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28 juin 2019 5 28 /06 /juin /2019 17:33

 

En ces temps de chaleur où les obsédés du réchauffement climatique anthropocentrique utilisent comme à leur habitude les variations de la météo pour justifier leurs doctrines, il est approprié à mon sens de revoir plus sérieusement la question plus large de l'écologie et du système économique. C'est d'autant plus vrai que l'écologie bourgeoise, celle qui remplit les plateaux de télévision et qui a fait un bon score aux dernières élections européennes n'en finit pas de ménager toutes les contradictions possibles. C'est que la population bourgeoise, qui est largement représentée dans les mouvements écologistes surtout les plus extrémistes, se retrouve dans une contradiction fondamentale. En effet, c'est bien la population bourgeoise qui pollue le plus et qui mène la danse folle du consumérisme bien plus que les couches populaires qui s'appauvrissent de plus en plus vite avec la globalisation, l'euro, et toutes les lubies que le libéralisme économique a pu concevoir ces quarante dernières années. Et c'est cette contradiction que l'on retrouve systématiquement dans le discours de l'écologisme officiel. D'un côté, on fait d'immenses prêches sur la planète qui meurt, la pollution, l'épuisement des ressources et de l'autre l'on soutient le libre-échange, la globalisation, la financiarisation, l'immigration de masse.

 

Le cynisme va même au plus haut degré puisque des modernistes technophiles comme Steve Jobs par exemple faisait régulièrement l’apologie de l'écologie en étant lui même végétarien tout en étant le promoteur du smartphone avec sa marque Apple. Les smartphones étant probablement l'invention moderne la plus caractéristique de la production superflue qui caractérise le capitalisme depuis les années 70 et que Jacques Ellul avait si bien analysés dans son célèbre livre « Le bluff technologique ». Le système technicien produisant de plus en plus d'objets inutiles dont la seule utilité s'avèrent de provenir du marketing et de la capacité des grands marchands à capter les usages naturels de la vie courante. Steve Jobs fut le représentant de cette tendance sociale très forte en Californie d'une dichotomie entre le discours, les idées et l'action. D'un coté on fait fortune en vendant des myriades d'objets inutiles, et en gaspillant d'énormes ressources naturelles et polluantes, de l'autre on fait tout un discours sur la sauvegarde la planète. Cette contradiction peut être analysée par un discours psychologique. La conscience de l’individu pouvant entrer en révolte avec l'action qu'entreprend ce dernier. Les enfants de bourgeois furent souvent les premiers à faire des discours sur la révolte contre les inégalités. Le parti des insoumis est par exemple rempli d'enfant de cadres supérieurs et ils sont tout autant présents chez les gauchistes de base. On retrouve donc la même contradiction dans l'écologie.

 

On peut également supposer que l'écologisme officiel, qu'on opposera avec la véritable écologie qui se soucie réellement du bien commun, est surtout un nouveau cache-sexe intellectuel visant à protéger les dominants en remplacement des idéologies classiques de moins en moins à la mode. Si l'on regarde ce discours sous cet aspect, l'écologisme officiel fait donc office de nouveau libéralisme , de nouveau marxisme ou de nouveau christianisme. Il prend le pari d'une construction théologique visant à produire une nouvelle légitimité aux actions les plus inégalitaires et délirante des couches sociales supérieures. En effet ce qui caractérise l'écologisme c'est qu'il prend très souvent des décisions qui comme par hasard ne touchent que certaines couches sociales, les plus faibles de préférence. On privilégie par exemple la hausse du coût de l'énergie pour diminuer la consommation. Ce qui signifie en pratique que l'on réserve la consommation énergétique au plus riche qui ne se soucie pas de l'argent justement. À l'inverse lorsqu'il s'agit d'aider ou d'investir l'on retrouve systématiquement des propositions qui sont favorables aux couches sociales aisées. Ainsi les aides pour les panneaux solaires ou l'isolation prennent souvent la forme de crédit d'impôt , une aide particulièrement utile pour les plus aisés.

