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4 novembre 2010 4 04 /11 /novembre /2010 17:12

ourobor1On s'y attendait et c'est fait, la banque centrale américaine recommence à user du Quantitative Easing, c'est à dire du rachat des bonds du trésors émis par l'état américains par la banque centrale US. La mécanique consiste à acheter de la dette par l'émission de monnaie ex-nihilo, on pourrait appeler cela simplement monétisation de la dette publique et de la dette extérieure. On voit déjà bon nombre de critiques s'élever contre cette pratique, ainsi le chouchou du web économique Paul Jorion, affirme-t-il que les USA abusent de leur droit monétaire international. Appelant la Chine a montrer que le roi est nu, c'est à dire que le dollars ne vaut strictement rien et que les grandes nations feraient bien de se débarrasser de leurs avoirs en dollars. Jouant la traditionnelle critique sur le rôle néfaste des USA et de leur vilaine habitude de faire payer aux autres leurs propres excès. Je dois bien avouer que pendant longtemps se fut ma position, sous l'influence notable d'Emmanuel Todd et de son excellent "Après l'Empire". Mais j'ai finalement acquis une position plus équilibré en regardant comment l'économie réelle fonctionne.

 

 

    L'idée que les USA exportent leur inflation au travers leur dévaluation et leur émission monétaire est passablement injuste à bien y regarder. Voilà une nation dont l'industrie s'est évaporée, dont les déficits commerciaux qui en résultent ne cesse de gonfler et dont on a appris récemment que les infrastructures étaient dignes du tiers-monde. Et pourtant nous entendons sans cesse que les USA profitent et ont profité injustement du monde et se sont enrichi, étrange non?Et si les vrais profiteurs n'étaient pas ceux qu'on croit, et si finalement le roi nu ce n'était pas les USA qui essaient de s'en sortir comme ils peuvent, mais ces nations qui font leur prospérité en démolissant celles des autres. Et si finalement les rois c'était le Japon, l'Allemagne, la Corée ou la Chine, ces gentils pays excédentaires qui attendent bien tranquillement que les USA, ou d'autres, relancent leur croissance par je ne sais qu'elle miracle d'endettement, pour en absorber les effets, avant ensuite de donner des leçons de morales à la planète entière. La vérité c'est que sans la boulimie tant décrier des USA la croissance du monde serait bien faible , la course au néant ce sont les pays excédentaires qui la font pas ceux qui ont des déficits. On confond bourreaux et victimes. 

 

      Bien sûr je ne dédouane pas pour autant les actions américaines, le budget militaire excessif, la stupidité des baisses d'impôts pour les riches, les manques d'investissements dans ce qui compte réellement comme l'éducation etc.. L'Amérique a fait beaucoup d'erreurs, mais étrangement je ne vois pas la monétisation de sa dette extérieure comme une mauvaise action, au contraire même. Voilà qui met les pays excédentaires devant la stupidité de leur propre logique, accumuler des excédents ne sert à rien puisque au final vous conduisez vos clients soit à la faillite, soit à répudiation de dette. Le fait que les USA , au contraire de la Grèce, aient choisi la répudiation de dette prouve un plus grand bon sens en Amérique qu'en Europe. Il est au contraire bien malheureux que les Européens ne pensent pas à répudier ou à monétiser leur propre dette d'autant que dans leur cas il s'agit surtout de dettes intérieures et non extérieurs comme dans le cas des USA. En effet ces derniers peuvent manger leur dette extérieure parce qu'elle est exprimé en dollars, ce n'est pas possible en France ou en Grande-Bretagne. Les dettes extérieures contractées dans des monnaies étrangères ne peuvent pas être effacés par la monétisation. Seule l'Amérique a ce pouvoir exorbitant. Cependant monétiser, dans notre, cas la dette intérieure est par contre tout à fait possible, enfin si nous retrouvions notre liberté monétaire au préalable bien sûr.   

 

Excédents et parasites.

 

      Accuser les USA d'effacer leur dette par émission monétaire est donc passablement malhonnête, j'ai d'ailleurs une grande méfiance vis à vis des gens qui présentent la Chine comme un quasi modèle à imiter. La prospérité chinoise n'est en aucun cas un modèle exportatble, c'est un parasite économique qui use des stratégies les plus basses pour arriver à ses fins.Si tout les pays faisaient comme elle, il ne resterait pas grande chose comme consommateurs sur terre. Le modèle chinois n'existe que parce qu'il y a en face des pays déficitaires. Que l'occident et les USA en particulier, aient été de parfaits crétins en libéralisant les échanges c'est certain, mais de là à faire l'apologie d'une nation esclavagiste et ultra-inégalitaire, il y un pas que je ne franchirai jamais.   Même chose, mais dans une moindre mesure pour l'Allemagne, cette nation devenue la star de l'Europe pour ses excédents alors même qu'ils sont le fruit du moins disant salarial et de la contraction démographique du pays. Il est étrange de voir des gens de gauche, en théorie, comme monsieur Jorion faire l'apologie de nations exploitatrices de la misère leurs propres peuples. Enfin, j'imagine que la gauche français en mal de pays phare puisque la France révolutionnaire, l'URSS ou les USA multiculturelle ne sont  plus là, il lui  fallait bien combler le vide avec le géant chinois. La réalité d'aujourd'hui c'est que tout les pays du monde font partie du même mécanisme mondial déséquilibré. Il n'y a pas une mauvaise Amérique et une bonne Chine, une mauvaise France et une bonne Allemagne, il y a un système qui n'équilibre pas les balances des paiements de chaque pays. Provoquant ainsi des dettes extérieures et des croissances en stop and go. La croissance est là tant que les clients peuvent s'endetter, dès que la bulle éclate la demande s'effondre et les exportations des pays excédentaires avec. Les pays endettés ne pouvant pas payer font défauts, dans le cas des USA l'ardoise est régulièrement remise à des niveaux raisonnables grâce au QE.

 

    Alors la question bien sûr, c'est est-ce que la monnaie américaines peut plonger? C'est possible, c'est même certain diront les apôtres de l'or qui n'attendent que çà pour faire des profits.  Mais est-ce que cette chute serait si dommageable aux USA? Tout dépend le rythme et surtout tout dépend de la capacité de la Chine à continuer son vampirisme monétaire. Car n'oublions pas que la Chine a une monnaie collée à celle des USA, une baisse de 20% du dollars et le Yuan suit. Jusqu'à présent cela n'a pas gêner la Chine qui préférait voir ses importations énergétiques et de matières premières augmenter avec la dévaluation plutôt que de perdre le marché américains par une réévaluation face au dollars. Mais grâce à sa nouvelle victime, l'Europe, le parasite chinois pourrait bien changer de corps maintenant que la première bête est mourante. D'autant que la bête Européen est encore plus idiote que la première.  La stratégie chinoise est simple, nous vous donnons un niveau de vie supérieur momentanément à ce que vous auriez si vous produisiez vous même ce que vous consommez, et en échange nous détruisons vos capacités de productions à long terme. C'est ce qui explique la société dite de service, qui n'était qu'une absolue hérésie intellectuelle si l'on y réfléchit bien, aient pu durer si longtemps sans accrocs apparents.  L'Amérique paye durement aujourd'hui sa hausse artificielle de niveau de vie des années 80-90. La Chine pourrait ne plus avoir besoin d'elle à l'avenir, maintenant qu'elle a ce qu'elle voulait les savoir-faire industriels. Cependant les USA ont encore la possibilité de faire évaporer leur dette extérieure et ils ont bien raison de le faire puisqu'il ne leur reste que cela.

 

    Maintenant plutôt que d'effacer les dettes extérieures avec la planche à billet, l'Amérique ferait finalement mieux de se préparer à l'après dollars.  Si Obama voulait vraiment être un nouveau Roosvelt, il ferait mieux d'investir dans l'industrie et dans l'achat de capacités de production pour l'avenir. Investir massivement dans les alternatives au pétrole tant qu'il est temps, plutôt que de continuer à gaspiller l'énergie du pays dans des guerres de contrôle face à une Chine qui pour l'instant à le vent en poupe. Il est finalement dommage que cette monétisation ne serve que l'improductive finance internationale et c'est bien là la critique qu'il faut faire de cette méthode économique. Que la Chine perde ses devises accumulés à coups d'excédents commerciaux et de délocalisations ne me fera franchement pas tirer une larme de pleur mais plutôt de rire.  Pauvres chinois, mais il leur restera quand même les magnifiques usines que nous leur avons construit et les innombrables avancés techniques qu'ils nous ont insidieusement volés grâce au stratégie de sou-traitance, ce n'est pas rien n'est-ce pas?

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3 novembre 2010 3 03 /11 /novembre /2010 12:11

    Et bien voilà les intérêts de la dette publique sont maintenant le premier poste budgétaire du pays, on dit merci monsieur Sarkozy. L'élève de Baladur a réussi à dépasser son maitre qui lui même avait laissé au pays une sacrée ardoise pour sauver le "franc fort". Et oui pour faire l'euro il en a fallut des sacrifices et pour le maintenir il faudra en faire de plus en plus. On apprend ainsi sur le site d'alternatives économiques que le budget de l'état a comme première dépense ses engagements financiers pour 46,9 milliards d'euros, contre 45.6 pour l'éducation nationale. A ce rythme les intérêts de la dette publique ponctionneront bientôt, à eux seuls, la totalité de l'impôt sur le revenu. Un esclavage new-age est en train de se mettre en place où les citoyens français payeront de plus en plus des impôts, non pour le bien commun et l'intérêt publique, mais uniquement pour engraisser des rentiers. Grâce à la fameuse loi Pompidou-Giscard nous avons réinventé l'ancien régime, et ce en toute légalité et sans coup d'état officiel. Et ce n'est qu'un début puisque d'après alternatives économiques :

 

"La progression la plus marquante parmi les dépenses de l'Etat concerne ses engagements financiers (le paiement des intérêts et le remboursement de la dette): ils progresseraient de 6,3% en 2011, pour devenir le premier poste de dépenses, devant l'enseignement hors pensions. Et ce n'est qu'un début: la hausse devrait atteindre 28,5% d'ici à 2013, selon la programmation pluriannuelle du gouvernement. Autant dire que c'est après 2011 qu'il deviendra vraiment difficile de faire baisser le déficit."

