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Blog parlant d'économie vue sous une orientation souverainiste et protectionniste.

Le mirage migratoire

 

 

Nous avons souvent parlé de ce sujet, mais j'y reviens encore une fois. Il faut dire que l'immigration est un peu la grosse marotte de la modernité progressiste. Pour être moderne, un pays doit être ouvert et ne plus avoir de frontières, non seulement sur les questions économiques et commerciales, mais également pour les personnes. Un pays relativement riche qui est trop homogène sur les plans ethniques et religieux devient donc vite suspect aux yeux des modernistes de la globalisation sans fin. On le voit avec le pauvre Japon qui a le malheur de ne pas vouloir d'immigrés, même si les choses changent un peu sur plan depuis quelque temps. Ce pays est toujours suspect aux yeux des bien pensants, car trop englué dans sa tradition et son conservatisme. Il semble préférer le déclin démographique au changement de sa population. Est-ce une erreur ? Je ne suis pas certain. Et cela l'est d'autant moins que comme nous allons le revoir ici l'avenir de l'immigration est probablement derrière nous pour les décennies qui viennent.

 

Alors, pourquoi parler de l'immigration parce que les informations récentes nous rappellent le coût de cette immigration massive en France. La montée de l'antisémitisme par exemple et le poids que le conflit israélo-palestinien est en grande partie imputable à l'immigration du monde musulman. Il ne s'agit pas ici de critiquer le fait que les gens se positionnent contre Israël. Je l'ai moi-même dit que ce pays est un état colonial et tout ceci est une sale affaire . Les Palestiniens ont parfaitement le droit de se défendre contre une colonisation sans fin de leur terre, même si le Hamas n'est clairement pas un groupuscule acceptable. Le problème est l'importance disproportionnée que cela prend dans notre pays alors qu'en définitive ceci ne devrait pas plus nous concerner que les conflits au Yémen, ou en Somalie. Des conflits encore plus violents et qui sont passés étrangement totalement sous les radars de nos médias et des nos intellectuels de plateau télé. Où sont donc les manifestants pour l'arrêt des combats dans ces contrées ? On voit donc que la motivation est avant tout tournée contre Israël pour d'autres raisons, probablement plus que pour soutenir la Palestine.

 

Cette situation met donc en exergue le poids de cette immigration musulmane qui en réalité ne se sent pas vraiment française dans sa masse et qui s'attache à des conflits lointains qui lui semblent pourtant plus proches que les problèmes du pays dans lequel elle vit. Ce n'est pas ici une critique, mais juste un constat. Les immigrés étaient d'ailleurs très peu nombreux quand il s'agissait de défendre les retraites ou lors des manifestations sociales dans le pays. Cela marque la fin des illusions de ceux qui pensaient qu'on allait intégrer voire même assimiler cette population. Une population qui est d'ailleurs de plus en plus revendicatrice et se comporte un peu à la manière des colons d'autrefois, voulant imposer ses mœurs et sa religion à tout le monde, tout en condamnant d'islamophobie les personnes qui s'y opposent. Il faut dire que cette stratégie inventée par les Iraniens pendant la révolution islamiste fonctionne bien, en particulier à gauche du spectre politique. Il s'agit de faire une confusion entre la religion et l'origine ethnique de façon à utiliser le racisme, qui est condamné sous nos latitudes, pour protéger ce qui n'est qu'une religion et devrait donc pouvoir être librement critiquable. La ficelle est grosse, mais cela fonctionne assez bien depuis 40 ans, en particulier en France.

 

 

Au-delà des questions de civilité et du danger que représente cette évolution, il y a aussi la question du poids de l'immigration sur les questions économiques. On présente souvent l'immigration comme une solution économique au vieillissement et à la faible natalité. Il est pourtant clair aujourd'hui que l'immigration en particulier en France n'aide pas vraiment à tirer le pays économiquement. La première raison est que l'immigration en France n'est pas du tout une immigration de travail. J'avais déjà mis ce tableau de l'INED en avant, mais il est bon, je pense, d'avoir une idée claire sur la réalité statistique. En France, le travail ne représente que 12% de l'immigration. D'ailleurs, des données venant du Financial Times confirment le faible poids de l'immigration dans l'augmentation de la masse salariale de notre pays. En France, cela représente presque aussi peu de poids que l'immigration au Japon. Sachant que ce pays ne fait pratiquement pas appel à l'immigration c'est fort en chocolat comme on dit.