 

L'on retrouve ici un phénomène social classique, les idéologies dominantes qu'elles soient égalitaires ou pas finissent toujours par justifier l'intérêt des possédants et des plus riches. Pour la simple raison qu'ils sont dominants et qu'ils prennent toujours à un moment donné le contrôle de l'idéologie à la mode. L'écologie ne fait donc pas exception alors même que la pensée écologique devrait pourtant être en confrontation totale avec la société actuelle et notre organisation sociale et économique. Car pour se questionner sur l'écologie il faut véritablement comprendre comment notre société fonctionne, et si l'on fait cette démarche l'on comprend rapidement pourquoi il est impossible de parler d'écologie sans remettre en cause, non seulement, l'obsession pour la croissance, mais aussi toute l'architecture qui promeut le désir de consommation et organise toute l'activité humaine dans la course folle au profit sans fin et sans but.

 

La contradiction entre l'économie de marché et l'écologie

 

Au fond pour faire de l'écologie ou pour penser l'écologie, il faut simplement renoncer à penser que la vie humaine n'a pour but que l'accumulation sous quelque forme que soit cette accumulation. La civilisation du marché a troqué les pyramides anciennes et les rites religieux qui donnaient sens à la vie commune des civilisations du passé contre la consommation de masse . Et toute la problématique du monde moderne vient de ce changement fondamental, l'économie est devenue le sens de la vie depuis que le libéralisme a pris le pouvoir au 19e siècle, en occident d'abord, puis sur toute la planète aujourd'hui. Les anciennes civilisations pouvaient être absurdes, vous pouviez mourir brûlé sur un bûcher pour avoir ouvertement critiqué l'église par exemple. Ou alors, mourir pour étendre la gloire de vos dieux. Mais elles étaient relativement durables à savoir que leur fonctionnement collectif ne mettait pas en danger l'existence même du groupe à long terme en détruisant son environnement. C'était des sociétés qui consommaient peu et qui trouvaient de quoi occuper les masses sans avoir à gaspiller d'énormes quantités de matières premières et d'énergie. En ce sens écologique, nous sommes infiniment moins efficaces que les gens du moyen âge. Qui pourrait de nos jours en France vivre de son lopin de terre en faisant vivre une famille nombreuse sans électricité, sans pétrole et sans tous les gadgets qui nous entourent et qui nous facilitent la vie ?

 

Sans pour autant vouloir revenir au moyen âge, il faut bien admettre que la question de la croissance sans fin et de l'accumulation frénétique d'objets dont on pourrait très bien se passer se pose. On doit se demander quelle limite différencie la nécessité technique minimale pour une vie décente et le superflu. L'électricité pour s'éclairer est nécessaire, tout comme l'eau courante. Prendre la voiture pour acheter son pain beaucoup moins. C'est dans cette décision qui consiste à savoir différencier ce qui est utile ou ce qui est du gaspillage que se trouve potentiellement une politique écologique crédible et fonctionnelle. Mais c'est également cette décision qui est interdite par le fonctionnement d'une économie libérale de marché. Car le marché n'a comme seul régulateur théorique que la loi de l'offre et de la demande. Une loi qui est par ailleurs largement discutable en pratique. Dans ce cadre libéral, les choix des acteurs ne se font que sur l'optimisation de l'acte d'achat. Dans ce cadre, seule l'augmentation des prix permet la réduction théorique de la consommation. C'est pourquoi d'ailleurs les écologistes officiels ou écologistes de marché font de la hausse des prix l'alpha et l'oméga de toute politique visant à réduire la consommation. Ils oublient au passage que cette mécanique ne fait que transférer en fait la consommation des moins fortunés vers celle des plus fortunés. Avec la « régulation » du marché, on ne fait en quelque sorte que déshabiller Paul le chômeur pour habiller Jacques le directeur bancaire. Au final, on ne réduira jamais la consommation par cette mécanique. On créera juste toujours plus d'inégalités.