 

budgetpublique2010

 

    On remarque donc que les intérêts de la dette et le poids de cette dette sont belle est bien les coupables des déficits chroniques que connait notre état, et c,e depuis des années. La France ne dépense pas trop pour ses fonctionnaires ou ses vieux, elle n'est pas une nations irresponsable et gaspilleuse, elle dépense trop pour sa dette et pour ses rentiers, souvent étrangers d'ailleurs.  Diable si cet argent était employé pour la recherche scientifique ou l'investissement productif mais quelle croissance et quel dynamisme aurions nous. Quel boulet que cette dette que nul ne peut rembourser puisqu'en réalité pour y arriver il faudrait massivement diminuer la masse monétaire en circulation et donc faire s'effondrer l'économie. Comment ne pas comprendre que c'est la nature même du système monétaire privatisé qui conduit inéluctablement au surendettement des états. La dette pousse toute seule puisque la nouvelle monnaie nécessaire à la croissance ne s'obtient que par emprunt avec intérêt. Le refus de l'émission de masse monétaire publique et donc gratuite parce qu'émise sans intérêt, conduit inéluctablement à concentrer de plus en plus le capital dans quelques mains et appauvri le reste de la société. Quand à la crainte de l'inflation elle est infondée puisque la masse monétaire Européenne grossi plus vite depuis que ce sont les banques privée qui s'occupe de la croissance de l'émission monétaire le graphique ci-dessous le montre d'ailleurs:

 

Euro_Money_Supply.jpg

 

De la même manière comme je l'avais montré dans un autre texte, l'inflation en France a explosé après la privatisation de l'émission monétaire et non avant. Le cause à effet n'est pas du tout ce que les économistes officiels en disent. La machine a bulle et à inflation c'est bien cette mécanique  qui en est responsable, celle qui fait sortir du domaine publique ce qu'il y a de plus publique justement, la monnaie. La frappe de la monnaie a toujours était le véritable pouvoir des princes, et le centre névralgique de la constitution du pouvoir réel. Quand l'état abandonne sa prérogative à des acteurs privés, il ne faut pas s'étonner de l'affaiblissement des pouvoirs publiques et du retour des féodalités économiques. Car la neutralité naturelle de la monnaie, grand fantasme libéral, est une escroquerie. Non la monnaie n'est pas neutre et son évolution quantitative peut créer le bien être ou le malheur s'il n'est pas bien ajusté aux besoins du pays. Trop rare et c'est la déflation, trop important et c'est l'hyperinflation ou les bulles.

 

  Le graphique ci-dessous  est celui de l'inflation française depuis 1956, où l'on voit bien que la forte inflation fut postérieure à la privatisation de la monnaie en 1973. Si l'explosion de la masse monétaire en circulation s'est transformée dans un premier temps en inflation c'est que à l'époque la France importait peu de chose  de l'étranger. Il a fallut attendre notre plongée totale dans le bain glacial du libre-échange et de l'importation chinoise massive, pour que l'inflation des prix se transforme en inflation des bulles immobilières et financières. Une fois que les salariés ne pouvaient plus voir leurs revenues augmenter et que le pays se mit à importer une grande partie de sa consommation, la masse monétaire gonflante ne pouvait plus que se traduire par la spéculation, d'où les multiples crises immobilières et financières que nous avons traversé depuis.

graph1955

 

  En réalité en laissant aux acteurs privés le soin d'apporter les nouvelles liquidités nécessaires, nous avons aggravé l'instabilité naturelle de l'économie de marché. Non seulement nous avons mis en place un système qui transforme le pays petit à petit en un nouvel état féodal, puisque l'état est obligé d'emprunter sur les marchés les fonds publiques nécessaires aux investissement publiques, le rendant ainsi  dépendant des bons vouloir des ces derniers. Les agences de notation donnant désormais des ordres aux états pour assainir leurs finances publiques sans jamais s'attaquer, bien sûr ,à la cause réelle du problème. Mais en plus nous avons créé un système qui émet de la monnaie sans aucun rapport avec l'ensemble de l'évolution économique réelle. L'évolution de la masse monétaire n'est plus le fruit d'un besoin collectif émanent d'un calcul macroéconomique, mais le fruit de l'addition d'une multitude de choix d'acteurs individuels n'ayant aucune conscience de l'évolution globale du système. Et comme à chaque fois cette façon de faire très libérale "la somme des intérêts individuels est égale à l'intérêt collectif", se fracasse sur le réel, à savoir que non la sommes des intérêts individuels diffère en fait de l'intérêt collectif.  Cracks, bulles, inflation, déflation, chômage de masse, sont le prix exorbitant à payer pour satisfaire à ce dogme débile de l'apologie de l'individualisme auto-régulateur grâce à la mécanique du marché.  Étrangement je suis certain que bien peu d'économistes libéraux ou d'hommes politiques de premier rang se risqueraient à prendre l'avion si le système aérien s'organisait autour de l'autorégulation du trafique aérien.  Comme quoi on admet bien la réalité dans certains domaines, à partir du moment où son petit confort égoïste, voir sa vie, peuvent-être directement mis en danger. Faudra-t-il donc attendre que la guillotine se remette à couper des têtes pour que nos élites ouvrent les yeux?

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1 novembre 2010 1 01 /11 /novembre /2010 20:22

New-Vegas-wittier-than-Fallout-3

 

La ville de Las Vegas va donc rejoindre Detroit dans le cimetière des villes américaines condamnées. Et les américains vont peut-être enfin comprendre que certaines activités ne peuvent pas survivre sans avoir derrière elles des activités réellement productives. Car après tout a quoi servait Las Vegas? Réponse, à pas grand chose, si ce n'est permettre à de pauvres bougres de perdre volontairement l'argent qu'ils ont eu tant de mal à accumuler. Et ce dans l'espoir ridicule de gagner le gros lot par un coup de chance. Bien sûr il n'ont pas conscience que grâce aux lois des grands nombres comme la loi de Poisson les casinos eux gagnent toujours statistiquement, le hasard ou la chance véritable, n'étant pas bonnes pour le commerce. Mais en définitive la ville de Vegas située en plein désert est une anomalie de par sa taille et sa spécialisation. On a bien du mal à l'imaginer lorsque les réserves d'eaux des nappes phréatiques locales seront totalement épuisées et lorsque le pétrole viendra à manquer. 

 

Ironie de l'histoire un jeux vidéo  vient de sortir qui se passe justement dans un Las Vegas pots-apocalyptique, l'image de l'article étant tirée des artbook du jeux en question. La réalité risque donc de rattraper la fiction on dirait, en souhaitant quand même que nous évitions une guerre nucléaire. Quoiqu'il en soit Las Vegas est tout de même représentative du délabrement de l'économie US, alors que l'on n'a cessé de nous dire que la crise était finie. Jamais une crise économique n'avait pourtant touché autant cette ville de paillette, toute entière affairée à faire oublier à l'américain moyen le plus basique bon sens économique. C'est la première fois que l'un des  poumons du rêve américain est frappé, peut-être mortellement. Et ce alors même que la Californie, l'autre poumon, vit lui aussi des instants tragiques avec son gouverneur tout droit sortit d'Hollywood. Un livre qui vient de sortir résume d'ailleurs la situation "L'Amérique du tiers-monde" de Arianna Huffington un article du monde vient de lui être consacré. Bien loin des fadaises journalistiques  françaises sur le miracle Obama, on se rend compte du délabrement progressif de l'ancienne puissance américaine.  Bien sûr on regrettera l'obsession purement anti-militariste de l'intellectuelle américaine qui accuse surtout les dépenses militaires d'être à l'origine du déclin US. La vérité c'est que c'est justement l'industrie militaire US qui fait encore flotter le bateau. Non seulement parce qu'elles permettent aux USA de continuer à contrôler les ressources de la planètes, les USA pouvant bloquer les approvisionnements européens et asiatiques en pétrole et en matières premières. Mais aussi parce que l'industrie militaire américaine est l'un des derniers domaines où l'Amérique emploi ses jeunes à faire autre chose que des services inutiles. En effet l'industrie US est probablement l'un des  derniers endroits où l'on a besoin d'ingénieurs et de techniciens qualifiés. L'industrie militaire américaine sera essentielle lorsque les USA auront besoin de reconstruire leur industrie, car c'est là qu'ils trouveront les capacités techniques pour remettre en marche le Made in America.

 

  Bien sûr sur le long terme la sur-extension militaire US est une catastrophe, dans le sens où, comme le dit  Huffington cet argent aurait été utile ailleurs que dans les guerres. Mais ce qu'elle semble oublier c'est que l'argent circule dans l'économie entre ses différentes branches, comme l'eau dans une plomberie. Le problème c'est que les tuyaux sont siphonnés par d'autres nations. Si les relances militaires, le fameux keynésiennisme militaire ne fonctionne plus c'est à cause du libre-échange, même si l'argent était mieux utilisé, c'est à dire dépensé dans des infrastructures utiles, dans la construction de routes, de ponts, d'écoles ou de centres de recherche, les effets secondaires de ces plans de relances auraient eu les mêmes effets. Ils auraient de la même manière accru les importations américaines en provenance d'Asie et particulièrement de Chine. L'exemple Européen est particulièrement exemplaire puisque notre continent ne cesse de baisser ses dépenses militaires qui sont aujourd'hui à des niveaux ridicules historiquement parlant, et cela n'empêche pas le continent de couler économiquement. Encore une fois les relances keynésiennes que madame Huffington et la gauche radicale américaine réclame ne sont  pas possibles en régime de libre-circulation des capitaux et des marchandises. A l'époque de Roosvelt qu'elle cite en exemple, les USA taxait en moyenne de 50% les importations, rien avoir avec le situation actuelle. L'argent dépensé dans l'armement rentrait ensuite dans le circuit monétaire sous la forme d'une consommation de produits fabriquaient localement, formant une boucle de rétroaction qui augmentait les revenus de l'état qui permettait de rembourser l'endettement contracté. Oublier cette condition d'application des politiques keynésiennes, c'est ne rien comprendre au circuit monétaire. Il peuvent continuer à faire des plans de relances les démocrates, ils ne feront qu'aggraver les déficits commerciaux accroitre la croissance chinoise et faire gagner les extrémistes libertariens de la Tea Party. 

 

Les jeux d'argent sont une absurdité

 

    Pour en revenir à Las Vegas cette ville est aussi exemplaire dans la confusion qui règne dans l'occident moderne, où tout les métiers se valent. Ainsi tant que cela rapporte de l'argent une activité est justifié même si elle détruit des familles, favorise les mafias et le crime organisé. Pour utiliser la célèbre formule de Friedrich List « pour les émules de Smith, celui qui élève des porcs est dans la société un membre productif, celui qui élève des hommes est un membre improductif »,  nous vivons dans une société ou ce type de raisonnement est devenu la règle. Ainsi nul ne voit plus le caractère profondément absurde des jeux d'argent, il y a de la demande donc d'après la loi du marché il faut y répondre, en dehors de toute considération sur l'intérêt collectif. En jetant la morale publique à la poubelle, les libéraux ont condamné le marché à sa propre destruction puisqu'il favorise naturellement les activités les plus contreproductives sur le plan économique. Les manipulateurs de symboles, les escrocs et les politiciens véreux sont commes des coqs en pâtes dans l'univers économique des libéraux. Ici l'enrichissement automatique de gens véreux et officiellement arnaqueurs puisqu'ils ne peuvent jamais perdre en réalité, ils ne prennent eux aucun risques statistiquement, est considéré comme un moyen de gagner sa vie tout à fait admissible. Il est étrange dès lors que l'on autorise pas le vole à l'étalage ou la pédo-prostitution puisque là aussi il y a une demande auquel le marché ne demande qu'à répondre. Et pourquoi pas l'esclavage, il était d'ailleurs justifié lui aussi au nom de la loi du marché. Mais il doit rester encore trop de reste de l'ancienne société pour que nous en arrivions là, cependant n'en doutons pas au train ou vont les choses le libéralisme totalisant nous y conduira.  Pour paraphraser la célèbre phrase de Startrek " Avec le libéralisme poussons le vice là où aucune société n'est jamais allée ".

