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Blog parlant d'économie vue sous une orientation souverainiste et protectionniste.

A chacun son bouc émissaire

9782253037385Grosse blague  ce matin sur marianne2 site où l'on apprend, sous la plume de Philippe Cohen, que Dominique de Villepin et François Hollande auraient proposé la création d'un rassemblement républicain contre l'infâme politique gouvernementale. DDV continu donc sur la lancé de son discours de juin dernier et sur la représentation quasi théâtrale qu'il veut donner de lui, après l'homme qui a dit non à la guerre en Irak, il deviendrait l'homme qui dit non à Pétain.. euh non à Nicolas Sarkozy.Mais  François Hollande et le PS aussi aimeraient se présenter comme les défenseurs de la veuve et de l'orphelin en l'occurrence ici ses Roms que notre infâme dictateur, pour employer le sabir de la gauche pantoufle, serait entrain de vouloir envoyer dans des chambres à gaz. Car si l'on en croit toute la gauche en émoi nos sommes déjà sous Vichy et la dictature et avérée, on fait maintenant la chasse au "gens du voyage" comme naguère aux juifs. Le plus drôle dans l'affaire c'est qu'il est certains que Nicolas Sarkozy savait qu'ils provoquerait ces émois médiatiques et que c'était probablement ce qu'il cherchait à faire. DDV et la gauche sont, comme d'habitude, tombés dans le panneau et vont apparaitre aux yeux de français excédés par le laissé faire en matière de sécurité et d'immigration comme des lâches voir des traitres à la patrie.

 

 

 

 

La république contre la France

 

    Car au-delà de la question rom qui est en fait minimale si l'on regarde leur nombre, c'est bien entendu la question de l'immigration et de la violence qui ressort ici. Les roms servent effectivement de mécanisme de détournement de l'opinion. C'est en fait à un double détournement auquel on assiste, le premier est évidement la question économique, elle est totalement éludée du débat publique au moment même où les USA s'aperçoive qu'il vont dans le mur de la dépression et toute la planète avec.  Il faut être clair ce détournement n'arrange pas que Sarkozy, il arrange aussi le PS, les verts, les communistes ou le mouvement de DDV . Car comme je l'ai déjà dit ces groupuscules ont tous la même politique économique celle du laisser-faire, de l'euro et de l'UE, ils n'ont aucune solution politique aux problèmes économiques des français. Il faut donc que la classe politique fassent en quelques sortes semblant de parler politique, et dans les médias il faut du sang et des larmes pour faire monter l'audimat alors pourquoi pas les roms? On joue alors une pièce de théâtre à la guignol d'un coté les méchants Sarkozy et les fachos de l'UMP et de l'autre les gentils DDV, Royal et Hollande volant à la rescousse de la république. Bien sûr il ne faut pas chercher de cohérence ou de proposition concrètes derrière tous cela puisque le but est d'amuser la galerie pendant que la nation coule.

 

L'autre avantage du faux débat sur les roms c'est qu'il évite, en plein ramadan, de remettre la douloureuse question de l'intégration des musulmans en France sur la table or c'est un problème d'une tout autre dimension. Vue sous cet angle c'est surtout la droite de l'UMP qui se cache derrière le matraquage des roms. La poussée du FN montre que  les politiques migratoires du gouvernement et l'activisme communautariste de Sarkozy ne sont pas vraiment vendeur auprès de l'opinion publique française. Cette dernière pensant à tort ou à raison  que les musulmans ne respectent pas la laïcité et qu'il la respectent de moins en moins. le hallal ne passe pas inaperçu pas plus que les discours idiots de Lagarde sur la finance islamique, la population s'inquiète. Taper sur les roms est donc un bon moyen de faire plaisir au anti-imigrationniste ou aux laïcs un peu léger qui confondent tout, et de faire passer ce gouvernement pour ce qu'il n'est pas, à savoir une gouvernement favorable à la régulation de l'immigration.

 

