Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 août 2024 4 01 /08 /août /2024 15:28
L'avenir de l'occident appartient peut-être à ceux qui en auront rejeté les évolutions depuis 200 ans

 

Nous abordons souvent la thématique démographique, mais c'est en réalité extrêmement important. En réalité la démographie conditionne en grande partie l'avenir d'un pays et d'une économie. C'est donc quelque chose de totalement indispensable à la compréhension globale de l'évolution de nos sociétés. Il se trouve que l'Insee vient de donner les derniers chiffres de naissances françaises et c'est absolument dramatique. Au moins de juins 2024, il est né dix mille enfants de moins qu'au mois de juin 2019 pour comparer soit une baisse de 16,25% sur cinq ans seulement. Comme vous pouvez le voir sur le graphique de l'Insee, la baisse est constante, elle semble même s'accélérer ces deux dernières années. Nous avons déjà longuement parlé de l'origine de la baisse de la natalité. Il y a de nombreux facteurs à prendre en compte, et même si la baisse globale peut s'expliquer par la transition démographique, les conditions locales comptent aussi beaucoup.

 

 

Pendant longtemps la France semblait résister à la baisse très en dessous du seuil de renouvellement situé à 2,05 enfants par femme dans notre pays. Ce seuil prend en compte le léger déséquilibre entre fille et garçon, il naît en général 105 garçons pour 100 filles, ainsi que le taux de mortalité infantile qui certes augmente, ce qui est très inquiétant, mais qui reste pour l'instant à des niveaux infinitésimaux par rapport à ce que l'on pouvait connaître il y a seulement 50 ans. En prenant tout ça en compte, on situe le renouvellement à 2,05 pour la France. Il serait facile de mettre la baisse de la natalité actuelle sur le dos de la crise économique et de la crise immobilière. Il est clair que les critères économiques rentrent en compte particulièrement dans un pays où la mentalité est assez matérialiste et où la raison et le calcul rentrent fortement en ligne de compte pour la fondation d'une famille. Sauf que la crise économique en France n'est pas nouvelle. Le pays va mal depuis les années 70 avec des hauts et des bas. Le dernier gros choix économique fut la crise de 2008-2010. Et j'ai constaté à l'époque de manière assez surprenante que la crise n'avait pas eu d'effet sur les naissances. Ce n'est qu'à partir de 2013-2014 avec la réforme de la politique familiale de François Hollande qu'une rupture s’opère. La corrélation entre cette réforme et la cassure de la natalité du pays est extrêmement forte.

 

 

Depuis 2014, c'est la chute libre la France s’alignant sur les standards démographiques de l'Europe. On n'est plus très loin des 1,4 enfant par femme qui est la moyenne de l'UE. Mais la France n'est pas la seule à connaître ce désastre, même en Asie de l'Est où la natalité est déjà très basse, la chute continue. La Corée du Sud est tombée à 0,72 enfant par femme. Autant vous dire que le pays à ce rythme est foutu. Les hurluberlus qui présentent ici l'immigration comme une solution ne comprennent pas que dans ce contexte ce serait simplement une colonisation, les autochtones devenant vite minoritaires à ce rythme démographique. Du reste comme je l'ai déjà souvent expliqué l'immigration ne résout rien et produit beaucoup de problèmes. Les immigrés finissant par faire aussi peu d'enfants que les locaux à terme. Rajoutons à cela que l'immigration va devenir de plus en plus rare dans les trente ans qui viennent, puisque tous les pays du monde connaissent une baisse rapide des naissances. Dans deux générations, il n'y aura plus de source d'immigration à la hauteur des besoins, vers 2050-2060 on devrait connaître une pénurie planétaire de main-d’œuvre. Et même si certains espèrent que d'ici là le progrès technique et les gains de productivité permettront de compenser par la mécanisation et l'automatisation qu'adviendra-t-il de la demande ?

