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15 juin 2023 4 15 /06 /juin /2023 11:42

 

Alors que la situation macroéconomique réelle du pays est très difficile. Les dirigeants français tombent une nouvelle fois dans leur travers néolibéral. En effet, le gouvernement cherche encore une fois à faire venir des immigrés pour combler le soi-disant manque de main-d'œuvre dans le pays. De la même manière que les chiffres bidons du chômage avait servi d'excuse à la réforme immonde du RSA, ou à la justification du recule de l'âge de départ à la retraite, ce pseudo-plein emploi sert à justifier une nouvelle vague d'immigration alors même que le taux d'emploi réel n'a pas bougé depuis la crise de 2008. On a juste camouflé le chômage avec l'apprentissage et l'emploi à court terme . Les médias ne parlant que de la catégorie A des chômeurs, le changement de catégorie des chômeurs permet d'afficher des statistiques trompeuses. Exactement comme aux USA, on préfère mettre la réalité sous le tapis en changeant l'appellation des chômeurs.

 

Un indice fort du non-plein emploi est l'évolution des salaires qui est largement inférieure à l'inflation. Sur un an les salaires dans le secteur privé ont augmenté de 4,5% ce qui est important, mais l'inflation sur la même période fut de 5,1% ce qui indique une perte de pouvoir d'achat réel de 0,6% sur cette année. Si nous étions réellement en situation de plein emploi comme le claironne le gouvernement, nous aurions de fortes hausses de salaire, plus rapide que l'inflation or ce n'est absolument pas le cas. Autre indicateur, la situation des cotisations retraite qui sont en déficit cette année. Un déficit qui a servi de justification à la fameuse réforme. Oubliant que s'il y a un problème de cotisant c'est peut-être aussi lié à un taux de chômage plus élevé qu'officiellement. La stagnation des salaires et la mauvaise situation de l'emploi réel ainsi que la dégradation de la qualité des emplois participent aussi à la dégradation de la situation du régime des retraites. Il est d'ailleurs surprenant que l'on parle sans arrêt du chômage sans parler de la médiocrité des emplois créés. Nous en avons déjà longuement parlé, mais la France aujourd’hui a surtout besoin d'emploi dans l'industrie, pas dans les services déjà surdimensionnés pour le pays. Or le seul facteur sur lequel a voulu jouer le gouvernement fut la durée de cotisation. En même temps, on peut le comprendre, c'est le seul facteur que l'UE lui permet de manipuler n'ayant plus de contrôle sur les politiques macroéconomiques comme la monnaie, ou les politiques commerciales. Un seul facteur peut aller dans la direction officielle du taux d'emploi, c'est l'amélioration de la situation économique des Assedic, mais comme vous le savez sûrement le gouvernement a violemment réformé l'assurance chômage, et permis d'exclure plus rapidement les chômeurs de l'accès aux aides. Le résultat de ces politiques cyniques fut bien évidemment une amélioration du bilan comptable des Assedic. Il n'est pas certain cependant que cela fut bénéfique au pays puisque cela a participé à la casse de la demande intérieure à un moment où l'inflation a explosé.

 

Comme on le voit ici, ce gouvernement est totalement englué dans une vision libérale de l'économie, avec la courbe de Phillips attaché en bandoulière. Persuader que le vrai plein emploi est une catastrophe nourrissant l'inflation, il fait tout pour que cela ne se produise pas, il fait en réalité l'inverse de ce qu'il dit. L'obsession pour la casse des salaires est visible dans toutes ses décisions. Le fait de vouloir obliger les gens au RSA à faire des emplois en étant sous-rémunérés. La volonté d'utiliser les jeunes des lycées professionnels pour concurrencer les salariés normalement rémunérés. La destruction progressive des droits des chômeurs ou encore le recul de l'âge de la retraite sont autant de preuves de ce qui motive réellement ce gouvernement. Ajoutons à cela une distribution invraisemblable d'argent public sur les entreprises (près de 7% du PIB c'est le premier poste de dépense de l'état et de loin) faisant de l'état macronien l'état le plus néolibéral de toute l'OCDE, un état au service du capital et de la rente. Le dernier maillon de la chaîne est bien évidemment l'immigration, l'arme absolue du capital contre l'amélioration de la situation des salariés, l'armée de réserve du capital comme disait Marx.

 

L'état néolibéral c'est ça. Un état qui finance par l'impôt les entreprises privées.

