiotes visant à cacher le fond des propos. Il en est ainsi des propos tenus récemment par notre pauvre Arnaud Montebourg, qui, toujours enfermé dans le paquebot PS, regarde l'iceberg électoral s'approcher en pensant à son capitaine dansant sur le pont. C'est que la stratégie de Montebourg est un véritable fiasco, si l'on peut lui imputer une stratégie. Reprenant fièrement la méthode Chevènement, le Montebourg s'est persuadé que pour changer le PS mieux valait être présent au gouvernement. Et puis soyons honnêtes, le pouvoir peut griser un homme aussi facilement qu'une jolie femme,et peut-être même plus. Il a voulu être ministre dans un gouvernement dont il connaissait pertinemment les orientations libérales. Et plus que la plupart de ses collègues, il était parfaitement au fait de l'inéluctable catastrophe que représente le libre-échange et peut-être même l'euro. Je ne peux vraiment pas le plaindre en le voyant devenir une victime des séides du libéralisme européiste borné.
En effet le voilà maintenant sacrifié pour l'Europe, il a osé dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. À savoir que la honte du Portugal, José Manuel Barroso, dit « Jojo l'enclume », le seul mafieux à pouvoir couler sans poids supplémentaire au fond d'un lac serait responsable du vote FN en France. José vient donc de s'en prendre à Arnaud en réaction à sa terrible agression verbale. Il s'agit effectivement d'une hypothèse tout à fait fantasmagorique que celle d'un lien entre la poussée du FN et les politiques menées par la mafi... la commission européenne dont José est le parai..président. En effet, la commission européenne n'est pas responsable des traités que les élites, notamment socialistes, n'ont eus de cesse de signer depuis trente ans. C'est donc tout à fait normal que le Barosso renvoie à Montebourg ses politesses. Le fait est que l'Europe est une construction des états européens et que son pouvoir est l'émanation des choix qui ont été faits par nos gouvernements successifs. Je me souviens encore que le PS a bien accompagné l'UMP pour voter le TCE à Versailles alors qu'il avait été rejeté par la majorité des Français.
Le parti socialiste aurait-il perdu la foi ?
Cette petite affaire somme toute insignifiante, marque toutefois les esprits en ce sens que l'on sent que certains au PS sentent la sentence qui se prépare sur le plan électoral. J'aurai bien évidemment préféré qu'ils s'inquiètent pour l'avenir du pays. Mais connaissant la masse de parvenues qui squattent les partis politiques dominants, il n'y a guère de doute sur le fait que la majeure partie de leurs inquiétudes proviennent plutôt de leurs hantises électorales. Voici donc nos apparatchiks du PS pris entre deux feux . D'un côté leur électorat de plus en plus exaspéré devant l'attitude du gouvernement, dont ils ne voient guère la différence d'avec le précédent. Pour preuve, même les médias de la gauche bobo parisienne commencent à se poser des questions. C'est en tout cas ce que m'a fait remarquer le dernier texte de mon collègue Joeliqueur qui soulignait le changement de regard sur la chaîne Canal+ . Montrant le Groland se moquer du gouvernement de droite actuel. Ne regardant plus les médias français, notamment télévisuels, je ne m'amuserai pas à généraliser cette apparente lucidité. Cependant, il est par contre probable que dans la population de « gauche » la colère s'accumule. Cette pression populaire qui aspire à des politiques diamétralement opposées à celles menées par les socialistes s'oppose bien entendu aux aspirations de la commission européenne.
Une commission européenne qui, rappelons-le, n'est pas élue par les citoyens dont elle est sensée défendre les intérêts. Et qui dans la pratique oriente plus souvent ses choix en fonction de l'idéologie dominante libérale et des groupes d'intérêt des multinationales qu'en fonction de la volonté des peuples dont elle se fout éperdument, son mandat la protégeant de toute attaque populaire. L'UE est construite pour passer au-dessus des peuples et le pauvre Montebourg ne semble s'en rendre compte qu'aujourd'hui. Il n'est jamais trop tard, peut-être rejoindra-t-il bientôt la horde croissante des eurosceptiques ? En tout cas pour l'intelligentsia européiste il a passé le cap, c'est désormais un réactionnaire, facho, un immonde souverainiste. Un membre patenté du FN, car, tout ce qui se rapproche de près ou de loin de la critique du libéralisme, du libre-échange et de l'Europe est forcément un mariniste qui s'ignore.C'est en tout cas le sous-entendu des propos de Barroso qui confirment, si je puis dire par l’absurde, ceux de Montebourg. Car comme ne pas faire grimper le FN à des sommets lorsque l'on confond protectionnisme et nationalisme. L'on notera que la pauvre Barroso issue de l'école maoïste n'a jamais dû lire certains penseurs libéraux comme Adam Smith qui eux aussi prônait la protection commerciale en cas d'agression commerciale extérieure. Mais c'est vrai que Barroso n'est pas libéral, il est juste corrompu par son milieu social. Il était maoïste hier, libéral aujourd'hui, et peut-être chinois demain.
On voit bien que l'école trotskiste et maoïste a bien formé nos petits champions du libéralisme dogmatique actuel. Démagogie et amalgame étant la marque de fabrique de ces écoles de la non-pensée et du raccourci rhétorique. À moins que ce ne soit Goebbles qui les ait, inspiré le plus. L'homme pour qui la répétition d'un mensonge finissait toujours par devenir la vérité. Leur idéologie étant en fait relativement proche de celle des nazis qui réduisaient déjà tout ordre politique au questionnement de l'optimalisé économique. On gazait les handicapés parce qu'ils étaient inutiles à l'économie du pays. Tout comme Barosso extermine les Grecques ou les Espagnols parce qu'ils sont inutiles. Bien sûr, l'extermination est plus lente, mais tout aussi efficace. Le plus drôle c'est qu'ils exterminent en pensant être de bonne foi. Les nazis n'avaient pas cette chance. Cependant à force d'user de la comparaison d'avec l'extrême droite il ne faudrait tout de même pas que les populations finissent par comprendre qu'elle est déjà au pouvoir. Car oui, j'ose le dire, l'extrême droite est déjà au pouvoir. Le fascisme c'était le pouvoir autocratique des riches, tout comme la commission européenne est aujourd'hui le pouvoir des riches et des multinationales.
En fait ne faudrait-il pas user de leurs propres méthodes pour nous imposer ? User nous aussi de l'amalgame puisqu'ils aiment tant s'en servir. Et franchement nous serions aussi proches de la réalité en définitive qu’eux le sont du mensonge. Quant à Montebourg comme je l'avais déjà écrit il doit quitter ce gouvernement. À la rigueur qu'il fasse sécession sur un coup d'éclat en quittant le PS et en formant un groupe contestataire prônant le protectionnisme à gauche. Il faut impérativement qu'il se dissocie du PS s'il veut préparer l'après-Europe qui de toute façon finira de grès ou de force par arriver. À moins qu'il croie encore dans les vertus européennes? J'ose espérer si c'est le cas que cette aventure l'aura au moins dépucelé sur cette question.