 

  Bien sûr je ne critique pas que la société américaine ici, après tout notre grand président n'a-t-il pas récemment légalisé les jeux d'argent et les paris sur le net. En pleine crise économique provoqué par la bourse qui elle même est devenue un casino géant, il n'a rien trouvé de mieux que de légaliser les jeux d'argent.   Évidemment on trouvera toujours un économiste rigolo pour nous expliquer que le jeux est une activité de service et qu'en tant que tel ce n'est pas répréhensible. C'est oublier qu'en réalité bon nombre de joueur deviennent dépendant à la manière d'une drogue et que les deniers dépensés dans ces activités eut été certainement plus utiles ailleurs. Autre chose étrange, les jeux d'argent prospèrent au milieu de la misère, il est caractéristique qu'une société en pleine décadence et incapable de fournir un revenue correcte à sa population voit exploser les mirages du type "gagner à la loterie". Traduisant quelque part le fait que les gens aient abandonné tout espoir d'amélioration de leur condition par des moyens honnêtes et socialement utiles. Pourquoi se casser le cul à travailler honnêtement puisque de tout façon nous n'avons aucun avenir, juste l'espoir fou de gagner au loto. Le jeux d'argent est le moyen des plus faible d'exprimer leur désespoir, les plus téméraires et les moins scrupuleux se lançant eux dans le grand banditisme. Oui jeux d'argent et explosion de la délinquance vont de paires, ils en disent long sur l'état de notre nation.   Donc de ce point de vue on a pas besoin de la morale pour montrer la stupidité et l'injustice de la chose. Les jeux d'argent sont par nature des parasites nuisibles et en aucun cas des activités que l'on peut mettre sur le même plan que la production de nourriture ou de vêtements. Que les adeptes de la roulette aillent donc s'installer sur une île déserte avec leur jeux, nous verront s'ils survivront longtemps de leur activité hautement productive. Finalement la disparition de Las Vegas est probablement une bonne chose pour l'économie américaine, ses habitants pourront peut-être enfin s'adonner à des activités plus utiles, de toute façon c'est la nécessite qui les y poussera. 

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29 octobre 2010 5 29 /10 /octobre /2010 18:37

    les-montres-molles-Divers.jpg    Après ma critique des manifestations, je me devais tout de  m'exprimer sur ce que je pense d'un système de retraite pensé pour durer. Il faut aussi expliquer pourquoi les modèles anglo-saxons, profondément individualistes, sont des imbécilités collectives, je parle bien sûr ici du système de retraite par capitalisation. Car il n'y a pas plus déconnecté de la réalité économique que ce système qui prétend gelé la valeur des actifs dans le temps, voir  les faire croitre. Ici je vais essayer d'être le plus concis et clair possible. Je ne parlerais pas ici du bien fondé ou non de tel ou tel partage de la richesse mais simplement de la validité intellectuel d'un système qui prétend à l'efficacité économique alors qu'il n'est qu'une escroquerie sur le long terme.

 

    Commençons par le commencement, une économie monétaire est un système d'organisation dans lequel on use d'une monnaie fiduciaire pour échanger  certains  biens et  services. L'argent en tant que tel n'a pas de valeur propre, sa valeur n'est que la résultante de l'échange de travail entre les membres de de la société. Je ne parle pas du marché, car bon nombres d'activités sont en dehors du marché, elles entrent pourtant aussi dans la création et la production de richesses. Une femme qui élève son enfant a une activité non comptabilisé, qui n'a donc aucune valeur monétaire, c'est pourtant certainement l'activité la plus importante qui soit dans une civilisation, transmettre et éduquer. On pourrait épiloguer sur la question de la valeur des choses et sur la formation des prix, sur le marché, sur l'émission monétaire privée, mais ce n'est pas ce qui nous intéresse ici. Le fait est que l'argent est un moyen d'échange pratique qui va simplifier ce dernier, en effet on imagine mal comment mettre au point un système d'échange sans monnaie. Le  troc par exemple  ne peut pas exister dans une société où le travail s'est hautement diversifié. On pourrait théoriquement imaginer un système sans monnaie, mais il faudrait vivre dans une société de totale abondance ou la consommation ne nécessiterait plus de travail humain. C'était le rêve de Gene Roddenberry l'auteur de la célèbre série Startrek, mais nous en sommes encore bien loin, et même si effectivement une société où il n'y a plus besoin d'argent et où chacun peut se consacrer à ses passions est un rêve d'idéale à atteindre, je ne suis pas sûr que la majorité des humains soient vraiment capable de vivre dans une telle utopie. C'était d'ailleurs la crainte de Keynes qui voyaient les jeunes triches de son époque autodétruire l'être humain semble avoir était programmé pour vivre dans la rareté et non dans l'abondance.

 

Quoiqu'il en soit, l'argent est donc un moyen pratique d'échange mais il a un gros problème. Alors que les marchandises et les services sont soumis à la deuxième loi de la thermodynmique à savoir la déperdition de leur valeur au fil du temps. La baguette de pain acheté hier n'aura évidement pas la même valeur que celle d'aujourd'hui pour le consommateur et il y a peu de chances que vous dépensiez votre argent pour acheter le pain de la semaine dernière, à part peut-être pour nourrir des canards. Or l'argent lui, ne varie pas dans le temps, on exclut ici bien sûr le phénomène d'inflation qui est un moyen pour le système économique de  réintroduire quelque part le principe de la perte temporelle. Les billets restent les mêmes à l'échelle humaine, et les comptes en banque ne se dévaluent pas au fil du temps. Cette différence fondamentale va introduire une perte dans la transformation qui consiste à échanger de l'argent contre une marchandises ou des services.  Cette différence c'est l'évolution au cours du temps qui affecte les systèmes productifs alors qu'il n'affecte pas directement les capitaux et l'argent accumulés. On comprend ici au passage que les propositions de  Silvio Gesell qui consistaient à rapprocher la nature de la monnaie de la nature des marchandises et des services. Les monnaies fondantes qui perdent leurs valeur au fil du temps étant plus proche de la nature des choses réelles, que nos monnaies dont la valeur doit être gravée dans le marbre.

 

        L'argent se stock, le travail non, en transformant une marchandise ou un service en valeur monétaire on réalise une transformation qui n'est pas anodine, on change la nature même du rapport au temps. On peut faire un comparatif avec l'échantillonnage en traitement du signal, l'argent échantillonne une partie du réel mais il perd de l'information au passage, comme dans toute transformation c'est l'entropie. C'est cette différence de nature qui explique les crises, l'inflation, les déflations et les multiples catastrophes économiques qui ont traversé l'histoire et dont la crise que nous subissons  actuellement n'est que l'un des derniers avatars. Cette distorsion va en effet pousser les systèmes économiques à corriger les erreurs et les distorsions liées à la non-introduction du temps et de l'usure dans notre système monétaire. Ainsi les capitaux accumulés qui ponctionnent de la richesse en ne produisant rien, violent normalement la nature même de l'échange marchand. Les économistes qui défendent la rente ne se rendent pas  compte à quel point c'est contraire au marché qui exige un échange de bien ou de service. Dans un système de troc le rentier serait un dieu à qui l'on offrirait gratuitement des marchandises et des services. Cela choquerait n'importe qui de sensé, mais dans notre système on trouve la rente actionnariale ou autre comme normal, c'est pourtant une anomalie. Adam Smith lui même condamnait la rente et il est bien malheureux que ses prétendus descendant l'aient oublié. Il n'y a rien de communiste à réclamer l'euthanasie des rentiers c'est le simple bon sens qui l'exige.  Les pays développés d'après guerre sous les bons conseils de Keynes et les expériences de la guerre, justement, ont mis fin au dogme de la monnaie stable dans le temps. L'inflation était ainsi un remède à la concentration progressive inhérente à la mécanique monétaire et capitaliste, l'inflation corrigeait l'accumulation dans le temps qui n'est possible que sous la forme monétaire. C'est une leçon que nous allons devoir réapprendre sous peine d'explosion sociale ou de révoltes violentes.

 

L'effet du temps sur les retraites

 

    Maintenant que j'ai expliqué un peu l'effet du temps sur l'économie on comprendra mieux pourquoi le système de retraite par capitalisation est idiot. Ce n'est jamais le capital accumulé physiquement qui paye les retraites du temps présent, car notre système d'échange est un système instantané. On consomme des produits et des services qui dans leur immense majorité, sont produit instantanément, dans le présent. Comme le travail ne s'accumule pas dans le temps, vous ne pouvez pas physiquement échanger un service produit en 1960 avec un service ou un bien produit en 2010, à moins d'inventer une machine à voyager dans le temps. En réalité les retraites par capitalisation fonctionnent en ponctionnant à travers le système d'accumulation capitaliste, les revenues actuels pour consommer ce qui est produit maintenant. C'est donc toujours le travail des actifs qui paye la consommation des retraités présent quelque soit l'argent accumulé. Bien sûr plus la valeur faciale de cet argent est surestimé par rapport à la capacité de production réel du pays et plus il y a crise quand cette valeur entre sur le marché. C'est ce qui explique l'effondrement des fonds de pensions anglo-saxons. Les retraités de ces pays avaient accumulé des revenues important à une époque où les USA étaient productifs, mais ils vivent désormais dans un pays dépendant considérablement de ses importations et qui s'est physiquement appauvri en détruisant son tissu industriel. Le niveau de  revenu des retraités s'est donc adapté à la réalité économique du temps présent dès que cet argent a commencé à entrer dans le domaine de la consommation, ajustement terrible qui correspond au déclin réel de ce pays.