Le terme république est du même coup, avec cette proposition, tombé dans la poubelle. Finalement  Malakine a bien raison de ne plus se référer à la notion de républicain. On peut même se demander, à l'heure actuelle, si ceux qui se réclament de la république sans arrêt, tout en ayant des discours et des idées contraires aux intérêts de la France, ne sont pas en train de séparer les deux et d'inverser en quelques sorte le rôle de prédominance. Car après tout qu'est ce qui est plus important, la France ou la république? La France bien sûr, la république n'est qu'un régime, un rassemblement de textes et de coutumes nés pour une bonne part dans une époque très différente, la France c'est le peuple  français composé des gens bien vivant et non d'idées abstraites. DDV ou Hollande et ceux qui se réclament sans arrêt de la république sont en fait des défenseurs de la lettre, ils confondent la nation avec des concepts, des idées ou de vagues philosophies. Ce n'est guère étonnant de la part de la gauche puisque Hollande, le PS ou pire les marxistes ont depuis longtemps échangé le peuple contre l'idéologie. Tant que le peuple était dans l'idéologie et correspondait à son image, tout allait bien. Mais quand il ne cadra plus dans les années 70 avec la révolution prolétarienne la gauche s'en ait débarrassé tout en  conservant l'idéologie. Ainsi Hollande peut-il déclarer le plus solennellement du monde que sa tâche n'est pas de défendre coût que coût l'intérêt des français, comme il l'avait signifié à Emmanuel Todd lors d'un débat sur le libre-échange. La gauche défend des idées pas son peuple, dans ces conditions il n'est guère étonnant de voir le peuple se détourner de la gauche et allé vers un politique qui fait au moins semblant de défendre l'intérêt national. C'est en fait un exemple de ce que craignait Levy Strauss concernant l'avenir de la France, sa dérive vers un culte du passé et des textes, la fameuse culture livresque dont je ai parlé dans ce texte.   Le cas de Dominique de Villepin est plus étonnant puisque ce dernier se réfère sans arrêt à De Gaulle, s'il aime tant De Gaulle il a du bien mal de lire ou le comprendre. De Gaulle n'était pas républicain, il a d'ailleurs laissé derrière lui la constitution la moins républicaine depuis la révolution, De Gaulle pensait à la France et à rien d'autre. La 5ème république ne fut qu'un moyen de redresser le pays et de favoriser la régénération du tissu politique en éliminant momentanément le régime des partis qui gangrénait la nation. La république n'a jamais été un but en soit et si l'on avait demandé à De Gaulle de choisir entre la France et la république il n'aurait pas hésité longtemps.

 

Sarkozy bouc émissaire de la fausse opposition

 

    La mécanique du bouc émissaire que l'on met aujourd'hui à toute les sauces n'a pas qu'un seul aspect et il n'est pas pratiqué par un seul groupe. Si Nicolas Sarkozy se sert des roms pour remonter dans les sondage ou pour se faire réélire en 2012, le PS et DDV se servent aussi des roms au travers les attaques ridicules et caricaturales qu'il font au gouvernement. Dans tout les cas les problèmes ne sont pas attaqués de façon rationnel ont est dans l'émotion artificielle et la formule de rhétorique. Sarkozy ne remettra pas en place les frontières seule solution réelle au problème de l'immigration, et la gauche ne fera rien pour que ces populations s'en sorte car de toute façon elle s'en fout des roms. Qu'il croupissent dans des bidons villes à coté de nos villes donne au contraire à nos belles âmes cosmopolites un moyen de faire montre de leur générosité devant les caméras. Vous pourriez m'objecter qu'il y a des SDF très nombreux qui pourraient servir ainsi, mais ils sont souvent français et en plus un tiers travaillent. Ce qui ne correspond pas à l'idée que ce fait la gauche de l'histoire du monde, les méchants pays riches contre les pauvres pays du tiers-monde, dans ce cadre un pauvre blanc c'est très emmerdant pour le discours idéologique. D'autant qu'il faudrait alors  parler du libre-échange qui appauvrit le nord et là non plus la gauche n'est pas à son aise.

 

Au final on peut voir dans ce petit jeu médiatique se poser les pièces du puzzle de 2012. D'un coté le président sortant qui se fera dans les discours défenseur de la nation contre la gabegie gauchiste, il fera également beaucoup de bruit autour de l'immigration et de la délinquance. De l'autre par effet miroir DDV champion de l'unité "républicaine" contre le pétainisme naissant de l'UMP, avec comme stars le soutenant le PS Royal et compagnie. Un scénario parfait pour maintenir encore un peu plus longtemps le système économique en place. Les médias et l'argent iront certainement arroser ce nouveau groupe de la ligue des vertus. Et c'est tout à fait comparable  à la chute des républicains américains et à la monté de Barack Obama, avec évidement Villepin dans le rôle d'Obama. Il y aurait d'ailleurs en cas d'élection les mêmes désillusions qu'avec Obama, puisque dans les deux cas il ne s'agit que de discours de façade et en aucun cas de changement réel. Ce scénario risque tout de même de tourner au vinaigre parce que la ficèle est vraiment très grosse, et que malheureusement pour nos prestidigitateurs, il existe d'autres formations politiques à commencer par le FN capables de montrer les incohérences évidentes entre les discours et des actes.  Au final ce concours de bouc émissaire pourrait se terminer par la victoire écrasante de ce qui n'ont pas joué le jeu. 

