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Blog parlant d'économie vue sous une orientation souverainiste et protectionniste.

Le déclin de la liberté d'expression

 

Le temps semble s'accélérer en France et notre société ressemble de moins en moins au dépliant touristique habituellement formulé. La France, terre de liberté de pensée, et société des lumières, est de plus en plus une simple vue de l'esprit. Notre pays accumule des lois de plus en plus liberticides depuis des années maintenant avec des prétextes souvent différents, hier le terrorisme, aujourd'hui la sécurité des personnes en ligne. Le dernier coup de massue est donc une loi contre l'outrage en ligne pour soi-disant lutter contre le cyberharcèlement. L'outrage est bien évidemment une notion extrêmement floue qui permet des interprétations multiples. En un sens, il s'agit de l’introduction du délit de blasphème puisque tout religieux pourra par exemple se sentir très honnêtement outragé par des caricatures pour donner un exemple. Neuf ans seulement après les événements de Charlie Hebdo, il y a quelque chose d'absolument dramatique à voir cette dérive de plus en plus liberticide, alors que tout le monde ou presque se disait à l'époque « Charlie » . On peut se demande, si finalement, ce mouvement n'a pas été un peu le chant du cygne de la liberté d'expression. Et il faut bien reconnaître que ce qui a motivé les mouvements à l'époque n'était pas la liberté d'expression, mais la peur de l'islamisme. Car peu de gens aujourd'hui semblent s'inquiéter des dérives de plus en plus fortes de nos gouvernants contre la liberté d'expression et la liberté de penser. Au contraire même ces dérives semblant normales pour beaucoup de droite à gauche du spectre politique.

 

Il est très probable qu'en pratique ce type de lois ne servent en fait qu'à protéger le pouvoir et les journalistes de toute critique. L'objectif n'est pas tant de multiplier les procès, ce qui serait difficile avec un système judiciaire qui est déjà au bord de l'apoplexie, que de pousser les gens à l'autocensure. Car la majorité des citoyens n'ont guère envie de se retrouver avec des procès simplement pour avoir exprimé une opinion . Quand à la justice on sait depuis longtemps que son efficacité diverge fortement suivant les populations qui y font appel. La célèbre maxime de Lafontaine n'a pas pris une ride en réalité :« Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. ». Donc toute loi qui se propose de limiter la liberté d'expression en voulant chasser les « fake news» ou d'autres expressions ne vise en réalité qu'à confier la seule liberté d'expression qu'aux mains des gouvernants, des riches et des puissants. Cependant si ce comportement d'autocrate de plus en plus assumé par le pouvoir peut s'expliquer par la logique des intérêts, Macron et son gouvernement étant clairement incapables d'assumer la réalité des conséquences de leurs politiques désastreuses, ce n'est pas la seule explication à cette dérive.

 

Une société sans citoyen

 

Tout d'abord, la dérive visant à limiter la liberté d'expression est assez ancienne. Pour tout dire, je pense que le début de cette dérive peut avoir une date, il s'agit de la mise en œuvre de la fameuse loi Gayssot, ou loi dite mémorielle. Elles partent elles aussi d'un but en apparence honorable puisqu'il s'agissait de mettre fin à la remise en cause de l'holocauste par certaines personnes par exemple. Cette loi date de 1990. On peut donc dire que la liberté d'expression a commencé à être mise sous cloche dès cette époque. Mais que le lecteur de ce petit blog me comprenne bien. Il ne s'agit pas ici de dire que la critique par exemple de l'existence de l'Holocauste est fondée, il s'agit de comprendre qu'à partir du moment où l'on commence à limiter les sujets d'expression le principe même de la liberté d'expression est en danger. Parce que la liberté d'expression part du principe que chaque citoyen est apte à juger du vrai et du faux par lui-même. Qu'il peut décider en son âme et conscience de la véracité des propos tenus par chacun. La liberté d'expression considère que le citoyen est un être adulte qui est capable de donner son opinion en fonction des débats et des données qu'il détient. À partir du moment où vous introduisez des limites à cette expression, vous remettez en question cette citoyenneté et le fait que votre démocratie est basée sur l'expression des opinions individuelles. En un sens, vous infantilisez le citoyen qui n'est donc plus vraiment un citoyen, mais à nouveau un sujet. Un sujet qui se doit d'obéir sans trop réfléchir aux actes et aux desiderata des puissants qui le gouvernent et qui savent mieux que lui ce qui est dans son intérêt.

