Blog parlant d'économie vue sous une orientation souverainiste et protectionniste.
Demain nous fêterons le 40 ème anniversaire de la disparition du plus grand dirigeant de l'histoire de France, comme le dit mon collègue Laurent Pinsolle sur son blog, celle du Général De Gaulle. On ne peut qu'être d'accord sur le rôle éminemment important de De Gaulle dans l'histoire de France, il a pour ainsi dire sauvé la France malgré elle. Il lui a rendu son indépendance et sa capacité à écrire son propre destin. Malheureusement cet anniversaire nous rappel combien l'héritage gaulliste n'est plus aujourd'hui qu'un lointain souvenir. Alors que notre pitoyable président vient de vendre les derniers morceaux de notre indépendance aux britanniques, celle du nucléaire, et à leur maitre américain, ce denier nous fera certainement une de ces commémorations hypocrites dont les gaullistes du verbes, de Chirac à Sarkozy en passant par De Villepin, ont toujours fait usage. On prend des postures, on fait de grands discours mais en pratique on suit le court de l'histoire sans l'anticiper, on fait comme tout le monde pour plaire aux médias, bref on fait tout sauf du gaullisme. En vérité la seule chose qu'il faut véritablement garder de De Gaulle, le fondement des ses analyses fut toujours l'indépendance nationale. Concept en contradiction totale avec la pseudo-modernité mondaine des clubs de réflexion parisiens.
De Gaulle avait parfaitement analysé son temps, mais il avait aussi prévu largement à l'avance, l'effondrement de l'URSS et des USA. Il était persuadé que le monde de demain ne pourrait en aucun cas être dominé comme l'avait été depuis la seconde guerre mondiale par seulement deux puissances. En vérité le Général grand connaisseur de l'histoire, avait compris que les deux superpuissances l'étaient devenues essentiellement par la grâce d'un accident historique que furent les deux guerres mondiales. Le monde a en fait toujours été multipolaire, si l'on y regarde bien, et même à sa glorieuse époque, l'empire britannique n'était pas aussi puissant que les USA ou l'URSS après guerre, il devait négocier avec des puissances locales tout à fait importantes. De la même manière l'on constate que c'est l'évolution technique qui permit à de petits pays européens de peser sur tant de peuples à travers la planète. Avec la diffusion des savoirs à l'échelle planétaire et la multiplication des nations industrielles, une telle domination n'est plus possible à notre époque. Même l'immense Chine ne pourra jamais peser comme les USA ont pu peser par le passer. Le monde retourne petit à petit au monde d'avant la révolution industrielle sur le plan géopolitique, une époque où l'Europe n'était pas plus riche que l'Asie et où en définitive chaque région s'occupait d'abord ses propres problèmes. De Gaulle avait finalement pressenti ce que nous vivons à l'heure actuelle, la désaméricanisation du monde et la déglobalisation pour reprendre le terme de Jacques Sapir. Chaque région va s'organiser de façon plus autonome et le rêve fantasmatique d'un monde unique parlant l'anglais et construit autour de l'american way of life ne sera bientôt qu'une lointain souvenir. Les nations les plus autonomes seront celle qui seront les mieux à même de prendre ce virage historique.
Le monde de demain étant multipolaire l'intérêt de la puissance en temps que telle va en fait aller en décroissant, les pays les plus influents ne seront pas les plus gros mais ceux capables de fédérer le plus d'entités nationales derrière eux pour tel ou tel objectif. La France du Général De Gaulle était bien placée dans ce sens, mais ses successeurs amoureux éternelles du parti de l'étranger et apeurés par la petitesse de la France ont préféré détruire ces atouts. En enchainant la France dans l'Europe les européïstes ont profondément affaibli notre nation qui n'a même plus les attributs minimaux pour être qualifié de nation. Et c'est ce qu'explique très bien Marie-France GARAUD dans cet interview donné sur france3 et parlant de son nouveau livre "Impostures politiques". La grande dame du gaullisme exprime ici en peu de temps le saccage perpétré par Giscard, Miterrand, Chirac et maintenant Sarkozy, avec une monté crescendo du degrés de trahison des intérêts de la nation française. La souveraineté française, son indépendance reste la seule et unique question du gaullisme et les politiques qui veulent se référer au Général, doivent toujours se poser cette question "Est-ce que la politique menée conduit le pays à plus d'indépendance". Est ce que notre commerce asymétrique avec la Chine nous permet une plus grande indépendance ? Est-ce que les accords nucléaires avec la GB nous permettent une plus grande indépendance? Est-ce que l'UE nous permet une plus grande indépendance? Vous qui suivez ce blog vous comprendrez bien que je réponds par la négative à chacune de ces questions. Mais pour pouvoir être indépendant encore faut-il être une nation et à en croire Marie France Garaud à cause de nos élites la France actuelle n'en a plus les attributs. Il restera donc aux génération futur le dure labeur de reconstruire une nation française et un état aujourd'hui en lambeau: