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15 mai 2010 6 15 /05 /mai /2010 19:45

En ces temps de crise et de grands discours sans fondement, il est bon, il me semble, de rappeler quelques notions et de les clarifier. Ceci afin de ne pas penser de travers, comme c'est malheureusement trop souvent le cas dans nos médias. Il est temps également de rappeler les justifications des dettes et de montrer qu'une bonne part des problèmes que connaissent l'Europe et la France sont le fruit des politiques absurdes qui furent imposées à partir des années 70.

 

 

 

Dette intérieure, dette extérieure.

 

 

 

Tout le monde aujourd'hui semble s'inquiéter de la dette globale des pays développés et l'on voit des confusions qui sont à mon sens dramatiques pour la compréhension réelle des problèmes de dette. Ainsi avec la crise grecque a-t-on entendu bon nombre de personnes dire, à juste titre, que d'autres pays avaient des niveaux de dette comparable. C'est tout à fait exact, mais le problème n'est pas uniquement le niveau de la dette d'un pays, mais aussi la nature de cette dette. Comparer la dette d'un pays comme le Japon avec la dette grec n'a tout simplement aucun sens, car les Japonais s'empruntent essentiellement à eux même. La vérité c'est que les risques de faillite d'un pays ou plutôt les risques de ruptures de la dette, puisqu'un pays ne peut pas vraiment faire faillite, sont surtout liés à la dette extérieure d'un état et d'une nation plus qu'à la dette intérieure. Bien sûr par le truchement comptable, il peut y avoir un lien direct ou indirect entre la dette extérieure et la dette intérieure, mais ce lien n'est pas automatique.

 

 

 

Quand un pays a une épargne en grande quantité comme c'est le cas du Japon la dette intérieure peut-être recouverte par cette même épargne. On peut donc imaginer un niveau de dette infinie, si cette épargne suit. On peut trouver ça étrange, mais les Japonais ont préféré endetter leur état plutôt que d'augmenter les impôts. La dette contractée est purement intérieure dans leur cas, il est donc possible que cette étrange organisation se perpétue. Bien sûr cela cache des rapports de force à l'intérieur de la société japonaise, puisque les détenteurs de titres de dette sont plutôt âgés et comme le Japon est le pays le plus vieux du monde, on voit tout de suite pourquoi les gouvernements japonais agissent comme ils le font.

 

 

 

La dette extérieure, elle, apparait dans deux cas:

 

 

 

Premier cas, un pays consomme des produits étrangers de façon déséquilibrée, et par conséquent il importe plus qu'il n'exporte. Ce faisant, il apparait un trou dans la balance des paiements du pays en question, trou qui doit être compensé par un endettement en monnaie étrangère. C'est le cas classique d'un endettement extérieur. Et nos amis grecs ont un problème de ce type, puisque leur balance des paiements, qui inclut les services, l'industrie et le tourisme, est largement déficitaire. Cela produit un accroissement constant de la dette extérieure. Si les Grecques avaient gardé la drachme, leur monnaie se serait dépréciée augmentant le prix des importations et réduisant le prix de leurs exportations, ce genre de mécanisme aidant au rétablissement de la balance des paiements, c'est d'ailleurs le fondement théorique du système des changes flottants. Bien sûr, ils sont malheureusement dans la zone euro ce qui élimine cette possibilité de rétablissement de la balance des paiements, c'est ce point qui est essentiel pour comprendre la position des souverainistes sur la question de la monnaie unique.

 

 

 

Le deuxième cas, qui peut d'ailleurs se produire en même temps que le premier, c'est l'absence d'une épargne suffisante pour subvenir aux besoins de l'économie. En effet dans la mondialisation actuelle les capitaux circulent librement et un pays qui manque d'épargne va pouvoir emprunter à l'étranger cette épargne pour ses investissements intérieurs. On peut noter qu'un pays peut très bien, théoriquement, avoir une balance commerciale excédentaire et en même temps importer des capitaux pour cause de manque d'épargne. Et inversement la France, par exemple, exporte des capitaux alors qu'elle a un déficit commercial et une dette extérieure qui s'accroit. Maintenant on peut se poser la question de savoir pourquoi un pays productif, capable de produire ce qu'il consomme, devrait emprunter sur le marché international des capitaux alors qu'il pourrait émettre ces capitaux en les créant ex nihilo par sa banque centrale. S'il manque juste d'épargne il peut créer ces capitaux qui une fois dans la circulation de l'économie produiront une épargne à postériori c'est un point sur lequel nous allons réfléchir dans la justification de la dette.