 

Accepter la liberté d'expression c'est donc aussi accepter qu'il y ait des idiots pour penser que la terre est plate par exemple. Parce que l'on pense que dans leur très grande majorité les citoyens auront l'intelligence de ne pas entrer dans ce type de délire. La liberté d'expression est donc aussi la liberté d'expression des imbéciles, des révisionnistes et même des racistes. Mais je pense que le coût est largement inférieur aux gains qu'elle procure en permettant à la vérité de faire son chemin par la contradiction des arguments. Rappelons que le principe même de notre justice est basé sur la contradiction, même les pires assassins ont droit à une défense et à des avocats parce que c'est de la contradiction que la vérité se fait jour. Une chose que nos journalistes et nos politiques ont aujourd'hui complètement oubliée pour protéger leurs vanités et leurs croyances. Pour revenir aux lois mémorielles où l'état se met à faire de l'histoire officielle alors que normalement il s'agit du travail des historiens, il est assez démonstratif que ces lois arrivent seulement deux ans avant la catastrophe du vote sur le traité de Maastricht. Ceux qui ont connu les débats à l'époque se rappellent forcément de l’asymétrie qu'il y avait entre les défenseurs du non et ceux du oui, les médias donnant largement l'avantage aux seconds. Cela m'avait marqué à l'époque alors que j'étais très jeune n'ayant pas l'âge de voter et pas du tout politisé. En un sens, ces lois liberticides ont été le point de départ du déclin de la démocratie française dont le traité de Maastricht fut l'un des principaux artisans.

 

Mais soyons honnêtes, si la liberté d'expression recule, ce n'est pas juste à cause des conspirations et des traquenards des politiques. S'il ne s'agissait que de cela, nous pourrions vite nous en remettre. Malheureusement, le mal est plus profond et s'imbrique probablement dans le cadre plus général du nihilisme occidental toddien. Je profite de ce passage sur les thèses de Todd pour signaler sa dernière intervention chez nos amis de la NAR (Nouvelle Action Royaliste). Profitez-en, il semble qu'Emmanuel Todd prenne vraiment sa retraite, et qu'on ne l'entendra plus si souvent, ce qui me chagrine comme certainement nombre de ses lecteurs. Il souligne dans ce long entretien le déclin de l'individu privé de toute croyance collective. C'est l'une de ses marottes, mais on ne peut qu’acquiescer à son assertion. Ainsi l'on peut voir le déclin de la liberté d'expression comme une des nombreuses conséquences néfastes de la disparition des croyances collectives et du nihilisme qui en découle. L'individu apeuré par la solitude produit du déclin de la civilité et par l'anomie de Durkheim n'accepte plus le débat avec l'autre. Au contraire, même, les idées et les croyances de chacun deviennent presque identitaires au point que la critique d'une idée devient vite une remise en cause de l'individu. En effet pour accepter la remise en cause de ses idées il faut quand même être assez détaché de ces dernières. Pour un citoyen équilibré, la remise en cause de ces idées sur l'économie ou l'orientation des politiques publiques ne devrait pas être un problème. Mais pour quelqu'un dont les idées représentent un lien social avec d'autres et qui n'a que ça pour identité, on comprend vite la colère et le danger que cela produit.