 

En effet, si les économistes mainstream s'inquiètent régulièrement du manque de main-d’œuvre pour prôner une immigration souvent déraisonnable particulièrement dans le cas de la France. Ils oublient généralement le problème de la demande. Jusqu'à présent, les pays qui connaissent déjà un déclin démographique comme le Japon ou l'Allemagne ont pu compenser les effets par les exportations. Dans le cas de l'Allemagne, ce pays a simplement compensé le déclin de sa demande intérieure par des excédents commerciaux. Elle a en gros exporté ses problèmes chez ses voisins par l'intermédiaire de son commerce. Mais vous comprenez bien que cette fausse solution ne fonctionnera plus quand le monde entier entrera dans le déclin démographique. On constate d'ailleurs la très inquiétante évolution de la Chine qui semble s'orienter vers une solution à l'Allemande. En effet, la Chine est aujourd'hui rattrapée par son déclin démographique. La baisse de la natalité dans les années 70-90 a permis en grande partie la forte croissance du pays, car dans un premier temps la transition démographique produit une forte augmentation de la population active. La transition démographique semble d'ailleurs l'un des moteurs principaux du décollage économique avec l'éducation bien sûre et un état fort et stable. Malheureusement, la transition est un système dynamique avec un début, un milieu et une fin. La Chine arrive à la fin de sa transition et désormais le pays vieilli très vite. D'où la hausse récente de l'âge de départ à la retraite en Chine. Une hausse qui semble mettre en colère les plus jeunes. Mais cela fait sens dans un pays à la natalité de seulement 1,16 enfant par femme encore plus basse qu'au Japon.

 

Seuls les peuples rejetant la modernité survivront ?

 

 

Nous avions longuement analysé l'origine de cette baisse. S'il est assez facile d'expliquer la baisse de la natalité par la hausse du niveau d'instruction chez les femmes, l'urbanisation, la pilule, etc. Il est par contre plus difficile d'expliquer ces taux qui tombent à des niveaux très en dessous de deux enfants par femme. D'ailleurs, la grande erreur de la science démographique fut d'avoir toujours pensé que la transition se terminerait par une stabilisation autour de deux enfants par femmes. Rares sont les démographes à avoir prévu qu'il était possible que l'humanité se dirige vers des taux très en dessous du seuil de renouvellement. Or nous nous dirigeons clairement vers une natalité mondiale en dessous de deux enfants par femmes ce qui aura des conséquences planétaires assez dramatiques contrairement à ce que croient généralement les obsédés de la décroissance démographique pseudoécolo. Dans le texte sur l'origine de la baisse, on avait montré que des sociétés assez disparates et peu impliquées dans l'économie mondiale connaissaient des phénomènes similaires à l'image du Bhoutan avec une natalité à 1,4 enfant par femme. On avait montré que contrairement aux idées reçues, même des pays très traditionnels connaissaient un phénomène de très basse natalité. Ce qui exclut de facto l'hypothèse que le capitalisme et le consumérisme seraient les grands responsables de la baisse de la natalité. Tout comme l'idée que l'individualisme y participerait, c'est plus compliqué que ça.

 

 

Cependant, il est évident que le facteur d’organisation sociale et économique joue beaucoup. Pour reprendre l'exemple coréen, c'est assez instructif. La Corée est effectivement symbolique puisque ce pays est coupé en deux depuis la fin de la guerre de Corée en 1953. Une fin relative puisque techniquement aucun traité de paix n'a été signé et les deux Corée sont théoriquement toujours en conflit. Quoiqu'il en soit quand on compare la natalité au nord et au sud on s’aperçoit qu'effectivement le modèle social pèse quand même beaucoup sur la question démographique. Si comme on l'a vu la natalité du sud est extrêmement basse à 0,72 enfant par femme, celle du nord se maintient à un niveau relativement élevé pour la région avec 1,81 enfant par femme. Ce n'est pas le renouvellement, mais rappelons qu'il s'agit d'un pays isolé qui souffre quand même énormément d'embargos de toute sorte même si le pays s'est rapproché récemment de la Russie et de la Chine. En comparant la Corée du Nord et celle du Sud qui est le joyau du capitalisme libéral, on pourrait dire que celle du nord préfère produire des bébés pendant que celle du sud préfère produire des gadgets à destination de l'exportation surtout vers les USA. Deux choix de société donc, mais dont le second est toujours valorisé par rapport au premier, alors que d'un point de vue démographique il est beaucoup moins viable.

 

