Bertrand Renouvin vient à nouveau de parler du rassemblement de toute les force contestataires non affilié au FN, c'est un débat lancé au départ par Malakine, il y a peu, lui parlait d'un rassemblement de tout les souverainistes.Ce débat doit intéresser quiconque à conscience du besoin pour la France d'un changement radical dans ses politique publiques et économiques, sans pour autant tomber dans la démagogie du FN. Car bien évidement le protectionnisme fait partie intégrante de la vision du FN, tout comme il fait partie de la plupart des conceptions nationalistes. Il est donc primordial de ne pas laisser ce thème au FN, tout comme il est primordial de ne pas laisser la lutte des classes aux marxistes, ou encore l'écologie au verts. Avec l'effondrement du Sarkozysime et la crise économique qui continue sont petit chemin et qui va marquer encore les esprit d'ici 2012, la question du libre-échange va devenir de plus en plus centrale. Et malheureusement pour nous, les thématiques qu'utilise et continuera à utiliser l'UMP, celle de l'immigration et de la délinquance, sont aussi des points avantageux pour le FN.
En fait tout se passe comme si l'UMP optimisait le vote pour le FN en essayant d'éviter le débat que tout les hommes politiques du centre essaient d'éviter depuis trente ans, la mondialisation et l'Europe. Comme nous l'avons vue dans un autre texte, la volonté de ne pas débattre sur ces sujets est très forte, et même les prétendus hommes alternatifs de Bayrou à De Villepin n'abordent jamais ces questions, sauf à ressasser les poncifs du libéralisme triomphant des années 80. Il est donc évident que seul des groupes nouveaux, moins liés au marché du libéralisme mainstream des médias, peuvent assurer un discours protectionniste et eurosceptique. Mais le problème avec les outsiders, c'est que par nature ils ne pèsent pas beaucoup, surtout au début. Or les médias ne donnent la parole qu'à ceux qu'ils estiment avoir une chance de remporter une élection. C'est ainsi que le seul parti capable de faire des discours protectionnistes qui soient entendu est le Front National. Il vampirise les aspirations protectionnistes et décourage les citoyens qui sont protectionnistes mais ne veulent pas du reste du programme du FN. Le FN est en fait le meilleur moyen pour le système libéral de se protéger contre la volonté des masses, et cela fait maintenant trois décennies que ce parti stérilise une part de l'électorat en permettant l'évitement du débat protectionniste et anti-mondialiste par la caricature. Et personnellement je ne crois pas du tout à la victoire d'une Marine Lepen ni en 2012, ni en 2017, ni jamais, elle pèsera peut-être plus lourd que son père, mais une grande part de l'électorat préfèrera l'abstention au vote FN. Si cela continue comme cela, les prochaines présidentielles auront une majorité de non-votant, il y aura 15% pour le FN et le reste pour le PS ou l'UMP. Ce traquenard répété depuis les années 80 avec une amplification continue de l'abstention favorise donc systématiquement les partis adeptes du laissez-faire, qu'ils soient théoriquement de gauche ou de droite. Car même avec 16% au premier tour et une abstention de 40 ou 50%, ils continueront à se partager le pouvoir comme si de rien n'était.