 

Ainsi, remettre en cause par exemple le mariage gay, ou le changement de sexe devient une remise en cause des homosexuels et des transsexuels. Les gens privés de toute attache culturelle et religieuse font de chaque idée un refuge de leur propre identité, ce qui rend les débats extrêmement difficiles, pour ne pas dire impossible. On peut parler ici d'un nouveau tribalisme dont le fondement est la disparition des croyances communes. Dans un monde où plus personne ne partage de langage et de valeur commune, nous entrons dans la guerre de tous contre tous. C'est dans ce contexte que la liberté d'expression s'estompe et se voit remplacer par une judiciarisation des rapports entre les individus. On peut donc conclure que la liberté d'expression ne disparaît pas seulement par l'action de quelques individus mal intentionnés, mais surtout parce que l'esprit citoyen nécessaire à son existence a disparu. Le mal est donc beaucoup plus profond qu'on ne le croit en général et il suffit de regarder l'état du débat public aux USA, pays en avance sur nous, pour s'en convaincre. Il est difficile de débattre avec des gens dont les idées et les croyances relèvent de l'identité pure et simple. Nous avons ici l'un des plus graves effets pervers de l'effondrement des croyances collectives, dont il est bien difficile de penser que l'occident et la France s'en relèveront un jour.

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D
Dernierement c'est le debat sur le moyen-orient qui se retrouve sous le coup de la repression.<br /> Sur les plateaux TV ou radio, on a clairement plus de facilité à justifier le massacre de Gaza, (une expression que les journalistes se gardent d'utiliser malgré les faits) que d'evoquer le droit des palestiniens de se défendre face à la colonisation et du vol de leur ressources naturelles.<br /> <br /> Après les lois floues de Valls sur l'apologie du terrorisme, une poignée de senateurs à même deposé un projet d'interdiction de l'antisionisme.<br /> https://www.senat.fr/leg/ppl23-021.html<br /> Ce parti-pris dans un conflit qui ne nous concerne pas, est un cas unique je pense. On peut contester la survie de la nation française... mais on ne peut pas dire que la création de l'Etat d'Israel est une injustice pour les palestiniens ? Est ce le produit de la haine anti-arabo musulman de senateurs de la droite bourgeoise ?<br /> Je ne suis pas fan de l'Islam, mais quand les musulmans sont sur leurs terres on peut pas leur fiche la paix ?<br /> Bientôt les lois vont se contredire, ils y'aura les bons genocides, les mauvais genocides, la bonne colonisation, la mauvaise colonisation...selon le poids du lobbie qui veut embastiller ses adversaires.<br /> <br /> Et je n'ai même pas de solution en tête, il semble que le supremacisme occidental est resté profondement inscrit dans la bourgeoisie française.<br /> La solution la plus probable viendrait de l'exterieur. Si on recoit des baffes mises par des nations non occidentales de manière assez evidente pour que même LCI n'arrive plus à cacher le ridicule de la posture neocoloniale, une revolution se produira dans les esprits.<br /> Il faut bien sur esperer que ces baffes ne soient pas trop "physiques" disons.<br /> Desolé si j'ai été un peu lourd, votre blog m'aura permis de vider un peu mon sac, tant que la legislation me le permet encore.
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Y
Je n'ai pas d'explication générale à cette dichotomie de traitement. N'importe quel pays se comportant de la manière d’Israël aurait été unanimement condamné. Il y a probablement une espèce de remords non fondés sur la question des déportations pendant la guerre, mais aussi effectivement un fond de racisme. D'ailleurs je parle un peu du fond raciste de notre bourgeoisie dans mon nouveau texte sur notre déclin. <br /> <br /> A titre personnel je ne fais aucun lien entre les problèmes internes de la France liés à une immigration irresponsable et les problèmes palestinien. Dans leur cas il s'agit bêtement d'un problème colonial non résolu. L'un des derniers sur la planète. Et la seule solution raisonnable est la solution à deux états et l'arrêt de la colonisation actuelle pour permettre aux Palestiniens d'avoir un état viable. Il n'y a de toute façon qu'à ce prix qu'Israël pourra un jour avoir la paix. Leur entêtement actuel risque de provoquer une catastrophe à terme, y compris pour eux. Ils vont finir isolés comme l'Afrique du Sud autrefois. Après ce n'est pas une raison pour accepter que quelques débiles de gauche importent ce conflit sur nos terres.
