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27 février 2023 1 27 /02 /février /2023 15:15

 

La cérémonie des césars vient de passer montrant irrémédiablement un désintérêt absolu de la population française pour un cinéma français mourant. La dernière grosse production française « Astérix et Obélix l'empire du milieu » démontrant malheureusement le désastre comme l'explique ce critique assez violent vis-à-vis de cette production. Une cérémonie qui ne parle plus de cinéma, mais qui passe son temps à faire de l'idéologie politique grotesque, aux soucis souvent importés de l'autre côté de l'atlantique. Outre le fait que les membres de la grande famille du cinéma sont souvent d'une immense prétention et concentre chez eux tous les défauts des grands bourgeois français avec un mépris social féroce et une haine assez élevée de la nation qui pourtant les fait vivre. Il y a aussi le fait que justement les membres de la famille du cinéma sont fortement aidés par le système du CNC qu'on ne présente plus et qui s'avère être probablement l'une des raisons de la situation présente. En effet comme vous le savez ce blog est attaché à la protection nationale de la production . Vous pourriez alors vous dire que l'auteur de ce blog voit d'un bon œil les subventions pour le cinéma, et bien non. Les subventions sont un protectionnisme extrêmement coûteux qui a aussi des effets délétères s'il est utilisé trop longtemps. On lui préférera généralement les droits de douane et surtout les quotas qui sont à mon humble avis le meilleur protectionnisme administratif qui soit.

 

En effet qui dit distribution de subvention, dit décision pour savoir qui en bénéficie. Or si une subvention n'est utilisée qu'une fois, pour un projet particulier, par exemple le développement d'une technologie ou d'une structure spécifique utile à l'intérêt général, il y a peu de problèmes qui peuvent arriver. Par contre lorsque les subventions deviennent permanentes, un lien incestueux se crée entre ceux autorisant les subventions et ceux qui les reçoivent. La grande famille du cinéma c'est en grande partie ça. Un système de clientélisme et de rente qui s'est construit lentement autour d'un protectionnisme de subvention qui n'aurait jamais dû perdurer sous cette forme. Une activité qui est nécessaire à la collectivité, mais qui ne peut vivre sans soutien public devrait dès lors devenir en toute logique partie de la fonction publique où elle serait soumise aux contraintes de celle-ci. Mais on voit bien d'une part qu'on ne peut pas dire que le cinéma soit vital, ensuite que la production culturelle n'est pas le rôle de l'état a proprement parlé. L'état peut valoriser la culture et l'éducation, favoriser la production, il ne produit pas la culture en elle-même.

 

Dès lors, nous devons penser à une autre façon de produire du cinéma. Il faut rafraîchir les têtes et ouvrir la création à un plus large panel que les grandes familles d'acteurs et de producteurs qui font et défont les productions cinématographiques françaises depuis des décennies. Je vais faire mon révolutionnaire, mais il faudrait un peu plus de méritocratie dans la sélection des acteurs et un peu moins de fils et de filles d'acteurs. Si l'on tient en particulier à financer des films français, nous devrions au moins réfléchir à la façon dont l'état et le CNC distribuent ses prébendes. Il existe depuis quelques années déjà des solutions alternatives intéressantes pour financer des projets sans que la décision soit aux mains de quelques personnes, le financement participatif par exemple. L'on pourrait financer des projets en passant simplement par la vox populi du financement participatif, le CNC donnant une subvention proportionnelle aux sommes que le projet participatif arrive à rassembler. L'idée est simple, dans ce cadre-là il sera plus facile de faire sortir de nouvelles têtes et des projets originaux, sans qu'il soit à la base, issue d’une décision arbitraire produite par d'obscures tractations personnelles.