Il faut donc une autre voie pour casser ce système, certains rêvent d'une révolution mais le degrés de souffrance nécessaire à cette réalisation est telle qu'il faudra encore de nombreuses années pour que cela se produise. Et puis les révolutions on sait comment cela commence, jamais comme cela se termine. Non c'est bien l'alliance des partis alternatifs qui permettra la naissance d'un espoir, mais cette alliance ne peut se faire que sur un programme allant à l'essentiel et oubliant les sujets qui divisent. Ce qui rassemble est assez simple en fait et pourrait se résumer à un terme, la souveraineté du peuple français, sa capacité à choisir son propre destin. Le terme souverainiste pourrait effectivement réunir ce groupe, mais il est mal considéré par la population et ringardisé par certains hommes politiques qui en ont fait un mauvais usage. Un groupe républicain n'aurait lui non plus aucun sens, tant ce mot a été torturé et modifié dans son essence. En effet quand un homme comme De Villepin joue sur le communautarisme pour gagner des voix se réclame de la république, ou lorsque des hommes de gauche se réclament du libre-échange et de la mondialisation au nom de la république, c'est que ce mot ne veut plus rien dire. On ne doit donc plus se réclamer de la république, d'autant que la France ne saurait se résumer à son régime politique même si celui-ci dure depuis 1789 ( avec des hauts et des bas). Je ne vois alors qu'un seul mot pouvant nous permettre d'unifier ces courants et qui a la bonne idée d'avoir en fait une définition proche de celle de la souveraineté, l'indépendance.
Pour un mouvement indépendantiste français
Les termes indépendances et indépendantistes sont souvent accrochés aux luttes de libération, ils ne sont pas entacher par l'histoire au contraire même. L'idéologie du multiculturalisme n'a eu de cesse de valoriser les luttes indépendantistes et anti-coloniales d'après guerre, il serait donc assez opportun de récupérer ce mot pour représenter les mouvements protectionnistes et anti-européens. De plus l'indépendance est un objectif qui définit toute volonté de réel démocratie, si une nations peut-être indépendante et non-démocratique, on a jamais vue un pays dépendant et démocratique puisque par définition la démocratie ne peut exister que si le peuple est libre de ses choix.
Ce terme unificateur peut donc nous donner l'espace dans lequel le programme commun pourrait être envisagé, cela concernerait avant tout l'économie et la politique étrangère. Les sujets les moins aptes à l'unification sont l'immigration et les questions sociétales, là en effet aucune chance de pouvoir raccordé des gens de gauche et de droite, et cela doit être accepté comme cela. En cas de victoire ces sujets devrait être laissés de coté si possible, ou alors des référendums et des votes devraient départager ces sujets épineux.
L'économie doit être au cœur d'un programme commun avec comme objectif l'indépendance du pays
1- Il faut rompre avec l'Europe et pas uniquement avec l'euro
2- Dénoncer le libre-échange et annoncer que la France sort de l'OMC et ne respectera plus les traités
3- Il faudra choisir quelles méthodes nous emploierons pour protéger notre commerce. Il y a de multiples voies à choisir, le protectionnisme réclame des réflexions bien plus grandes que le laissez-faire. Il faut bien connaitre l'économie du pays avant de faire n'importe quoi. Par exemple quel secteur peut directement être protégé sans craindre un effet inflationniste, plus nous sommes auto-suffisant moins il y a de risque d'inflation par les taxes à l'import. On peut également envisager des quotas pour l'acier, le textile, ou l'agriculture. Les quotas sont plus simple à pratiquer et ne ferme pas complètement les frontières. On dirait par exemple que seule 20% de la consommation de textile en volume peut-être importé, nous éviterions l'enfermement total sans subir les effets néfastes de la concurrence chinoise
4-Le rôle de l'émission monétaire reviendrait à l'état et à la banque de France. C'est un point important qui peut encore diviser certains indépendantistes. De fait la méfiance à l'égard de l'état est devenu très importante en France. La propagande a bien fonctionné et aujourd'hui lorsque vous défendez l'émission de crédit publique on vous sort les risques de clientélisme et d'inflation du à la démagogie politique. C'est oublier que l'inflation n'a explosé qu'après 74 c'est à dire après que l'émission monétaire fût privatisée. Il est donc injuste de mettre sur le dos de l'état l'émission monétaire inconsidéré puisqu'en fait c'est la privatisation de celle-ci qui a produit la crise monétaire que nous connaissons. Ainsi depuis l'avènement de l'euro il n'est pas rare de voir l'accroissement de la masse monétaire dépasser les 10% alors que la croissance économique atteint péniblement les 2%. Les banques privées plus sage que l'état est un mythe comme l'autorégulation des marchés d'ailleurs.
