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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 21:04

Attention aux âmes sensibles, l'idée folle qui suit est vraiment folle, on pourrait la considérer comme la tentative de la dernière chance de sauver une espèce en voie d'extinction. « Imaginons l'humanité en 2100, le monde a bien changé, le choc pétrolier est derrière nous. Il a eu des conséquences désastreuses à court terme, mais l'ingéniosité humaine a permis de trouver un nouvel équilibre. L'humanité est peuplée de 7 milliards d'habitants, mais elle vieillit. Elle vieillit même très vite la natalité mondiale venant de tomber à seulement 1.5 enfant par femme. Tous les continents perdent des habitants, le déclin démographique semblant devenir la seule voie pour l'espèce humaine. Étrangement, l'Europe est aujourd'hui le continent le plus fécond, si l'on peut dire, puisqu’avec 1.7 enfant par femme elle est au-dessus de l'Amérique  1.6 et de l'Afrique tombée à 1.5 , l'Asie avec 1.1 est très en dessous . La France est même championne du monde avec 1.9 enfant par femme, cependant cette natalité ne fait d'elle qu'une nation moins en déclin que les autres. À l'échelle mondiale le travailleur est devenu rare et le capitalisme a tout simplement disparu, l'inflation salariale constante condamnant naturellement l'accumulation d'épargne celle-ci n'existe pratiquement plus. Mais la peur de la disparition de l'espèce est dans toutes les têtes, de plus les bras et les grands esprits manquent, et l'arthrose est devenue la maladie la plus courante de la planète ».

 

 On pourrait croire à une élucubration d'auteur de science-fiction raté, mais c'est pourtant bien le chemin que semble prendre l'humanité. Du moins, si l'on se fit aux données de l'évolution de la natalité mondiale de ces dix dernières années. La natalité baisse fortement à l'échelle de toute la planète. Ce n'est pas forcement une mauvaise chose, car la planète ne pourrait accueillir toujours davantage d'êtres humains. Mais le problème c'est qu'elle tombe souvent en dessous du seuil de reproduction qui est à 2 enfants par femme environ. Ce chiffre en réalité varie suivant l'espérance de vie, et la proportion de filles dans les naissances. Une enquête récente a montré qu'un pays comme la Chine devrait perdre 400 millions d'habitants d'ici la fin du 21e siècle. Cette perte prévisible n'est pas le fruit d'un cataclysme, mais bien d'une natalité largement insuffisante pour renouveler les générations. Au passage, les analyses de l'ONU qui viennent de nous prévenir que nous serons 7 milliards en octobre de cette année sont partiellement fausses. En effet, l'ONU reconnait la baisse de la fécondité dans certaines régions du monde, le déclin démographique n'étant plus une maladie de pays blancs, mais refuse encore de voir la dynamique globale. L'Afrique aussi sera touchée par la transition démographique, à l'image du monde arabe déjà passablement avancé en la matière. On peut affirmer sans trop se tromper qu'en 2050 l'humanité aura partout passé la transition et que la natalité sera alors trop faible pour accroitre encore la population mondiale qui baissera inéluctablement. Nous en avions d'ailleurs parlé dans un texte consacré à la démographie mondiale. Ainsi il est peu probable que nous atteignons les 10 milliards d'habitants en 2100, sauf découverte majeure sur le plan médical. L'ONU s'est d'ailleurs souvent trompée dans ses estimations et en règle générale a largement sous-estimé les baisses de la fécondité. Un peu comme si l'ONU était dirigée par des obsédés de la croissance démographique qui ne voient dans leurs chiffres que ce qui peut les faire gonfler. On remarquera cependant que la surpopulation est un argument permettant de faciliter la démagogie néomalthusienne de certains. De là à y voir un moyen pour promouvoir certaines politiques, il n'y a qu'un pas que je ne franchirais pas. Leurs estimations pour les USA, sont par exemple ridicules, la natalité du pays étant à la limite du seuil de reproduction, et ses zones de source migratoire étant elles aussi touchées par la baisse de la natalité. On ne voit pas comme l'Amérique pourrait voir sa population atteindre 500 millions d'habitants en 2100. D'autant que la crise a fait récemment baissé la natalité, celle-ci baisse fortement depuis 2007.