 

La logique du marché optimise le gaspillage pour créer de la valeur

 

Plus grave encore la logique marchande vise à toujours augmenter la taille du marché et à en créer de nouveau pour toujours plus de profit. Comme je l'avais expliqué il y a longtemps dans un texte intitulé le Paradoxe des Antennes, le marché ne répond pas à un besoin en donnant la solution la plus optimale à proprement parler. Il donne la solution qui va produire le plus de valeur ajoutée et de revenu au détenteur du capital et à l'entreprise. Si cette solution pollue et détruit l'environnement, cela n'a guère d'importance, tout ce qui compte c'est de créer de la valeur marchande. Il fut un temps où même les économistes libéraux connaissaient cette limite. Pour décrire cette problématique, on distinguait deux notions de valeur. La valeur marchande celle qui consiste à donner un prix à une chose en fonction de sa rareté sur le marché. Et la valeur d'usage, celle qui consiste à mesurer l'utilité à une chose ou une action. Ainsi l'on voit instinctivement qu'un diamant a une valeur marchande très élevée, mais une valeur d'usage quasi nulle. À l'inverse, l'air que vous respirez a une valeur marchande nulle, mais une valeur d'usage infinie puisque sans lui vous mourrez. C'est cette opposition entre valeur marchande et valeur d'usage qui a poussé Jean Jacques Rousseau à faire cette célèbre remarque comme quoi les arts sont lucratifs en raison inverse de leur utilité. L'on pense ici aux footballeurs professionnels qui croulent sous les millions pendant que nos agriculteurs se débattent pour survivre avec des revenus ridicules. Les sociétés se perdent donc lorsqu’elles ne cessent de se préoccuper uniquement de la valeur marchande sans se préoccuper de la valeur d'usage. Elles finissent par négliger l'essentiel pour produire du superflu. On est en plein dans la problématique de l'écologie ici.

 

On pourrait d’ailleurs tout à fait affirmer comme le disait si bien Jean-Claude Michéa que le marché crée de la valeur marchande en détruisant des productions ou des activités ayant de la valeur d'usage. En polluant l'eau, vous créez un marché de l'eau. En créant des déchets, vous obligez à créer un marché du déchet du recyclage et du stockage. En détruisant les relations sociales, vous créez pleins de marchés de niche de la garderie des enfants, à la police en passant par le marché des rencontres pour célibataires. En créant des obèses par la malbouffe, vous créez le marché de la minceur. Si l'on regarde l'économie dans ce sens l'idée de progrès à travers la société marchande devient d'ailleurs hautement discutable.

 

Il faut sortir de la logique marchande pour faire vraiment de l'écologie

 

L'idée écologique qui consiste à faire en sorte que l'homme puisse cohabiter avec son environnement à long terme est tout à fait louable. Elle confine même au bon sens puisque l'humanité ne survivrait pas à un effondrement de son environnement. Mais il faut bien comprendre que pour arriver à cela il faut aller contre la logique du marché qui ne veut qu'optimiser la valeur marchande des choses. Il faut au contraire préserver les objets et les relations qui ont une forte valeur d'usage. Il faut également entrer en contradiction avec l'intérêt individuel sans avoir à passer par la seule logique marchande. Il existe bien sûr déjà des actions de ce type comme les labels par exemple même s'ils ne sont pas pas contraignants pour l'acheteur. Mais même ces labels comme le label bio n'échappent pas à la logique courtermiste du marché. En effet quel est le sens écologique du fait d'acheter un produit bio importé de plusieurs milliers de kilomètres par exemple ? Acheter une tomate bio importée d'Argentine est-il plus écologique qu'acheter une tomate non bio locale ? La réponse est non bien sûr. Le label bio est beaucoup trop laxiste, seuls les produits locaux étant peu transportés devraient pouvoir avoir un label de ce type. Mais cela entre en contradiction avec la logique marchande du produit le moins cher.