Cet exemple est en soi paradoxal, car c'est le pays où l'on vit le mieux d'un point de vue matériel qui fait le moins d'enfants. C'était quelque chose qui pouvait apparaître depuis longtemps puisque tous les pays riches sont passés par la transition démographique avant les pays pauvres, mais il s'agissait de pays aux cultures et aux mœurs variés. Là on a une même population avec une même culture qui vit sous l'autorité de deux modèles économiques différents divergeant complètement sur le plan démographique. Mais c'était déjà le cas de l'Allemagne, de l'Ouest et de l'Allemagne de l'Est. En effet, avant la réunification, la RDA faisait plus d'enfants que la RFA, et la réunification a entraîné un alignement de l'Est sur l'Ouest, malheureusement pour l'Allemagne. L'on entend généralement toutes les critiques possibles sur les régimes dits communistes, même s'il est assez douteux de parler vraiment de communisme pour la Corée du Nord. Mais nous ferions mieux de nous poser la question de savoir pourquoi ces régimes alternatifs permettent une meilleure natalité que les nôtres. Peut-être, le fait que les populations n'aient pas comme seul intérêt dans la vie l'accumulation de bien permet de construire finalement une société plus saine et équilibrée. Ceux qui vendent les sociétés où l'on travaille 70h par semaine ne sont-ils pas finalement des malades de l'âme tombée dans le piège du protestantisme pour qui, le temps, c'est de l'argent, alors qu'on devrait travailler pour vivre et non vivre pour travailler.

 

 

Et si j'ai pris l'exemple du petit Bhoutan pour montrer que la transition démographique touchait même les petits pays traditionalistes et isolés, il y a aussi des contre-exemples. Aux USA les communautés amish semblent résister totalement à la transition démographique. Leur population croît à un rythme invraisemblable et double tous les 25 ans environ avec une natalité à cinq enfants par femme. Depuis l'an 2000, la population amish en Amérique du Nord a augmenté de 110% . Ils sont désormais environ 380000. C'est assez drôle quand on pense que les amish sont originaires d'Alsace, un endroit à basse fécondité aujourd’hui et qu'ils parlent un patois germanique. Pourtant à très long terme ils pourraient devenir les derniers héritiers de l'occident et de l'Europe puisqu'ils sont les seuls à résister pour l'instant à l'effondrement démographique. Peut-être que finalement nous assistons à l'échelle globale à une sélection darwinienne qui fera disparaître les peuples aux modèles sociaux incapables de renouveler les générations pendant que les sociétés archaïques, mais résistantes à la modernité seront les seules à perpétuer l'espèce. Le monde de l'an 2500 risque de ne pas du tout ressembler aux fantasmes des globalistes libertariens qu'on nous prône depuis 50 ans finalement.