 

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  Quoi qu'il en soit nous pourrions imaginer un monde ayant en moyenne 1.5 enfant par femme, un monde de vieux déclinant. Certaines nations comme l'Allemagne ou le Japon seront en déclin rapide. Or il n'y aura plus alors la possibilité de redresser la pyramide des âges par une importation de main d'oeuvre comme nos nations le font avec plus ou moins de succès depuis trente ans. Alors que faire?  La première réponse est évidemment de redresser la natalité pour la faire revenir à des niveaux plus raisonnables. Mais certaines cultures semblent se satisfaire d'un seul héritier, Emmanuel Todd l'a bien expliqué dans le cas du Japon ou de l'Allemagne, les familles souches veulent un héritier à qui tout léguer. Le problème c'est qu'en faisant cela vous fusionnez mécaniquement deux lignées qui n'en laissent plus qu'une, réduisant ainsi leurs nombres de génération en génération. Il est possible que ces sociétés de familles souches ( auxquelles on peut rajouter la Corée du Sud qui bat tous les records avec 1.1 enfant par femme) ne soient pas capables de redresser la barre avec des politiques familiales conventionnelles. Il faut donc chercher un autre moyen pour pérenniser ces sociétés sur le long terme.

 

 

Féminiser les naissances pour faire baisser le seuil de reproduction

 

  C'est en écoutant des enquêtes sur la situation démographique en Chine qu'une idée saugrenue m’a traversé l'esprit. En effet, la Chine est à l'heure actuelle frappée par un déséquilibre des naissances entre les garçons et les filles comme l'explique  Isabelle Attané dans cette interview de la revue La Recherche. Le résultat c'est qu'il nait plus de garçons que de filles, environ 107 garçons pour 100 filles, c'est beaucoup plus dans certaines régions comme vous pouvez le voir sur la carte suivante. Ce dérèglement produit à long terme une hausse du seuil de reproduction, en effet il faut plus de naissances par femme pour garantir la stabilité du nombre de femmes dans le pays et donc la stabilité de la démographie. En fait s’il nait autant de garçons que de fille et en supposant la mortalité infantile nulle, alors le seuil de reproduction à un pour un est de deux enfants par femme. Par contre, s'il nait mettons 10% de garçon en plus alors il faut 2.1 enfants par femme pour garantir la reproduction de la société. En France il nait 105 garçons pour 100 filles environ, ce qui porte notre seuil de reproduction à 2.05 enfants par femme, bien évidemment c'est sans compter sur les morts éventuelles. Mais que se passerait-il s’il y avait sur plusieurs générations plus de naissances de fille que de garçons? Et bien, c'est simple le seuil de reproduction baisserait au lieu d'augmenter comme dans le cas de la surmasculinité.

 

 

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Comme il y aurait plus de femmes en proportion dans la société, il suffirait de moins d'enfants par femme pour garantir la reproduction à l'identique de la société. Hypothétiquement s’il naissait 75% de filles, à long terme le seuil de reproduction tomberait à 1.25 enfant par femme. En effet il ne faudrait plus que 1.25 enfant par femme pour garantir le même nombre de garçons et de filles, et pour maintenir la population. Cette idée qui peut sembler étrange au premier abord, consiste donc à inverser la logique pour garantir à long terme la stabilité, voir la croissance de la population. Si l'on n’est pas capable de remonter la natalité à deux enfants par femme, alors réduisons ce seuil au niveau qui garantit la reproductibilité du pays. Bien sûr, ce mécanisme ne fonctionne qu'au bout de plusieurs générations, ce n'est que lorsque les premières générations à majorité féminine seront en âge de procréer que les effets sur la natalité se feront sentir. Il y aura alors une augmentation mécanique du nombre de naissance, car la société aura plus de femmes en proportion, donc en supposant le nombre de naissance par femme constant on aurait une hausse automatique du nombre des naissances. Bien sûr, cela signifie également que beaucoup de femmes devraient avoir des enfants toutes seules comme dans la chanson de Jean Jacque Goldman, ce qui pourrait poser problème dans des cultures acceptant cela difficilement. Mais si le nombre d'enfants par femme se maintient alors un pays pourrait connaitre une croissance démographique même avec un taux de natalité par femme à 1.5 enfant. Qui sait, cette solution de dernière chance sera peut-être l'évolution anthropologique majeure du 21e siècle. Tout le problème étant en pratique de savoir comment favoriser la naissance des filles. D'autre part, il est évident qu'un tel déséquilibre aurait forcement des effets sur le fonctionnement global de la société peut-être difficilement prévisible. Mais c'est une hypothèse à étudier pour des pays qui n'arriveraient pas à redresser la barre en matière de natalité. On notera tout de même que si la natalité tombait en dessous d’un enfant par femme même la féminisation des naissances ne pourrait rien faire pour empêcher un déclin démographique irrémédiable.