 

 

Quand les immigrés iront voir ailleurs

 

L'immigration en France est donc en grande partie un poids économique plus qu'un moteur. Ce qui contredit le discours dominant sur la question. Car avant de dire qu’on a besoin d'immigrés supplémentaires pour répondre au manque de main-d’œuvre encore faudrait-il que cette immigration soit réellement une immigration de travail. C'est loin d'être le cas à l'heure actuelle. Ajoutons à cela que le plein emploi est en réalité un fantasme et que le taux de chômage réel en France reste très élevé. Mais au-delà de ces motifs affichés par le patronat libéral et nos hommes politiques, il reste les véritables motivations. Le modèle économique que nous avons construit depuis 50 ans est un modèle de société de service. Dans ce cadre le pays n'avait plus besoin d'ouvrier en réalité. La première vague d'immigration que nous avons connue après guerre fut une vraie immigration de travail. Il s'agissait de compenser le manque de main-d’œuvre dans un pays en forte croissance économique et industrialisée. Cette période des trente glorieuse a pris fin au milieu des années 70 sous Giscard. Et comme par hasard c'est à cette époque que l'on met en place le regroupement familial. C'est-à-dire au moment même où nos « élites » décident de mettre fin à l'industrie française et favorisent les délocalisations.

 

Alors vous me direz qu'il est curieux de voir une politique visant à accroître l'immigration à un moment où l'on commence à faire augmenter le chômage en délocalisant. C'est qu'il y avait deux motivations derrière. Tout d'abord il y a eu l'influence du lobby du BTP. On se souvient tous des propos de Francis Bouygues sur l'immigration dans les années 70. Il voulait des travailleurs pas chers et des clients. En effet sans l'immigration, la France aurait connu une évolution démographique à la japonaise, en moins violent tout de même. Notre population stagnerait depuis quelques années et l'on aurait très vraisemblablement commencé à décroître lentement dans les années qui viennent. Un vrai cauchemar pour les promoteurs immobiliers et pour l'industrie du BTP. De la même manière, la décroissance démographique est une catastrophe pour le patronat qui voit le rapport de force s'inverser complètement entre le travail et le capital. L'immigration depuis 50 ans a servi en Europe et aux USA à empêcher ce changement de rapport de force. Les trois outils du capital étant la libération des marchandises, celle des capitaux et en dernier celle des personnes, le tout visant à diminuer au maximum le pouvoir de négociation des salariés.

 

L'immigration sert aussi dans nos pays à créer une demande artificielle en augmentant le nombre de consommateurs potentiels tout simplement. Aux USA c'est carrément explicite. Ce pays à la natalité très faible désormais ne croit plus que par l'immigration tout en accumulant les déficits sur tous les plans. Le modèle américain consiste aujourd'hui à créer des emplois de service en émettant de la dette, ces emplois sont pris par les nouveaux arrivants qui achètent des produits importés pour leur consommation courante. Cela crée de la croissance du PIB, mais aussi des déséquilibres économiques systémiques dans toute la comptabilité nationale. Et ne parlons pas de l'instabilité politique que cela engendre sans parler des risques à long terme pour la sécurité du pays. La France macroniste a clairement choisi le modèle américain et c'était très vraisemblablement le projet de Macron, sauf que la France n'a pas le dollar, elle ne maîtrise même plus sa monnaie.