 

La logique écologique est par essence anti-globaliste et anti-marchande. Il est donc extrêmement pathétique de voir des gens se référant à l'écologie tout en prônant un monde sans frontières organisé autour du marché pur. À cela, j'ajouterai également que la pensée écologique ne doit pas non plus oublier la raison et la science. Il faut savoir raison gardée comme on dit, et il ne faut pas tomber dans l'excès. L'abandon du nucléaire est ainsi une absurdité sans nom à l'heure actuelle. C'est d'autant plus vrai que des initiatives sur le nucléaire au thorium par exemple commencent à porter leurs fruits. Sinon plutôt que de prôner des hausses de tarifs pour l'énergie à travers les taxes et les privatisations absurdes. Pourquoi ne pas ressortir l'idée d'un rationnement quantitatif pour chaque personne comme cela s'est fait après guerre ? On sort ici de la logique marchande et l'on rentre dans une vraie politique qui vise à limiter les gaspillages en mettant toutes les personnes, quel que soit leur statut social devant leur responsabilité. À l'ère du numérique, des réseaux et des cartes à puce, il est assez simple d'imaginer une limitation quantitative du pétrole par personne et par an. Les riches seraient obligés de limiter leur gaspillage énergétique de cette façon tout autant que les pauvres.

 

Globalement si l'on ne peut revenir à l'ordre ancien le défi de l'écologie véritable sera à mon sens de repousser au maximum l'étendue de l'espace du marché. De redonner un sens et une légitimité aux limites, c'est d'ailleurs peut-être ce que souhaitait Jacques Ellul lorsqu'il disait que les hommes devaient réapprendre les vertus ascétiques.