 

 

 

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21 juillet 2010 3 21 /07 /juillet /2010 20:03

  J'entame une nouvelle catégorie de textes qui seront classés dans Idées folles. Des textes proposant des idées pas très catholiques et souvent à l'extérieure du cadre de la pensé habituelle. Il me semble que notre société est incroyablement routinière et peu enclin à l'innovation, contrairement à l'idée que nous nous en faisons. Il n'y a plus guère de place aujourd'hui pour les vraies ruptures que ce soit scientifiques ou économiques tant nous sommes persuadés de vivre dans le seul monde imaginable. Alors dans ce cadre complètement mortifère fournir quelques idées, même folles semble une entreprise des plus salutaires.

 

    La première idée folle n'en est pas vraiment une, ou plutôt elle l'est pour nos contemporains, mais n'est guère originale sur la longue période historique. Il s'agit simplement de changer la capitale de la France et pourquoi pas d'en bâtir une  toute neuve. Cette idée qui reprend la proposition que Malakine avait fait à l'époque, n'est pas seulement une pure vision romanesque ou fantasmagorique visant à enorgueillir la France ou à gaspiller les deniers publiques. Non la création d'une nouvelle capitale vise surtout à rompre avec une période historique pour en commencer une nouvelle, c'est tout autant un but économique qu'un but visant à relancer la cohésion nationale.  La France est malade, désunie elle n'a plus d'ambition autre que les ambitions du petit personnel politique visant à se faire réélire pour de simples motifs monétaires.  Il est temps de redonner un sens et une désir de futur pour notre pays. D'autant que les anciennes espérance on foutu le camp, l'Europe qui servi pendant un temps de remplaçant à l'empire partie en fumée n'est plus qu'un bourbier sans avenir. L'Europe ne vit plus que par sa bureaucratie et ne tardera pas à rendre l'âme. L'angoissante question du projet national se posera dès lors à qui quiconque viendra après le grand nettoyage post-européen. Il ne suffira pas de faire du protectionnisme pour relancer la machine, il faudra aussi des projets d'investissements ambitieux à la hauteur des défis de notre époque.

 

    En plus des investissements massifs à réaliser dans le domaine de l'industrie et de l'énergie, il faudra aussi prendre en compte la mauvaise répartition de la population sur le territoire français. Trop de nos compatriotes se concentrent sur une faible partition du territoire et un grand déséquilibre s'est fait, créant petit à petit des zones désertiques. La France pourrait bien dans les décennies qui viennent, voir l'apparition sur son sol de régions totalement vides de population, des régions sauvages pour ainsi dire.  La création de nouvelles villes et d'une nouvelle capitale, bien placées, pourrait relancer certaines régions condamnées par l'histoire de notre géographie territoriale. Il suffit de regarder la carte ci-dessous pour voir les trous qui se forment au beau milieu du pays et lorsque l'on regarde la natalité et les mouvements de population les choses ne peuvent que s'aggraver.

 

france departements densite

    On peut donc voir le problème des villes nouvelles et d'une nouvelle capitale comme une solution, non seulement au problème de dynamisme du pays, de son optimisme, mais aussi comme un moyen de lutter contre un mouvement dangereux de désertification. C'est un moyen de redéployer la population sur le territoire national. Certains objecteront qu'ils ne voient pas le problème que pourrait représenter  de la sur-concentration de la population dans certains lieux. Ceux qui sont au fait des évolutions énergétiques futures en sont, eux, pleinement conscient. Car avec la fin du pétrole le coût de l'énergie va exploser et il n'est pas certain que des villes de 10 millions d'habitants comme Paris soient encore rentable à l'avenir. On pourrait rajouter à cela la qualité de vie qui se dégrade, passé un certain seuil de population. Faut-il rappeler d'ailleurs à ce propos que les régions les plus pauvres de France sont des régions faiblement peuplées et rurales et qu'elles ont aussi comme caractéristique d'avoir la délinquance la plus faible du pays. Pauvreté n'est donc pas égale à délinquance, par contre pauvreté plus grande concentration urbaine oui.  Créer de nouvelles villes et réduire la population de la région parisienne serait sans doute un moyen de lutter contre la délinquance urbaine actuelle.

