Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 juin 2023 7 04 /06 /juin /2023 14:37

 

Je commence ce texte par un titre qui rappellera beaucoup de choses aux adeptes d'Emmanuel Todd puisque c'était le titre d'un de ses ouvrages phares « L'illusion économique » sorti en 1997, il y a déjà 26 ans. Ce titre parlait déjà à l'époque des étrangetés de l'économie américaine dont on nous disait qu'elle était formidable et à la source d'une nouvelle révolution industrielle USA oblige. Rappelons qu'à la fin des années 90 le monde célébrait la naissance d'un monde unipolaire. Après la fin de l'URSS qui est en réalité tombée toute seule, les USA semblaient être la seule et unique superpuissance de la planète. C'est ainsi que naquirent des thèses assez délirantes comme celle de la fin de l'histoire de Fukushima et les fantasmes d'un monde globalisé totalement américanisé. C'était le paradis des Alain Minc et autre Jacques Attali qui rêvaient d'un monde sans frontières avec en bandoulière la sous-culture américaine s'étalant dans le monde entier. Et effectivement, toute personne ne regardant que les informations officielles, et la presse mainstream, pouvait y croire. Sauf qu'Emmanuel Todd n'était pas ce genre de personne. Lui qui avait prévu l'effondrement de l'URSS s'est mis à réfléchir sur la situation économique réelle des USA, et c'est de ces réflexions qu'est né son livre. D'ailleurs, en parlant des apôtres du globalisme, Emmanuel Todd vient de débattre avec Alain Minc sur le site du figaro. Si cela vous intéresse, voici le lien de la vidéo.

 

La situation difficile que voyait Emmanuel Todd dans l'économie US ne s'est pas arrangé depuis, bien, au contraire. La clef pour comprendre le caractère très spécial de l'économie est dans sa situation commerciale. Les USA sont un trou commercial pour la planète, le monde produit, les USA consomment. Nous avons parlé récemment de la situation de l'économie turque et comme je l'ai souligné si la production industrielle de la Turquie est relativement correcte contrairement à la France ou à la Grèce, le pays consomme tout de même trop de produits importés. Le résultat est un déséquilibre permanent de la balance commerciale et de la balance des paiements qui inclut les services et la finance. Il résulte de la situation commerciale de la Turquie une pression à la baisse sur la Lire turque. Une baisse constante qui implique une augmentation des prix sur les denrées importées qui provoque donc de l'inflation. Et on l'a vu pour ce pays, l'inflation a atteint des sommets à plus de 75% d'inflation annuelle même si heureusement elle semble baisser à l'heure actuelle. Après il est possible qu'entre l'industrie et l'inflation, le gouvernement turc préfère l'industrie. Et il a probablement raison à long terme, mais le coût social est très élevé. Du reste, on a vu que contrairement aux discours monétaires habituels pour la Turquie, les dévaluations ne semblent pas corriger le déséquilibre commercial. Il faudra probablement des mesures protectionnistes et une planification industrielle pour rééquilibrer les choses.

Pour en revenir à notre sujet comment expliquer qu'un pays comme la Turquie qui est quand même un gros pays de 85 millions d'habitants connaissent des déboires monétaires liés à son déficit extérieur, et non les USA ? En effet, le déficit commercial américain est abyssal. Et ce déficit dure depuis les années 70. Vous avez bien lu, les USA n'ont pas eu de balance commerciale à l'équilibre depuis pratiquement la fin des années 60. Or aucun pays au monde ne peut se retrouver dans cette situation sans avoir à long terme des tensions sur sa monnaie. Car le déficit signifie que vous avez plus besoin de monnaie étrangère pour acheter vos biens importés que ce que les étrangers ont besoin de votre monnaie pour acheter vos produits. Cet état de fait conduit normalement à des dévaluations plus ou moins constantes, voire à des effondrements monétaires comme celle de la Russie dans les années postsoviétiques ou pour l'Argentine dans les années 90. Mais pour les USA il ne se passe rien. On voit d'ailleurs que la règle s'applique même à la zone euro puisque l'euro s'est déprécié depuis que l'Allemagne connaît des difficultés commerciales. En effet pour la première fois, la zone euro est devenue déficitaire commercialement. Et la sanction a été immédiatement, l'euro s’est dévalué.

