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15 septembre 2010 3 15 /09 /septembre /2010 21:10

  L'Europe vient à nouveau de montrer sa réalité à travers l'affaire des Roms. S'il est toujours possible de condamné le gouvernement français dans ses attitudes est ils véritablement opportun à un organisme non élu de menacer un pays membre dont les dirigeants sont eux responsable devant le peuple. Il y a là deux conceptions de l'organisation politique qui s'affrontent et c'est d'ailleurs un affrontement ancien puisqu'en réalité l'opposition entre la France actuelle et l'union européenne ressemble de plus en plus au choix entre la France de la révolution et l'Europe monarchiste de l'époque. Bien sûr les acteurs sont quelque peu différent et les idéologie en place aussi mais au final on a la même confrontation entre d'un coté une conception démocratique basée sur la volonté populaire et l'élection, et de l'autre un principe aristocratique fondé sur un droit dont nul ne saurait s'extraire. Autrefois il s'agissait du droit fondé sur l'autorité du roi et de son socle chrétien qui faisait de lui le représentant de dieu sur terre. Aujourd'hui les aristocrates on inventé une nouvelle religion, les droits de l'homme et surtout les droits communautaires européens.

 

  Cette affrontement a pris aujourd'hui comme prétexte l'affaire des roms, population dont en fait la commission européenne se fiche complètement comme naguère l'aristocratie se fichait de la question religieuse. Cependant nos aristocrates européens ont vue ici un moyen d'attaquer la légitimité du pays le plus emmerdant du continent pour leurs petites affaires. L'échec du vote de la constitution européenne a été le coup le plus violent jamais porté à la légitimité de l'UE et de son organisation. Et la façon dont les élites françaises ont soutenu et imposé ce texte à leur propre population a malheureusement pour eux montré le vrai visage de la construction européenne. Cette affaire a sonné comme un réveille à travers toute l'Europe et même si d'apparence tout a continué comme avant, quelque chose s'était cassé. L'Europe qui  prend des décisions qui  ne sont en générale que le fruit de quelques arrangements entre amis n'a pas souvent l'occasion de se montrer sous un jour avantageux. Entre les délocalisations qu'elle organise, les politiques macroéconomique absurde et gravée dans le marbre, ou sa croissance économique qui progresse de façon inversement proportionnel à l'unification du continent, il n'y a pas grand chose pour plaire . Et voilà que l'affaire des roms arrive comme sur un plateau, de quoi donner à l'Europe enfin le beau rôle. Il fallait bien sûr faire oublier au passage que c'est justement l'Europe qui met nos pays dans une telle situation qu'ils sont obligés d'user de moyens peu recommandables.

 

  Mais les élites applaudissent, la baudruche Villepin nous sort la tache sur le drapeau et toute la gauche PS exulte, le camp du bien est en marche contre l'immonde dictature fasciste et nazi, oui les deux en même temps. La France de l'extrême gauche jubile elle aussi car elle va pouvoir taper encore sur son bouc émissaire préféré, Sarkozy et les élites vont encore pouvoir faire semblant de donner des leçons de morale. Je ne peux que saluer la réponse donné par Nicolas Dupont aignan face à cette farce grotesque où l'hôpital se fout de la charité. Car s'il y a bien des pays sur lesquels il faut taper en Europe ils sont plutôt à l'est, mais c'est vrai que la France est la fille ainée des droits de l'homme. Elle doit être exemplaire. Et c'est ici que le schisme le plus profond apparait,  la coupure est évidente, qu'est ce qui est le plus important le droit, les textes, les constitutions, les principes, fussent ils moraux et blancs comme neige, ou la démocratie et les droits des peuples à disposer d'eux même? Car c'est au final cette question là qui est importante. Depuis trois décennies l'Europe et plus généralement l'occident, car l'Amérique du nord est aussi largement touchée, navigue entre sa mécanique du droit de plus en plus supranationale et ses principes démocratiques. Il y a comme un gigantesque affrontement entre ces deux forces, notre droit étant de plus en plus sacralisé au détriment de la démocratie.  Cela rejoint bien sûr mes propos récents sur l'évolution de notre civilisation et son rapprochement d'avec l'islam dans ses principes, les musulmans ont la charria lois inviolables et sacrées, nous avons les droits de l'homme. Nous regardons ces principes comme les musulmans le font d'avec les lois coraniques, et il nous est devenu invraisemblable que quelqu'un puisse passer outre pour des raisons pratiques. J'en profite pour citer à nouveau ce passage remarquable provenant de  triste tropique de Claude Levi Strauss:

"Il m'a fallu rencontrer l'islam pour mesurer le péril qui menace aujourd'hui la pensée française. Je pardonne mal [à l'Occident] de me présenter notre image, de m'obliger à constater combien la France est en train de devenir musulmane. Chez les musulmans comme chez nous, j'observe la même attitude livresque, le même esprit utopique, et cette conviction obstinée qu'il suffit de trancher les problèmes sur le papier pour en être débarassé aussitôt. A l'abri d'un rationalisme juridique et formaliste, nous nous construisons pareillement une image du monde et de la société où toutes les difficultés sont justiciables d'une logique artificieuse, et nous ne nous rendons pas compte que l'univers ne se compose plus des objets dont nous parlons. Comme l'Islam est resté figé dans sa contemplation d'une société qui fut réelle il y a sept siècles, et pour trancher les problèmes de laquelle il conçut alors des solutions efficaces, nous n'arrivons plus à penser hors des cadres d'une époque révolue depuis un siècle et demi, qui fut celle où nous sûmes nous accorder à l'histoire. [...] Parallèlement au monde islamique, la France de la Révolution subit le destin réservé aux révolutionnaires repentis, qui est de devenir les conservateurs nostalgiques de l'état de choses par rapport auquel il se situèrent une fois dans le sens du mouvement."
 