 

 

 

 

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E
<br /> <br /> Concernant les prochaines élections, je ne crois pas que les choses soient si volatiles que celà. Les deux effets massifs de la gestion sarkozyste de la crise sur le plan de la sociologie<br /> électorale sont d'une part une fragilisation inédite du socle électoral de la droite et d'autre part la prise de conscience par les classes moyennes (les fonctionnaires en particulier) que dans<br /> le cadre de la mondialisation ultra-libérale, ils sont du mauvais côté du manche, ce qui va presque mécaniquement consolider leur ancrage à gauche. Il y a donc bien incertitude d'un côté, mais<br /> d'un côté seulement. Tout dépend du point où on en sera la recomposition à droite en 2012 et la possibilité d'un 2002 à l'envers est réelle. Mais la victoire sans doute large de la gauche ne fait<br /> guère de doute.<br /> <br /> <br /> Là encore la question est : pour quoi faire? Et ce qui devient important dans ce cadre ce sont les rapports de force internes. Et là je suis d'accord avec vous, on ne peut être excessivement<br /> optimiste. Il me semble que l'évolution récente  de la gauche (réhabilitation de l'idée d'égalité, nouvelle prise en compte au moins au niveau du discours des classes populaires, etc.) va<br /> plutôt dans le bon sens, mais reste extrêmement timorée (notamment bien sûr sur la question protectionniste) et pour tout dire a au moins 5 ans de retard (mais les choses peuvent évoluer). Autre<br /> incertitude dans le cadre d'une poussée massive à gauche, toutes ses composantes risquent de progresser simultanément et de penser que les élections valident leurs analyses respectives, ce qui<br /> n'ira pas sans contradictions. Mais c'est à droite que les choses seront nécessairement les plus chaotiques. On peut prévoir assez facilement quelques faits : notamment l'évaporation d'une partie<br /> importante de l'électorat "modéré" par abstention et dispersion, mais ce qu'on ignore absolument c'est où en sera la recomposition de ce bloc. Le pari de Malakine d'un sursaut souverainiste en<br /> doublant le sarkozysme par la droite est une des hypothèses possibles, celle d'un aggiornamento des différentes composantes non sarkozystes (Bayrou, DDV, DLR auxquels pourraient s'adjoindre les<br /> prochains dissidents - et nul doute qu'il y en aura de plus en plus) en est une autre, mais de toute façon, l'espace éléctoral pour cette nouvelle offre ne s'ouvrira qu'en 2014. 2012 ne servira<br /> que de galop d'essai pour ces nouveaux attellages potentiels. Pour les idées protectionnistes plusieurs voies sont donc ouvertes, toutes sont incertaines. Il n'est pas sûr qu'elles soient<br /> d'ailleurs exclusives les unes des autres. Il est probable que l'expression claire et la mise au centre de ces idées quelque part dans le spectre politique (sauf si cela restait cantonné au FN)<br /> obligerait les autres à se positionner plus nettement sur la question, ce qui n'est pas du tout à redouter à mon sens.<br /> <br /> <br /> <br />
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Y
<br /> <br /> @Malakine<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Oui il va falloir se réclamer du souverainisme il me semble que c'est la seule véritable distinction qui soit propre à représenter les vrais enjeux actuels (libre-échange, euro, controle des<br /> capitaux, contrôle de la monnaie etc...). Vue l'état de notre dépendance à l'UE on pourrait même se revendiquer indépendantistes au final. <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> @Emmanuel B<br /> <br /> <br /> "De fait le coup n'est pas si mal joué, sauf que : pourquoi faire?"<br /> <br /> <br /> C'est toute la question c'est même la seule question qui compte. Pendant un temps je croyais à un DDV protectionniste et ayant compris le sens de l'histoire et les problèmes macro-économiques. Je<br /> dois dire que c'est l'intérêt qu'il a porté à Emmanuel Todd qui m'avait fait croire cela avant la campagne de 2007. Mais à force d'écouter ses discours et surtout celui de l'ouverture de son<br /> parti, je suis aujourd'hui convaincu qu'il est trop engoncé dans le libéralisme pour en sortir et sans cette sortie il sera impossible de redresser le pays. Il ne parle jamais concret et évite<br /> soigneusement d'aborder le thème de l'euro ou de la mondialisation. LA seule chose qui le rapproche un peu du gaullisme c'est son interventionnisme de soutiens à la recherche ou à l'industrie et<br /> à part çà rien. En fait DDV est économiquement très proche du PS et d'un Strauss kahn. <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Concernant les prochaines élections je pense qu'il y aura des surprises et puis il est très difficile de prévoir. La crise va repartir de plus belle d'ici 2012 et les gens vont vite s'apercevoir<br /> que le bout du tunnel n'existe pas, cela peut engendrer de fortes réactions électorales ou une explosion de l'abstention comme on en a encore jamais vue en France. Les gens vont être extrêmement<br /> énervés de voir que tout les grands partis ne défendront en réalité que le statut quo économique. Et je crains que cela ne favorise malheureusement pas les formations comme DLR ou le PG mais le<br /> Fn.<br /> <br /> <br /> <br />