 

    On peut donc dire que seul la richesse instantanée d'un pays compte, c'est à dire sa capacité à produire ce qu'il consomme à chaque instant.  Le capital accumulé n'a une valeur réelle que s'il est bien proportionné à l'économie dans laquelle il évolue. En cas de surestimation il y a une correction qui se fait d'une manière ou d'une autre. C'est pour cela que j'ai dis dans un texte précédent que le système par répartition est plus logique, il est plus proche de ce qui se passe réellement, à savoir que ce sont les actifs du présent qui payent pour les retraités d'aujourd'hui et non d'hypothétiques capitaux accumulés. Ces derniers ne font que déformer la répartition de richesse de façon complètement inappropriée.   Maintenant nous pourrions effectivement imaginer un système encore plus réaliste que le système par répartition. Avec un système fondé sur un tunnel de revenus plafonnés en haut et en bas garantissant un revenu maximum et un revenu minimum. Puisque en réalité ce sont les salariés d'aujourd'hui qui payent pour les retraités de maintenant, on pourrait justifier un changement de financement qui passerait par l'impôt et non plus par des cotisations compliquées et les usine à gaz des régimes spéciaux . Cela veut dire également que les retraités ne peuvent s'exonérer des difficultés que traverse le pays puisqu'ils dépendent totalement de la bonne santé de ce dernier. Un pays atrophié et désindustrialisé ne peut en aucun cas subvenir aux besoins d'une population habituée à un niveau de vie qu'il ne peut plus fournir aux salariés du présent. A cela s'ajoute également la question du vieillissement, mais dans le cadre d'un système par répartition encore une fois la mécanique est plus claire. La démocratie peut choisir librement le taux de revenus de ses retraités alors que dans le système par capitalisation chacun se démerde et collectivement c'est la catastrophe. 

 

 

 

  PS: Aucun rapport mais puisque j'ai parlé du temps qui passe, je mets une petit chanson de Peggy Lee  que j'avais entendu, il y a longtemps, et qui a toujours un énorme effet mélancolique sur moi :Johnny Guitar

 

 

 

 

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27 octobre 2010 3 27 /10 /octobre /2010 18:21

  parabolemulticolor.jpgAvez vous déjà remarqué le nombre d'antennes satellites présentent sur les immeubles modernes? Ne vous êtes vous jamais posés la question de savoir si avoir une antenne par appartement n'était pas  finalement idiot? En effet une seule antenne et des répétiteurs suffiraient à alimenter tout les appartements de l'immeuble moyennant l'usage d'un répétiteur de signal. Je dis cela parce que j'ai toujours trouvé incroyablement moche ces antennes, toutes tournées dans la même direction. Dans les grands ensembles tel que les HLM cela saute littéralement aux yeux et pour cause il y en a partout, comme sur l'image de l'article, même si celles-ci sont colorées. C'est en un sens représentatif du modèle économique qui s'est imposé ces trente dernières années. Lorsque la France s'est équipée pour recevoir la télévision hertzienne tout le monde aurait trouvé incongrue le fait d'avoir une antenne hertzienne par appartement. Dans la France gaulliste on cherchait l'efficacité collective, si la construction d'une seule antenne pouvait fournir l'accès pour tous de la petite lucarne alors à quoi bon en construire plusieurs. C'est ainsi que les appartements des immeubles recevaient chacun leur prise liée à l'antenne collective de l'immeuble.

 

            Les antennes satellites sont apparues dans une période économiquement à l'opposé de celle des trente glorieuses, les années 90. On ne cherchait déjà plus l'efficacité collective, mais la maximisation de la consommation individuelle quel qu'en soit le prix et le gaspillage collectif. Comment l'économie, la science économique qui prétend  faire de la science avec toute la rigueur à laquelle ce principe doit se référer, a-t-elle pu aboutir à une logique où une consommation gaspilleuse soit considérée comme économique plus efficiente car fondé sur le désir individuel. Comment ne pas voir que l'argent qui aurait pu être économisé en achetant des antennes collectives aurait pu servir à autre chose. Nous avons là l'exemple parfait de l'inefficacité des mécanismes économiques  purement individualistes. On peut voir la même chose pour des secteurs comme la santé par exemple, on sait que les assurances publiques et collectives comme la Sécu sont largement plus économique que les systèmes privés fondés sur les choix individuels  comme aux USA.  Et pour cause on fait une économie liée à l'effet classique révélé par Adam Smith lui même, celui de la division du travail. On pourrait également épiloguer sur l'inefficacité totale des systèmes de retraite par capitalisation, dont le fonctionnement est à des années lumière du fonctionnement réel de l'économie et du transfère entre génération. Au moment où nous doutons de notre système collectif regardons, un peu la catastrophe des retraites par capitalisation en Grande-Bretagne ou aux USA. La retraite par répartition collective est infiniment supérieure aux systèmes de ces pays quoiqu'en pense notre président et son frère... Plus le travail est large et partagé, plus il est efficace. On réduit les coûts individuels grâce aux économies d'échelles.  Je parle ici bien sûr à l'intérieur d'un cadre nationale, où l'esprit collectif peut exister ainsi que les solidarités qui lui sont attachées, ou plutôt, qui lui étaient attachées vue l'évolution catastrophique des mentalités sur ce plan.

 

    Le seul intérêt que l'on peut avoir dans la privatisation et le fonctionnement des marchés c'est l'innovation, le changement de paradigme produit par la rapidité des transformations de structures et de productions. Après guerre nos anciens ont eu bien du mal à choisir un système d'organisation qui soit à la fois plus efficace et plus juste que l'ancien. Les gaullistes et les communistes membre du CNR ont du fortement se disputer pour voir dans quel orientation le pays pourrait éviter à l'avenir les problèmes inhérents au tout collectif ou au tout marché.  Ils ont alors tranché, et défini les monopoles publiques comme étant le fruit de la contrainte technique, on parlait de monopoles publiques naturels. Le reste était laissé au jeu du marché dans un cadre tout de même réguler pour permettre une concurrence saine, c'est à dire dans laquelle on évitait la formation de monopoles ou d'oligopoles privés. L'état servait d'arbitre au marché pour lui permettre d'éviter la loi de la jungle que nous connaissons aujourd'hui.

 

Individualisme et richesse comptable

 

      Les solutions employés après guerre ont été lentement abandonnés, le départ des anciennes générations et la monté de la génération 68, plus individualiste, a lentement remis en cause l'organisation collective, de plus en plus considérée comme une contrainte pour la liberté individuelle. Le résultat nous l'avons aujourd'hui, la destruction du système sociale, de l'état , la remise en cause de l'impôt et ces antennes horribles présentent partout, qui sont les symptômes de l'époque. Nous pourrions y ajouter l'éclatement familiale, tout le monde veut vivre séparément même les couples aujourd'hui se mettent à vivre séparément c'est dire l'évolution. Au rythme où cela va les gens n'arriverons même plus à vivre avec eux même. Tout ceci est bien sûr bon pour le commerce parce que deux individus vivants séparément consommeront à l'unité plus qu'un couple, rien que le loyer et la nourriture représentent une charge plus légère lorsque l'on partage avec autrui.  

 

      Le paradoxe c'est que cette inefficacité réel semble nourrir le PIB et donc accroitre la richesse, du moins d'un point de vue comptable.  Bon nombre des effets collatéraux de ces mécanismes de consommation individualistes n'étant pas comptabilisés, le système semble enrichir la population alors qu'en fait il l'appauvrit. A l'image de ces services qui naissent de l'éclatement familiale. Là où le grand père gardait les enfants quand les parents étaient occupés, nous avons une garderie payante ou une nounou pour les plus aisés. La solution du grand père était économique non comptabilisé, alors que la garderie, elle, l'est. Puisque le moderne met son vieux à la maison de retraite et fait garder ses enfants par des inconnus, ce manque d'humanité, de solidarité collective a produit une hausse du PIB prodigieuse. Nous sommes numérairement plus riche de notre appauvrissement sociale. Ce que nous perdons de relations humaines directes, nous le transformons en richesse comptable. La prostitution fait grimper le PIB, pas l'amour. La délinquance enrichit le PIB par ses destructions nécessitant la reconstruction alors que la bienséance le fait stagner. Ainsi l'entre-aide, le don, sont nuls économiquement, l'égoïsme et la solitude sont eux  pleinement profitables et font exploser la consommation et la croissance. Je crois qu'une bonne part de l'efficacité économique d'un pays provient de toutes ces relations sociales impossibles à numériser, à comptabiliser. Si nous pouvions les mesurer je suis certains que nous nous retrouverions nettement moins riche qu'il y a trente ans. 

 

    Pour sortir de la crise il ne faudra pas seulement changer de politique économique, il faudra sortir de l'économisme. Il faudra réapprendre à penser sans l'économie, du moins sans l'économie telle que nous l'avons pensé jusqu'à présent. Nous devons arrêter de ne mesurer la richesse qu'en terme comptable. Nous devons réapprendre la complexité de la réalité celle-ci ne peut pas être résumé à quelques chiffres ou quelques tableaux. Il nous également nous reposer la question du pourquoi, et plus simplement du comment. Réapprendre également à vivre avec les autres et avec les contraintes que cela suscite. Car la société individualiste qui maximise la consommation est derrière nous, elle n'a pas d'avenir ne serait qu'à cause de l'épuisement des matières premières, la consommation va devoir être limité. Il faudra donc retrouver une certaine efficacité dans cette consommation, efficacité qui passera nécessairement par plus de collectif. En fait nous devons, nous occidentaux, nous reciviliser et réapprendre ce que nos ancêtres trouvaient naturelle, le bien commun et l'action collective.     

 

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21 octobre 2010 4 21 /10 /octobre /2010 12:59

  Grande-Bretagne-drapeau-5Le budget britannique vient de tomber et le moins que l'on puisse dire c'est que le nouveau premier ministre va pouvoir être classé parmi les plus infâmes crétins que le continent n'est jamais mis au pouvoir, battant ainsi Thatcher dont il imite parfaitement les politiques. Son gouvernement vient d'annoncer une contraction du nombre de fonctionnaire de 490000 individus, le but étant d'économiser  95 milliards d'euros d'ici 2015, on ne rit pas derrière son écran. Non parce que la recette britannique elle a été employé ailleurs et elle n'a rigoureusement jamais fonctionné, seulement il semble que nos amis anglais ne l'aient pas encore compris. Et pourtant leur voisin Irlandais avec plus de 30% de déficit publique et leur croissance atone devrait leur servir d'exemple, ils ont eux aussi fait des coupes claires dans les budgets publiques. Tout çà pour éponger les dettes contractées pour sauver un système bancaire absurde et le résultat fut un ralentissement de la croissance couplé à une hausse au final des déficits.   Formidable non?

 

Un plan austérité comme unique solution? 

 

      La Grande-Bretagne a l'immense chance de ne pas faire partie de l'euro, c'est un avantage dans le sens où sa politique monétaire n'est pas contrainte par d'autres intérêts que les siens propres. Le graphique ci-dessous montre l'évolution de la livre Sterling vis à vis du dollars  et l'on voit bien la forte dévaluation qui est intervenue fin 2008, une baisse de près d'un quart de sa valeur face à la monnaie américaine. Il en a été de même face à l'euro.