 

C'est avant tout cette bizarrerie qui a poussé Emmanuel Todd à se questionner sur la réalité de l'économie américaine. Un questionnement qui devrait aujourd'hui être encore plus fort dans le débat public, mais qui vraisemblablement n'intéresse pas grand monde. En effet, le discours actuel reste encore sur la toute-puissance de l'économie américaine, les IA et les fantasmes de geek d'Elon Musk ayant maintenant remplacé la bulle internet. Même chez les économistes hétérodoxes, rares sont ceux qui doutent de la réalité américaine que ce soit pour le taux de chômage ou pour la réalité de leur inflation ou de leur croissance. Pourtant il existe des données tenues par des économistes américains eux-mêmes qui montrent la duplicité des autorités américaines en la matière. On est obligé d'admettre que les USA sont la première puissance économique mondiale même si des millions d'Américains vivent dans des mobile homes, même si l'espérance de vie diminue et même si cela fait extrêmement longtemps que vous n'avez pas acheté un produit réellement fabriqué aux USA. Oubliez les services qui représentent 80% du PIB, dont 15% rien que pour leur catastrophique système de santé, soit deux fois la moyenne des autres pays de l'OCDE. Non, les USA sont la première puissance du monde et surtout pas la Chine dont vous dépendez pourtant quotidiennement pour les produits qu'elle fabrique. C'est cela le paradoxe de l'économie mondiale actuelle, ou plutôt de l'image qu'en ont les Occidentaux.

 

La difficile comparaison internationale

 

Alors comme on l'a déjà dit, la comparaison économique internationale est un exercice difficile bien que rares sont ceux à l'admettre. On l'a vu avec les conséquences des mesures anti-russes sur les économies occidentales. L'Europe de l'Ouest sous l'égide de l'Allemagne s'est crue toute puissante face à la petite Russie. Petite d'un point de vue PIB exprimé en dollar, j’insiste sur ce fait. D'après ces données la Russie n'était pas plus puissante que l'Espagne et pourtant c'est bien l'Europe de l'Ouest qui s'est prise les conséquences directes des mesures commerciales qu'elle a pratiquées. Ce qui montre finalement que le plus puissant des deux n'était pas celui qu'on croyait en réalité. C'était in fine la grande Russie et la petite Europe. C'est qu'en réalité l'économie réelle de la Russie n'était pas celle de l'Espagne, mais plus celle d'une Allemagne avec des ressources naturelles en plus. Mais pour comprendre cela, il fallait admettre que le PIB n'est pas du tout un indicateur pertinent pour les comparaisons internationales, le poids de l'industrie aurait été bien plus parlant. Des économistes ont longtemps pensé à cette question, mais cela, semble-t-il, était un peu oublié depuis que l'occident semble en perte de vitesse. À l'époque des trente glorieuse et de Jean Fourastié, inventeur du terme, on comparait les pays non en fonction du PIB, mais en fonction des capacités de production. Même quand j'étais jeune dans les années 80-90, nos livres d'histoire-géographie étaient encore bardés de comparaisons sur la capacité de production d'acier, de voiture, d'engrais, etc.. C'était comme ça que l’on comparait les pays. Ce n'était pas simple, pas toujours très pertinent, mais probablement infiniment plus rationnel que les comparaisons de stupide de PIB exprimé en dollar. Au moins si notre gouvernement avait analysé de cette façon l'économie russe, il en aurait vite conclu la non-pertinence des sanctions économiques.

 

Il existe d'autres outils pour comparer les pays comme la parité de pouvoir d'achat, mais certains économistes vous diront que le calcul de l'inflation diffère suivant les pays ce qui fausse un peu le calcul. On objectera ici que c'est la même chose pour la plupart des calculs économétriques et que cela valide le fait que les comparaisons internationales basées sur ce genre de donnée sont non pertinentes. On revient donc à la bonne vieille solution précédente et elle n'est guère flatteuse pour les USA et l'occident en général. Je rappelle par exemple que la Chine vient de devenir le premier producteur de voitures au monde devant le Japon. Le premier pays occidental est l'Allemagne en troisième . Les USA arrivent sixièmes derrière l'Inde et la petite Corée du Sud. C'est étrange pour la première puissance du monde, non ? Pour l'acier, la Chine est de très loin le premier producteur mondial, elle produit la moitié de la production mondiale. C'est un point important parce que dans l'histoire industrielle la production d'acier a toujours été au cœur de la puissance. En 1850, la Grande-Bretagne faisait la moitié de la production mondiale d'acier. En 1945, c'était les USA et aujourd'hui c'est la Chine. Je vous laisse faire la conclusion tout seul. Les USA n'arrivent qu'en quatrième position derrière la Chine, le Japon, et l'Inde. Ils sont au même niveau de production que la Russie et la Corée du Sud . Parlons des smartphones, une technologie moderne s'il en est. Sur les dix premiers fabricants de smartphones, sept sont des entreprises chinoises.