 

 

 

Pourquoi la dette?

 

 

 

Maintenant que nous avons distingué, dette intérieure et extérieure, on va pouvoir réfléchir au pourquoi de la dette. La dette extérieure celle qui résulte d'une dépendance à l'égard de produits extérieurs peut aisément être accepté. La justification première et celle du développement les pays d'Europe ont pendant longtemps eu une dette vis-à-vis des USA après guerre, l'avance technologique et industrielle américaine rendait les pays européens dépendants. Ils contractaient donc des dettes extérieures pour acheter des machines-outils, et des moyens de production. Ces derniers permettaient aux Européens de produire des biens dont certains étaient exportés vers les USA. Pendant un certain temps, les Européens ont de l’exporter un peu plus vers les USA pour rembourser cette dette. On voit dans cet exemple l'utilité d'une dette extérieure et certains pays d'Asie ont longtemps eu des déficits commerciaux et des dettes extérieures correspondant à cette nécessité le Japon et la Corée du Sud surtout, car les autres ont eu de la chance. En effet dans le cas des tigres asiatiques et de la Chine la mondialisation néolibérale a fortement facilité l'industrialisation, car il s'est avéré que les Occidentaux, par des raisonnements à très court terme, se sont mis à déplacer leurs industries vers les pays d'Asie pour des questions de coût du travail. La Chine, la Malaisie et les tigres asiatiques ont donc pu s'industrialiser sans en payer vraiment le prix en terme d'inflation ou de dette extérieure, ils se sont industrialisés gratuitement. Pour l'occident il s'agit d'une stupidité probablement sans précédent dans l'histoire humaine, du moins avec une telle ampleur. Nos régions produisent maintenant des déficits commerciaux permanents sur des biens que jadis elles produisaient elles-mêmes. Se rendant dépendantes d'une Asie qui n'avait rien demandé. Les historiens du futur rigoleront en regardant ce phénomène, mais ils resteront à mon avis dubitatifs devant un suicide économique d'une telle magnitude.

 

 

 

Mais revenons à la question de la dette. La dette intérieure a elle aussi une justification pratique, car elle régule l'économie. Comme nous l'avons vue précédemment un pays peut très bien avoir un déséquilibre entre ses besoins en investissement et l'épargne disponible. Il s'agit là d'une remarque qui va à l'encontre d'une théorie complètement fausse, mais toujours répandue. Celle de l'égalité entre l'épargne et l'investissement, thèse inventée par le théoricien libéral Jean Batiste Say. La théorie de ce monsieur ,qui sera démoli par Keynes pendant la crise de 29, consiste à se faciliter la tâche, d'analyser le réel, en présentant cette égalité. Car de cette égalité,de l'épargne et de l'investissement, va découler la célèbre théorie de l'offre qui crée sa propre demande. Et le théorème de Schmidt découle presque naturellement de ça. On peut même dire que toutes les théories libérales de l'économie sont fondées sur la même erreur, celle de partir d'un équilibre jugé comme naturel et d'en déduire par la logique mathématique toutes les conséquences macroéconomiques. Or comme le montre Keynes dans sa théorie générale, l'équilibre est en fait un cas particulier et non un cas général, en réalité le marché n'est jamais naturellement à l'équilibre. Les libéraux dépeignent en fait un cas idéal celui qu'il faut atteindre, mais pour l'atteindre il ne faut en réalité pas du tout compter sur les mécanismes du marché.