Partager cet article
Repost0

commentaires

L
1<br /> Je ne sais pas si c'est voulu de votre part, mais j'ai l'impression que vous tournez autour du pot. Je vais donc faire la même chose que vous, en sifflotant le nez en l'air avec mon filet à papillon. <br /> Qu'est-ce donc qui expliquerait que les Amish se reproduisent encore comme des lapins dans une immensité globale où la natalité se perd souvent dans les sables de la modernité ?<br /> <br /> Je vais répondre à cette question de manière triviale en en posant une autre. Est-ce que le soucis premier d'une adolescente Amish est de se fringuer en péripatéticienne pour exécuter une danse du ventre sur TikTok et faire le tri des jeunes belâtres (pour être poli) qui mordront à l'hameçon ? <br /> Cas extrême et anecdotique direz-vous, mais qui correspond bien à une tendance réelle si vous vous aventurez sur ce genre de réseau plus asocial que social. <br /> <br /> La réponse est donc négative puisque dans notre communauté Amish les femmes sont vouées prioritairement à la reproduction, en harmonie avec des garçons destinés eux d'abord à la production, les uns et les autres accomplissant leur fonction en tournant résolument le dos aux sirènes tonitruantes de la modernité technologique plus ou moins terroriste. <br /> <br /> L'homo gauchistus lambda soupçonnera d'emblée un fascisme patriarcal (pléonasme dans la pensée "moderne") pour qu'une telle communauté puisse fonctionner, et il se contentera à la limite du terme "secte", préalable à l'exercice de son envie légitime de pénal (selon Philippe Muray) pour faire interdire un tel chancre noir dans le ciel immaculé de la Libération sociétale post soixante-huitarde. <br /> <br /> À aucun moment bien sûr il ne sera question de choix de société ou de choix de vie, ni de bonheur de se retrouver autour des mêmes valeurs et de joie partagée, toutes ces expressions-valises restant l'exclusivité compulsive des castes qui tiennent le haut du pavé en occident et qui ramènent tout à l'adoration libidineuse du veau d'or.<br /> <br /> Pourtant votre évocation de la pérennité possible des Amish dans un cadre d'effondrement des sociétés occidentales rejoint la description que fait JH. Kunstler d'un futur possible dans son livre fameux "la fin du pétrole" (mais ouvrage dont je ne partage pas les conclusions millénaristes cependant) où l'humanité serait revenue à des conceptions de la vie plus à la mesure de son caractère aléatoire et éphémère.<br /> <br /> Il est en fait très difficile d'aborder le problème de la dénatalité globale parce qu'au bout du compte (là où vous hésitez vous-même à en arriver) cela revient obligatoirement à remettre en cause un modèle de civilisation que nous avons imposé au monde, avec pour seul choix soit de se dissoudre passivement dans le modèle (ce qui arrive à la France en ce moment) soit de le reprendre activement à son compte, cas d'un certain nombre de sociétés orientales que vous appelez traditionnelles et qui tentent le compromis. <br /> Y parviendront-elles ? Rien n'est moins sûr et le fait que ces sociétés sont souvent encore plus vieillissantes que les nôtres montre que la partie est loin d'être gagnée pour elles. <br /> <br /> Il est d'ailleurs possible de considérer la Corée du nord par rapport à celle du sud comme un vaste camp Amish oriental qui aurait troqué le protestantisme besogneux contre le marxisme-léninisme productiviste, avec pour constat horripilant face à un tel régime que les couples s'y forment encore apparemment autant pour le plaisir de faire des gosses que pour le bien de la communauté. <br /> <br /> Les remèdes au marasme dénataliste général sont donc aussi simples que parfaitement connus conceptuellement, raison pour laquelle ils font tellement peur à notre monde dénaturé, où il n'y a pas injure plus obscène que les nommer. <br /> <br /> En effet, s'il est difficile de traiter des symptômes qui sont évidents pour tout le monde il est encore plus pénible d'en arriver logiquement à la cause car ce sont bien les femmes qui portent les enfants, qui ont en plus une relation forcément privilégiée à tout point de vue avec eux, et je ne vois pas comment nos féministes (les dernières qui n'ont pas basculé dans le délire Woke) pourraient transférer cette évidence sur les épaules des bonhommes.<br /> <br /> On en revient à cette vérité de La palisse que si notre monde fait moins d'enfants c'est d'abord que ses femmes soit ne veulent plus en faire, soit ne sont pas en position favorable pour en faire ou encore les deux à la fois.<br /> L'argument économique strict est à écarter d'emblée puisque une fois que l'on a constaté que l'amélioration générale de la condition matérielle et en particulier sanitaire des femmes, si elle ne les oblige plus aux grossesses répétées de jadis, ne les empêche pas non plus d'avoir le minimum d'enfants qu'elles désirent.