Overblog Tous les blogs Top blogs Politique Tous les blogs Politique
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU

Blog parlant d'économie vue sous une orientation souverainiste et protectionniste.

Publicité

Les élections allemandes de 2025

 

L'élection allemande a donc eu lieu. Il n'y a pas eu vraiment de surprise, c'est la CDU-CSU qui arrive en tête avec l'AFD qui arrive en seconde place. Certains imaginent déjà une espèce de francisation de la vie électorale allemande avec l'AFD prenant la place du RN comme élément de blocage du système électoral normal. L'AFD entraînant régulièrement des alliances « républicaine » comme en France permettant aux partis très minoritaires de prendre de facto le pouvoir. Mais je doute que l'Allemagne devienne comme la France électoralement et il est aussi possible que la montée de l'AFD pousse les autres partis à revoir leur copie, bref à faire ce qu'auraient dû faire les partis normalement en France, c'est-à-dire prendre en compte la volonté des électeurs qui par leur vote extrémiste envoient un message politique.

 

On notera aussi dans cette élection l'échec relatif du BSW, le parti de gauche qui est sur une ligne assez souverainiste qui n’accède pas au parlement avec légèrement moins des 5% nécessaire. C'est décevant, mais en même temps le parti n'a que quelques années d'existence et ils étaient vraiment très proches de la limite des 5%, aucun parti souverainiste en France ne fait malheureusement ce score, si l'on exclut le RN qui en réalité n'est pas du tout souverainiste, contrairement aux affirmations fréquentes de ses représentants. Donc certes c'est décevant, mais aussi encourageant d'une certaine manière. Le politologue François Cocq a d'ailleurs très bien montré le caractère assez généraliste de l'électorat du BSW qui semble bien moins clivant sur le plan politique que l'AFD. Ce qui veut dire qu'il a potentiellement plus de chance à long terme de faire un véritable rassemblement populaire en Allemagne. Là où l'AFD risque de se retrouver avec le fameux plafond de verre qui empêche régulièrement un parti comme le RN d'accéder au pouvoir. Il reste que l'Allemagne est une fédération avec un système parlementaire beaucoup plus fort qu'en France. Un système où le jeu des alliances est au cœur.

 

On voit encore bien l'échec de la réunification allemande sur ces élections

 

Donc nous ne devrions pas assister à une évolution à la française sur ce plan. Et le temps ne joue pas non plus en faveur du statu quo puisque la situation macroéconomique allemande ne permettra pas au système politique de temporiser comme ce fut le cas en France pendant 40 ans. Mettre la poussière des problèmes sous le tapis risque d'être compliqué avec déjà une seconde année de récession économique et une forte poussée du chômage. L'autre événement de l'élection allemande est bien entendu l'effondrement du SPD. L'Allemagne rejoint ainsi les autres pays occidentaux où les gauches de gouvernement disparaissent les unes après les autres. La trahison permanente des classes sociales qui avaient fait leur force expliquant probablement en grande partie l'effondrement de ces formations politiques. Mais pour moi la très mauvaise nouvelle de ces élections est le maintien électoral des verts. Certes ils reculent un peu, mais pas du tout à la mesure de leur responsabilité dans la situation économique allemande. En effet l'orientation énergétique allemande a été en grande partie le produit de l'influence de ces groupes politiques. Or l'energiewende est un désastre qui est de plus en plus mal camouflé par la propagande.

 

Le plus dramatique dans cette histoire énergétique est que les verts sont aussi de fervents adeptes de la guerre contre la Russie. Une guerre qui a pourtant mis par terre leur propre stratégie énergétique entièrement tournée autour du gaz russe. C'est-à-dire que ce parti est tellement irrationnel qu'il est motivé pour faire une guerre qui rentre en complète contradiction avec les politiques énergétiques qu'il prône depuis des décennies. On aurait donc pu s'attendre à un effondrement électoral, il n'en est rien, et je pense qu'il s'agit là de quelque chose d'assez inquiétant sur le plan politique. Pour se rassurer, on peut simplement se dire que les gens en Allemagne sont très vieux et qu'ils votent surtout par habitude. L'autre information c'est que le parti de la guerre en Allemagne reste majoritaire politiquement. Certes, les électeurs qui ont voté pour des partis qui sont contre le conflit avec la Russie sont très nombreux. Mais avec le jeu d'alliance, on assiste à la prise du pouvoir de la CDU-CSU qui semble plutôt pour la continuation des aides à l'Ukraine.