L
La guerre de tous contre tous est un concept issu du Léviathan de Thomas Hobbes, écrit en un temps où les convictions religieuses étaient indépassables et les identités qui en découlaient particulièrement vindicatives voire meurtrières.<br /> Je ne crois pas qu'il s'agit de ce qui nous menace aujourd'hui puisque l'autisme des uns et des autres et la stérilité des débats qui en découle se nourrit au contraire de la faiblesse des convictions et de l'incertitude des identités propres à la société liquide dans laquelle nous vivons. <br /> On est par exemple d'autant plus accroché à son identité sexuelle revendiquée que l'on en éprouve soi-même la vacuité dés lors que l'on prétend s'affranchir de la réalité physiologique tangible. <br /> <br /> Il est symptomatique que la guerre générale des identités qui vous inquiète n'est qu'une guéguerre se déroulant le plus souvent sur les champs de bataille des médias et des prétoires eux-mêmes dûment contrôlés par l'état. Le Léviathan se porte encore bien, merci, je lui trouve même une tendance nette à devenir sans cesse plus obèse. <br /> D'ailleurs, Todd, à la fin de son excellente conférence donnée à la NAR, ne manque pas de recadrer une interlocutrice sur la question particulière des identités religieuses, soulignant que l'on ne saurait comparer la foi intégriste des calvinistes du 17ème siècle avec celle, même proliférante, des évangélistes américains contemporains, laquelle évoque plutôt une variante consumériste du développement personnel. <br /> <br /> (https://m.youtube.com/watch?v=ER3JRibnm2c) <br /> <br /> Une idée que j'ai moi-même défendue ici à propos du feuilleton miraculeux "La foi religieuse, le Retour" en Russie, sur laquelle l'extrême droite mystique française s'extasie. Quitte à faire hurler, je maintiens que, même pour Poutine, le tapis menant à la prière orthodoxe est une prolongation du tapis de judo. <br /> <br /> Une chose qui m'avait par ailleurs frappé concernant par exemple les émeutes "Woke" qui ont accompagné la fin du mandat Trump aux États-Unis, c'est qu'elles ont été finalement peu meurtrières, guère plus que celles des Gilets jaunes en France en tout cas. Un trait tout de même remarquable si l'on considère le caractère intrinsèquement violent et les 400 millions d'armes à feu privées de ce pays.<br /> Il est possible que les États-Unis rentrent en guerre civile dans un avenir proche, mais ce sera pour des causes qui dépasseront justement les identités particulières pour renouer avec l'histoire longue des USA, immense nation où s'affrontent depuis ses origines des forces centripètes et centrifuges, affrontement que le fédéralisme n'a jamais fait que mettre en sourdine et auquel le bellicisme extérieur (souvent mal toléré par la population) n'a procuré qu'un exutoire de surface quand il n'a pas tourné au fiasco.<br /> La guerre de Sécession était d'abord une crise du fédéralisme à laquelle la question raciale à servi de catalyseur et il se peut donc que l'on retrouve la même problématique prochainement avec des acteurs différents. <br /> <br /> Cela étant dit, la situation actuelle en occident et particulièrement en France n'est-elle pas pour autant arrivée à une phase totalitaire critique, et le nihilisme toddien ne conduit-il pas non seulement à l'impossibilité de tout débat mais aussi à la fin de toute liberté d'expression comme jamais on aurait osé l'imaginer depuis la Seconde guerre mondiale ? <br /> On peut craindre que oui mais le mécanisme de cette phase totalitaire n'est pas celui que vous identifiez puisqu'il vient se greffer sur le terreau favorable de l'éclatement de la société en identités multiples, aussi factices qu'instables, pour opérer ensuite une recomposition du corps social en un ensemble massif et totalitaire. <br /> (Si je voulais me moquer des théories de Jérôme Fourquet je dirai que la France est un archipel dans un