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12 juillet 2010 1 12 /07 /juillet /2010 20:59

    Si les concepts que j'aborde généralement sur ce blog sont  relativement peu accepté par l'idéologie dominante, ce que je m'apprête à exprimer ici risque de me valoir quelques noms d'oiseaux. Dans le monde actuelle qui se pense comme un unique marché, une espèce de grande place sur laquelle tout s'achète et tout se vend, rien ne doit entraver la marche inéluctable du capitalisme planétaire. Tout structure, toute pensé, ou tout organisation doit se dissoudre pour réduire au maximum les contraintes qui "nuisent" aux capitaux et aux riches multinationales. Dans ce contexte le protectionnisme, la souveraineté des peuples, la volonté de défendre telle ou telle groupe suivant des raisons extra-économiques  comme la morale, la justice sociale ou tout simplement la survie d'une nation  apparaissent comme des étrangetés et du passéisme. Il est pourtant une chose qui est autorisé lorsqu'il s'agit de la puissance étatique, c'est l'interventionnisme sur terre étrangère.

 

En effet notre monde fait de marchés sans états et sans peuple à proprement parlé puisqu'ils sont interchangeables admet tout de m^me l'intervention des puissances nationales lorsqu'il s'agit d'imposé certaines contraintes à des états et à des peuples légèrement récalcitrant. C'est ainsi que depuis trente ans nous avons vue se multiplier des interventions militaires et diplomatique pour "libérer" des peuples de l'oppression, pour leur apporter la "démocratie", les "droits de l'homme" etc..  Les spectateurs les plus avertis de ce spectacle allant de la guerre en Irak à désossement de la Yougoslavie auront bien évidement compris qu'ils s'agit surtout d'étendre indéfiniment l'espace du marché mondial, le terrain de jeu des multinationales devant absorber la totalité de l'humanité pour maximiser la concurrence entre les salariés et donc maximiser les rentes financières. Les grandes idéologie du bien servent exclusivement cette optique et s'il existe peut-être des gens sincère dans le lot force est de reconnaitre que les ONG et autres billevesées internationalistes n'ont d'autre utilité que la justification permanente de l'ingérence dans les affaires des peuples et des nations théoriquement souveraines.

 

  Mais ces interventions internationales promues par le grand capital, comme le désignerait les marxistes, a une autre vocation que celle d'élargir le marché. L'interventionnisme militaro-diplomatique international, dont les bras armés sont les USA, l'OTAN et en grande partie l'ONU, a aussi un objectif intérieur aux peuples membres de ces organisations. Car ces conflits et cet interventionnisme permettent de détourner en partie l'opinion publique des problèmes intérieurs aux nations membres. L'intervention en Afghanistan est de ce point de vue tout à fait remarquable, qu'elle est donc l'objectif réelle de l'OTAN dans cette région du monde?  On a présenté cette intervention comme une lutte contre le terrorisme islamique, mais dans le même temps nos pays fricotent toujours avec la nation qui est responsable de la quasi-totalité du financement du terrorisme islamique sur terre à savoir l'Arabie Saoudite. Cela continue d'ailleurs aujourd'hui, les menaces contre l'Iran, toujours pour contrer le terrorisme, mais rien contre le grand royaume pétrolier au sud de l'Iran. Mais d'autre rasons sont invoquer pour le conflit en Asie centrale, certain soupçonnent le maintient de l'OTAN en Afghanistan simplement pour utiliser les ressources, notamment à cause des découvertes récentes. Il s'agit là d'une vaste fumisterie puisque pour exploiter ces ressources encore faudrait-il contrôler le pays, ce n'est vraiment pas le cas, et les stratèges pensent qu'il est tout simplement impossible de gagner en Afghanistan.  Alors à quoi sert ce conflit si ce n'est à maintenir un échappatoire possible pour les dirigeants en cas de conflit interne. La thèse d'Emmanuel Todd sur le micro-militarisme théâtrale entre d'ailleurs dans ce cadre, il faut amuser la galerie et justifier le maintient d'une armada sans grand intérêt en réalité surtout lorsque la disette économique frappe au porte monnaie des citoyens de l'empire.

 

  Mais il est vrai que souvent l'interventionnisme s'est réellement justifié pour l'usage des ressources et pas uniquement à notre époque, bon nombres d'empire se sont construit sur la question des ressources. Un pays qui épuisait ses sols allait chercher chez le voisin ce qu'il ne produisait plus chez lui, les déséquilibres démographique pouvaient aussi produire ce type d'interventionnisme, mais les anciens était plus honnête que nous et parlaient d'invasion ou de conquête plutôt que d'interventionnisme.