 

En effet bien que beaucoup de gens aient critiqué Olaf Sholtz, il faut quand même rappeler que l'Allemagne n'a pas fourni de missile à l'Ukraine et qu'elle est restée relativement passive dans cette histoire de conflit grotesque. En tout cas bien moins agressive que les Anglais ou Macron. On peut donc craindre que le nouveau chancelier qui sera très certainement Friedrich Merz ne soit plus va-t’en guerre que Sholtz. Mais en même temps, certaines déclarations du futur chancelier laissent présager de quelques surprises potentielles. Il a ainsi déclaré que l'ingérence américaine n'est pas plus acceptable que les ingérences russes. Sous-entendant une vision plus équilibrée que ce que le pedigree du monsieur pourrait nous faire croire. De toute façon, il faudra attendre avant de pouvoir se faire une opinion. On rappellera également qu'en Allemagne le patronat est très important sur les décisions politiques et les difficultés économiques du pays tendent plutôt à pousser les industriels à tout faire pour que la guerre s'arrête et que le gaz russe coule à nouveau en Allemagne. Il s'agit là d'un puissant élément de pression sur les politiciens germaniques.

 

Ensuite, il ne faut pas avoir peur d'un conflit direct à mon humble avis. La principale raison étant l'incapacité chronique des armées européennes. Nous n'avons simplement plus d'armée pour faire des guerres d'usure à l'ancienne. Et il y a une bonne raison à cela, c'est que le risque de guerre en Europe est proche de zéro. Les seuls drames dont nos pays souffrent sont des actes de terrorisme produit par l'immigration de masse dérégulée. Mais ça cela ne se règle pas avec des missiles et des chars. Tous les imbéciles qui défilent sur les plateaux de télévision pour justifier des augmentations de budget militaire pour acheter américain en réalité ne sont que des amuseurs publics. La guerre en Ukraine n'est pas une guerre européenne, c'est une guerre soviétique nourrie par l'intervention constante des USA et de leurs sbires. C'est en réalité le dernier point de tension qui est resté suite à l'effondrement de l'ex-URSS. Il ne s'agit pas d'une guerre d'invasion résultant d'une ridicule stratégie d'invasion du continent, mais d'un contentieux lié à des frontières idiotes résultant des choix de l'époque stalinienne. La Russie n'a aucune envie ni aucun moyen d'aller envahir la Pologne ou l'Allemagne et encore moins la France. Rappelons qu'il s'agit d'un pays 33 fois plus grand que la France pour une population à peine double. La Russie manque d'habitants, pas de territoire et ça cela se gagne rarement par la guerre. On a même plutôt tendance à perdre des habitants pendant une guerre.

 

Mais j'en arrive au dernier point, il y a quand même un bellicisme en Europe, qui s'il n'est essentiellement que verbal, existe tout de même. Et les bellicistes européens s'avère être les personnalités les plus européistes du continent à l'image de notre pathétique président qui ne représentent en réalité que lui-même tant il est décrédibilisé sur le plan de la politique intérieure, et sur le plan électoral. Ce n'est pas un hasard si les verts allemands sont aussi des obsédés de la guerre, c'est probablement leur européisme qui les y pousse de la même manière que notre président. Que se passe-t-il en réalité ? Pourquoi ces discours antirusse pour continuer la guerre alors que le créateur réel du conflit, les USA veulent arrêter les frais ? On pourrait y voir l'inertie d'un système politique. Les USA ont mis leurs marionnettes au pouvoir dans les différents pays d'Europe et ces derniers continuent de fonctionner avec le logiciel de la précédente administration américaine. Il y a effectivement probablement quelque chose de cet ordre.

 

Mais il y a aussi l'UE et sa propre survie. Nous voyons bien que l'OTAN commence à être remis en question, y compris par les Américains eux-mêmes qui doivent gérer leur reflux impérial massif. La structure bureaucratique européenne, dont l'échec est aujourd'hui massif, que ce soit sur le plan politique ou économique, a de moins en moins d'arguments pour faire valoir sa propre existence qui devient pour ainsi dire un poids mort pour le continent. Il ne reste plus dès lors que l'ennemi extérieur pour justifier sa propre existence. On peut dire qu'en quelque sorte le conflit avec la Russie devient existentiel pour l'UE. Car sans ennemi externe les populations risquent de remettre en question la construction européenne qui conduit le continent au déclin massif. Le problème c'est que l'UE n'a pas d'armée et n'a aucune légitimité pour le faire, la défense du continent étant l'affaire de l'OTAN. Les gesticulations actuelles de nos dirigeants, qui deviennent omnibulées par le conflit ukrainien, s'expliquent donc avant tout par des considérations de stabilité interne. L'UE a peur de mourir par la paix.

 

Publicité
Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article