<br /> <br /> De cet argument, il finit par n'en rester généralement rien que des considérations morales oiseuses du genre "justement, si elles vivent trop bien les femmes deviennent égoïstes", et qui tombent à plat parce que la femme la plus égoïste du monde est tout de même un être altruiste par nature de par sa fonction maternelle (on trouvera toujours des contre-exemples pathologiques chez telle puéricultrice meurtrière d'enfant ou telle écrivainE ratée à la Simone de Beauvoir).<br /> De même que toute considération philosophique ou religieuse, aléatoire et contingente par nature, aboutit toujours par ne vérifier que la boutade de Montesquieu sur la vérité en deça des Pyrénées et le mensonge au-delà. <br /> <br /> À ce chapitre, je peux citer le cas d'un intellectuel souverainiste bien connu qui déclarait récemment que faire des enfants n'est pas seulement un service obligé à rendre à la nation mais aussi une manière d'accéder à l'immortalité (!?). <br /> Il veut quoi ce brave garçon (jamais avare au passage de traiter les autres de cinglés quand ils ne rentrent pas dans sa logomachie), faire comme les pharaons et se faire enterrer avec le chat, le chien, la femme et les mômes ? <br /> <br /> La seule question qui se pose alors réellement est de savoir ce qui, dans le modèle de civilisation que nous avons répandu à titre divers aux quatre coins du monde, joue le rôle d'inhibiteur dans le désir de toute femme d'avoir des enfants.<br /> <br /> Je crois que vous aviez approché la solution en évoquant dans l'un de vos billets précédents la tendance archétypale de toute femme à l'hypergamie. <br /> À condition toutefois de n'envisager cette Hypergamie que sous son angle anthropologique, sans lui adjoindre tout un tas de considérations futiles et galvaudées ayant trait aux goûts et préférences personnelles (comme cette gentille ahurie essaie sincèrement mais maladroitement de s'extraire).<br /> <br /> https://m.youtube.com/watch?v=l6PcVTHQxQw&pp=ygUKSHlwZXJnYW1pZQ%3D%3D<br /> <br /> 2<br /> L'hypergamie essentielle est la tendance des femmes à rechercher des partenaires d'un niveau égal ou supérieur au leur dans un cadre anthropologique donné et en fonction des valeurs et des hiérarchies en vigueur au sein de ce cadre. <br /> On a coutume de citer l'exemple simple de la femme des temps paléolithiques qui devait logiquement rechercher l'accouplement avec le chasseur le plus fort, susceptible de lui ramener les plus gros morceaux de viande et lui faire les enfants les plus résistants.<br /> <br /> Appliquée à notre époque infiniment plus sophistiquée, il est facile d'en déduire que les femmes contemporaines, ayant la possibilité d'exercer toute une gamme de postes à responsabilité dans des vastes secteurs tertiaires, éprouvent d'autant plus de difficultés à trouver des partenaires au fur et à mesure qu'elles s'élèvent dans la société, alors que les hommes connaissent un destin symétrique mais en sens inverse donc, les mieux lotis dans l'embarras du choix étant ceux qui campent dans la strate supérieure.<br /> <br /> Le problème de ce schéma est qu'il est strictement productiviste et qu'il néglige en fait les valeurs sous-jacentes (ou les superstructures pour faire marxiste) à un modèle qui est rien moins que celui véhiculé par le néolibéralisme même si celui-ci est désormais contesté au moins dans sa volonté d'hégémonie par un nombre grandissant de pays de l'ancien tiers monde et qui en représenterait plutôt les trois quart aujourd'hui.<br /> <br /> Le néo-libéralisme, ou totalitarisme de marché, est né en occident de l'essoufflement de la "société de consommation" des trente glorieuses économiques de l'après seconde guerre mondiale, elle-même portée par le projet politique social-démocrate et qui vit la généralisation de techniques de marketing largement basées sur la manipulation du désir des consommateurs. <br /> <br /> C'était l'époque où un certain nombre de penseurs, de Deleuze à Marcuse, croyaient naïvement en la Révolution par la Libération du Désir, alors que ce dernier, étant toujours plus captif du marché, ne pouvait donner qu'une issue douteuse à cette pseudo-révolution, au sein de laquelle l'image mythifiée de la femme et son puissant pouvoir de séduction jouait un rôle moteur inconnu jusqu'à présent.<br /> <br /> En parallèle, le féminisme subissait une transformation profonde en passant du stade de revendication politique dans le champ de l'égalité formelle des personnes - cela afin de faire une place jugée plus légitime à la féminité dans la société - au stade idéologique d'une égalité absolue faisant table rase de l'ancienne division sexuée de l'humanité au profit d'une distinction de "genre" qui relèverait du strict choix personnel.<br /> <br /> C'est ainsi que s'est installée une véritable religion de substitution avec pour but rédempteur d'abolir autant la féminité que la masculinité tout en promouvant  au bénéfice de la seule consommation de masse l'image obsessionnelle d'une femme idéale hypersexuée.<br /> <br /> ... /...
Répondre
Y