océan où l'on a de l'eau jusqu'aux chevilles) <br /> <br /> Ce processus a été ainsi nommé "formation de masse" par le psychologue flamand Mattias Desmet, dont les travaux ont été largement commentés par la franco-colombienne Ariane Bilheran, laquelle s'est aussi beaucoup exprimée sur la nouvelle dérive totalitaire de l'occident notamment à l'occasion de l'affaire du Covid. <br /> Pour qu'une formation de masse affecte un corps social, il faut qu'au sein de celui-ci une masse critique d'individus répondent à quatre critères, lesquels peuvent très bien coexister avec la dillution et la crispation Identitaire inhérente à nos sociétés disloquées par l'idéologie néo-libérale. <br /> 1)<br /> Un sentiment de solitude et d'abandon,<br /> 2)<br /> L'absence de sens donné à sa vie, particulièrement dans le cadre de son activité professionnelle,<br /> 3)<br /> Un sentiment diffus de peur permanente et d'anxiété sans objet, <br /> 4)<br /> Un sentiment tout aussi permanent d'insatisfaction flottante et de mécontentement. <br /> Et ce n'est pas un hasard si ces quatre facteurs dominants paraissent aisément manipulables, voire peuvent être favorisés ou provoqués à dessein dans le cadre d'un plan d'ingénierie sociale, puisque toute mesure qui donnera l'occasion aux individus de les dépasser à propos d'une situation extraordinaire et périlleuse sera adoptée et intériorisée d'emblée par une majorité du corps social.  <br /> <br /> S'enclenche alors un processus tout à fait girardien (même si Desmet pas plus que Bilheran ne semblent s'intéresser à René Girard) ou l'unanimisme social attisé par la peur et l'anxiété exclura toute objection et toute contradiction, tout en trouvant un exutoire logique dans la désignation d'un bouc émissaire. <br /> C'est bien sûr le scénario réel de la prétendue "crise sanitaire du Covid19" que je suis en train de vous décrire et qui a fini par désigner efficacement un bouc émissaire et un paria inattendu parce que totalement fabriqué : le non-vacciné, peu importe son identité ou pseudo identité référente annexe. <br /> (Moi par exemple, qui a d'ailleurs plutôt bien vécu les retrouvailles entre potes dans les jardins publics avec cochonnaille, gros rouge, et doigt d'honneur à la sainte alliance des toubibs et des limonadiers du coin. Mais il n'empêche que la métamorphose du "nous sommes en guerre" de Macron en "Tous contre moi", je l'ai bel et bien vécue). <br /> <br /> On dirait qu'il ne vous saute pas aux yeux que l'enterrement de la liberté d'expression en France (que vous soulignez à raison) c'est la grande parade du Covid qui en a organisé les funérailles. Elle était déjà bien sûr bien mal en point mais souvenez-vous, un an auparavant, le soir fameux de l'émeute gilet jaune du 1er décembre 2018, on pouvait encore voir Todd donner son avis sur la chose lors d'un débat public sur LCI. Devenu impensable aujourd'hui ! <br /> <br /> Pour diverses raisons, la formation de masse du Covid est passée avec pas mal d'effets fâcheux en retour pour ses boute-feu, moins d'ailleurs par les actions de ceux qui l'ont dénoncée à titre divers que parce qu'il n'y a plus désormais de français qui ne connaisse au moins une personne ayant souffert de séquelles des prétendus "vaccins". <br /> <br /> Mais la méthode de l'expert en harcèlement social qu'est Macron, dans sa guerre personnelle psychotique contre les français, étant "j'essaie un truc, je consolide puis j'essaie autre chose" (il l'a même avoué publiquement) une autre offensive de masse est en gestation dont l'objet à la fois catalyseur et bouc émissaire semble être manifestement "le russe". <br /> J'ai dit ici il y a peu qu'il fallait s'attendre avant l'automne à un attentat sous faux drapeau en France mais j'avoue que je n'aurai jamais imaginé qu'il puisse se faire sous VRAI drapeau. Il faut reconnaître à Macron que son goût pour la transgression extrême le rend souvent imprévisible (et pas sûr même que cela lui soit dicté par sa tutelle). <br /> L'attentat sera donc contre l'armée française, que le satrape vicieux de l'Elysée s'apprête à envoyer au casse-pipe dans les trous à charnier d'Ukraine. <br /> D'une pierre deux coups pense-t-il sans doute. <br /> <br /> D'une part et dans tous les cas de figure, il détruit le détestable et dernier corps constitué qui le gêne dans sa volonté d'offrir le cadavre grillé de la France sur un plateau aux américains (trumpiens ou non, soit dit en pensant à la résistance naïve à la Rougeyron). Pour cela Macron n'a pas besoin d'armée, une justice faisandée et une police abrutie lui suffisent amplement.