De plus en plus ces droits devenus internationaux s'imposent au peuple quelque soit ses préférences. Et bien sûr des groupes et des lobbys utilisent ces mécaniques à leur avantage, les nouveaux clercs étant aussi ceux qui bénéficient de cette nouvelle religion. La libre circulation des personnes comme celle des capitaux et des marchandises constituent en elles mêmes des atteintes à l'organisation des nations et des violations des principes démocratiques. Or ces règles libérales sont aujourd'hui vue comme des principes faisant presque partis des droits de l'homme. On assiste donc à une confrontation de légitimité entre le droit et la démocratie. Cela peut paraitre paradoxale car bien évidement le droit existe dans la démocratie, mais il y a normalement un hiérarchie. Le peuple fait les lois au travers son parlement et ces lois peuvent être faites ou défaites suivant les bons vouloir de la population, si tel est son désir. Or aujourd'hui un droit est au dessus des peuples et s'impose à leur volonté, c'est une véritable inversion dans l'ordre d'autorité. Et ici véritablement nous nous rapprochons des principes islamiques dans lesquels tout un chacun doit se plier aux règles du coran et des hadiths nul ne pouvant ne pas s'y plier. Le coran étant d'ailleurs un texte impossible à modifier tout comme les textes Européens. Le droit national devant se conformer ensuite au texte supérieur du coran, en Europe le droit national doit lui  se conformer au droit supérieur de l'UE et des conventions internationales dont personne ne sait qui les écris, dieux peut-être?

 

Sinon voici un autre emmerdeur eurosceptique de première Nigel Farage qui passe sont temps à donner ces évidences au parlement Européen. IL passe sont temps à démontrer le caractère non-démocratique de l'UE sous les rire cynique des parlementaire car bien évidement ces derniers sont parfaitement au courant et en sont bien comptant d'ailleurs. L'Europe est une formidable chance pour les élites de prendre leur revanche sur la révolution française et sur ce qu'elle a entrainé par la suite. J'espère sincèrement que les français et les autres européens réagiront à temps, car au train où vont les choses il n'y aura plus que la Suisse comme état démocratique en Europe.  

 

 

 

 

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commentaires

S
<br /> <br /> L'Europe est une formidable chance pour les élites de prendre leur revanche sur la révolution française et sur ce qu'elle a entrainé par la suite.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Cette phrase mértie le graal, Yann ;-)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Mais l'Europe est et reste une construction pour les puissants : les rentiers (euro fort), les porteurs de capitaux ( libres de circuler) etc. Celle-ci est défendue mordicus par Alain Minc, y a<br /> déjà anguille sous roche là je pense non ? ^^<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Très bon article, en somme.<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> N'ayant pas votre érudition quant aux philosophies évoquées, je n'entrerai pas dans vos débats. Cependant, il me semble que vous faites fausse route quant à la cause libérale des lumières. Il<br /> semble que nous sommes en conflit avec un hyper-réalisme protestant et le mépris hypocrite de l'argent par les catho, excerbée par certains communautarismes (interdits de dénoncer). Les<br /> protestants ne se lamentent pas de la tâche originelle et d'une perpétuelle culpabilité. Cette dernière assortie de l'obligation de charité ne serait peut-être pas à l'origine des droits de<br /> l'homme, mais est la cause de la faiblesse catho quant on les évoque. D'où la perpétuelle mise au banc par telle ou telle partie de certains de nos agissements notre culture devenue faiblesse.<br /> Les excès de ces tartuffes feront qu'une nouvelle fois l'horreur plusieurs fois réveillée en Europe se mettra en place pour une courte période. De manière générale, les droits de l'homme ne sont<br /> considérés que par la culture européenne en vertu de sa considération de la vie temporelle. Nulle autre culture ne considère ce droit, sans devoir.<br /> <br /> <br /> Quant à l'affaire SARKO- Vice Présidente, il me semble que c'est avant tout une affaire de revenche politique de litiges Franco-luxembourgeois. La liste grise des paradis financiers, la<br /> préférence Barroso contre Juncker et la préférence Van Rompuy contre le même Juncker. Bref, Juncker a du en avaler pas mal et des dures. Pauvre homme, où sont tes droits?<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Je crois qu'il faut que je fasse rapidement une note de lecture sur les idées de Michéa, mais j'ai bcp de choses à écrire en ce moment ... <br /> <br /> <br /> <br />
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Y
<br /> <br /> @Malakine<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Merci pour le commentaire j'ai l'impression que ces questions n'intéressent pas grand monde vue le peu de commentaires.  . Sur le droit de l'hommisme comme tu l'appel je pense plutôt qu'il s'agit d'un reste de l'influence chrétienne plutôt qu'un fruit de<br /> l'individualisme, tout comme le socialisme d'ailleurs. Je ne sais plus qui a inventé cette formule mais elle nous colle assez bien:"Le monde est plein d'idées chrétiennes devenues folles" je<br /> crois que les droits de l'homme en font partie.<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> L'opposition que tu fais entre Droit et Démocratie est très stimulante, et au moins aussi dérangeante que la thèse de Michéa (que je te conseille vivement de lire) qui fait du libéralisme des<br /> lumières et donc de la révolution française, le point de départ de la société hyperlibérale d'aujourd'hui, le règne du tout marché et la déconstruction de toutes les normes sociale par l'individu<br /> roi. <br /> <br /> <br /> La question posée est la même : Quel est le modèle philosophique qui s'oppose à l'l'individualisme libéral et sa religion, le droit-de-l'hommisme ? Sur le plan économique, on sait à peu près<br /> répondre. Sur le plan philosophique, c'est plus dur ...<br /> <br /> <br /> <br />
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