Oui effectivement j'en avais parlé dans un texte précédent sur le sujet. L'hypergamie concomitante à la hausse du niveau scolaire des femmes est effectivement l'explication la plus convaincante sur l'effondrement des naissances et l'augmentation du célibat en même temps. En tout cas en France et dans les pays jadis chrétiens. Cependant ailleurs on voit des pays où le statut des femmes est encore bas, et où la natalité baisse fortement aussi. Je crois qu'il n'y a pas de réponse universelle à la question. La seule chose en commun c'est qu'on est passé d'une société où faire des enfants était un peu naturel et le fruit du hasard en quelque sorte, à des sociétés où on a des enfants dans le cadre d'un processus rationalisé. Et ça change tout. La psychologie des individus et des couples, leur façon de voir l'avenir jouent désormais énormément sur leur natalité, ce qui n'était pas le cas autrefois. Même lors de guerres et de drames absolus, les gens continuaient tout de même à en avoir, ce n'est plus le cas aujourd'hui. D'autant que, comme je l'ai dit, il n'y a plus d'idéologie religieuse et collective pour pousser à avoir des enfants ce qui aggrave encore la situation. <br /> <br /> Mais dans ce domaine comme dans tous les autres, l'on voit que la société entièrement tournée autour de l’individu tout puissant, sur qui ne doit s'abattre pratiquement aucune autorité d'un quelconque collectif, ne fonctionne pas. Si chacun fait ce qu'il veut, rien ne marche en réalité, c'est vrai en économie comme, c'est vrai dans le domaine démographique. <br /> <br /> Concernant la Corée du Nord, il me semble qu'Emmanuel Todd avait dit que la réunification des deux Corée allait devenir obligatoire étant donné la démographie du sud. Il est vrai que d'un point de vue strictement comptable ce serait une solution à court terme pour Séoul dont le déclin démographique est absolument dramatique. Mais comme on l'a vu pour l'Allemagne de l'Est, cela remettrait en question la natalité du nord parce qu'une telle fusion détruirait cet équilibre démographique précaire que semble avoir trouvé la Corée du Nord. Pour le coup, je parie plutôt sur une victoire finale du nord, par abandon démographique du Sud dans quelques décennies si je puis dire. À moins que la Corée du Sud se lance dans un suicide collectif migratoire à l'Occidental. Les paris sont ouverts .
L
3<br /> La femme en système néo-libéral totalitaire n'est plus qu'un être réduit à sa seule utilité dans l'appareil de production (une sorte de "femme unidimensionnelle" pour évoquer un cas de figure que n'avait pas prévu Herbert Marcuse et qui prend d'ailleurs souvent la forme d'une inutilité rétribuée dans un "bullshit job" quelconque) et vivant dans l'injonction contradictoire permanente en se niant elle-même afin d'être pleinement elle-même !<br /> <br /> On peut s'amuser au passage du fait que quelques braves intellectuels gaullo-souverainistes dont j'ai déjà parlé se revendiquent haut et fort féministes, aussi conséquents que des athées brandissant des crucifix dans une église. <br /> <br /> (Alain Soral, dont on peut penser ce qu'on veut sauf de ne pas reconnaître qu'il avait eu raison sur la matière, insistait récemment sur la dernière génération des féministes qui prétendaient renoncer à toute leurs spécificités féminines pour s'imposer sur le terrain des hommes. https://www.egaliteetreconciliation.fr/Alain-Soral-Du-feminisme-feminisant-au-feminisme-masculinisant-70160.html<br /> Au vu d'une vidéo olympique devenue virale, nous en sommes maintenant à l'étape suivante, celle où les hommes se déconstruisent en femmes pour mieux les tabasser impunément. Et les féministes d'être obligées d'applaudir puisque les hommes sont enfin devenus ce qu'elles rêvaient qu'ils soient : des femmes comme les autres.<br /> Je suggère d'ailleurs comme bande son musicale du massacre sportif de mixer "Au sombres héros de l'amer" de Noir Désir, puisqu'il ne reste plus à Bertrand Cantat qu'à enfiler une mini-jupe pour éponger moralement ses anciennes frasques judiciaires.)<br /> <br /> Le miracle d'un tel système est qu'il s'y trouve encore des hommes et des femmes non-genrés suffisamment capables de parier sur l'avenir (inconscience ?) pour faire des enfants autrement qu'en s'adressant au marché de la GPA d'occasion d'un quelconque pays en guerre. <br /> <br /> L'enfant est la première victime du néo-libéralisme et il suffit de consulter les statistiques du ministère de l'intérieur sur les crimes et délits pour s'en convaincre, puisqu'il a à peu près cinq fois plus de chance de périr par homicide qu'une femme, le meurtrier pouvant être d'ailleurs occasionnellement sa propre mère.