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commentaires

J
Entre l'économie et l'écologie, il faudra choisir lequel sera au service de l'autre. L'écologie n'existera pas si on paupérise des milliards d'individus quand d'autres se gaveront. Le premier pas écologique devra donner à chacun humain de quoi vivre sans besoin de travailler, mais il faudra tuer avant le système capitaliste. <br /> https://lejustenecessaire.wordpress.com/2018/08/06/premier-article-de-blog/<br /> <br /> Les gouvernements ne vont pas dans ce sens.
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L
'''''Les anciennes civilisations pouvaient être absurdes.... Mais elles étaient relativement durables à savoir que leur fonctionnement collectif ne mettait pas en danger l'existence même du groupe à long terme en détruisant son environnement. C'était des sociétés qui consommaient peu et qui trouvaient de quoi occuper les masses sans avoir à gaspiller d'énormes quantités de matières premières et d'énergie. En ce sens écologique, nous sommes infiniment moins efficaces que les gens du moyen âge. Qui pourrait de nos jours en France vivre de son lopin de terre en faisant vivre une famille nombreuse sans électricité, sans pétrole et sans tous les gadgets qui nous entourent et qui nous facilitent la vie ?''''<br /> <br /> Permettez-moi d'être (très) critique sur ce paragraphe.<br /> Dans son “Effondrement” Jared Diamond -que vous avez lu mieux que moi- montrait au contraire que bien des anciennes civilisations (des mayas aux bâtisseurs de statues de l’île de Pâques) vouées avant tout au culte des dieux se sont elles-aussi dévorées elles-mêmes en détruisant sans compter le socle environnemental sur lequel elles étaient assises.<br /> Le moyen-âge est lui aussi un exemple mal venu. Braudel a bien montré que l'économie avant tout agricole et vivrière qui caractérisait cette période était arrivée à une impasse, un “monde plein”, lequel ne pouvait être dépassé que par un saut technologique qui ne s'est jamais produit, sans doute parce que l'évolution des esprits ne le permettait pas. <br /> Ce sont les horreurs des fléaux de masse comme la maladie et la guerre qui apporteront le bouleversement mental nécessaire, et ces fléaux n'étaient rien moins qu'en germe dans un système incapable de s'adapter à l'évolution démographique -je rappelle qu'au début du quatorzième siècle la France était presque aussi peuplée qu'à la veille de la révolution française.<br /> <br /> Je me demande d'ailleurs si une civilisation « qui marche » ne peut qu'aboutir au cas de figure du monde plein braudelien et si elle ne peut en ce cas être dépassée que par son propre effondrement.<br /> La “conscience écologique” (pour moi rien d'autre qu'une sorte de millénarisme plus ou moins rationnel) ne serait que l'ultime et pathétique avatar de l'espèce humaine pour prévenir et enrayer cette loi séculaire et inexorable -je sais, je suis d'un pessimisme absolu à ce niveau.<br /> <br /> Je reproche aussi aux prêcheurs de l'effondrement d'avoir -à l'image du livre de Diamond- une vue séquentielle et cloisonnée de l'histoire, alors que le glissement d'une civilisation dominante à une autre s'est toujours fait de manière progressive et mimétique.<br /> Lorsque vous parlez DU libéralisme économique, j'ai ainsi l'impression que le point de vue économique vous aveugle et que vous oubliez que cet outil idéologique est lui aussi celui d'une civilisation dominante, celle du monde anglo-saxon. <br /> Alors que des très anciennes puissances reprennent du poil de la bête, ne pourrait-on pas imaginer que ce colosse conceptuel envahissant ne se révèle finalement aussi vide que ses dogmes commodes et qu'il ne soit pulvérisé aux quatre vents avec le repli de la civilisation qui l'avait érigé ?<br /> <br /> Finalement, votre texte me ramène, par ses implications psychologiques, à celui que vous avez écrit précédemment.<br /> Sade avait bien compris avant tout les autres que l'esprit des lumières menait à l'asservissement du monde par le désir tout puissant, et depuis le « divin » marquis nous n'avons fait que ratiociner honteusement en affublant le désir du masque du marché (je vous renvoie aux ouvrages de Dany Robert Dufour à ce sujet, en particulier « le divin marché »).<br /> A ce titre, le marché débridé et le sadisme ne marchent pas seulement de pair, ils sont les deux faces du même visage.<br /> Contemporain de Sade, le bon père Malthus prétendait contenir le vilain génie du marché par une mécanique conceptuelle simple, laquelle évacuait en douceur toute dimension psychologique qui aurait pu brouiller les choses.<br /> L'évolution des ressources ne pouvait suivre le train de l'évolution des populations. Point barre. Même si cette sentence ne dépassait pas les facteurs de production du monde qu'il avait sous les yeux.<br /> C'est quoi un écolo finalement, sinon un autre avatar improbable de la pensée occidentale ? Soit un hybride bizarre de Sade et de Malthus. Un père fouettard pour le bien de la planète, qui réorienterait les pulsions lumineuses du marquis vers la répression des pulsions nauséabondes et coupables des gueux, si malveillantes pour notre mère à tous et le porte monnaie des puissants.<br /> Tout cela est tellement improbable que je ne crois même pas à la nouvelle nomenklatura verte promise par l'ami Tom Personne, dont Macron serait d'ailleurs le parfait portrait prémonitoire en impasse de l'évolution.<br /> Figé dans ses repères intellectuels glorieux des temps jadis, l'occident a-t-il encore quelque chose à dire sur des défis qui nous dépassent déjà ?