 

 

 

Pour en revenir à notre dette intérieure si l'on part du principe que l'investissement et l'épargne ne sont jamais vraiment égaux, on voit que la dette publique peut servir de correcteur, de moyen de réajustement entre l'épargne et l'investissement. Lorsque l'on manque d'épargne pour investir on compense avec la dette publique. Maintenant cette dette peut-être émise, comme nous l'avons vu, par la banque centrale d'un pays, et ce sans intérêts. Il n'y a aucune raison pour qu'un état s'endette à l'étranger pour financer une dette intérieure. La seule raison pour laquelle les pays d'Europe le font est d'ordre idéologique. Si nous avons de quoi produire et si nous avons des besoins que nous pouvons remplir par l'effort purement national quelle est donc la justification de l'endettement vis-à-vis de l'étranger? Si ce n'est pour imposer des politiques qui sont démocratiquement irréalisables.

 

 

 

Inflation et dévaluation

 

 

 

Deuxième point important l'inflation et la déflation. À l'origine l'inflation et la déflation sont des termes qui concernent uniquement l'évolution de la masse monétaire. Quand la masse monétaire croit, il y a inflation. Quand elle décroit, il y a déflation. Les économistes ont fait un lien entre l'inflation monétaire et la hausse des prix et le langage courant a fini par confondre inflation avec hausse des prix et déflation avec baisse des prix, mais accepter cela c'est admettre la véracité de la théorie quantitative de la monnaie. Je rappelle que la masse monétaire en Europe a augmenté depuis 2000 largement plus vite que les prix, et à l'inverse on constate aujourd'hui une contraction de la masse monétaire en Europe sans enregistrer de baisse des prix. Il faut donc prendre avec des pincettes la théorie qui veut qu’automatiquement les prix montent lorsque la masse monétaire croit et inversement. Les prix peuvent varier pour des raisons totalement différentes rapport de force social, manque de concurrence, raréfaction d'un bien ou d'une matière première, spéculation, etc. Les paranoïaques de l'inflation n'ont réussi à tuer celle-ci dans les années 80 qu'en détruisant les économies développées. On ne sait pas si les politiques de contraction de la masse monétaire ont réellement été à l'origine de la baisse de l'inflation ou si c'est simplement un phénomène lié à la désindustrialisation et à la casse de la demande intérieure.

 

 

 

D'ailleurs si l'on regarde l'inflation en France depuis 1955 on constate une rupture en 1973, rupture justifiée alors par la hausse du prix du pétrole, sauf que le prix du pétrole est ensuite retombé sans que les prix ralentissent, on constate un lien avec la privatisation de l'émission monétaire. En effet il se trouve que c'est en 1973 que l'état n'a plus émis sa propre dette, mais a commencé à emprunter la dette sur les marchés comme le dénotent les livres de André-Jacques_Holbecq. Cette privatisation de l'émission monétaire est justifiée par certains comme étant un moyen d'empêcher les états de trop émettre de monnaie. Car ces deniers sont toujours vus comme irresponsables. Ils pourraient pour des causes électoralistes appuyer sur le bouton marche de l'imprimante à billet causant ainsi de l'inflation du moins d'après la théorie quantitative de la monnaie. Or un simple regard sur le graphique ci-dessous invalide complètement cette hypothèse, l'inflation est arrivée après la privatisation de la monnaie et non pas avant. Alors est-ce dû à cette privatisation ou aux effets de l'exportation de l'inflation américaine dus à la guerre du Vietnam par le décrochage du dollar et de l'or. On n’en sait rien en fait. Mais dire que les états étaient irresponsables, c'est se foutre de la gueule du monde. Pendant les trente glorieuses, l'inflation était tout à fait raisonnable et pourtant c'était bien l'état en France qui émettait sa propre dette sans intérêt. Il faut d'ailleurs noter que la croissance était bien plus forte lorsqu'il y avait de l'inflation çà par contre c'est une certitude.

 

graph1955.gif

 

La dévaluation 

 

  Nous terminerons par la dévaluation qui est  présentée sans arrêt comme une monstruosité dans nos médias ce qui montre bien quels intérêts ces derniers servent. Car la dévaluation n'est en aucun cas une catastrophe, il s'agit juste d'un moyen de transvaser les richesses à l'intérieure d'une même région monétaire.  En effet quand vous dévaluez une monnaie par rapport à une autre que se passe-t-il en réalité? Les produits qui sont fabriqués sur place ne vont pas varier. Leur prix ne va pas augmenter à cause de cette dévaluation, car ils sont produits dans la zone monétaire dans laquelle ils sont vendus. À l'inverse les produits qui sont importés vont couter plus cher. Si vous dévaluez une monnaie de 10% cela revient à faire augmenter les prix des produits importés de 10%. À l'inverse, les prix à l'exportation vers l'autre zone monétaire vont diminuer de 10%.