 

À dire vrai on pourrait faire un inventaire à la Prévert, la Chine arrive loin devant partout, même sur les dépôts de brevet, et dans les innovations scientifiques. Donc a mes yeux la question ne se pose même pas, la Chine est déjà la première puissance économique du monde quoiqu'en disent le PIB exprimé en dollar. Pour la petite histoire, le magazine "Le nouvel économiste" avait mis en place un comparatif assez instructif basé sur les célèbres burgers de Mc Donald. C'est le fameux indice Big Mac qui permet de comparer le prix de cette denrée en fonction des pays. L'avantage c'est que c'est une production très homogène et qu'elle ne dépend pas du pays concerné. Tous les Big Mac sont théoriquement les mêmes en termes de composition. Et regarder leur prix permet d'avoir une idée du coût de la vie local et donc de comparer un peu le niveau de vie réel en dehors de toute considération monétaire. Ainsi on apprend qu'un Big Mac à Tokyo coûte 41% moins cher qu'à Paris, et 61% moins cher à Moscou. Au contraire aux USA, le Big Mac coûte 20% plus cher. Les salaires aux USA sont censés être 35% supérieurs à ceux de la France, mais en comptant 20% de plus pour le coût de la vie l'écart est nettement moindre. À l'inverse le niveau de vie est vraiment très supérieur au Japon. Quant à la Russie, on voit que même si les salaires sont 74% plus faibles qu'en France si tous les prix sont au même niveau que le Big Mac soit 61% plus bas l'écart de niveau de vie n'est plus si énorme. Une dernière statistique pour la route tout de même celle des machines-outils. Les machines-outils sont des produits essentiels pour la production industrielle et sont aussi une marque de savoir-faire technique de pointe. Et bien même là-dessus les USA sont négligeables. Les statistiques dates de 2014 et pourtant la Chine était déjà le premier producteur mondial devant le Japon, l'Allemagne et l'Italie. Les USA arrivent sixièmes derrière encore la Corée du Sud à égalité avec Taïwan et juste devant la Suisse...

 

Principaux pays producteurs de voiture dans le monde

 

La xénophobie occidentale au cœur du problème ?

 

Comme vous le voyez quand on s'intéresse aux données réelles de production, les USA sont déjà largués par la Chine et même par d'autres nations pourtant bien plus petites. Et dans les quelques domaines où elle n'est pas encore première, comme l'aviation, elle fait tout pour rattraper son retard et le combler rapidement. Alors vous me direz, mais au fait pourquoi le dollar se maintient malgré ces statistiques et ce déficit commercial. Nous en avons déjà longuement parlé, c'est le rôle du dollar comme monnaie internationale qui maintient cette monnaie artificiellement haute. Les autres pays ont peur de laisser le dollar s'effondrer, car d'une part toutes les transactions pour les matières premières se faisaient dans cette monnaie. Ensuite parce que le dollar c'est une énorme réserve de dette cachée un peu partout sur la planète. Si cette monnaie s'effondre, la dette part en fumée en quelque sorte. Et de cela dont les détenteurs de ces avoirs, les banques, les investisseurs privés et même les états, n'ont pas du tout envie. On parle souvent des banques « too big to fail » comme disent les Anglo-saxons, mais la devise s'applique en réalité à l'économie US elle-même. Mais comme vous le savez, les choses changent rapidement avec la crise géopolitique actuelle. La Chine connaît très bien la réalité économique et va probablement tout faire pour faire tomber les USA de leur piédestal et reste à voir comment cela se produira.