 

L'autre avantage du financement participatif c'est que les gens qui participent sont en général intéressés par le sujet. En mettant la main à la poche, ils participent à la création d'une œuvre qu'ils espèrent de qualité. Dans de nombreux secteurs, ce type de financement est déjà employé avec succès . C'est le jeu vidéo qui a vraiment fait décoller la chose à partir de 2014-2015. Tous les projets ne sont pas forcément réussis, ou des succès. Mais cela participe globalement à une création autonome et originale. Récemment, un film d'animation japonais qui est une adaptation des « Montagnes Hallucinées » d'Howard Phillips Lovecraft a été financé par un financement participatif. Il devrait bientôt sortir en salle. Preuve que même pour un secteur comme le cinéma et sans subvention, ce type de financement est possible . En France, la très bonne série d'animation «The Last Man » a été en partie financée par du kickstarter (site de financement participatif américain très connu). Il me semble donc qu'une refonte du mode de financement du cinéma français devrait au moins être questionnée dans les plus hautes instances. Nous ne devons pas laisser les Américains continuer à remplir la quasi-totalité de ce que notre population regarde. Il en va de la sauvegarde de notre identité nationale à long terme. Mais la façon dont nous intervenons dans le domaine est aussi importante que sa cause. Déverser de l'argent stupidement sans se demander comment il est utilisé, et la façon dont c'est employé, c'est littéralement gaspiller les ressources de l'état et donc du peuple français.

 

Pour un site de diffusion national unique et public

 

L'autre mauvaise nouvelle pour la production culturelle française c'est la disparition de la seule grande tentative de concurrencer les grands distributeurs de série comme Netflix, Amazon ou Disney. Le site SALTO faisait sourire, il était souvent moqué pour son manque de contenu, à titre personnel j'y vois surtout la preuve que le secteur privé français ne pourrait pas faire concurrence à la machinerie américaine. Non par manque de talent, mais bien par concurrence déloyale. Comme à l'époque des débuts du marché des flux vidéo où la première entreprise du genre, Dailymotion française fut balayée par YouTube pourtant arrivé après. La disproportion du marché anglo-saxon par rapport au marché francophone condamnera toute initiative française dans le domaine. Sans une intervention étatique massive, les Américains vont progressivement contrôler la totalité des moyens de distribution des œuvres à vocation culturelle. Et ne croyez pas que ce sera sans conséquence. L'arrivée extrêmement rapide de l’idéologie wokiste qui fait tant parler, est en grande partie le produit d'une influence culturelle de plus en plus palpable sur les jeunes générations. Quand j'étais jeune dans les années 80-90, l'on avait aussi cette influence, mais la France produisait encore des œuvres auxquelles les jeunes pouvaient s'attacher. Aujourd'hui, c'est beaucoup moins vrai. Dans un cadre de concurrence libre, l'acteur qui se développe sur le plus gros marché finit par écraser tous les concurrents. On s'en rend compte dans le domaine logiciel en particulier. Dans les années qui viennent, ce sera probablement la Chine qui nous écrasera. Il est donc primordial de rompre avec cette idiotie de libre concurrence et comprendre que pour pouvoir exister à minima il nous faut nous protéger, car nous sommes petits et faibles. Et ne comptez pas sur l'UE dont le laissez-faire est consubstantiel à son existence, on le voit dans son absence de réaction vis-à-vis des subventions industrielles géantes que les USA ont mise en place récemment.

 

Encore plus grave à terme, les nouveaux acteurs dominants de la distribution vidéo vont façonner à terme les productions françaises du moment pour les faire correspondre à l'image que veulent les anglo-saxons sur leur propre sol. Les séries et les films français dans quelque temps ne seront plus pensés que pour plaire au marché américain en collant à leurs idéologies et façon de voir le monde. C'est un véritable désastre que de laissez les grandes compagnies américaines contrôler à ce point la production culturelle en France. Cependant étant donné le manque de patriotisme dont font montre nos gouvernants depuis 40 ans ce n'est guère surprenant. Le rôle de la distribution d'œuvre cinématographique et de séries pourrait pourtant être considéré quelque part comme un service public. Car il a un caractère monopolistique. On le voit dans le secteur de la distribution d’œuvre vidéo tant à se concentrer . À la fin il ne restera probablement qu'un ou deux acteurs. Les gens préférant n'avoir qu'un seul abonnement.