 

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   194  Mais les effets de ces dévaluations sur la balance des paiements ne sont pas aussi simples que l'on pourrait le croire au premier abord. En effet si l'on regarde attentivement le graphique suivant, concernant la balance des paiements, on s'aperçoit vite que celle-ci s'est améliorée avant la dévaluation . La balance des paiements du Royaume Uni est déficitaire depuis longtemps, c'est la grande caractéristique d'ailleurs des champions économiques des années 2000. Une croissance apparemment solide arrimée à un déficit constant sur la balance des paiements. La Grande-Bretagne avait tout de même un avantage par rapport à l'Espagne ou à l'Irlande, elle a du pétrole et du gaz ce qui facilite grandement l'obtention d'un équilibre du commerce extérieur. Et bien malgré cet avantage qui s'ajoute à celui de la City qui permet un excédents important dans le domaine des services financiers, seul chose qui soit excédentaire, la balance des paiements britannique est déficitaire depuis le milieu des années 90.

 

pibSi l'on se réfère à ces graphiques, la dévaluation n'est pas responsable de la réduction du déficit commerciale, du moins au début. C'est surtout l'effondrement de la demande intérieure du pays qui a agi comme réducteur du déficit commercial. Ainsi on voit bien que le déficit de la  balance des paiements diminue à partir de fin 2007, alors que la crise démarre aux USA et dans son satellite anglais. La dévaluation n'intervient qu'au moment où la croissance est déjà affaibli en octobre 2008. A ce moment là la balance des paiements était déjà presque à l'équilibre, ce qui n'était pas arrivée depuis 1993-94 date de la fameuse explosion du SME et de l'attaque contre la livre sterling et la lire italienne. Autre instruction du caractère erroné de l'influence de la dévaluation sur la balance commerciale britannique, celle-ci s'est à nouveau dégradée sous l'effet des plans de relance publiques du gouvernement travailliste. En relançant la demande intérieure le gouvernement à surtout relancé les importations et ce alors même que la livre était à son plus bas face au dollars et à l'euro, il suffit de regarder les graphiques pour s'en convaincre. 

 

    On peut donc conclure raisonnablement que les variations monétaires n'ont que peu d'influence réelle à court terme sur l'évolution des balances commerciales. Cela peut paraitre étrange parce que ce n'est pas le cas des pays asiatiques par exemple où les variations monétaires ont de fortes influences comme au Japon. Mais c'est assez logique lorsque l'on sait l'état de délabrement industriel du Royaume Uni, même chose d'ailleurs pour les USA. Ces pays en sont à un tel point macro-économique que les dévaluations sont insuffisantes à redresser la balance commerciale. Seule une contraction de la demande intérieure et un chômage élevé permet cet équilibre parce qu'il n'y a plus de substituts aux importations. La Grande-Bretagne est un pays du tiers-monde qui pense encore être un pays développé, sa balance commerciale nous montre pourtant ce qu'il en est. Comme dans les pays en voie de développement la relance de la demande se casse la figure sur l'incapacité à produire localement les biens de consommations, et comme ils sont importés, le pays se retrouve en déficit, obligé de s'endetter à l'étranger. C'est la quadrature du cercle, les britanniques ne peuvent pas s'en sortir impossible de réduire le chômage ou d'augmenter la croissance sous peine de faire exploser le déficit commerciale. Même la forte dévaluation n'y a rien fait.  On comprend donc pourquoi le gouvernement anglais a changé de stratégie la relance ne produisant pas les effets escomptés à court terme.

 

  Dans ce contexte on pourrait donc soutenir le gouvernement anglais qui nous sort un plan gigantesque de contraction de la dépense publique, adaptant ainsi ce pays à sa réalité physique, celle d'un pays sous-développé incapable de subvenir à ses propres besoins. Mais c'est considérer que tout ceci est impossible à changer, que la situation est inextricable. C'est vrai si l'on reste dans le cadre établit de ce stupide libre-échange, si l'on supprime ce paramètre alors même la Grande-Bretagne peut se redresser. Sur les dévaluations elles n'ont pas d'effets sur le court terme mais si les britanniques arrivaient à réduire sa valeur et à la maintenir sur une décennie je suis sûr que les effets à long terme permettrait une réindustrialisation. N'oublions pas que les investissements des entreprises et le déplacement d'usine ne se font pas en cinq minutes, il faut du temps pour reconstruire un système industriel. Si les chefs d'entreprises étaient persuadés du maintient à long terme d'une livre faible, alors oui ils reviendraient. Ils en seraient d'ailleurs d'autant plus convaincu si l'état acceptait enfin de mettre fin à la libre-circulation des marchandises. Des quotas et des droits de douanes sont devenu une urgence, l'incapacité à redresser la barre même avec une dévaluation démontrant l'incroyable désindustrialisation du pays. En effet en 93-94 les dévaluations avaient encore des effets ce n'est plus le cas aujourd'hui. Ensuite les anglais devraient peut-être arrêter leur fantasme de libre-marché et refaire des politiques publiques d'investissement industriel avec comme objectif de réduire la dépendance aux importations. Évidement tout ceci suppose que les dirigeant du pays se mettent à défendre l'intérêt général ce qu'il n'on pas faite depuis plus de trente ans en fait, un peu comme en France.

 

La Grande Bretagne est finalement désespérante, voila une nation qui ne cesse de défendre apparemment ses intérêts en rejetant à juste titre l'euro et la construction européenne, mais qui s'empresse de faire les mêmes politiques en pire toute seule dans son coin. C'est à se demander pourquoi les britanniques n'ont pas adhéré puisque finalement ils sont de loin les meilleurs élèves des politiques macro-économiques néolibérales. L'autre point important c'est qu'il y a malheureusement peu de chances pour que les élites anglaises fassent une action protectionniste. Nous ne sommes plus dans les années 30 et ce pays ne produit plus les brillants esprits d'alors, le pauvre Keynes doit d'ailleurs se retourner dans sa tombe en voyant dans quel délabrement est tombée sa patrie.  Obsédé par les intérêts des rentiers, les élites du pays vont tout faire pour maintenir la livre sterling à un niveau suffisant pour garantir le pouvoir d'achat de ces derniers, il semble d'ailleurs que la plongée du dollars ait commencé à faire remonter la livre. Le plan de contraction des dépenses publiques montre aussi cet intérêt pour la rente. Vue la faiblesse des impôts en Grande-Bretagne, le gouvernement aurait très bien pu les augmenter, mais non on préfère détruire les derniers restes de l'état providence. Cette politique ne mènera le gouvernement nul part. Le chômage va fortement augmenter sans que pour autant la croissance revienne contrairement aux lubies thatcherrienne.

 

On a coutume de présenter les anglais comme des gens pragmatiques, ils nous montrent pourtant un visage diablement plus dogmatique que les soviétiques aux pires moments de l'histoire. L'amélioration de la compétitivité par les coûts salariaux ne mènera pas le pays au grand bal de la croissance car toute les autres nations font exactement la même chose. En plus la Grande-Bretagne a un niveau scolaire très faible c'est aussi l'un des pays d'Europe où l'on trouve le moins de jeunes dans les études supérieur, pas de quoi briller dans l'innovation contrairement aux grands discours gouvernementaux. D'autant qu'avec la crise, fini le pompage des cerveaux du reste du monde, personne ne voudra plus aller s'installer en Grande-Bretagne, du moins chez les personnes un tant soit peu qualifiées. Le seul espoir reste une violente révolte populaire contre ces élites qui n'en finissent plus de faire souffrir leur peuple pour rien. Le pire c'est que leur fond chrétien fait croire à ces élites que la souffrance est nécessaire au redressement économique, c'est la flagellation rédemptrice, comme si le peuple avait pêché et qu'il faille l'en punir. C'était déjà la remarque que faisait  Keynes à son époque, on ne voit pas comment appauvrir un peuple pourrait l'enrichir à long terme.

 

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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 20:36

  Bulle_1_Net1.jpgAinsi donc la France est la première nation du monde en terme de concentration de riches par habitant, si l'on se fit à la dernière étude du Crédit Suisse. Personnellement cette affirmation ma fait bien rire, surtout lorsque l'on voit que la fabuleuse richesse du pays s'est surtout accrue entre 2002 et 2009. A croire que le Crédit Suisse embauche des cancres comme comptables. En effet cette période est caractérisée par une bulle immobilière incroyable nourrit par une inflation monétaire issue de la BCE . On rappellera ainsi que depuis la mise en place de l'Euro on a assisté à une hausse de la masse monétaire moyenne de 8% par an! C'est à dire largement plus que la hausse du PIB. Mais cette hausse de la masse monétaire, non liée à la croissance réelle, au lieu de produire une inflation des prix à la consommation, a produit une hausse des prix de l'immobilier.C'est l'effet mondialisation qui par l'accroissement de la concurrence salariale à l'échelle mondiale à rendue impossible toute hausse des salaires et des prix à la production chez nous. Ce faisant la hausse de la masse monétaire s'est transférée dans le secteur de l'immobilier. Les organismes de crédit ne sont pas non plus innocent dans le phénomène, sans oublier la politique des taux unifiés à l'échelle de l'eurozone.  Ce qui faisait dire il n'y a pas longtemps à Emmanuel Todd que la hausse de l'immobilier est une nouvelle forme d'inflation.

 

     Mais comptabiliser cette hausse des prix et faire une addition de la valeur du patrimoine pour calculer la richesse d'un pays est stupide. Car cette richesse liée à la valeur d'un bâtiment n'est réelle que le jour où l'on vend. C'est seulement lorsqu'il y a échange qu'il y a création de valeur. Lorsque l'on sait que sur la même période les salaires on fait du surplace quand les prix de l'immobilier ont plus que doublé entre 2002 et 2009, on comprend bien que les acheteurs ne seront pas forcement au rendez-vous. En fait tant que personne ne vend les prix peuvent grimper à l'infinie, c'est lorsqu'un imbécile à l'idée saugrenue de croire que son bâtiment à réellement la valeur de l'étiquette,  alors que le chômage bat des records, que l'industrie s'en va à l'étranger, que les choses se gâtent pour le faux marché. Car s'il y a bien un marché qui montre son inefficacité c'est bien celui de l'immobilier. Je me rappelle en pleine bulle, vers 2006, que, me baladant dans ma bonne ville de Montpellier avec un bon amis j'avais déclaré à ce dernier " C'est dingue les prix des villas sont les mêmes que lorsque j'étais gosse dans les années 80-90, sauf que à l'époque ils étaient exprimés en franc".  Moyennant quoi nous étions surpris par l'explosion du nombre d'agences immobilières en tout genre. Les banques et les agences immobilières remplaçant les bons vieux commerces et les cafés dans tout le centre ville. Ma pauvre ville a bien été défiguré depuis le début des années 2000.