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E
<br /> <br /> Je ne crois que ce soit seulement un jeu de posture (ou du moins pas un simple jeu de posture). D'une certaine façon, l'après-Sarkozy commence à droite. DDV a choisi ce sujet pour rompre, mais<br /> tout le monde savait qu'il sortirait du bois à un moment ou à un autre et qu'il n'hésiterait pas à être grandiloquent. La comparaison avec Obama est pertinente. Sarkozy abusant des postures<br /> clivantes à la Bush (par tactique, encouragements forcenés de P. Buisson et peut-être par goût personnel), la rhétorique complémentaire du rassemblement qu'enfile DDV est logique et<br /> stratégiquement loin d'être absurde (ainsi qu'éthiquement plus satisfaisante tout de même), sauf que les victoires de la gauche sont de plus en plus assurées jusqu'en 2012 et qu'il n'a aucune<br /> chance de devenir le challenger de la Grande Opposition rassemblée (pas plus que Bayrou avant lui). Entre temps, la droite perdra les prochaines cantonales et très vraisemblablement la majorité<br /> au Sénat. L'attachement des élus de droite à Sarkozy est déjà presque surhumain, mais ne resistera pas, pour beaucoup, à ces deux revers quasi-inévitables, sans parler de la présidentielle.<br /> L'incertitude concerne le moment du grand clash interne à l'UMP (à quelle étape du calendrier éléctoral) et son issue : éviction des sarkozistes? - peu probable, du moins à court terme;<br /> éclatement? - vraisemblable, mais selon quelle ampleur, c'est difficile à prévoir. Les amis de DDV vont bien finir par quitter l'UMP (ou en être éjectés), mais qui entraineront-ils dans leur<br /> sillage, c'est encore incertain. Ce qu'a bien vu DDV, c'est la visée essetiellement tactique de l'offensive sécuritaire de l'été. Et sur le sujet, il a aussi bien vu que les Français avaient<br /> largement le même avis et aussi une frange importante et même sans doute majoritaire de la droite (ou du moins de ses dirigeants). De fait le coup n'est pas si mal joué, sauf que : pourquoi<br /> faire? Je me demande si l'enjeu n'est pas déjà de se positionner pour après la curée annoncée en 2012. Il est probable que DDV a l'imagination trop "flamboyante" et trop d'illusions personnelles<br /> pour penser ainsi, mais c'est bien l'arrière-pensée qui va germer chez ceux qu'il encourage à se replacer sur l'échiquier politique.<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Je suis bien d'accord. Cette polémique interminable sur les Roms (dont je me demande encore d'où et pourquoi elle est partie) n'est qu'un jeu de postures. Le gouvernement s'en sert pour<br /> accréditer un discours "sécuritaire" même si on se demande bien où est la lutte contre l'insécurité dans l'expulsion des roms. Et les autres que tu cites, s'en servent pour se draper dans une<br /> belle vertu républicaine.<br /> <br /> <br /> Merci de la citation sur le vocable de "républicain" ! Cela fait partie de ces idées que j'ai jeté sur le papier sans trop y réfléchir, mais qui ont pris du poids ensuite à mesure que la prise de<br /> conscience s'installait dans mon esprit. Pour moi, l'esprit républicain a toujours été le primat de l'intérêt général et du pouvoir politique sur les intérêts particuliers et les pouvoir privé.<br /> Mais dans le débat public aujourd'hui, la république semble avant tout être un synonyme des principes du libéralisme politique qui sont nés avec la révolution française, c'est à dire en l'espèce<br /> rigoureusement l'inverse : le primat du droits des personnes sur l'intérêt général et l'approche rationnelle des problématiques politiques.<br /> <br /> <br /> Sur le fond, la seule remarque que m'inspire cette affaire serait une pirouette ironique qui consisterait à proposer pour régler le problème au fond, l'intégration de la Roumanie dans l'union<br /> européenne, de manière à assurer son développement économique et social.<br /> <br /> <br /> Quelque part, cette affaire illustre une nouvelle fois l'échec de l'UE. L'intégration des deux derniers entrants n'a eu d'autre objet que de favoriser l'exode de leur population ...<br /> <br /> <br /> <br />
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