C’est de la rigolade ! Vous avez déjà vu un grand pays s’engager à rester couillonné, sous prétexte qu’un traité n’a rien prévu pour le cas où il serait couillonné ?Non. Quand on est couillonné, on dit : « Je suis couillonné. Eh bien, voilà, je fous le camp ! » Ce sont des histoires de juristes et de diplomates, tout ça.
Source : Alain Peyrefitte, "C’était De Gaulle", Fayard, tome 2, page 267.
Je commence ce texte par ces célèbres propos du général de Gaulle qui les tenait en rapport avec les traités européens déjà. C'est d'actualité parce qu'effectivement la France se fait couillonner, et ce depuis longtemps. C'est que de Gaulle n'avait peut-être pas prévu que la majeure partie des dirigeants qui lui succéderait n'aurait plus vraiment à cœur les intérêts de la nation et de la population française. Le traité de libre-échange avec le Mercosur n'est qu'une énième insulte aux intérêts français produite par l'aréopage européen et globaliste. Ce traité est en quelque sorte la démonstration par l'absurde de l'inanité européenne. L'UE est une construction grotesque qui colle ensemble des nations qui n'ont aucun intérêt commun. Et cela donne régulièrement des affrontements lorsque tel ou tel groupe n'est pas satisfait des traités ou des décisions prises à l'échelle de l'UE. Seulement l'UE étant une structure hiérarchique avec l'Allemagne tout en haut, et la Grèce tout en bas, les choix « collectifs » effectués par cette structure vont régulièrement dans les intérêts de ce pays. Ce nouveau traité de libre-échange n'en est qu'une énième démonstration.
La construction européenne nous en parlons souvent et pour cause elle a tué le continent. Il est cependant assez symptomatique de voir que les élites en France et ailleurs en Europe n'ont pas encore totalement conscience de l'origine des problèmes de notre continent et s'obstinent à maintenir cette construction artificielle. Et comme nous l'avons déjà dit longuement l'UE a fait deux grandes victimes l'Italie et la France. La première n'a visiblement pas encore compris d'où viennent ses difficultés, la seconde a une élite qui a bloqué tous les processus démocratiques pour empêcher toute forme de changement et de remise en cause des traités européens. La mise en place d'un européiste comme Barnier en tant que Premier ministre après les résultats électoraux récents, fut quand même une insulte invraisemblable envers la population française. Barnier, c'est quand même largement le contraire idéologique des partis mis en avant par les électeurs récemment. C'est pourtant passé comme une lettre à la poste, sans que la population ne prenne la Bastille si je puis dire. Donc nos élites vont continuer puisqu'elles ne rencontrent pas d'obstacle à leurs délires idéologiques.
On sait par avance que les mouvements actuels des agriculteurs français ne mèneront à rien. D'une part parce que les traités commerciaux sont une compétence exclusive de l'UE comme vient d'ailleurs de le rappeler le président de « gauche » brésilien, monsieur Lula. D'autre part parce que les agriculteurs tapent sur un pouvoir évanescent en la matière à savoir le pouvoir français qui ne peut rien faire dans le cadre actuel. À la limite si les agriculteurs français allaient bloquer les ports hollandais et belges, ou le commerce allemand, là peut-être qu'il se passerait quelque chose. Mais le pouvoir fantoche parisien lui ne sert à rien. En un sens cependant, cette situation pourrait s'avérer intéressante à plus long terme. L'évidence du problème européen va croître dans la population. L'UE n'a pas une image extraordinaire dans la population, mais cette fois l'UE démontre factuellement qu'elle bloque les processus démocratiques au sein des nations membres et qu'elle pose donc un énorme problème politique aux populations européennes.