 

  En clair, une dévaluation de 10% correspond à des droits de douanes de 10% et à une subvention à l'export de 10%, on voit bien ici qu'un monde régi par les changes flottants est en réalité un monde ultra-protectionniste, mais le protectionnisme moderne passe par la monnaie et non par les douanes.  D'où le débat complètement caduc sur le risque du retour du protectionnisme. Celui-ci n'ayant jamais disparu, il est stupide de craindre son retour. Et bien sûr la zone euro étant la seule à ne pas jouer sur les taux de changes pour des raisons dogmatiques elle est l'agneau au milieu d'un troupeau de loups.

 

  Mais revenons à mon premier propos qui disait que la dévaluation transvase en réalité les richesses à l'intérieur d'une région monétaire. En effet si l'on se place du point de vue des rapports de forces économiques, on voit bien qu'il y a un intérêt de classe à tel ou telle position vis-à-vis de la dévaluation. Les entreprises qui gagnent de l'argent en importants des produits fait à l'extérieure de la zone monétaire n'ont aucun intérêt à la dévaluation.  De même que les rentiers. Ces derniers ayant tout au contraire intérêt à une surélévation monétaire qui leur permet d'acheter des biens à l'étranger. Aux USA Wal-Mart n'ira jamais prôner la baisse du dollar, pas plus que les financiers de Wall Street . À l'inverse les producteurs locaux ,ceux qui produisent des biens, des marchandises ont intérêt à la dévaluation. Donc la dévaluation permet de transvaser des revenus d'une classe sociale qui vit d'un revenu provenant d'un rapport de force avantageux vis-à-vis de nations étrangères, vers une classe sociale qui vit d'un travail directement productif. Non content d'être économiquement efficace, la dévaluation est en plus morale tout comme le protectionnisme. Bien sûr la dévaluation n'est souhaitable que pour équilibrer les balances commerciales, elle devient injustifiable lorsqu'elle vise à produire un excédent commercial. Car toutes les nations du monde ne peuvent être en excédent en même temps cela va de soi.

 