 

  Quoiqu'il en soit cette richesse est complètement fictive, l'immobilier ne créé rien en lui même. Faut-il vraiment ne rien comprendre au monde réel pour croire un instant que la France s'est enrichie à un tel point depuis 2000. L'autre facteur qui rend absurde le calcul du Crédit Suisse c'est la monnaie.  Évidemment un pays dont la monnaie s'apprécie obtient un niveau de vie comparativement plus élevé que celui d'un pays dont la monnaie se dévalue. Sauf que tout ceci n'est qu'illusion comptable, c'est bien pour çà que les économistes se cassent la tête pour trouver des instruments qui évacuent les variations monétaires incessantes produites par les taux de changes flottants. En effet quand une monnaie varie, elle change les rapports commerciaux vis à vis de l'étranger, mais pas à l'intérieur des frontières du pays qui dévalue. Que l'euro se dévalue de 50% et votre saucisson auvergnat ou votre pizza acheté au coin de la rue aura toujours le même prix. Par contre il y a des chances que vous payiez plus cher les produits importés. A l'inverse que la monnaie voit sa valeur augmenter et le prix des importations diminueront . Mais pour ce qui est de l'immobilier, secteur qui nous intéresse ici, cela ne change rien dans l'absolue, un habitant de Tokyo n'en  a rien à faire  du prix du logement à Paris et vis versa. Donc dire que la richesse d'un pays augmente parce que la valeur du patrimoine immobilier augmente, essentiellement à cause de la hausse de l'euro, c'est complètement idiot puisque les seuls acheteurs de logements français sont essentiellement les français eux mêmes. A la rigueur si nous vendions la France aux chinois avec tout les bâtiments alors oui l'appréciation monétaire nous enrichirait, mais où irions nous vivre?

 

  Au fait pour ceux qui douteraient par, pur hasard, de la bulle, regardons le friggit. C'est  le rapport entre le coût du logement et les revenus disponibles, voir le graphique ci-dessous, c'est assez parlant il me semble:

 

friggit1

 

Comment éliminer la bulle immobilière?

 

    Terminons avec cette question: Comme mettre fin à la création des bulles immobilières? C'est une question qui devrait aujourd'hui titiller nos élites, mais comme dans le cas de la finance, il faut accepter cet réalité, le marché ne fonctionne pas de manière auto-régulé. En dehors de toute règle d'organisation, de limites qui lui soient extérieures, le marché ne permet pas l'adéquation entre l'offre et la demande. Si le marché suivait la loi de l'offre et de la demande jamais les prix des loyers ne se seraient autant éloigné des moyens des citoyens. Il faut aussi rappelé qu'en aucun cas la démographie ne peut expliquer la situation actuelle. On pourrait expliquer par exemple qu'une explosion démographique ou un changement majeur dans la proportion de la population puisse produire des variations massives du marché du logement. En réalité c'est dans les années 70-80, à l'époque où les babyboomers sont arrivés à l'age adulte qu'une forte augmentation aurait du se produire. Mais il n'y a pas eu de bulle à l'époque les salaires augmenter et les loyers suivait l'inflation, ils perdaient même du terrain si l'on se fit au graphique ci-dessus. En réalité il  a fallut attendre les dérégulations dans le domaine du logement et de la fixation des prix pour connaitre les fabuleuse propriété d'autorégulation imaginaire des marchés.  Aujourd'hui la population français ralentit énormément et même un afflux énorme d'immigrés ne pourrait permettre le maintient artificiel de la hausse de la demande en logement. Dans un pays qui manque de jeune et qui construit et à d'ailleurs trop construit contrairement à la légende, les prix devraient s'effondrer. Ils n'auraient en tout cas jamais du grimper autant c'est bien le marché en lui même qui ne fonctionne pas.

 

    Quelques mesures simples permettraient pourtant de mettre fin à ces illusions de richesses, qui produisent des salariés SDF et des propriétaires sur-endettés, mais ces solutions sont forcement contraire à l'esprit du laissez-faire. Par exemple la simple indexation des prix du logement sur l'inflation officielle mettraient fin aux déconnexions entre les prix et les moyens des salariés. Ainsi on décrèterait que les loyers et les prix ne pourraient en aucun cas augmenter plus vite que l'inflation mesurée par l'INSEE de l'année précédente . On pourrait également imaginer imposer une limitation du droit de propriété pour empêcher la création de dynasties de propriétaires. Là encore on ne doit posséder un logement que si il nous est essentiel pour vivre, un logement ne doit pas être une source de revenue ou  une rente de situation. Comme dans le cas de la spéculation dans les matières premières ou la nourriture, bon nombre d'acteurs dans l'immobilier n'y viennent que par intérêt spéculatif. Ils achètent parce qu'ils pensent que les prix vont augmenter et non parce qu'ils ont besoin d'un logement. Or le principe de base du marché est que l'acheteur ou le vendeur sont avant tout intéressé par la chose qu'ils vendent ou qu'ils achètent et non uniquement par le revenu qu'ils pourraient en tirer.  La spéculation est finalement assez contraire à l'esprit du marché tel qu'il avait été imaginé à l'origine, ou tel qu'il apparait dans ses aspects théoriques. Considérer la spéculation comme une mécanisme naturel du marché c'est oublier que la base du marché c'est l'échange en vue d'acquérir non de l'argent, mais des biens ou des marchandises. Le passage du marché d'échange au marché spéculatif c'est la mise en pratique du passage célèbre de Marx de M-A-M vers A-M-A. C'est à dire que l'on passe d'un marché dans lequel l'argent n'est qu'un moyen d'échange visant à obtenir des biens ou un logement, à un marché dans lequel la marchandise n'est qu'un moyen d'échange pour obtenir de l'argent, c'est fondamentalement différent.

 

 

 

 

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10 octobre 2010 7 10 /10 /octobre /2010 22:28

  Grande question que beaucoup de monde devrait se poser avant de parler de compétitivité, ou de la puissance de l'Allemagne et de ses excédents commerciaux. Car s'il est aujourd'hui vue comme la quintessence de l'efficacité économique le saint Graal que toute nation doit forcement atteindre cela n'a pas toujours était vrai. Il est difficile de dater le moment ou cette croyance absurde à vue le jour, ou plutôt à revue le jour puisque la volonté d'avoir des excédents commerciaux cela s'appelle faire une politique mercantiliste. Politique que les premiers économistes libéraux eux mêmes avaient pourtant critiquaient en leur temps, il s'agissait à l'époque d'accumuler de l'or dans les comptes commerciaux. Les mercantilistes pensaient que la richesse du monde était limitée, et que cette richesse s'exprimait  par la quantité d'or et de matières premières qu'un pays pouvait posséder.  Plus un pays avait d'or plus il était riche. Ces thèses furent ridiculisées par les premiers libéraux, notamment Adam Smith, la richesse d'une nation tient plus à ses savoir-faire,  à ses entreprises, à la qualité de ses hommes qu'aux quantités d'or qu'une nation possède.

 

      Quoiqu'il en soit le fait d'accumuler des excédents commerciaux revient au même d'un point de vue comptable que ce que prônait les mercantilistes en leur temps. La différence c'est que l'on accumule des devises étrangères ou des titres de dette  en lieu et place de l'or. Mais les déséquilibres commerciaux sont en réalité récent durant toute la fameuse période des trente glorieuses les nations du monde équilibraient à peu près leur balance. Ce n'est qu'avec l'abrogationrichard-nixon-poisson-davril du système de Bretton-Woods en 1971, avec la suppression du change dollars-or par Nixon que les balances commerciales vont commencer à se déséquilibrer, de plus en plus fortement. Durant la période 45-71 les balances équilibrées ne semblaient pas vraiment gêner la prospérité de nos nations, bien au contraire. C'est le système a taux de change flottant qui a permis aux déséquilibres d'apparaitre, aidé en cela par les principes du libre-échange totale et de la libre circulation des capitaux. Il faut bien comprendre que d'un point de vue collectif, à l'échelle mondiale, toutes les balances commerciales s'équilibre, les excédents des uns devenant les déficits des autres. Il ne peut pas y avoir de nations en excédent sans qu'il y est parallèlement des nations en déficit.

 

    On comprend donc que par nature un système économique mondiale qui produit des déséquilibres permanents toujours dans le même sens ne peut que produire des crises à répétition. Les pays rempli de dettes faisant faillite et entrainant les pays excédentaire dans leur chute. Si la Chine est si généreuse en achat de titre de dette US ou maintenant Grecques c'est qu'elle ne veut pas que ses clients fassent défaut sur leur dette et arrêtent de consommer chinois.  Mais si l'on reste sur cette vision à court terme des choses on est tout de même dubitatifs devant l'absurdité du système. Diable les américains ne se rendent-ils pas compte de l'aberration qu'il y a à maintenir ces déséquilibres? Certes ils permettent aux américains de consommer des produits moins cher fabriqués en Chine, mais les autorités voient bien que cela détruit des emplois aux USA. De la même manière les chinois se rendent bien compte qu'un jour ou l'autre leurs clients feront faillite. Et franchement des clients ce n'est pas ce qui manque en Chine. Pourquoi alors exporter en Europe ou aux USA surtout que maintenant la Chine n'est plus vraiment en retard techniquement.

 

Les déséquilibres commerciaux et la lutte des classes

 

    La vérité c'est que ces déséquilibres commerciaux sont le résultat d'une lutte des classes à l'échelle planétaire. Tout se passe comme si nous avions une révolution marxiste à l'envers, c'est à dire dans le fait, une alliance pratique entre les classes dominantes chinoises, allemandes, américaines française, japonaises, etc... Contre les classes travailleuses de chacune de ces nations. En effet les déséquilibres commerciaux ont pour principal intérêt de permettre le maintient de la croissance technique sans avoir à répartir les fruits des gains de productivité. Pour maintenir sa croissance  sans exporter, la Chine aurait dû  augmenter les salaires au rythme de ses gains de productivité, cela aurait signifié ces dix dernières années une croissance salariale de 10% par an, au bas mot.  Mais cela voulait dire aussi une répartition des richesses plus équitable au sein de la population chinoise et par conséquent une remise en cause certaine de l'organisation politique du pays. En effet un tel accroissement du niveau de vie aurait produit une classe moyenne importante qui aurait eu le temps intellectuel et les moyens de questionner l'organisation politique du pays. De ce problème les élites chinoise n'en voulaient pas, elles ont alors préféré la fuite en avant vers l'excédent pour éviter ce qui s'est produit en occident avec l'élévation du niveau de vie. Le cas de l'Allemagne ou du Japon est finalement assez  similaire, car  dans ces pays l'explosion des excédents est aussi synonyme d'une flambée inégalitaire . L'Allemagne voit aujourd'hui sa structure sociale se désagréger et les inégalités exploser comme jamais. Le Japon quant à lui est devenue aussi inégalitaire que les USA alors même qu'il était le pays le plus égalitaire de l'OCDE il y a 15 ans en matière de revenu. Notons d'ailleurs que pour le Japon et l'Allemagne les excédents ne se sont pas accompagné d'une croissance forte, c'est le moins que l'on puisse dire. Leur niveau de vie était déjà trop élevé pour que les exportations compensent la contraction de la demande intérieure produite par les politiques inégalitaires de concentration des richesses.  Quoiqu'il en soit les excédents permettent le maintient d'un dynamisme sans avoir à répartir les richesses à travers la hausse des salaires. Si l'Allemagne se retrouvait toute seule il lui faudrait bien hausser ses salaires pour absorber sa production c'est bien le monde extérieur qui lui permet de maintenir ses inégalités internes. On a bien affaire à une lutte des classes par commerce extérieur interposé.