 

L'état devrait donc créer une entreprise publique de distribution de flux vidéo qui aurait comme mission à terme de mettre fin à la concurrence étrangère sur notre sol dans le domaine. Un EDF de la distribution d’œuvre vidéo si vous préférez. L'idée étant de faire en sorte que les Français soient encore maîtres de leur production en termes de série et de film. Il ne s'agit pas ici d'interdire les œuvres américaines, elles pourront toujours être diffusées par ce canal. Mais il est impératif de faire en sorte que le système de production d’œuvres française soit avant tout pensé pour le marché et la culture française. Nous aurions un seul abonnement et les rémunérations des productions se feraient au prorata de l'audience de chaque œuvre. On notera qu'un tel moyen de distribution permettrait aussi de mettre en place nos propres algorithmes de choix des œuvres . On pourrait ainsi mettre en avant des productions pas toujours de la même manière que les fameux algorithmes de recherche de Netflix qui enferme un peu le spectateur dans son univers et le rend peu curieux en réalité. Il me semble qu'il est vraiment impératif de réfléchir à ses questions et de jeter à la poubelle l'éternelle solution libérale . Si nous ne faisons rien, il ne restera strictement rien comme production culturelle française si ce n'est un ersatz de production américaine façonné en France pour faire plaisir aux Anglo-saxons. Tout comme pour l'industrie en général, le libéralisme nous conduit à l'autodestruction.

 

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20 janvier 2010 3 20 /01 /janvier /2010 23:10

18298445 2675479En regardant récemment le blog du monde diplomatique j'ai vue que le journaliste Alain Gresh a exposé les propos d'Isaac Asimov concernant sa judéité et son rapport avec Israel contenue dans son livre autobiographique « Moi, Asimov ». Ce texte m'a donné envi de parler, non pas de ce conflit meurtrier du moyen orient, mais de l'œuvre d'Isaac Asimov et surtout des idées originales qu'il a eu concernant le progrès technique et son effet à long terme sur les sociétés humaines.

 

On parle souvent d'auteurs comme Bradbury ou Orwell considéré à juste titre comme des écrivains de science fiction prophétiques pouvant expliquer les dérives actuelles de nos sociétés, qui n'a jamais entendu parler de « Big Brother » c'est même, malheureusement, devenue le titre d'une pitoyable émission de téléréalité... Et on a quasiment jamais entendu parler d'Isaac Asimov comme pouvant décrire en partie nos problèmes, un peu comme si son œuvre n'avait été finalement que de la science fiction de qualité certes, mais juste bonne à distraire le publique. Comme si rien dans ces livres ne pouvait servir de réflexion.

 

Et pourtant Asimov a su critiquer le progrès sans pour autant tomber dans le piège de la nostalgie excessive ou de l'adulation du passé. Dans bien des domaines il devançait les écologistes actuelles et les chantres de la décroissance. Il a bien vue notamment le rôle fondamentale de la croyance et de l'idolâtrie dans l'histoire humaine. Il a su très tôt que le progrès, telle que l'humanité le concevait depuis l'époque des lumière, allait se fracasser sur le mur de nouvelles religions que lui même allait engendrer. Et que le progrès lui même était devenue une forme de religion. Asimov était athée, dans le bon sens du terme, il n'avait pas remplaçait son dieu par un autre, ou par une chose ou un concept new-age quelconque.

 

Les œuvres d'Asimov sont toute corrélées, elles peuvent s'imbriquer les unes dans les autres et décrivent finalement l'histoire hypothétique de l'humanité sur une période d'environ dix milles ans. Il est d'ailleurs surprenant de voir la grande cohérence qu'il y a entre les livres, surtout quand on sait la distance qui parfois les séparent dans leurs réalisations. On sent qu'Asimov avait réellement conçus son œuvre dans un seul univers historique, et même des titres comme « La fin de l'éternité », livre qui parle du voyage dans le temps et qui fut écrit en 1955 peuvent se raccrocher aux cycles des robots et de fondations. Je vais parlé de ses deux principaux cycles et de ce que l'on peut en tirer sur la vision du futur et de l'humanité selon Asimov.