<br /> Je ne vois pas non plus les militaires ruer dans les brancards dans le contexte international actuel de montée aux extrêmes vers la guerre totale qui se précise non plus seulement en Ukraine mais surtout au proche-orient. <br /> <br /> D'autre part il peut impulser une nouvelle offensive hybride de masse pour briser ce qu'il reste de volonté aux français en leur donnant "Le Poutine (l'entité russe) massacreur de nos soldats" comme objet compulsif de haine et d'obéissance absolue qui les mettra tous d'accord . Et d'escamoter du même coup tous les problèmes symptomatiques d'un pays en faillite.<br /> Vu la réaction des français jusqu'à présent aux manipulations de la caste, je reste pessimiste sur l'échec éventuel d'un tel dessein. <br /> Quant à la liberté d'expression (et la liberté tout court) , on réalisera à quel point l'affaire du Covid n'était qu'une entrée en matière de ce qui nous attend bientôt et qui est déjà largement en chantier. <br /> <br /> PS : La grande première de la formation de masse en France, qui aura bouleversé la vie de tout un peuple sur une base avant tout psychologique, aura eu ses prémices dans l'affaire de Charlie Hebdo pour laquelle vous semblez voir le dernier feu allumé par les français pour défendre la liberté d'expression. Moi, j'ai vu au contraire la première grande noyade collective pour l'éteindre dans ce troupeau lugubre que j'observais depuis mon poste de travail (je n'étais pas encore en retraite) chacun avec son petit saut de flotte (pardon son badge) "Je suis Charlie". J'avais trouvé en effet cet unanimisme de masse sans recul effrayant, ce qui m'avait valu pas mal d'inimitié à l'époque et l'on se souvient des problèmes qu'avait rencontrés Todd en personne pour l'écriture d'un livre somme toute peu polémique sur le sujet. Bien sûr que cet attentat était aussi tragique qu'odieux (comme souvent l'histoire en général) mais je mentirai en disant que ses victimes m'ont manqué (sauf Bernard Marris dont je me suis toujours demandé ce qu'il fichait avec cette bande de scribouillards). Mon attitude presque réflexe restera l'une des rares fiertés de ma vie, surtout quand je vois aujourd'hui le nombre de pleureuses médiatiques de l'époque bondir de joie et se répandre sans pudeur à la vue de civils russes se faire tirer comme des pigeons par des racailles infra-humaines (la prime à l'informe plus qu'infâme Bernard Guetta ! Bon sang, il n'y a personne pour lui faire boire la ciguë à cet euro-Socrate de la connerie !).
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L
@ Yann<br /> <br /> Il est difficile de porter un jugement sans nuance sur les causes de la guerre de Sécession, tant l'évènement est complexe. La question économique qui nous ramène à celle du libre-échange est bien sûr essentielle mais l'on en oublie généralement les conséquences sur le plan intérieur qui étaient d'ordre fiscal. <br /> L'impôt sur le revenu n'existant pas le budget fédéral était principalement abondé par les lourdes taxes que le nord faisait peser sur les produits essentiels qu'il vendait au sud, prétextant que les voies d'acheminement étaient mauvaises (ce qui était d'ailleurs vrai), pendant que les denrées de l'économie cotonnière du sud restaient très bon marché. <br /> Il en résultait un climat de récrimination permanent entre les deux groupes d'état alors que l'équilibre politique qu'ils entretenaient au congrès reposait en grande partie sur cette situation malsaine. <br /> Tout nous ramène en fait sur tout sujet à la question fédérale (et confédérale par extension) puisque beaucoup d'américains (y compris au nord) avaient tendance à penser que les problèmes s'effaceraient d'eux-mêmes si "chacun était mieux chez soi". C'est la volonté purement politique du clan Lincoln lequel voulait maintenir l'Union coûte que coûte qui a conduit à l'affrontement. <br /> À noter que l'adhésion des milieux économiques du nord à cette volonté n'allait pas de soi (contrairement à ce que racontent souvent les marxistes) et que le parti libéral "whig" (il y avait donc trois partis politiques à l'époque) qui représentait ces milieux a bel et bien explosé sur cette question.