 

Cependant, il est toujours aussi étrange de voir cette américanophilie délirante chez les commentateurs en occident et surtout en France. Pourtant même les économistes mainstream peuvent avoir parfois des éclairs de lucidités quand ils parlent par exemple de la France. Certains n'hésitent pas à dire que la France vit aux crochets des exportations allemandes qui compensent nos déficits commerciaux à travers l'euro. Ils en concluent un peu bêtement que l'euro nous protège. C'est vrai dans un sens, mais ils oublient aussi généralement de dire que c'est aussi l'euro qui a cassé la production française et donc créé en quelque sorte le déficit commercial. De sorte qu'aujourd'hui on ne distingue plus la poule de l’œuf. Cependant dès qu'il s'agit de l'économie américaine, le non-sens le plus total apparaît. Les Américains sont les plus productifs, ils innovent comme personne, ils sont géniaux. Et pourtant toutes les données disent le contraire. L'innovation grâce à la R&D est effectivement importante aux USA en tout cas bien meilleurs qu'en Europe, mais on fera remarquer que cela n’empêche pas les USA de crouler sous les importations de technologie importées. Pourquoi ? La réponse est simple. Il faut distinguer les entreprises américaines de l'économie américaine. Apple est théoriquement américaine, mais ne produit plus grand-chose aux USA, elle n'y paye même plus ses impôts. Comme toutes les grandes entreprises américaines, elle a fortement délocalisé sa production et même sa R&D en fait. Il suffit de voir le cas des sites de production de l'entreprise pour s'en convaincre. On pourrait donc même affirmer que l'innovation aux USA est une catastrophe pour leur économie puisqu'à chaque fois cela se transforme en produit importé supplémentaire. Les économistes qui parlent sans arrêt de monde global sans frontière font comme si la nationalité des entreprises avait encore une importance alors que ce qui compte en réalité d'un point de vue macroéconomique c'est la domiciliation des sites de production et des sièges sociaux. Bien souvent, la production est en Asie, et les sièges sociaux dans des paradis fiscaux. On a voulu des entreprises internationales et bien elles le sont. Appel, Intel, ou Microsoft ne sont pas plus américaines, que Renault ou LVMH ne sont françaises.

 

Les sites de production d'Apple

C'est encore chez Emmanuel Todd que nous allons trouver une hypothèse intéressante. Dans son dernier texte sur Marianne, il parle de la xénophobie des peuples protestants. Pour lui, le refus de voir le monde extérieur permet de concilier le sentiment intérieur de supériorité. Notre pays étant aujourd'hui totalement sous l'influence des grandes puissances anglo-saxonnes, nos élites ont en quelque sorte absorbé leurs délires de suprémaciste anglo-saxon blanc. Et il y a un refus de voir la réalité du dépassement de l'occident par d'autres régions du monde qu’elle soit chinoise ou autre. Cela donne une incapacité à s'adapter à ce Nouveau Monde par des stratégies de défense. Je pensais déjà que le libre-échange global avait un fondement raciste par sa vision d'une spécialisation d'ensembles humains gigantesques. Et il suffit de relire les « penseurs » de la globalisation pour voir qu'ils pensaient réellement que la Chine resterait un simple exécutant pour les entreprises occidentales sans jamais remettre en question la hiérarchie économique globale. L'exemple du Japon aurait pourtant dû leur ouvrir les yeux, mais il n'en a rien été. La situation actuelle est que les peuples d'occident, obsédés par leur propre domination, qui dure depuis la révolution industrielle, n'arrivent pas à admettre que ce soit terminé. Et pourtant il est essentiel d'admettre que nous sommes faibles pour commencer à nous défendre. Les Chinois ne nous sont pas inférieurs, pas plus que les Indiens et demain les Africains, et il serait temps de comprendre que si nous continuons à ne pas regarder le monde réel nous pourrions réellement disparaître à terme.