La question de la légitimité
Lorsque le général de Gaulle parle des traités et du fait qu'ils doivent être déchirés lorsqu'ils sont contraires à vos intérêts, il rappelle en fait la source de la légitimité démocratique. L'UE est contraire à l'esprit démocratique parce qu'elle est une structure bureaucratique qui construit des lois et des contraintes sans jamais faire en réalité appel aux processus démocratiques. Et comment le pourrait-elle d'ailleurs, l'UE n'est pas une nation puisqu'il n'y a pas de peuple européen ? Elle consiste donc à procéder à la création d'un droit construit par des groupes et des intérêts privés qui imposent leur vision du monde à tous les peuples du continent. Alors le pays le plus puissant du continent, l'Allemagne, y échappe et utilise même son influence au sein de l'UE pour imposer sa propre vision. Mais globalement il n'y a pas de droit européen légitime. Il n'est qu'une structure imposant aux populations des codes et des principes pour lesquels elles n'ont jamais été consultées. C'est ici probablement que la forfaiture de l'UE est la plus grande, elle qui se prévaut des principes démocratiques alors qu'elle en est le contraire absolu. C'est une aristocratie de petits bourgeois élue par personne qui impose leur vision du monde et surtout leurs petits intérêts personnels à tous les autres.
La légitimité émane du peuple et de la nation. Tout texte, loi ou code qui s'impose à une population sans son accord n'a en réalité aucune valeur réelle aux yeux des principes démocratiques et peut donc être librement ignoré et abandonné. Allons plus loin même puisque l'on pourrait dire que toutes les décisions et politiques prises par l'UE et nos dirigeants au nom de l'Europe sont illégales en France puisque les Français ont rejeté le traité constitutionnel européen par référendum. Tous les accords, toutes les politiques prises depuis par l'UE et imposées au peuple français, n'ont par conséquent aucune légitimité, et procèdent d'un viol du droit du peuple français à disposer de lui-même. Par conséquent, n'ayez crainte à rompre avec l'UE ou avec les traités, tout ceci n'est qu'une mascarade visant toujours à défendre certains intérêts privés et rarement ceux de la France.
Que pourrait donc faire un gouvernement français actuellement pour redresser notre situation en prenant en compte tout ceci ? Et bien déjà en commerçant par remettre des frontières, comme l'Allemagne l'a fait récemment, faut-il le rappeler. Elle s'exonère bien du droit européen. La cour constitutionnelle allemande ayant bien précisé que le droit allemand était supérieur au droit européen dans une affaire récente concernant un d’achat d’actifs du secteur public. Un gouvernement français qui aurait pour but de redresser la situation française pourrait très bien rompre avec l'UE s'il le voulait. Avant même une sortie de cette absurdité, il pourrait très bien cesser de verser de l'argent à l'UE, soit une économie de 21,6 milliards d'euros cette année. En remplaçant les aides agricoles européennes par des aides françaises, on éliminerait un échelon et l'on ferait donc nécessairement des économies dans l'affaire. Sachant qu'en plus les subventions européennes servent à soutenir des pays qui accumulent des excédents commerciaux à notre encontre, ce serait tout bénéfice pour nous. Il est tant d'arrêter de se faire couillonner en subventionnant les délocalisations de notre industrie en Europe de l'Est ou ailleurs.
De façon plus radicale, nous pourrions immédiatement mettre en place des droits de douane de 10% pour tous les produits importés. Sachant que la France importe pour 750 milliards de marchandises par an environ, cela représenterait un revenu de 75 milliards. De quoi reboucher les trous de l'économie française. On pourrait même payer et utiliser cela pour abaisser les charges des entreprises et donc favoriser encore plus la production nationale au détriment des importations. Car le but bien évidemment est de rééquilibrer notre commerce extérieur et de réduire progressivement nos importations. Il faut bien comprendre que tout ceci peut être fait demain si un dirigeant clairvoyant et intéressé par l'intérêt national le veut. Rien ne nous empêche de le faire à part des traités qui comme nous l'avons vu n'ont en réalité aucune valeur sur le fond, puisque non démocratiquement validé par le peuple français. La seule chose qui manque c'est le courage et la volonté. La sortie de l'UE et de l'euro ne sera pas simple, personne ne dit le contraire. Nous aurons très vraisemblablement une phase d'inflation comme l'Islande lorsqu'elle a dû dévaluer massivement après la crise de 2008. Mais ensuite il y aura un redressement beaucoup plus pérenne que ce modèle absurde qui fonctionne à coup d'endettement public et qui nous soumet à des puissances étrangères pour toutes nos décisions collectives. Cher français, il est temps de suivre les propos de Gaulle et d'arrêter de nous faire couillonner.