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L
@ Yann<br /> <br /> Merci pour le lien mais qui ne vaut qu'en temps qu'autre son de cloche au débat. <br /> Je suis plutôt d'accord avec le deuxième commentaire qui suit l'article (« sans nuance une fois de plus »). Il est tout aussi possible en effet que la colonisation européenne ait donné le coup de grâce à une société en déclin, à l'image de tout ce qui s'est fait sur le continent sud américain voisin.<br /> Si Jared Diamond a raconté « des conneries » c'est par systématisme -la voie royale qui mène de la connaissance au dogmatisme- et parce qu'il n'envisage les civilisations que comme des mondes cloisonnés, comme je l'avais dit dans mon premier commentaire.<br /> Mais ces travers sont en général partagés par tous ceux qui parlent d'effondrement actuellement.<br /> Ces gens sont en fait dans le même biais cognitif que ceux qui évoquent « le réchauffement » comme un phénomène uniforme et global alors qu'il recouvre une infinité de situations très contrastées.<br /> Il n'y aura pas plus d'effondrement planétaire mais un basculement géopolitique général avec ses gagnants et ses perdants, ces derniers autant victimes de leurs contradictions internes que de la puissance invasive des gagnants.
Y
Évidemment des civilisations traditionnelles se sont déjà autodétruites. Mais elles l'ont fait globalement moins vite que nous et elles avaient l'excuse de ne pas vraiment comprendre comment elles fonctionnaient. Nous nous savons très bien ce qui ne va pas et où on va c'est infiniment plus grave. <br /> <br /> En parlant de Jared Diamond il a dit de belle conneries dans ses livre figurez-vous. Le passage sur l'île de pâques est une ramassis de mensonges. C'est expliqué ici par exemple:<br /> <br /> https://www.scienceshumaines.com/le-de-paques-la-catastrophe-a-t-elle-vraiment-eu-lieu_fr_14450.html<br /> <br /> En fait c'est l'esclavage et les maladies occidentales qui ont décimé l'île. Comme quoi l'écologie dogmatique peut faire dire des idioties même à des personnes très cultivées et scientifiques.
D
Les retours à la ligne fonctionnait dans l'éditeur de texte mais pas dans le message affiché. Pardon pour le pavé indigeste.
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Y
Il vaut mieux écrire dans un logiciel de traitement de texte et faire copié/collé. L'éditeur de texte du blog n'est pas terrible, mais c'est indépendant de ma volonté.
D
Ca risque d'être confus, pardon d'avance.<br /> On serait tenté de speculer que la conscience écologique grandissante finisse <br /> par avoir la peau du "neo-liberalisme" là ou ses autres adversaires ont echoué. <br /> Mais c'est sous-estimer la haine que les ecolos modernes vouent aux vieilles nations<br /> ainsi que la roublardise des "partis de pouvoir" pour convertir toutes les belles<br /> idées en injustice sociales.<br /> <br /> Souvent ils se debrouillent pour avoir des propositions compatibles avec le neoliberalisme.<br /> Yves Cochet par exemple quand il propose de decourager les naissances en France <br /> et de favoriser l'immigration et bien c'est très compatible avec le "laisser-fairisme"<br /> puisque cela se produit deja "par la force des choses". Et tant pis si la population <br /> allogene va acceder au niveau de vie européen et donc à son tour d' emmettre <br /> massivement du CO2 en annulant les benefices de la baisse de natalité.<br /> <br /> Bref l'ideologie prends le pas sur la recherche honnete de solutions. Comme lorsque<br /> l'Allemagne a relancé ses exploitations de charbon et fait augmenter leurs <br /> emmissions de CO2 parce qu'ils ont arreté le nucleaire.<br /> <br /> Les gouvernements n'est pas en reste, faisant porter l'effort sur les particuliers<br /> ces "salauds de pauvres" qui polluent parce qu'ils ne peuvent pas acheter une Tesla<br /> et avoir le parking équipé pour. Pendant ce temps les administrations et les <br /> entreprises, comme les supermarchés par exemple, possedent d'immenses toitures <br /> sur lequels le soleil frappe sterilement. En dessous la clim' tourne à fond pour<br /> contrer cet apport de chaleur au lieu de la recuperer avec des panneaux solaire.