Partager cet article
Repost0

commentaires

P
Un billet très dense !<br /> Quand nos économies se sont financiarisées et tertiarisées le PIB est devenu un outil de benchmarking bien pratique, comparer des tomates avec des semi conducteurs comme l'ont fait les ricardiens nous a effectivement plongé dans une illusion collective qui a surtout profité à certains...Comme le dénonce Montebourg sur ELUCID.<br /> Au passage , dans cette interview il révèle un chiffre consternant : sur les 9000 produits qu'on consomme en France , 6000 sont importés...ce chiffre illustre à merveille la tiersmondisation progressive de notre économie.<br /> <br /> Quant à Todd avec son hypothèse d'un protestantisme métaphysique qui a pris le dessus sur sa version matérialiste plus terre à terre, je pense qu'il prolonge la réflexion de Joseph Bottum avec son "éthique post-protestante".<br /> La thèse de l'américain est que l'effondrement de la pratique et de la foi protestante aux USA a créé une anxiété spirituelle.Les croyances et aspirations d'inspiration religieuses sont toujours restées ancrées chez les individus , sauf qu' au lieu d'être canalisées par les pasteurs ,dans des lieux de cultes et les foyers , elles se sont déversées dans les sphères politiques et publiques...l'opposition entre les conservateurs trumpistes qui sont plus isolationnistes que les Démocrates catho et post protestants va t-en guerre , et ultra portés sur le wokisme auto flagellateur illustre bien le phénomène.
Répondre
P
@Yann<br /> <br /> Et pour maintenir le navire à flot , la solution trouvée par nos dirigeants est de lever de la dette encore et encore...avec un zeste de politique industrielle mais sans protectionnisme pour la soutenir (ce qu'a dénoncé Nicolas Meilhan dans le Figaro live hier).<br /> Ce week end j'ai regardé le reportage d'Arte "le piège de la dette" , et je me suis souvenu que vous aviez fait des similitudes entre le cas argentin et les pays latins de l'eurozone.<br /> <br /> https://lebondosage.over-blog.fr/article-la-fin-de-la-mondialisation-commence-par-l-argentine-69039223.html<br /> <br /> Le billet datant de 2011 ,je salue votre clairvoyance car on s'y approche à grands pas...<br /> <br /> <br /> <br /> Bottom ne dit pas exactement que la religion est en recul aux USA mais que le protestantisme jusque là majoritaire , celui des "Mainline Protestants" (liberal et congrégationnaliste ) a perdu son statut référentiel (il cite des chiffres dans l'itw ).<br /> Son recul a laissé la place au catholicisme et aux autres formes de religiosités issues du protestantisme (évangéliques, spiritualité new age ,wokisme etc).<br /> Selon lui c'est ce basculement qui a crée un chamboulement culturel et psychologique dans la société américaine.<br /> <br /> <br /> https://www.spiked-online.com/2020/08/14/wokeness-old-religion-in-new-bottle/
Y
Oui les chiffres de la balance commerciale sous-estime énormément la dépendance des pays occidentaux puisqu'ils sont exprimés en valeur monétaire. Si on parlait en volume on serait pris de vertige. Jean Luc Gréau en 2005 dans son livre "L'avenir du capitalisme" avait noté que les immenses navires de commerce partaient des ports asiatiques plein, mais qu'ils revenaient aux trois quarts vide d'occident. Cela résume l’asymétrie commerciale délirante. Cependant tant que l'occident dominé la planète finance et ponctionnait sa plus valu à travers sa domination technique le modèle fonctionnait un peu. Mais ce n'était que transitoire, la science et la R&D finissant par suivre l'industrie. Aujourd'hui l'occident et les USA ont perdu la maitrises même de la technologie. On se retrouve à poil en quelque sorte et la chute va être violente. Peut-être que les phénomènes de stagflation sont la forme que prendra cette correction économique, l'occident voyant son niveau de vie baisser sur plusieurs année par la combinaison d'une forte inflation et d'une stagnation salariale. Le niveau de vie s'ajustant à la réalité de nos économies de pays sous-développés. <br /> <br /> Je ne connaissait pas l'auteur que vous donné en exemple mais évidement cela s'approche d'une vision Wébérienne qui liait lui le développement économique et le protestantisme. Par contre en apparence la religion ne s'est pas totalement effondrée aux USA. Les églises y sont nettement plus dynamique qu'en Europe, 70% des américains se déclarant chrétien. Après il est probable que la pratique religieuse y soit en fait très superficielle. Aux USA il faut impérativement appartenir à une "communauté". Mais il y a effectivement une forte ressemblance entre les délires idéologiques américains actuels et les mouvements sectaires protestants du passé.