 

 

Mais tout ceci part du principe que l'immigration est un fait permanent qui va structurer l'avenir du monde. Il y aurait les pays avancés incapables de se reproduire et importants en permanence de quoi faire tourner leur machine économique. Et de l'autre coté des pays éternellement arriérés fournissant seulement de la main-d’œuvre. Évidemment cela ne fonctionne pas ainsi. Le monde change et la transition démographique fait son œuvre inlassablement. Comme je l'ai déjà montré, le monde entier est entré dans la transition démographique, même l'Afrique y passe avec retard. Demain, l'Europe manquera de main-d’œuvre, l'Amérique et le Japon aussi, mais ce sera aussi le cas de la Chine, de la Corée du Sud, de l'Inde, etc.. Vers 2050 il aura bien plus de pays manquant de main-d’œuvre à la natalité trop basse que de pays dynamiques démographiquement. Et 2050 ce n'est pas dans si longtemps que ça. La transition démographique est très rapide. Un exemple simple le Mexique. Ce pays est le principal fournisseur d'immigrés aux USA depuis 40 ans. Il en a tellement fourni qu'on peut se demander si ce pays ne récupère pas par la colonisation de peuplement ce qu'il avait perdu par la guerre au 19e siècle. Alors que ce pays avait encore 2,3 enfants par femme en 2010, il vient de tomber à 1,82. Cette baisse explique d'ailleurs aussi la baisse aux USA puisque les gens d'origine mexicaine aux USA suivent le même chemin démographique. Cela fait baisser statistiquement la natalité des USA, une baisse qui était jusque là camouflée par l'immigration de masse sud-américaine. On peut déjà dire que vers 2030-2040 l'immigration mexicaine aux USA cessera faute de troupes.

 

De l'autre côté, on assiste également à une amélioration des conditions de vie un peu partout. L'occident n'est plus l'endroit où il est le plus facile de faire fortune. Nos sociétés sont aujourd'hui des économies de rente parasitaires. Si vous avez des qualifications techniques, mieux vaut aller dans des pays comme le Vietnam, l'Inde et même le Maroc qui connaît une très forte croissance économique. Je vois la presse française et la gauche s'inquiéter du départ des musulmans français diplômés. Bien sûr, on met ça sur le dos du vilain racisme français islamophobe. Et si tout simplement ils partaient parce qu'ils ont plus d'opportunités économiques ailleurs ? N'est-ce pas un peu raciste d'associer ces départs au simple racisme français finalement ? Sous-entendant que ces pays ne seraient pas capables de se développer et que nous serions pour toujours un pays de cocagne contrairement aux leurs . Le phénomène de retour au pays de la diaspora a déjà commencé dans beaucoup de pays de la Chine au Vietnam, il est tout à fait normal que cela se produise aussi avec les pays musulmans. Et le phénomène n'est pas nouveau, bon nombre d'Italiens et d'Espagnols étaient finalement rentrés chez eux à l'époque. On le voit rapidement ici, la politique migratoire est essentiellement le produit de circonstances démographiques et économiques particulières. Et ces circonstances sont en train de disparaître. À nous d'en tirer les conséquences les plus rationnelles.