 

    Dans le cas des pays déficitaires ce n'est guère mieux, les USA ont vue des villes entières se désindustrialiser comme à Detroit. Mais grâce aux importations les riches américains ont pu voir leur niveau de vie exploser pendant que le reste de la population étaient jeté dans la misère et que les déficits commerciaux devenaient vertigineux. Pour maintenir un semblant de croissance on a endetté les pauvres et la classe moyenne, créant une économie fictive dans laquelle nuls ne produisaient mais tous consommaient. Là encore on voit que le commerce extérieur permet de désolidariser la classe sociale dominante du pays, du destin du reste  de la population. En Asie il y a de la croissance grâce aux exportations, aux USA on  a de la croissance par l'endettement.  Le couple exportateur importateur devenant une danse macabre sur la tête des salariés et des chômeurs des anciens pays industrialisés et des nouveaux esclaves d'Asie.

 

Le protectionnisme rend solidaire les classes sociales

 

   Bien sûr la fausse gauche qui était censée permettre aux pseudo-démocraties occidentales de faire une politique constante de croissance des inégalités tout en donnant une illusion démocratique de changement, a fait semblant de donner des solutions aux problèmes. Elle a ainsi tenté de vendre aux populations des politique d'imposition plus importante pour les riches, en France ce fut la création de l'ISF un impôt dont la relève coûte plus cher que ce qu'il rapporte à l'état. Bien sûr on ne voulait pas vraiment taxer les amis donc avant de mettre en place l'ISF on a d'abord libéralisé la circulation des capitaux pour qu'ils puissent ainsi échapper à ce nouvel impôt de façade purement marketing. Ils sont malins les socialistes français. Faire de grandes embardés sur les Impôts permet au système politiques pseudo-démocratique de faire croire qu'il y a une vrai opposition entre la gauche et la droite. Mais si d'un point de vue théorique l'imposition des capitaux permettrait de réduire les inégalités dans les faits les conditions posés rendent une telle politique, si elle était réellement réalisé, inapplicable.  Les gauches officielles des pays occidentaux le savent très bien.

 

  Puisque c'est le libre-échange qui est à l'origine de l'explosion des inégalités et les déséquilibres commerciaux qui en sont ses effets pratiques, seule la suppression de ce dernier pourrait ramener à une certaine égalité sociale. Que le travailleur français serait avantagé s'il n'était pas concurrencé par l'armada démographique du tiers-monde. Quand on y songe, avec le déclin de la population active le plein emploi serait très vite retrouvé et les patrons bien vite obligés de hausser les salaires pour garder leurs salariés devenus trop rare. Voila une politique mille fois plus efficace pour réduire les inégalités que les éternels discours sur les impôts de toute sorte. Il est d'ailleurs curieux que nul ne songe à l'absurdité qu'il y a avoir un nombre croissant de chômeur en Europe, alors que nos nations se dépeuplent. Quoiqu'il en soit j'espère que vous ne prendrez plus les discours de gauches qui parlent d'équité par  l'impôt sur le revenue comme seule solution à tout les problèmes, au sérieux. Seule une remise en cause du libre-échange peut sérieusement redresser les inégalités. J'espère également que les allemands ou les chinois comprendront un jour que leurs excédents commerciaux ne sont pas une bénédiction, ou le résultat de leur excellence, mais le signe de la guerre que leur font leurs propres élites.  

 

 

PS: Rien à voir avec mon texte, quoique, mais je tiens à saluer l'économiste Maurice Allais qui vient de nous quitter à 99 ans. Seul prix Nobel d'économie français, il n'aura pas eu le plaisir de voir ses propositions monter de son vivant au pouvoir en France. Il nous a quitté au moment même où ses craintes sur la désindustrialisation fruit du libre-échange atteint son apogée en Europe. Je tiens dire adieu à Allais, nous continuerons le combat, en espérant qu'un jour nos compatriotes comprendront enfin les erreurs que sont la mondialisation néolibérale et le laissez-faire total.   

 

allaisepe.jpg 

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5 octobre 2010 2 05 /10 /octobre /2010 19:14

image.jpgL'or vient de battre un nouveau record à la hausse aujourd'hui signe d'une inquiétude croissante sur le marché des devises. En fait l'or nous indique clairement que les monnaies sont entrée en guerre les unes contre les autres comme je l'avais écris récemment . L'instabilité monétaire provenant de ces rivalités commerciales par dévaluation interposée produit des inquiétudes quand à la  valeur des possessions monétaires. De ce fait pour échapper à une éventuelle inflation  et à la dévaluation des actifs exprimé en valeur monétaires, bon nombres d'investisseurs ont décidé d'acheter de l'or pour se prémunir. Il n'y a d'ailleurs pas que les investisseurs privés à faire ce choix, puisque les banques centrales des pays excédentaires, elles aussi, achètent de l'or, la Russie ou la Chine sont de de bons exemples de cette évolution.

 

      L'or n'est bien sûr pas la seule matière première à être achetée massivement, les pays excédentaires se préparent à l'effondrement du dollars en achetant le plus possible de choses tangibles, c'est à dire susceptibles de garder une certaine valeur même si les monnaies s'effondrent. Ainsi les achats de la Chine en Grèce font-ils partie de cette stratégie d'investissement tout azimut qui fait de plus en plus penser à un sauve qui peut généralisé. On fait des achats même mauvais, en ne se souciant pas du prix  élevé parce que l'on est persuadé qu'il vaut mieux perdre un peu, voir même beaucoup, plutôt que tout.  Ainsi l'Asie est-elle en train d'acheter l'Afrique, littéralement, les terres arables étant vendues en grandes quantités à des groupes privés provenant de Corée du Sud, de Chine, du Japon et même des pays pétroliers comme l'Arabie Saoudite. Ces tractations traduisent clairement l'inquiétude quand à l'avenir que ce soit du point de vue purement monétaire ou du point de vue énergétique. Car manque de chance les crises de toutes sortes semblent s'accumuler, et il est possible qu'a terme ce soit  la crise énergétique qui soit la plus dangereuse.  Les achats de matières premières agissent donc comme un révélateur d'anxiété macroéconomique plus que d'un calcul purement rationnel.

 

    Cependant l'or a ceci de spécial qu'il fut pendant longtemps l'étalon monétaire par excellence, même si l'on oublie parfois qu'il ne fut pas seul, l'argent métal a eu aussi son heure de gloire. L'avantage énorme d'une monnaie métallique c'est que sa valeur n'est pas purement théorique, c'est à dire construite sur une convention collective résultat d'une organisation étatique, le métal a une valeur intrinsèque. Alors elle peut certes varier dans le temps en fonction des demandes et de la production, ou des modes du moment, mais globalement le métal a toujours une valeur. On ne peut pas en dire autant des monnaies nationales qui peuvent par mauvais temps s'effondrer. On comprend donc aisément l'intérêt qu'il y  a posséder de l'or plutôt que de la monnaie étatique lorsque l'instabilité s'installe dans le système économique.  L'or a donc pour lui de permettre aux possédants de d'exonérer des effets délétères de l'effondrement économique et monétaire, du moins en partie car les effets collatéraux comme l'effondrement de la sécurité rend parfois la possession d'or extrêmement dangereuse. 

 

Faut-il revenir à l'étalon or?

 

      C'est une question que bon nombres d'économistes se sont posés depuis 1971 date du décrochage de l'or et du dollars par Nixon, et même avant puisque le Général De Gaulle lui même, sous l'influence de l'économiste Jacques Rueff, dans sa célèbre conférence de 1965, avait préconisé un tel retour. L'or a comme énorme avantage de garantir l'égalité dans l'échange c'est à dire de faire en sorte que nul ne puisse produire de la monnaie internationale. Avec l'or comme étalon plus besoin du dollars et du privilège exorbitant qui permet aux américains de s'endetter gratuitement vis à vis de l'étranger. Avec l'or, le système économique mondial ne connaissait pas les déséquilibres que nous avons aujourd'hui, car dans le système de l'étalon or, il était impossible a une nation d'avoir en permanence un déficit commercial. En effet chaque banque centrale doit posséder de l'or et les  déséquilibres commerciaux sont payés par les réserves d'or échanger entre banques centrales. Ainsi les nations avec les plus gros excédents se retrouvaient avec des réserves énormes, tandis que les pays déficitaires devaient impérativement retrouver une balance à l'équilibre pour ne pas se retrouver à court d'or. L'étalon or agissait comme une épée de Damocles au dessus de la tête des dirigeants leur rappelant en permanence qu'ils devaient toujours équilibrer leur balance commercial sous peine d'être rapidement à sec. C'est ce qui explique en parti la relative stabilité de l'économie mondiale avant les soubresauts militaires de 1914, il y avait des crise bien sûr mais l'on ne constatait pas de déséquilibres massif comme c'est le cas aujourd'hui entre les USA et la Chine par exemple. Personne ne pouvant produire de l'or massivement comme le fait aujourd'hui l'Amérique avec ses bonds du trésor et sa planche à billet et donc exporter son inflation à l'étranger.

 

    Il est donc tentant de vouloir prôner à nouveau un tel système puisqu'il assurait la stabilité monétaire. Cependant il ne faut pas oublier que ce système stable avait pour corolaire d'avoir des politiques de protection commerciales. Puisque les dévaluations étaient difficiles sous le régime or, les pays déficitaires pratiquaient le protectionnisme commerciale plutôt que la dévaluation. Une monnaie fixe impliquant d'autre mécanismes collectifs pour rétablir les équilibres commerciaux lorsque ceci étaient en danger. Mais c'était finalement là encore, un avantage du système puisque nous savons désormais que le système des changes flottants est lui naturellement instable, seule la présence d'une inégalité massive dans l'échange, les déficits commerciaux US, permettant de stabiliser le système.