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commentaires

J
Je ne sais pas comment le dire autrement: tout est faux dans cet article. La réalité est déformée et les théories renversée; toutes cette manipulation permet à l'auteur d'arriver à des conclusions macro-economiques erronées et dangereuses. <br /> <br /> C'est effrayant de voir que cet article est en bonne place dans les résultats Google. À tout ceux qui seraient tentés de chercher les réponses à leurs questions ici, svp préférez les livres et écrits universitaires.
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R
<br /> Très intéressant, cependant votre analyse de la dette du Japon perd de sa pertinence. Le niveau d'Epargne des japonais étant en train de fondre comme neige au soleil; le pays se retrouve dans<br /> l'obligation de contracter de la dette externe. Hors avec son niveau actuel d'endettement, les taux risquent d'être élevé. Il n'est de système de dette, même interne, qui puissent fonctionner à<br /> l'infini.<br /> <br /> <br /> Merci pour cette article très clair et très bien écrit.<br />
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B
<br /> Dans une économie globalisée, on commence par acheter ce qu'on transforme avant de le revendre. Ainsi en est-il des composants et sous-ensembles électroniques par exemple, très peu produits en<br /> France mais présents dans quasiment tous les produits aujourd'hui, notamment dans l'automobile. Ce qui enlève beaucoup d'intérêt à la dévaluation pour restaurer artificiellement une<br /> compétitivité. Par exemple les (coûteux) systèmes d'injection haute pression Diesel qui équipent les voitures sont pour l'essentiel d'origine allemande (Bosch). Une dévaluation éventuelle de, par<br /> exemple, 30% d'un franc restauré par rapport à la monnaie allemande neutraliserait, par augmentation du coût d'achat des sous-ensembles d'une voiture, la baisse de prix à l'export de cette<br /> voiture.<br />
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Y
<br /> Super, merci beaucoup pour ces éclaircissements :)<br />
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Y
<br /> "@Yopla<br /> <br /> <br /> "Par exemple, j'écoute de temps en temps un gars, Olivier Delamarche, sur BFM. Il a expliqué cette semaine que le Japon et les États-Unis allaient connaître prochainement une hyperinflation<br /> du fait de leur politique de création de masse monétaire (il parle de quantitative easing, pour reprendre ses termes). Est-ce un risque réel ? Et si tel est le cas, est-ce vraiment grave ou<br /> est-ce assez simple d'adapter les salaires en fonction de l'évolution des prix ?" <br /> <br /> <br /> Je n'ai pas beaucoup de respect pour ce type. C'est un libéral tendance financier, qui gère des portes-feuille et pour qui l'inflation c'est le mal absolu. Il défend l'intérêt de la rente rien<br /> d'autre. C'est normal, il gagne sa vie grâce à ça. L'hyper inflation c'est un fantasme dans un monde dans lequel il y a  une surproduction. Ce qu'il y a de drôle c'est que ces types parlent<br /> sans arrêt de la mondialisation sans en comprendre toutes les conséquences. L'une d'elles c'est un étalage de l'effet inflationniste de l'expansion monétaire sur l'ensemble du monde. Quand les<br /> USA monétisent, ils font trop de monnaie si l'on regarde leur appareil productif rachitique. Mais en chine les stocks sont pleins et les usines sont sous-utilisées. Il n'y a donc aucun risque<br /> d'inflation à l'échelle mondiale, on est même en déflation. Le vrai problème ce sont les déséquilibres constants que le libre-échange produit.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> "Par ailleurs, pendant la campagne présidentielle, il a été beaucoup reproché à l'idée de Marine Le Pen qui consiste à quitter l'euro et à dévaluer la monnaie française, d'augmenter le poids<br /> de la dette parce que celle-ci est labélisée en euro. Est-ce vraiment une possibilité ?" <br /> <br /> <br /> La vraie question c'est: est-ce que la dette française est restée exprimée en franc lorsque l'on est passé à l'euro? La réponse est non. Donc la dette sera retransformée en franc lorsque l'on<br /> fera le chemin inverse. La question ne se pose plus si l'on fait ça.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> "Sinon, de manière plus théorique, est-ce qu'à dévaluer une monnaie et donc la valeur des obligations d'état en cours, on ne risque pas de faire augmenter les taux d'intérêt futurs ? Et, du<br /> reste, est-ce vraiment un problème ?"<br /> <br /> <br /> Les taux remonteront à court terme, puis ils rebaisseront une fois la croissance revenue. In fine la seule chose qui compte c'est l'évolution de la dette à long terme. Si votre croissance est<br /> trop faible, même si vous ne dévaluez pas, les taux finiront par grimper à cause de l'impossibilité à rembourser. Et de toute façon cette question ne se pose qu'à partir du moment où vous<br /> considérez l'emprunt sur les marchés comme une nécessité vitale. Or si vous maitrisez votre monnaie, rien n'empêche l'état d'emprunter à sa banque centrale. La question des taux du marché devient<br /> alors complètement caduque.<br /> <br /> <br /> "Puis, finalement, ne pensez-vous pas, comme j'en ai l'intuition, qu'en fait, toutes ces solutions (dévaluations, baisses des salaires, baisses des dépenses publiques, amélioration de la<br /> compétitivité etc.) ne fonctionneraient que sur un pays en crise isolé dans une économie globale saine ? On nous parle sans cesse d'améliorer notre compétitivité, mais pour vendre à qui si la<br /> quasi-totalité des autres pays sont dans le même cas ? "<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> J'ai écrit plusieurs textes sur les solutions à la crise. Les dévaluations ne sont effectivement qu'une solution à court terme. À plus long terme, il faut réguler le commerce par des quotas et<br /> des droits de douane. C'est d'ailleurs la seule solution pour que l'ensemble des pays de la planète puisse coexister paisiblement avec des Balance des paiements à l'équilibre. La monnaie seule ne<br /> peut pas réguler le commerce. C'est un outil nécessaire, mais non suffisant.<br />
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