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D
mais la France est en Europe à la traine des manifestations pro-palestiniennes si on compare à l'Angleterre ou l'Allemagne sans parler de l'Irlande. Ce conflit est le point nodal des contradictions du monde, ce qui explique son écho comparable au Vietnam dans les années 1960. La France fait à cet égard preuve d'un provincialisme rare. Cela n'a rien à voir avec l'immigration ...qui est d'ailleurs aussi un témoignage de son provincialisme. Vous feriez mieux de vous attachez à étudier le lobby sioniste et l'ingérence des USA dans tous les aspects de la vie en France. Ce ne sont pas les kebabs le problème, c'est le règne du macdo au pays de l'ex-gastronomie.
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Y
Le fameux lobby sioniste qui contrôle tout. Vous n'êtes pas chez Alain Soral ici. Qu'il y est des influences c'est une chose et je n'hésite pas à parler de lobby israélien en particulier avec le Crif, mais croire que la politique en France est uniquement le produit de ça c'est tout simplement ridicule. <br /> "Ce conflit est le point nodal des contradictions du monde, ce qui explique son écho comparable au Vietnam dans les années 1960. "<br /> <br /> Ça je ne le crois absolument pas. C'est un conflit comme un autre la seule différence c'est que cela se produit dans une région de grande importance sur le plan énergétique. S'il n'y avait pas de pétrole dans la région cela ferait infiniment moins de bruit. <br /> <br /> "Ce ne sont pas les kebabs le problème"<br /> <br /> Dans la vie quotidienne des français l'invasion de l'islam est une réalité quotidienne ne vous en déplaises. Le changement de population et l'avancée de cette religion est un fait, bien plus en France que dans les autres pays d'Europe à l'exception peut-être de la Belgique. Vous pouvez croire que ce n'est pas un problème, mais pour la majorité de la population c'en est un. Et je ne vois pas comment on peut d'un coté défendre les palestinien contre la colonisation israélienne et de l'autre se foutre de la colonisation de la France organisé par ses propres élites en plus. C'est une des grosses tares de la gauche française d'ailleurs.
D
Je diverge avec vous sur l'importation de conflits etrangers que vous attribuez à l'immigration, même si le texte est dans l'ensemble très eclairant comme d'habitude sur ce blog.<br /> <br /> On peut noter que cette immigration n'a pas eu d'influence significative sur la politique étrangère des européens par rapport à Israel, exposant leur biais flagrant aux yeux du monde entier.<br /> Vous aurez remarqué que les européens, prompts à sanctionner divers pays étrangers, n'ont pas pris la moindre sanction contre Israel alors que rien ne vient justifier l'abominable massacre commis sciemment sur les villes de la bande de Gaza. Quelque soit le terrorisme qu'Israel a subi, un crime ne justifiant pas un autre. <br /> Pas de sanctions non plus sur les nombreuses violations de droit international commises par cet Etat, la derniere étant la destruction d'un consulat iranien. La France ayant même voté contre la condamnation onusienne de l'evenement, mettant en danger les sites diplomatiques occidentaux dans le monde entier maintenant que le tabou a été levé.<br /> <br /> Il n'y a pas eu non plus d'impact significatif sur le traitement du conflit israelo palestinien par les medias pour qui le massacre de Gaza semble n'etre qu'un degat collateral malheureux mais inevitable. Avec la petite musique qui dit qu'ils l'ont bien cherché en face et qu'un crime peut bien en justifier un autre.<br /> On peut constater que l'empathie à geometrie variable que vous reprochez aux immigrés, et que j'admets, est plutôt bien partagée par les occidentaux.<br /> <br /> Le point de vue des immigrés sur ce conflit peut enrichir l'information. La confrontation des differentes empathies selectives aboutissant à une vision plus precise et honnete des conflits. De façon generale l'apport de sensibilités differentes est un des rares point positifs de l'immigration a mon avis.<br /> <br /> Sur le reste je suis tout a fait d'accord.
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Y
Je pense qu'il s'agit aussi ici de l'influence israélienne qui joue aussi sur les remords souvent mal placés par rapport à la Seconde Guerre mondiale. Plus on s'éloigne de ce conflit historiquement, plus les mythes construits autour semblent augmenter leur puissance sur nos élites. Israël qui s'arroge le droit de représenter les juifs utilise ainsi le drame de la Shoah pour se protéger de toute critique. Et il faut bien reconnaître qu'en occident ça marche très bien. Du reste une bonne partie des juifs français d'aujourd'hui sont aussi d'importation relativement récente d'Afrique du Nord. Donc mon argument ici est toujours valable. On a vu les réactions d'un Zemmour au moment du drame perpétré par le Hamas, d'un seul coup il n'était plus patriote français, mais bien israélien. <br /> <br /> On voit qu'il y a un problème d’allégeance identique à ce que l'on peut trouver chez les minorités qu'ils passent son temps à critiquer pour leur manque de patriotisme français. Todd, en bon farceur qu'il est, avait lui-même souligné que Zemmour était un communautariste puisqu'il avait systématiquement épousé des juives. Un comportement endogame qu'il passe pourtant son temps à critiquer pour les autres français récents. Et que dire d'un type comme Meyer Habib qui est pourtant censé être député français ? On voit bien ici que l'immigration a une influence sur le débat en France et les intérêts français passent souvent à la trappe. C'est d'autant plus vrai que la France est en cours de dislocation faute de croyance nationale. Je pense que ces problèmes importés sont accrus fortement par le fait que les Français n'ont plus vraiment de croyance nationale, ou en tout cas qu'elle est fortement affaiblie.