 

La création d'une capitale toute neuve nous permettrais également de subventionner les PME françaises de façon indirecte. Faisons comme les chinois, donnons des lieux gratuitement aux PME qui s'installeraient dans la nouvelle ville. Si la nouvelle capitale est dotée de tout les équipements nécessaires, plus une ligne de TGV direct, plus du Fret par train ou par réseau fluvial et qu'en plus nous donnons gratuitement des bureaux et des installations, il y a de quoi donner un coup de fouet aux entreprise, qui s'y installeraient, en réduisant leur frais de structures au minimum.  L'avantage de ce type de subvention c'est que l'état n'interfère pas en choisissant tel ou tel entreprise de manière arbitraire comme c'est le cas des subventions habituelles. Non, ici il subventionne par la réduction des coûts d'installation, c'est beaucoup plus efficace et moins bureaucratique. Bien sure l'état y gagnera par les impôts que ces entreprises paieront de leurs activités nouvelles et par la dynamiques qu'elles aurons su insuffler au nouveau tissu économique locale. En attirant les entreprises les habitants suivront bien sure et petit à petit la nouvelle capital ou les nouvelles ville prendront leur envole. Bien sure tout ceci se ferait hypothétiquement dans le cadre d'une politique macroéconomique protectionniste.

 

Enfin ces nouvelles villes pourraient être totalement écologique et même pourquoi pas totalement automatisée. Imaginer des transports automatisé pour les marchandises à l'intérieure de la ville. Voir même des transports en commun automatisés, les progrès en la matière pourrait aujourd'hui rendre cela possible. Cela signifierait des coûts de transports largement moindre grâce à l'économie de personnel, une ville qui pourrait concentrer ses efforts en personnel là où l'homme est indispensable. Cela semble utopique ce que je vous racontes là, mais en concevant de A à Z une ville nouvelle, avec le niveau d'automatisation actuelle c'est faisable. De plus des véhicules automatisés dans les villes réduiraient à néants les risques d'accidents et optimiserait la vitesse de circulation. Ce seraient des villes qui serait mécaniquement beaucoup plus efficaces et productive que les villes actuelles parce qu'entièrement pensé pour l'optimisation de l'usage énergétique et la gestion des affaires courantes. 

 

Paris n'est plus la France

 

  Enfin autre avantage de la construction d'une nouvelle capitale, c'est bien sure de mettre fin à la domination idéologique de Paris. Le petit village parisien s'est de plus en plus distancié du reste du pays, il y a aujourd'hui une profonde coupure non-seulement entre les français et leurs élites, mais plus généralement entre la France et Paris. Paris n'est plus la France, la concentration de richesses, la financiarisation de l'économie parisienne, et l'embourgeoisement de son centre ville on fait perdre à Paris sa représentativité de la nation. Paris n'est plus vue que comme un club de bobos décadents, c'est bien sure caricatural, mais c'est quelque chose que l'on ressent dans l'opinion publique. Est-ce qu'un pays peut vivre avec une capitale que sa population n'aime plus? Autre problème, la consanguinité intellectuelle des élites, c'est quelque chose que Friedrich List avait bien vue lorsqu'il critiquait notre nation. En concentrant autant les intellectuelles et les forces vives d'un pays dans un seul lieu, on assèche le renouvellement intellectuel .  En multipliant les pôles de dynamisme vous évitez que l'effondrement de l'un d'eux n'entraine l'effondrement de la nation entière. La pluralité des lieux de dynamisme intellectuels évite ainsi la possibilité d'un effondrement total, la pensée unique en France doit beaucoup à la concentration géographique des lieux qui comptent. Il faut faire en sorte que de nos jours quelqu'un qui veut réussir ne soit plus obligé d'aller à Paris, la décentralisation n'y a pas réussit il faut donc utiliser une autre tactique pour y arriver.  Créer des nouvelles villes et une nouvelle capitale permet de résoudre aussi ce problème. Solution à laquelle  on peut rajouter le principe des monnaies régionales dont j'avais fait remarqué la pertinence dans ce texte en vue de la réalisation d'une vraie décentralisation.  

 

Maintenant reste à choisir le nom de cette nouvelle capitale, ce sera bien sure au peuple de trancher à travers un  référendum et une liste de propositions. A titre personnel je propose la nouvelle Alésia comme nom de capitale, tout un symbole n'est pas? C'est un moyen de faire aussi un rappel du passé cette ville étant le pont entre la France d'hier et celle de demain.

 

 

  Pour terminer, je tiens à mettre ce petit documentaire qui relate les actions du tsar Russe Pierre Le Grand qui a bâti la futur  Saint-Petersbourg, un projet incroyable et qui a joué un grand rôle dans l'histoire de la Russie.  C'est de ce type d'ambition dont notre pays a grandement besoin.

 

 

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