<br /> <br /> Les féministes à ce sujet opèrent un intéressant transfert d'un infanticide systémique dûment constaté à un "féminicide" largement fantasmé au moins sous nos attitudes, et je préfère ne pas faire la part des choses entre le "violicide" romancé par les mêmes et le nombre effectif d'affaires de viol qui aboutissent (la moitié se solde par un non lieu) devant les tribunaux. <br /> Pas plus que je ne porterai de jugement de valeur sur les trois cent mille avortements que l'on doit annuellement à la loi Weil, mon imagination étant suffisamment fertile pour imaginer qu'ils résultent immanquablement de viols (ou d'un libre choix face au viol organisé pour rentrer dans le charabia conceptuel des féminardes).<br /> <br /> Enfin l'on comprend mieux le succès d'estime qu'a pu avoir un film comme les Survivantes du suave Barnérias, film complaisant dont j'ai jugé infectes les intentions à peine voilées, aussi infect que les applaudissements de son public de bonnes femmes (mâles et femelles) à l'âme velléitaire torturée par un système qu'ils ont sans doute chéri à un moment où un autre de leur vie mesquine. <br /> J'ai bien compris au bout du compte qu'en toute circonstance la victime DOIT rester la femme. <br /> <br /> L'enfant roi fameux, qui fait le miel des gazettes en partageant son royaume avec cet autre souverain incertain qu'est le client roi des entreprises, n'est qu'un leurre destiné à célébrer l'objet roi qu'est devenu l'enfant des classes moyennes néo-libérales, sorte de totem de consommation et signe extérieur de richesse, rivalisant difficilement avec cet autre totem affectif qu'est l'animal de compagnie, encore que la dinguerie féministo-woke obligatoire ne s'est pas encore étendue au sexe du poisson rouge ou du grand berger d'anatolie (imaginez la pauvre bête teintée en rose ou en bleu fluo). <br /> <br /> Mais enfant roi déchu brutalement, au même titre que son homologue le client roi, à l'occasion de la "crise" (psyop) sanitaire où il a dû se plier derechef à la dure loi d'airain du confinement et du masque obligatoire, appliqués avec une bonne conscience féroce par les sujets-parents de l'enfant roi. <br /> De même, pour prolonger le parallèle, que le sujet-chef d'entreprise, au besoin avec le concours de la maréchaussée, a fait savoir abruptement au client roi qu'il ne fallait pas rigoler avec la santé publique. <br /> Rompez, client ! <br /> <br /> 4<br /> Le client roi, quoique secoué mais consentant, n'a pas subi toutefois des dommages psychologiques comparables à l'enfant roi dans l'opération, puisqu'il en était déjà arrivé au stade de l'idiotie. <br /> Les deux spécimens sont au moins assurés de finir sur le même plan quant à leur pérénité, de par la magie largement occultée du vaccin obligatoire. <br /> Des somnités mondiales comme le canadien Denis Rancourt l'ont formulé ; les anticorps de la protéine fabriqués par le vaccin à ARN messager peuvent se retourner contre certaines hormones essentielles, celles par exemple nécessaires à la fabrication du placenta chez la femme. <br /> <br /> C'est ainsi que mon petit exposé, louchant prétentieusement sur les sciences humaines du haut de mon BEPC et de mon BAC+0, ne tient pas compte du déficit brutal des naissances que l'on observe PARTOUT dans le monde depuis deux ans. Tant que l'on est dans l'idiotie scientifique de masse, on pourra toujours invoquer le réchauffement climatique "anthropique" (les flatulences des femmes enceintes ?) pour expliquer la chose. <br /> <br /> Il s'est par ailleurs produit en France ces dernières décennies (de même qu'aux USA par exemple avec le mot "kid") un glissement sémantique intéressant entre "l'enfant" tendant à disparaître dans le langage courant et "le gamin" tendant à le remplacer. <br /> Le mot  "gamin" m'horripilait déjà quand j'étais Instit il y a un demi-siècle avec des élèves d'une quinzaine d'années destinés à l'apprentissage,  quand j'essayais de leur vendre l'avenir radieux qui les attendait sous le capitalisme d'état gaullien, alors que tout était plié pour eux et leur sort réglé (ils iraient de galères en déconvenues sous le socialisme euro-libéral, d'après ceux que j'ai revus encore récemment). <br /> <br /> Ce mot était déjà couramment employé par les nouveaux arrivant du collège que j'appelais les capétiens, la première vague majoritairement féminine de la génération des profs certifiés de l'après soixante-huit et qui annonçait le tsunami ultérieur des connes. <br /> Aujourd'hui il est devenu systématiquement utilisé pour des grands balèzes de vingt ou vingt deux ans qui pourrait vous occire d'un coup de poing.