<br /> Je m'en tiens donc à la thèse globalement politique de l'oracle James Mac Pherson (les historiens de la guerre de Sécession sont une espèce de secte), lequel faisait aussi remarquer que la fracture industrielle du pays n'était pas si tranchée qu'on l'a dit. La Caroline du sud et la Géorgie en particulier connaissait un état industriel intermédiaire qui a joué un rôle non négligeable dans le fait que le sud a pu "tenir" aussi longtemps contre le nord.<br /> Et... Comme vous en convenez vous-même, tout semble prêt à nouveau pour une seconde manche ?
Y
« D'ailleurs, Todd, à la fin de son excellente conférence donnée à la NAR, ne manque pas de recadrer une interlocutrice sur la question particulière des identités religieuses, soulignant que l'on ne saurait comparer la foi intégriste des calvinistes du 17ème siècle avec celle, même proliférante, des évangélistes américains contemporains, laquelle évoque plutôt une variante consumériste du développement personnel. »<br /> <br /> Sans vouloir défendre le point de vue de la personne qui est intervenue, elle a posé une bonne question. Pour le profane il est tout à fait exacte que les USA peuvent paraître beaucoup plus religieux que la France ou l'Europe en général au premier abord. C'est quand même un pays où il y a marqué « In god we trust » sur les billets de banque et où on jure sur la bible au tribunal. On peut croiser des tags vive Jésus sur les murs. Cela fait longtemps que ce type de comportement en apparence croyante a disparu de chez nous. D'où la surprise pour certains européens d'apprendre que leur croyance est en fait très superficielle. Mais heureusement quand on connaît les délires de certaines sectes chrétiennes aux USA à base de fin du monde. Après il reste quand même des groupes religieux qui semblent résister à l'évolution à l'image des mormons ou des amish. Mais je ne m'y connais pas assez pour savoir si eux aussi font semblant ou pas. Mais leur fécondité nettement plus élevée que celle du reste du pays semble dire qu'ils résistent à la sécularisation. <br /> <br /> « La guerre de Sécession était d'abord une crise du fédéralisme à laquelle la question raciale à servi de catalyseur et il se peut donc que l'on retrouve la même problématique prochainement avec des acteurs différents. »<br /> <br /> Personnellement, j'y vois surtout l'affrontement entre les intérêts économiques du sud, agraire et avantagé par l'esclavage pour le libre-échange, et ceux du nord qui avait un début d'industrie et qui avait besoin de protectionnisme contre la concurrence anglaise. Reste que la fracture politique actuelle ressemble étonnamment à la fracture de l'époque de la guerre de sécession. En tout cas d'un point de vue géographique ce sont les mêmes états qui s'opposent. <br /> <br /> « On dirait qu'il ne vous saute pas aux yeux que l'enterrement de la liberté d'expression en France (que vous soulignez à raison) c'est la grande parade du Covid qui en a organisé les funérailles »<br /> <br /> C'est vrai mais de toute façon cette dégradation du débat public est en gestation depuis longtemps. On arrive ces dernières années à la fin définitive de la liberté d'expression et à la volonté de contrôler totalement le débat public au risque d’entraîner le déclin encore plus rapide de nos sociétés. Car si on peut faire taire les problèmes et contrôlant la parole publique, on ne peut pas en éviter les conséquences à terme. <br /> <br /> « J'avais trouvé en effet cet unanimisme de masse sans recul effrayant, »<br /> <br /> Disons qu'on voit bien aujourd'hui que les gens qui hurlaient à l'époque ne l'avait pas fait pour de bonnes raisons. Personne ne devrait être menacé ou tué pour son opinion personnelle, c'est ça qui aurait dû motiver les manifestant. Hélas la suite de l'histoire a montré qu'il n'en avait rien à foutre en réalité de la liberté de penser et la liberté d'expression. La guerre en Ukraine ou au moyen-orient nous le démontre à nouveau.