 

1-Le cycle des robots

 

C'est le plus connu, celui où les fameuses et peu réalistes, lois de la robotique furent mise sur papier. Je dis peu réaliste car elle sont beaucoup trop vague pour donner lieu à une quelconque application réaliste sous forme de programme informatique. Mais c'est ce que la plupart des gens ont retenu du cycle des robots, avec le terme robot d'ailleurs puisque c'est Asimov qui l'a popularisé, l'inventeur originel du terme étant un scientifique tchèque Karel Čapek .

 

La première partie du cycle décrit l'arrivée des robots dans un futur proche la période allant de 2000 à 2070 environs et décris l'impact de ces derniers sur les sociétés humaines à travers diverses anecdotes et aventures. Le moment le plus intéressant à mon sens dans le cycle des robots est celui des quatre tomes consacrés à l'enquêteur Elijah Baley. L'enquête de Baley sur des meurtres mystérieux sont un prétexte pour nous décrire des sociétés humaines devenues au fil du temps complètement différentes de ce que nous connaissons aujourd'hui. L'aventure de Baley se déroulant mille ans dans le futur, l'humanité a conquis les étoiles fondant 50 colonies à de grandes distances de la terre. Mais ces colonies furent créer par des sociétés matérialistes ressemblant étrangement à l'Amérique et à sa mentalité. La terre et ses colonies ont, pour une raison qu'Asimov ne décrit pas explicitement, été séparé pendant une longue période et leur cultures et leurs meurs se sont considérablement différentiés.

 

Alors que la terre a gardé un lien avec l'esprit de groupe et les croyances collectives les sociétés coloniales sont devenue des paradis de l'individualisme. Et au fondement de cette séparation il y a la place octroyée à la technique dans ces deux types de société.

 

Chez les spatiens (nom donné au colons spatiaux ) les robots sont au centre de tous, les humains ne font plus rien de leur dix doigts. Ce sont des sociétés ultraproductives où le travail humain ne peut plus être qu'intellectuelle, et encore. Ce sont des sociétés extrêmement riches et opulentes jouissant d'une faible densité démographique, et de ressources abondantes. Ces sociétés ont mis au cœur de leur organisation la technique, celle-ci devant résoudre tous les problèmes sous quelque forme que ce soit. Ce sont aussi des sociétés ou tout est prévisible où rien ne doit être le fruit du hasard une espèce de cauchemar ultra-cartésien. C'est ici qu'Asimov devient un brillant sociologue il décrit très bien l'effet que les technologies peuvent engendrer sur le fonctionnement des relations humaines.

 

 Dans le cycle Elijah Baley, il ne décrit que deux colonies Solaria et Aurora, ces deux colonies ayant la particularité d'être respectivement la plus jeune et la plus ancienne. Et la plus jeunes Solaria est celle qui va être sous la plume d'Asimov la plus extrémiste. Sur Aurora existe encore un semblant d'activité humaine, même si les rapports entre les individus sont devenu difficile. Les robots et les technologies servent aux êtres humains à créer un cocon protecteur leur évitant le plus que possible le contact avec l'autre. Sur Solaria en revanche les hommes et les femmes vont jusqu'à ne plus se rencontrer, devenant même de parfait ascètes sur plan sexuelle. La reproduction devant se réduire à un acte abjecte et de pure nécessité reproductrice. Il en résulte un déclin démographique rapide des sociétés spatienne, mais ces sociétés créée à un age créatif de l'humanité ont par contre acquis une avance technologique considérable sur les terriens. Si cela vous rappel la situation de l'Europe et des USA par rapport à l'actuelle tiers-monde ce n'est peut-être pas un hasard. Dans les derniers livre du cycle de la Fondation on apprend que les solariens finissent par devenir une espèce hermaphrodite rejetant leur humanité pour réaliser leur idéal de super-individualisme se reproduisant et vivant seul jusqu'à la mort, ils seront le dernier peuple spatien à survivre dans le futur.