 

    Il y a tout de même de gros problèmes inhérents au système de l'étalon or. Le premier c'est que la masse monétaire est relative stable, du coup il entraine un phénomène de thésaurisation, c'est cela qui faisait dire à Keynes qu'il s'agissait d'une relique barbare. L'étalon or poussait à la retenu dans la consommation et à l'épargne car la faible croissance de la masse monétaire rendait l'argent cher et rare il favorisait la rente au détriment de l'investissement et de la création. Il fallait donc soit que les monnaies nationales se dévaluent par rapport à l'or de façon régulière, soit entretenir un taux de chômage mirobolant. L'étalon or était adapté à un monde stagnant dans lesquels les gains de productivités était pratiquement nul, tout comme la croissance de la  population. Dans un monde où tout stagne un étalon monétaire stable est parfait, cela pose un problème lorsque les échanges, la richesse globale ou la population se met à augmenter.  Là l'étalon or a comme effet d'empêcher les politiques contra-cyclique de relance ou de plein emploi des pays comme la France qui ont maintenu des parités avec l'or se voyait affligé de taux de croissance ridicule avant guerre. De la même manière les taux d'intérêts n'étaient pas contrôlé par les banques centrales, impossible de favoriser les activités productives par des baisses de taux lorsque cela devenait nécessaire. Bref l'étalon or est véritablement une relique barbare puisqu'elle ne peut exister que dans un monde en stagnation qui n'existe plus. Le deuxième problème c'est que l'étalon or était le fruit d'une convention, d'une habitude provenant de pratiques du passé. Personne n'avait imposé l'étalon or, il existait comme phénomène historique qui s'imposait à tous. Je ne vois pas comment aujourd'hui l'or pourrait redevenir un étalon monétaire, personne n'est assez puissant pour l'imposer et d'ailleurs personne n'a réellement intérêt à voir s'imposer à nouveau l'or comme convention monétaire internationale. Cela provoquerait une contraction des investissement et une probablement flambé des taux d'intérêts, il ne faut pas oublier qu'à l'époque de Keynes et de l'étalon or, les taux d'intérêts étaient en moyenne beaucoup plus élevés qu'aujourd'hui.

 

  Nous sommes donc obligés de trouver une alternative, le système du dollars étant un mauvais système qui maintient une empire violent et décadent. Les européens d'avant l'euro étaient probablement sur la bonne voie, en effet l'ancien du SME est probablement une porte de sortie pour l''économie mondiale. Il s'agissait d'un panier monétaire dans lequel chaque monnaie flottait dans un cadre limitatif par exemple 5%, s'appréciant ou se dévaluant en fonction des balances commerciales.  L'échec de ce système tient au fait que seule les nations de l'UE appartenaient à cette structure de fait les chocs externes du dollars et du yen l'ont fait vaciller dans les années 90 où l'Italie et la GB ont dû en sortir. On peut imaginer cependant un système à l'échelle du monde qui y soit similaire. Dans le même ordre d'idée chaque pays serait contraint à maintenir sa monnaie dans un cadre de 5% autour d'une valeur moyenne. Les pays très déficitaire dans ce système pourraient se protéger par des quotas ou des droits de douanes pour revenir à l'équilibre. Ainsi nous éviterions les fameuses guerres monétaires qui produisent d'inlassable déstabilisation, la dévaluation des uns entrainant celle des autres. Ici chaque pays pourrait utiliser des armes précises comme des quotas et les droits de douanes pour frapper un pays ayant des pratique légèrement agressives. Au sein de l'UE un tel système n'existait pas libre-échange oblige, cependant il y avait les compensations par des subventions européennes. On pourrait aussi imaginer une taxe sur les excédents des pays excédentaires, les taxes étant reversées aux pays qui sont déficitaires. Cela découragerait les politiques économiques de dumping sociale ou fiscale, et favoriserait les politiques de relance par la demande intérieure. Enfin ce système ne nécessiterait pas forcement la participation de tout les pays du monde. Certains pays qui le feraient dans leur coin en le décidant d'un commun accords, ils pourrait ainsi montrer la voie, bien sûr en tel cas il faudrait que ce futur mini-système monétaire soit relativement fermé aux autres économies. Il ne faut pas refaire les bêtises des états européens avec l'euro. Cela rend politiquement possible une telle réalisation qui n'a pas besoin d'un consensus général pour pouvoir être créé comme c'est le cas avec l'étalon or.

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3 octobre 2010 7 03 /10 /octobre /2010 20:37

  Cette petite vidéo  d'Hervé Juvin est intéressante, et elle va dans le sens des questions que se pose mon collègue blogueur Malakine dans son dernier texte De l'homéostasisme. Il s'agit ici de questionner la place de la croissance économique dans nos sociétés dites modernes:

 

 

 

 

    Il y a tout de même quelques petites remarques à faire concernant l'analyse de Juvin. Si l'on peut aisément le rejoindre sur la question de la place exacerbée que la croissance a pris dans nos sociétés, il ne faut pas oublier que la mécanique qui a permis cela  c'est le risque militaire inhérent à la stagnation technique. Pendant longtemps les pays les plus développé techniquement pouvait avoir un ascendant sur les autres. En Europe il y a eu beaucoup de critique de la société industrielle et du machinisme provenant du monde anglosaxon, et la France est probablement l'une des nations d'Europe où cet esprit a été le plus mal accepté. Jusqu'à la boucherie de Verdun où notre pays continuait à vouloir faire la guerre comme autrefois. Le machinisme par l'avantage colossal qu'il donne en matière de puissance s'est rependu comme une trainée de poudre, les nations ne se lançant pas dans la société techno-industrielle étant finalement condamnée à l'esclavage. La société technicienne est donc un phénomène qui n'est pas occidentale en tant que telle, mais qui a pris naissance en occident pour se répandre partout ensuite par la force des choses. Le progrés technique actuel c'est  l'anneau de Sauron dans l'œuvre de Tolkien, il perd celui qui le possède exactement comme ce pauvre Gollum dans le Seigneur des anneaux.

 

anneaux.jpgMais celui qui ne possède pas la technique devient la cible des autres puissances devenues plus fortes grâce aux nouvelles techniques. Les autres peuples sont donc contraint même s'ils ne le veulent pas, d'entrer dans la danse mondiale du progrés technique moderne. C'est ce que montre d'ailleurs Juvin dans son propos sur Madagascar. Mais il ne s'agit pas d'un processus nouveau ou purement occidental, même si l'ampleur atteint aujourd'hui des proportions gargantuesques. En réalité le progrés technique a toujours eu cet effet, et cela n'a pas commencé avec la domination occidentale. La première puissance a avoir maitrisé les arcs et les flèches a certainement pris un ascendant colossale sur les autres peuples de son époque, la plupart des empires de l'histoire ont été créé par ces distorsions du progrés technique ou organisationnel, qui donnaient l'avantage, momentanément, à des peuples qui les possédaient. L'invention de l'agriculture  elle même a profondément changé les rapports de l'homme avec son environnement et entre les peuples. Les peuples qui ne voulaient pas s'adonner à l'agriculture ont petit à petit été chassé jusqu'à disparaitre totalement, et pour cause, les peuples agricoles devenaient beaucoup plus nombreux. Si nous étions restés chasseur-cueilleurs l'espèce humaine n'aurait jamais dépassé les trente millions d'individus sur terre.

 

Ainsi la technique et son évolution joue dans l'ordre des civilisations le même rôle que la sélection naturelle chez les espèces animales.  Bien sûr le phénomène est complexe, certaines techniques pouvant améliorer considérablement une société et d'autre mal utilisées pouvant les faire s'effondrer. Par exemple certains types d'agriculture  ont appauvri les sols sur de longues périodes (culture sur brulis, absence de jachère...), les avantages que ces techniques produisaient à court terme se sont alors transformé en calamité pour les peuples qui les utilisaient. Les rendements décroissant produisant des famines car la population avait augmenté au rythme de la production agricole de la période faste,  poussant ainsi ces peuples aux guerres de conquête. C'est un peu ce qui nous attend avec le pétrole, ce dernier a considérablement amplifié la productivité des nations qui l'utilisent à court terme, mais on sait qu'en sortir sera particulièrement pénible. La courte vue de l'esprit humain, limité à sa propre vie, explique en grande partie ces erreurs historiques grossières qui furent prises au court de l'histoire. Mais encore une fois la civilisation actuelle n'a rien d'exceptionnelle sur ce plan, à part par son ampleur, et la problématique n'a rien avoir avec une nature qui serait propre à la civilisation dite occidentale. Nos voisin musulmans si prompt à crier sur le matérialisme occidental auront, à mon avis, bien plus de mal à se passer du pétrole que les pays européens, imaginez un peu l'Arabie Saoudite sans pétrole.  

        Il nous faut donc nous questionner sur le développement, mais aussi savoir de quoi nous parlons exactement. Juvin parle du développement en général, terme fourre tout, dont on ne sait pas vraiment ce qu'il signifie, les Romains étaient développés en regard des Germains de la même époque, pourtant selon nos critères actuels les romains sont des primitifs même pour les moins développés des pays actuels.  Le vrai problème ce n'est pas le développement en général ou le progrés technique en général, mais le développement  qui rend les peuples interdépendants jusqu'à nuire à leur capacité de reproduction culturelle, intellectuelle, productive et démographique.  Ce n'est pas forcement la technique le problème, mais l'usage qui en est fait, or dans les propos ici tenus nous retrouvons un peu des divagations extrémistes de certains écologistes qui retrouvent  le mythe du bon sauvage cher à Jean-Jacques Rousseau. L'homme occidental étant rempli de toute les tares avec sa civilisation technicienne, c'est oublier comme je l'ai dis précédemment que ce phénomène a toujours existé, il a juste était considérablement amplifié et accéléré avec l'époque moderne. D'ailleurs on voit bien que les autres civilisations s'engouffrent elles aussi dans la mécanique, preuve que c'est quelque chose d'universel, fruit d'un comportement profondément encrée dans la nature humaine.

 

    Nos ancêtres se sont trompés en orientant le développement de la technique vers l'usage des matériaux fossiles, nous aurions pu faire autrement et nous pouvons encore faire autrement. De la même manière que nous aurions pu développer des sociétés plus auto-centré, mais les deux guerres mondiales ont donné le pouvoir, momentanément, à deux systèmes idéologiques qui avaient en commun l'internationalisme, l'un socialiste, l'autre libéral.  La situation actuelle est le fruit des accidents historiques que furent la première et la seconde guerre mondiale, sans cela le monde aurait été bien plus divers en matière de système économique. Nous vivons la fin de l'unité mondiale issue de cette époque , et je suis sûr que nous allons assister à la naissance de multiples expériences d'organisations nouvelles. Mais le développement aura pleinement sa place tout comme la science et la technique dans ces nouvelles organisations, elles seront simplement orientées vers d'autres objectifs que la croissance à court terme. La lutte n'est pas entre un passé sage et un développement fou, mais entre un développement  cohérent à long terme et un développement déséquilibré. Tout est finalement affaire de dosage  , il suffit de trouver le bon équilibre tout en sachant que nous feront encore des erreurs.

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