5-Il faudra un retour du contrôle des capitaux en entrée et en sortie. Fini la fraude fiscale et le n'importe quoi financier, seul les IDE seront autorisés à voyager, le reste devra rester en France, l'épargne française devant développer l'économie française. Car toute fuite en la matière oblige l'état à accroitre la masse monétaire en circulation pour compenser, ce qui ne peut que nuire à la stabilité économique du pays. Il est en effet difficile de jauger correctement les entrées sorties des capitaux quand ceci sont totalement libres. Dans un cadre protectionnistes les IDE (investissement directs d'entreprises) ne seront plus aussi dommageables qu'aujourd'hui. En effet à l'heure actuelle une entreprise française qui fait sortir de l'argent pour investir au Maroc par exemple, le fait souvent dans l'intention de délocaliser une activité, c'est à dire produire au Maroc pour vendre en France or ceci est inacceptable. Par contre en régime protectionniste ce genre d'opération n'aurait plus de sens, les entreprises qui investiraient à l'étranger ne le feraient donc plus que pour développer de nouveaux marchés et pour y produire localement ce qu'ils y vendent. Un vrai protectionniste n'est pas pour empêcher les autres nations de se développer, mais pour faire en sorte que ce développement ne soit pas un jeu de vase communicant. En créant un tel système de liberté de circulation des investissements direct couplé à des protections aux frontières, nous obtiendrons la vrai mondialisation, celle de Friedrich List et non celle de Ricardo. Le développement s'étendrait alors par cercle concentrique autour des pays développés, ceux-ci restant industrialisés, mais leurs voisins moins avancés les rattrapant petit à petit par les effets des transfères de savoir-faire par les IDE. Ce serait d'autant plus efficace que le savoir est aujourd'hui massivement accessible grâce aux technologies de l'information.
6-Il faut impérativement faire gonfler la masse salariale. C'est un autre point très important sur lequel je terminerai. En effet si nous prônons le protectionnisme ce n'est pas par haine congénitale de l'étranger, mais tous simplement parce que le libre-échange empêche toute hausse salariale. De plus en créant une interdépendance excessive entre les nations, il nuit gravement à la liberté des peuples à disposer d'eux même et donc à leur indépendance. Dans notre programme le protectionnisme tout seul ne permettra pas le rétablissement d'une hausse salariale, la masse des chômeurs est trop importante pour cela. On pourrait prôner des politiques d'investissement pour stimuler l'économie mais même d'immense projets (et il en faudra) ne pourront suffisamment employer notre capacité de production pour tirer longtemps la demande. Nos amis japonais qui ont fait plus de 15 plans énormes de relance depuis la crise des années 90 n'ont jamais réussit à relancer la machine par de simple grand travaux. Il ne reste donc qu'un seul mécanisme pour arriver à relancer l'emploi c'est la hausse des salaires. Celle-ci doit être puissante de façon à casser le pessimisme et à relancer l'investissement des entreprises, elle devra être planifié sur plusieurs années du genre +8% par ans pendant cinq ans. Il y aura certainement hausse de l'inflation mais cela permettra de transférer les revenus du capital vers le travail et donc de rééquilibrer la répartition des richesses. Je rappels au passage qu'il est en fait bien plus simple de géré une entreprise lorsqu'il y de l'inflation. En effet quand les prix augmentes un chef d'entreprises peut augmenter ses salaires sans perdre ses marges, il peut même en gagner parfois en augmentant moins ses salaires que ses prix... L'inflation donnera de la souplesse dans la gestion des entreprises et relancera l'accesseur sociale qui est aujourd'hui complètement bloqué par la déflation. Enfin il nous faudra peut-être créer beaucoup d'emplois à l'avenir dans le secteur agricole. La fin du pétrole annonçant, en partie, la fin d'une certaine agriculture, c'est un secteur qui sera extrêmement important dans les décennies qui viennent.