Vous allez dire en voyant mon titre, encore un blogueur qui va surfer sur la polémique footballistique lancée par médiapart au sujet du quota de "blancs" minimal dans l'équipe de France. Eh bien oui et non, en fait je me fiche complètement du foot à titre personnel et comme je l'avais déjà expliqué sur ce blog je suis contre le professionnalisme sportif. De plus d'autres blogueurs plus connaisseurs de ce milieu en parlent avec talent comme David Desgouilles sur son blog. Donc cette affaire me fait plus rire qu'autre chose. Cependant ce qui se passe en équipe de France est tout de même assez symptomatique de problèmes plus profonds. En premier les problèmes des joueurs formés en France, mais aussi souvent nés sur notre sol, mais préférant le pays de leur parent relèvent ce que certains préfèrent ne pas voir, un échec patent de l'intégration française. Une absence souvent totale d'attachement au pays qui leur a pourtant permis de réussir. Cela relativise en quelque sorte les arguments économiques nous expliquant que l'intégration n'est qu'une affaire d'argent ou de taux de chômage. Avec les revenues qu'ils ont, les joueurs professionnels ne donnent pourtant pas vraiment l'impression d'être attaché à ce qui est théoriquement leur pays. On retrouve cela chez d'autres personnes issues de l'immigration et ayant réussi qui font surtout de l'entraide communautariste ou qui rapatrient une grosse partie de leur fortune dans leur pays d'origine. Non l'intégration n'est pas qu'une affaire d'argent ou de réussite économique, elle n'est même que partiellement cela. C'est avant tout une affaire de croyance individuelle, d'attachement à des pratiques à une langue, c'est de l'affectif. On n’achète pas l'amour ou l'affection même avec des millions.
Sur le plan statistique comme nous l'avions vu dans ce texte et sur le graphique ci-dessous, les immigrés et leur descendance font sortir des capitaux chaque année en quantité plus importante de notre sol. On peut donc légitimement se demander quel est l'intérêt pour la France d'être ici solidaire de ces populations. Quel est l'intérêt de l'immigration si les immigrés qui réussissent repartent? Et dans ces conditions on voit mal comment cette immigration pourrait payer notre fameux système de retraite pour lequel elle a officiellement été justifiée. De la même manière que nos dirigeants footballistiques peuvent se demander quel est l'intérêt pour eux de former des jeunes qui iront ensuite jouer pour des pays étrangers. À un moment donner il faut bien qu'il y ait retour sur l'investissement ,sinon ce dernier n'a plus aucune utilité. Maintenant, je condamnerais évidemment les solutions proposées qui se fondent sur les mêmes principes discriminants que la discrimination dite "positive". Je suis sur ce plan totalement d'accord avec les propos de David Desgouilles. Cependant les autorités du football ont raison de s'inquiéter de l'ampleur du phénomène.
Ensuite, cette affaire souligne l'ambiguïté de la double nationalité. Il y a toujours une nationalité de coeur et c'est celle-là qui compte in fine. Et c'est là qu'en fait se situe certainement le problème du moins sur le plan footballistique. On est jamais à la fois français et algérien, ou français et italien, l'une des nationalités l'emporte toujours, dès lors c'est le principe même de la double nationalité qui est farfelue. D'autant qu'il permet à certains d'échapper souvent aux contraintes des deux pays en jouant sur les particularités locales et les différences de lois et de droit. La double nationalité permet de créer des hypocitoyens pleins de droit, mais sans devoir vis-à-vis de la collectivité. Or ces devoirs sont des contraintes qui sont la condition de l'existence même de ces droits. En fait, ces hypocitoyens ont plus de droits que ceux qui n'ont qu'une seule nationalité et moins de devoirs qu'eux. On pourrait également parler des problèmes pratiques que pose la double nationalité. Ainsi chez les dirigeants français qui ont la double nationalité cela pourrait les mettre dans des situations délicates parfois. Par exemple le maire de Paris est-il neutre lorsqu'il parle des réfugiés tunisiens? Lui qui a la double nationalité franco-tunisienne. Quel intérêt défend-il? Celui des Français et des Parisiens, ou celui des Tunisiens? Et que l'on ne se cache pas derrière les arguments moraux à deux balles. Même s'il est sincère la suspicion existera parce qu'il a justement la double nationalité. On imagine les problèmes en cas de conflit grave. La nationalité nécessite, pour qu'elle ait un sens, un réel attachement, un véritable lien qui rende la réciprocité et la solidarité possible. Pour reprendre l'exemple du football imagine-t-on un instant qu'un joueur puisse appartenir à deux clubs différents jouant dans un même championnat? La réponse est non, alors pourquoi le faire sur la nationalité?
La solidarité nécessite la réciprocité dans un cadre national
La solidarité française n'est gratuite qu'en apparence, en réalité la solidarité sous-entend toujours qu'il y est réciprocité, surtout lorsque l'on a réussi financièrement. Quelqu'un qui réussit grâce au groupe doit être à son tour solidaire de ce groupe sans quoi la machine se casse. C'est très exactement ce qui est en train de se passer dans le vieux royaume de France et cela ne concerne pas uniquement les immigrés. Entre les politiques fiscales de moins en moins égalitaires, les gens d'origines étrangères qui rapatrient leurs gains chez eux, ou ces Français bien formés qui s'en vont à l'étranger, on peut dire que la France a un gros problème de réciprocité. Et ce problème est bien évidemment lié à la disparition du sentiment national. On touche là du doigt ce que certains à gauche ne veulent pas voir. C'est l'esprit patriotique qui a rendu possible les multiples systèmes de solidarité nationale. En faisant exploser la nation, vous cassez ce qui permettait la réciprocité à travers le lien qui unissait les citoyens entre eux. Dès lors chacun voit midi à sa porte et se fiche de l'intérêt général de la nation et vous vous retrouvez avec des individus égotiques qui ne cherchent que leur intérêt à court terme.