<br /> Rien sur le nucleaire du futur, ce serait socialement juste comme le nucleaire<br /> classique a deja fait baisser les factures pour tous tout en reduisant les emissions<br /> de CO2. Mais voila pour ça il faudrait des interventions publiques et les<br /> interventions publiques c'est le mal. Au moins les eoliennes et les panneaux solaires<br /> tout le monde peut en poser et si l'electricité est plus chere on s'en fout les <br /> factures de courant ne sont un probleme que pour les gueux "qui fument des gitanes".<br /> Dans ce même ordre d'idée on n'hesite pas à taxer les consommations d'energie,<br /> parce que celles ci ne posent pas de problemes financiers aux plus riches. <br /> <br /> Le neoliberalisme étant une ideologie pro-capital avant d'être vraiment du <br /> liberalisme et va trouver un moyen de perdurer en detournant les idées ecologistes <br /> à leur profit.
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Y
"Le neoliberalisme étant une ideologie pro-capital avant d'être vraiment du<br /> liberalisme" <br /> <br /> Je ne suis pas d'accord. Pour moi le néolibéralisme c'est le libéralisme tout court. C'est sa conclusion finale. Le libéralisme est une pensée erronée depuis le départ. C'est un fantasme de petit bourgeois qui prend ses désirs pour des réalités. Tout le reste découle de l'erreur de croire que la société va s'auto-organiser par l'opération du saint esprit. <br /> <br /> Souvent ils se debrouillent pour avoir des propositions compatibles avec le neoliberalisme.<br /> Yves Cochet par exemple quand il propose de decourager les naissances en France<br /> et de favoriser l'immigration et bien c'est très compatible avec le "laisser-fairisme"<br /> puisque cela se produit deja "par la force des choses". Et tant pis si la population<br /> allogene va acceder au niveau de vie européen et donc à son tour d' emmettre<br /> massivement du CO2 en annulant les benefices de la baisse de natalité." <br /> <br /> Yves Cochet est un type ignoble. Je rappelle qu'il voulait des imôt sur les naissances donc remettre en question le droit inaliénable pour chaque individu de fonder une famille. Et c'est d'autant plus absurde qu'il n'y a plus aucun pays européen avec un taux de natalité supérieur au seuil de reproduction. Le seul endroit au monde où il faut un vrai planning familiale c'est l'Afrique mais les gauchistes ont trop peur de perdre leur réserves de voix électorale pour en parler. <br /> <br /> Du reste c'est avant tout sur le plan de la consommation par tête qu'il faut agir. Vu la logique de l'accumulation marchande sans fin même 20 millions d'humains finiraient à terme par rendre la planète invivable à terme.
T
Le néolibéralisme est bien évidemment incompatible avec toute politique écologique sérieuse.<br /> Néanmoins, au risque de passer parfois pour un cinglé conspirationniste, je crains que son effondrement prévisible n'ouvre pas la voie au retour de la démocratie et des nations souveraines mais plutôt à une forme d'éco-totalitarisme.<br /> <br /> Premièrement, parce que la nécessité d'une dictature verte a déjà été théorisée (par Hans Jonas dans le Principe Responsabilité en 1979).<br /> <br /> Deuxièmement, parce que le jeu de monopoly mondial ne peut qu'aboutir à la constitution de gigantesques oligopoles privés.<br /> Une fois que les grands actionnaires auront consolidé leur capital dans les médias, le numérique et les biotechnologies, ils possèderont tout le nécessaire pour se maintenir comme la super classe<br /> Ce jour là, les écolo-bobos qui soutiennent EELV aujourd'hui (et qui auront "pris date" depuis longtemps) deviendront la nouvelle nomenklatura du système.<br /> <br /> La seule réponse que je vois, c'est de rattacher la question de la démocratie et de la souveraineté à celle de l'écologie en ruinant la crédibilité de l'écologie de marché et de la potentielle future écologie "soviétique".
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Y
Je ne crois pas aux conspirations surtout lorsque cela touche des mouvements sociaux et politiques massifs. Une conspiration c'est valable pour un objectif clair et temporellement réalisable à l'échelle humaine. <br /> <br /> On a affaire ici à des problèmes de croyance mélangé à des intérêts à court terme et à la bonne vielle politique de l'autruche. L'effondrement des société libérales se fera probablement par le dépassement par d'autres puissances non-libérale en premier lieu la Chine. Dans quelques années l'occident ne sera plus qu'un bout négligeable de l'économie mondiale et le modèle ce sera l'économie de marché administré chinoise très probablement. Est-ce que l'occident deviendra alors une dictature je ne sais pas, mais je ne pense pas finalement que l'écologie soit une idéologie suffisamment solide pour permettre cela. Je crois toujours plus fortement au retour des nations en tout cas en Europe. Aux USA l'implosion totale n'est pas à exclure.