 

 Vive l'isolationnisme

 

    Dans ce cadre on comprend très bien que l'interventionnisme quelque soit sa raison d'être officiel n'est en réalité qu'un moyen d'expulser les problèmes internes à nos sociétés. L'interventionnismes est  un moyen de reculer des choix économiques ou sociaux qui auraient du être fait il y a longtemps. L'exemple le plus clair en ce sens est le pétrole, il n'y a plus guère de doute aujourd'hui sur la question de l'épuisement des ressources pétrolières, à part chez quelques rêveurs qui croient au pétrole abiotique en quantité importante. Nos sociétés se préparent elles pour autant à l'inévitable? Non elles font la course à l'épuisement planétaire, quitte à faire de l'interventionnisme militaire, et quitte à financer des nations quasi-fasciste comme l'Arabie Saoudite au travers les importations de pétrole. C'est pas grave on fera de grand discours sur la lutte contre le terrorisme et la lutte contre l'islam salaphiste. Et puis on tapera sur quelque pays musulmans pas très important pour faire croire que... Dans le même ordre d'idée à quoi servent les multiples base françaises en Afrique? Même chose, il s'agit de faire des politiques à court terme, de favoriser tel ou tel dirigeant, pour ensuite extirper des matières premières dont nous devrions pourtant apprendre à nous passer.

 

  La guerre le conflit et l'interventionnisme sont donc intrinsèquement liés à la nature de nos raisonnements économiques et sociaux. C'est ce que j'avais essayé d'expliquer dans un texte précédent ou je voulais créer une notion élargie du développement, c'était le concept de développement auto-reproductible. L'idée étant de faire un développement capable de durée sur la longueur dans tout les domaines, cela inclus bien sur l'idée de développement durable des écologistes.  Dans cette optique il s'agit de contraindre la société à créer une économie qui ne soit pas dépendante de l'extérieur, ce que les libéraux qualifierait à juste titre de politique d'autosuffisance. Je vois déjà les grimaces et les réactions, quoi comme en Corée du Nord ou à Cuba???? Fichtre oui, mais en partie seulement car la société pourrait rester ouverte aux échanges intellectuels, scientifiques, cultures, etc.. L'objectif étant de construire une société capable de se reproduire à l'identique sur le long terme que ce soit sur le plan des ressources ou sur le plan de la démographie. En obligeant les peuples à l'autosuffisance vous les contraignez à faire attention aux ressources disponibles, vous poussez également à l'ingéniosité et à l'originalité. Si la mondialisation est un processus d'uniformisation à l'échelle de la planète, l'autosuffisance ou la démondialisation est au contraire un puissant moteur de diversification, car les hommes seront obligés de faire avec leur géographie et leur ressources limités. 

 

  Sur le plan géopolitique mon idée de développement auto-reproductible, ou d'autosuffisance, implique presque irrémédiablement la notion de souveraineté des nations et le concept de non-ingérence cher au Général De Gaulle.  Dans ce cadre la logique veut donc que l'on promeuve des politiques de type isolationnistes, à l'inverse du monde actuel où chaque peuple fait des entourloupes chez les voisins jouant d'influences ou de menaces. Prôner l'isolationnisme c'est aussi vouloir renfermer la politique dans son pré-carré naturel qui est l'action pour l'intérêt de sa propre population sur son sol. On peut d'ailleurs constater que les démocraties lorsqu'elles fonctionnent sont naturellement isolationnistes, elles ne passent pas leur temps à jouer à la guerre impériale. Le modèle pourrait d'ailleurs être la première Amérique, celle des pères fondateurs qui refusaient de s'ingérer dans les affaires des puissances européennes.  L'Amérique de l'époque s'occupait essentiellement de son propre territoire, il en va de même pour nos amis suisses qui ne s'intéresse pas vraiment de ce qu'ils se passe en dehors de leurs frontières. Même s'il est vrai que la Suisse n'est pas autosuffisante, elle a le bon gout de ne pas trop faire d'ingérence à l'étranger.