 

La terre, elle, est devenu méfiante à l'égard du progrès, Isaac Asimov nous dit qu'une chose terrible est arrivé quelques siècles plutôt produisant une catastrophe dont les terriens ont eu la plus grande peine à se relever. Cela a un lien à mon avis avec le texte «  conflit évitable » dans « les robots » le premier livre du cycle, texte où Asimov décrit une humanité toute entière dirigée par un super robot qui règle les problèmes grâce à des équations, une sorte de SuperEurope dans laquelle tout est sensé se régler grâce à de bons paramétrages, y compris la démographie surabondante..... Je vous laisses imaginer la chose. Quoiqu'il en soit, mille ans plus tard, les terriens vivent cloitré sur leur planète en ayant abandonné toute ambition ne souhaitant finalement que la continuation du cycle de leur vie à l'identique. La terre n'a plus l'ambition du progrès et elle stagne, elle a même limité l'usage des robots à l'agriculture. Et nul ne penseraient à en faire un usage personnel, les terriens se sont mis à avoir peur des robots et des machines. Mais à cause de ça les terriens continu à travailler par eux même, à construire, à tomber amoureux etc.. Il n'ont pas le niveau de vie des spatiens mais sont probablement plus heureux de vivre. Les terriens sont pauvre mais nombreux avec une densité de population largement supérieurs aux spatiens.

 

Asimov décrit des villes immenses dans lesquels les humains vivent pratiquement toute leurs vie. La nourriture et les denrées son scrupuleusement rationnées car la terre n'a que peu de ressources et rien ne doit être gaspillé. Vous l'avez compris les terriens ont un mode de vie inverse à ceux des spatiens, mais finalement tout aussi déséquilibré. Les terriens sont superstitieux et font souvent montre de peu de rationalité, ils sont de plus pratiquement tous agora phobiques. A l'inverse des spatiens sont très rationnels mais semblent blasés de tout, incapable d'agir toute enfermé qu'ils sont dans leur cocon mental. Au moment de l'histoire d'Elijah Baley ces deux types de sociétés sont dans une impasse évolutionniste. Pour la suite vous n'avez qu'a lire les bouquins.

 

Finalement le premier cycle Asimov décrit très bien le fait que ce n'est pas la technique mais le rapport que nous avons avec elle qui va ou non la rendre infernale. Il s'agit là il me semble de l'aspect le plus important à retenir cela fait d'Asimov un progressiste rationnel, et il est dommage que cet aspect ne soit pas plus souvent relevé par les fans de cet auteur de science fiction.

 

2-Le cycle de Fondation

 

On est projeté dix milles ans dans le futur et beaucoup de choses se sont passées. La terre n'existe plus, un empire s'est formé à l'échelle galactique, type starwars (Geore Lucas a d'ailleurs pas mal emprunté à l'œuvre d'Asimov Curuscent la planète ville et capital de la république dans Starwars étant une copie conforme de Trantor la capital de l'empire dans les livres d'Asimov), on a plus de nouvelle des spatiens, du moins au début du cycle. L'humanité s'est répandu à travers l'espace créant des millions de colonies, et géré par une immense organisation impériale. C'est dans ce contexte qu'Asimov a créé son personnage le plus célèbre le professeur Hari Seldon. C'est un mathématicien qui a inventé une nouvelle science la psychohistoire.

 

La psychohistoire est un concept très intéressant fondé sur les grands nombres, grâce au recule historique de l'humanité Hari Seldon a trouvé un moyen de prédiction très réaliste des événements historiques à naitre. Il a en quelque sorte réussit à prédire l'histoire, et ce grâce à la très longue expérience humaine qui rend ses équations valides d'un point de vue stochastique. Une espèce de super Emmanuel Todd en quelque sorte. Et son problème c'est qu'il a prédit la fin de l'empire. Étant persuadé de sa fin, Hari Seldon va créé le projet Fondation visant à mettre en place une société capable de résister au temps et surtout de résister au chaos idée qui prend de plus en plus de place dans les dernières œuvres d'Asimov. Au point d'ailleurs que Greg Bear réalisera un livre intitulé « Fondation et chaos »(1998) qui essayera de continuer l'œuvre du maitre de façon post-mortem, en clarifiant un peu ce que signifiait le chaos pour Asimov.