<br /> <br /> Le mot "gamin" est un mot unisexe, et c'est sans doute le but de la manœuvre, puisqu'il désigne tout aussi bien la gamine. Le gamin est en fait ce qui reste de l'enfant une fois que sa singularité à été réduite à celle de machine consommatrice pouvant éventuellement être consommée elle-même. Il est clair que cette métamorphose est plus commode pour favoriser l'adoption autant que la pédophilie de réseau (ou les deux), comme quoi l'on arrête pas le progrès. <br /> <br /> Pour simplifier ce qui saute aux yeux (les miens en tout cas) la société française présente désormais un vaste "peuple" divisé en deux catégories. D'un côté "les gamins" et de l'autre les grands enfants que les gamins ont le droit de redevenir une fois parvenus à leur majorité -  vingt et un ans officiellement, au moins vingt-cinq si l'on relève les tics verbaux des communicants. <br /> Les uns et les autres sont copieusement manipulés et exploités par une caste supérieure - chez qui l'on trouve encore des traces de mariage bourgeois comme pour l'évident grand enfant Macron et son étrange tutelle matrimoniale - et qui envisage sans rire de pouvoir se passer de cette masse qui pourtant l'a faite roi et justifie son parasitisme. <br /> <br /> Mais le mot gamin sert surtout à faire honte à ceux qui n'en ont pas faits, particulièrement quand ils appartiennent à cette génération nommée "boomers", un euphémisme destiné précisément à dissimuler la guerre de classe derrière celle des générations et l'aberration qu'aura constitué  cette vaste classe moyenne "éduquée" (deux français sur trois allaient devenir cons) de l'après soixante-huit.<br /> <br /> Un comportement impardonnable pour des gens qui ont connu le paradis terrestre originel, par exemple la félicité d'être blouson noir à la cité des 4000 ou équivalent en 1967 sous l'éden gaulliste, sans se demander un seul instant si ce refus de rejoindre le troupeau des pondeurs n'était pas aussi une manière de préserver sa liberté de jugement et de mouvement, dans un monde ou toute certitude se fondait brutalement en un brouillard opaque. <br /> <br /> Non, désolé les mecs, les bons apôtres de l'acide desoxiribonucléique en gouttes épaisses, les Ozon et autres Rougeyron, quand je vois le constat aujourd'hui, je n'arrive pas à regretter de ne pas en avoir fait, des "gamins", et l'on me rendrait ma jeunesse que je n'aurais pas plus l'envie d'en faire avec cette créature azimutée et invivable qu'est devenue la femme occidentale. <br /> <br /> Accessoirement, comme les impôts que j'ai payés au titre de célibataire bouche-trou des entreprises (le préposé au travail le week-end ou celui qui ne goûte la saveur des congés payés qu'au mois d'octobre), je ne les ai pas donnés aux putes mais à la France Éternelle que vous chérissez, je vous encarbone au nez.  <br /> En attendant que l'un des éléments de vos marmailles, pas forcément le plus mauvais, me ressemble (méfiez-vous les mecs, en matière de destinée rien n'est écrit, mon papa qui est au ciel vous le dirait). <br /> <br /> Mais vous aurez bientôt votre revanche, le châtiment des stériles impies, le Rivotril obligatoire au-delà d'un certain niveau de remboursement de la sécu (et le Rougeyron qui voulait moduler le droit de vote en fonction du quotient familial ! Mais je t'en fais cadeau de mon bulletin urné, Rougedupaf ! Si cela peu aider ton Philippot à dépasser enfin les uns pour cent...). Vous n'aurez plus qu'à reconstruire "une vaste classe moyenne Y" mais faite pour vous cette fois.<br /> <br /> C'est sur cette note houleuse que je termine mon commentaire, en ayant bien conscience que mon cas personnel, dans un contexte géopolitique et moment socio-culturel bien précis, n'est qu'une particule parmi des milliards dissemblables, mais qui participent toutes d'un même probable planétaire.
D
oui, le modèle consumérisme-individualisme-hédonisme capitaliste couplé à l'absence de services de garderies dans les entreprises et à la nécessité que les deux membres du couple travaillent pour avoir un niveau de vie décent (et des congés maternité/paternité trop courts) expliquent sans doute largement cette dégénérescence démographique couplée au manque d'espoir dans l'avenir. Si les Amish échappent à cette tendance, comme c'est le cas des Haredim (ultra-religieux) chez les juifs et de toutes les "sectes" religieuses traditionalistes, c'est bien la preuve que, quoiqu'on pense de leurs croyances, le fait de s'isoler du "mainstream" comme genre de vie, y compris au centre de New York, garantit une démographie "optimiste". Bref, il faut un idéal collectif permettant de se projeter pour atteindre l'équilibre, ce que ne donnent plus les "grandes religions" la plupart du temps et ce que n'ont pas vraiment réussi à donner sur le long terme les socialismes réels qui sont trop accrochés à la seule idée du progrès matériel, même agrémenté d'un "supplément d'âme" patriotique, collectiviste, etc mais qui reste insuffisant. Un vrai problème philosophique à régler pour les progressistes !
Répondre
Y
Le marché et la consommation ne font effectivement pas une société. Le libéralisme et le matérialisme moderne ont voulu chasser les croyances collectives et religieuses en particulier pour créer des société parfaitement "rationnelles" et raisonnables selon leurs critères. Et cela s'explique historiquement par les nombreux conflits religieux que notre continent a connu. Le problème c'est que ces croyances collectives étaient en fait essentielles à la vie même et à la reproduction des sociétés. Et cela on ne s'en rend compte qu'aujourd'hui.