 

Finalement la fin de la mondialisation économique ce ne sera pas seulement la fin de l'exploitation des populations, et le retour au bon sens économique qui doit lié la consommation à la production, ce sera aussi la fin des guerres impériales,et interventionnistes. Au contraire des affirmations de Montesquieu le commerce ne rapproche pas les hommes, il les éloigne et les dresse les uns contre les autres. En rendant interdépendantes les nations et les peuples nous avons en quelque sorte optimisé les chances de produire des conflits. Il est donc aujourd'hui tout à fait morale de prôner l'inversion du processus et de vanter les mérites de l'isolement et du repli. Car si la proximité et l'interdépendance produit le conflit, l'indépendance et la souveraineté des peuples nous ramènera la paix. C'est un retournement intellectuel complet qu'il nous faut faire si nous voulons qu'il y est un avenir.   

 

 

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commentaires

C
<br /> <br /> Blog(fermaton.over-blog.com).No-22, THÉORÈME DU GUERRIER.- Les VERTUS en JUSTICE ?<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Limpide !<br /> <br /> <br /> <br />
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Y
<br /> <br /> @La Gaulle<br /> <br /> <br /> J'apprécie aussi les analyses de Jared Diamond, c'est quelqu'un d'extrêmement intéressant. Sur l'interaction conduisant au désastre je dirais que c'est du au nombre de variables à prendre en<br /> compte. En mathématique on appel çà des problème NP complet, la difficulté de résolution augmente au carré ou plus du nombre de variables. C'est un peu comme les croisements de chemins de fer<br /> tant qu'il n'y a qu'un croisement, gérer le réseau est très simple mais plus il y a de croisement plus le nombre d'interactions rendent difficiles l'organisation des horaires des trains. Et dire<br /> qu'il y a des malins qui complexifient encore la chose en mettant de la concurrence en plus, histoire de rendre le<br /> travail des gestionnaires du réseau ferré encore plus complexe.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Dans le cas des civilisations c'est encore pire puisque entre deux civilisations il peut déjà y avoir un nombre terrible d'interactions à gérer. Sans parler de tout ce qui n'est pas quantifiable<br /> comme l'influence culturelle. On peut ajouter à çà les bouleversements technologiques dont on à peine  à comprendre les effets sur la société dans son ensemble. Tout ça cela représente une<br /> période de Chaos au sens où l'entendait ce bon Isaac Asimov, une période où il y a tant de changements simultanées qu'ils rendent impossible l'action rationnel d'un état ou d'une collectivité<br /> humaine. Car on  ne peut plus distinguer les causes et les effets qu'engendre les multiples interactions.<br /> <br /> <br /> La crise économique qui dure depuis les années 70 par exemple trouve de nombreuses interprétations et il est bien difficile de savoir lesquelles ont été les plus importantes. Est-ce que c'est le<br /> ralentissement technologique qui a produit la crise? Est ce que c'est la hausse du  pétrole? Est ce que c'est la guerre du Vietnam et la fin du système de Bretton-Woods qui en a été le<br /> résultat?La démographie? Mystère, trop de facteurs pour être sur que l'un d'eux soit prépondérant. <br /> <br /> <br /> C'est la même chose pour l'URSS, il est bien difficile de dire qu'elle est le facteur principale qui l'a fait s'écrouler. La réponse officiel du c'est la faute au  communisme tient plus lieu<br /> d'une croyance qu'autre chose. Dans les faits il y a eu de nombreux facteurs qui l'on poussé dans l'abîme.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Donc en un sens la crise mondiale actuelle est le fruit d'une trop grande complexité en regard de ce que l'esprit humain peut comprendre, analyser et résoudre. Le seuil moyen d'avoir une chance<br /> de ne pas finir comme les soviétiques ou bien pire, est donc de décomplexifier le problème en rendant les différentes variables indépendantes. C'est ce que les physiciens nomment le découplage<br /> des variables, sans ça le problème est insoluble. Donc au final tout ce qui met des frontières, des barrières, des limites, tout ce qui segmente rend intelligible, tout ce qui lie, fait interagir<br /> rend au contraire inintelligible et ajoute au malheur du monde.  <br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Sur votre conclusion, Jared Diamond voyait dans l'intégration économique élevée (l'interdépendance économique de plusieurs ensembles politiques distincts) l'un des facteurs premiers aux<br /> effondrements de civilisation. Il observait aussi que, cette intégration étant pour la première fois de l'histoire humaine "globale", l'hypothèse d'un effondrement lui-aussi "global" pouvait être<br /> envisagée. Bref, l'anti-rêve d'un mondialiste, et plutôt que seriner "penser global pour agir au local" il faudrait plutôt dire "penser et agir au local pour échapper au néant global.<br /> <br /> <br /> <br />
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