 

Ici Asimov critique un peu l'ambition de la science et surtout des sciences humaines qui visent à tout prédire. Les calcules de Seldon se révèleront vrai quelques temps avant de plonger face à l'inconnu, l'apparition d'un personnage comme le mulet mettra à mal ses équations. Bref le professeur échouera finalement face au futur exactement comme nous l'avons fait récemment face à la crise économique.

 

  En fin le chaos telle que le voyait Asimov était le fruit du processus d'amélioration technique, il résulte du fait que la rapidité de l'évolution des mentalités est toujours plus lente que la rapidité du progrès technique. Pour Asimov le progrès technique engendre plusieurs problèmes, il peu enfermer certains individus dans un rejet total, phénomène réactionnaire, produisant de la haine et du ressentiment . Ce qui peut faire naitre une vague d'archaïsme violent au milieux d'une vague de progrès technique on pense tout de suite au fondamentalisme musulman ou chrétien par exemple, ou encore au cas de l'écologisme extrême. Ici Asimov rejoint les propos récents de notre philosophe ex-moustachu Régis Debray qui explicite la problème du progrès et son rejet dans ce  texte paru chez  mes collègues du  CGB. Mais le progrès technique peut aussi produire des individus inverses, complètement subjugué par la science et ses « miracles » au point de tomber dans l'idolâtrie, oubliant les effets pervers que ce progrès peut engendrer. Là on pense plutôt aux libéraux, à une partie de la gauche française , aux économistes et aux financiers, ou aux capitalistes en général, ou encore à James Cameron qui pense que plus d'effet spéciaux signifie forcement faire un meilleurs film. Ici Asimov rejoint des intellectuels comme Jacques Ellul et son livre Les nouveaux possédés où ce dernier décrit bien les nouveaux paganismes du progrès. Prise en tenaille entre ces deux groupes d'humains notre espèce serait condamné soit au progrès chaotique et autodestructeur, soit à la stagnation sans fin, pour Asimov l'humanité actuelle est incapable d'engendrer un progrès raisonnable.

 

J'espère avec ce petit texte avoir convaincu qu'Isaac Asimov et son œuvre sont aussi visionnaire sur la société actuelle que celles d'Orwell. Les robots sont finalement peu de chose dans les livres d'Asimov , ils ne servent que de support, de miroir pour expliquer en quoi l'humanité à un sérieux problème avec le progrès. Se focaliser uniquement sur cet aspect des œuvres d'Isaac Asimov c'est à mon avis passer à coté de l'essentiel.

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17 janvier 2010 7 17 /01 /janvier /2010 20:44

  Mon ami blogueur RST désire connaitre les gouts musicaux de ses compatriotes de la toile, j'ai donc décidé de mettre sept clips vidéos correspondant à mes gouts. Il n'y a aucun classement la plupart sont trés connus mais indémodables à mon sens.

 

  1- Queen avec The Bohemian Rhapsody dernier représentant des grands groupes de rock de la belle époque:

 


Queen - Bohemian Rhapsody

 

  2-Nirvana et le grand Kurt Cobain a marqué ma jeunesse il nous a quitté quand j'étais encore au lycée

 


Nirvana - The Man Who Sold The World


3-Plus récent Rammstein avec le clip Amerika, un clip qui résume en 4 minutes ce que sont les USA


Rammstein - Amerika

4-Ensuite et bien Brassens "La mauvaise réputation" en ces temps de retour à l'obscurantisme religieux ça ne peut pas faire de mal:

Georges Brassens - Mauvaise Réputation


5-Moins connu l'excellent Serj Tankian américain d'origine arménienne et vivant aujourd'hui en nouvelle Zélande, c'est quelqu'un d'atypique et de trés créatif voici un de ses morceaux les plus connu "Saving us"



Serj Tankian - Saving us

 

6-Bon ensuite c'est encore moins connu une chanteuse japonaise du nom de Kokia et j'adore sa voix je n'ai rien à rajouter:

 

 


Kokia - with reflection (live 2007)

 

 7-Pour finir une autre japonaise mais ici ne n'est qu'instrumental Yoko Kanno tout les amoureux de l'anime Cowboy Bebop connaissent un morceaux somptueux même si la vidéo n'est pas d'une grande qualité:

Yoko kanno piano solo Cowboy Bebop

 

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