 

L'origine de l'immigration de masse

 

Depuis les années 70, la France est sous la domination de politiciens attachés à la lutte contre la hausse salariale. Il faut bien comprendre qu'il s'agit là d'un choix favorisant certains intérêts au détriment de l'intérêt général de la population. Car dans les années 70, l'inflation revient en force sous l'effet de plusieurs facteurs que je résumerais ainsi. En premier, les gains de productivité ralentissent, l'amélioration des processus technique ne permet plus de croître au même rythme qu'après guerre. Ensuite ,les USA changent le système monétaire international en mettant fin au lien entre l'or et le dollar ce qui permettra aux USA de financer gratuitement leur économie en exportant leur inflation. C'est la fameuse phrase de John Connally « le dollar est notre monnaie, mais c'est votre problème ». Ensuite, il y a l'augmentation du prix de l'énergie et la dérégulation financière qui a accompagné la fin de l'étalon or. Pour terminer, les pays occidentaux et la France sont frappés d'une baisse importante de la natalité qui va mettre en péril l'équilibre entre le salariat et le patronat au détriment de ce dernier, et il le sait très bien. Le partage de la valeur ajoutée qui a été équilibré sous le régime keynésien d'après-guerre va donc se rompre, et les néolibéraux vont servir alors une idéologie tout à fait concordante avec les intérêts de la rente et de la finance. C'est à cette époque que se fait donc le tournant libéral sous Giscard en France et que les socialistes continueront avec une étonnante efficacité. En effet, les socialistes ont été si efficaces que les gens continuent à croire que ce fut des politiques de gauche qui furent appliquées dans les années 80-90. En réalité, ils étaient rose à l'extérieur, mais bleu à l'intérieur et la construction européenne a bien aidé notamment l'acte unique Européen en 86.

 

La solution contre la hausse des salaires en occident fut une trithérapie économique. La libre circulation des marchandises pour mettre en concurrence les salariés occidentaux avec ceux des pays moins avancés, cela concernait d'abord les industries lourdes et les secteurs nécessitant la main-d’œuvre la moins qualifiée. Mais comme vous le savez maintenant même les secteurs de pointes sont délocalisés, le niveau de formation dans nombre de pays en développement n'ayant plus grand-chose à nous envier. La libre circulation des capitaux pour mettre fin à l'état providence en permettant aux riches et aux multinationales de ne plus payer d'impôt en faisant de l'optimisation fiscale. Et la libre circulation des personnes pour permettre au tiers-monde pauvre économiquement, mais riche en population de déverser sa population en occident et ainsi favoriser la stagnation salariale et même la baisser comme ce fut le cas dans des secteurs comme le BTP en France.

 

L'immigration de masse est donc l'une des solutions employées par le capital pour valoriser ses intérêts et casser toute forme de revendication pour un meilleur partage de la valeur ajoutée. C'est ce qui explique la cassure des années 70 où l'on voit clairement que les salaires ne suivent plus la hausse des gains de productivité comme ils le faisaient pourtant depuis 1945. J’insiste sur le fait qu'il ne s'agit pas d'un hasard ici, mais bien d'un objectif assumé plus ou moins ouvertement en occident. Dans le monde anglo-saxon, c'est explicite, mais en France les élites jouent les fausses victimes du hasard globaliste. L'immigration de masse est donc une arme destinée à maintenir le taux d'emploi suffisamment bas pour ne pas nourrir l'inflation comme le prône la fausse loi issue de la courbe de Phillips. On pourrait montrer que ce lien est plus complexe que cela, mais ce n'est pas le sujet du texte. Quoiqu'il en soit le gouvernement Macron qui a fait venir bon nombre d'immigrés, continue sur la même lancée, l'esprit néolibéral ne s'impliquant jamais dans les conséquences à long terme de ses décisions. En effet quid des effets politiques d'une immigration massive ? Que se passerait-il si les autochtones devenaient minoritaires ? Ne risque-t-on pas des guerres interethniques ou d'autres joyeusetés du même genre? Dans la logique néolibérale n'existe que l'intérêt individuel, les groupes n'existent pas , les nations n'existent pas, les cultures n'existent pas et même les familles n'existent pas. Il n'y a que l'homoeconomicus n'agissant que dans son intérêt individuel. Si l'on voulait résumer la « pensé » néolibérale, la colonisation des Amériques par les Européens fut une chance immense pour les natifs américains puisque leurs terres sont maintenant infiniment plus riches qu'elles ne l'étaient à l'époque. Cela devrait faire réfléchir certains sur le sens qu'on donne au mot progrès chez les néolibéraux.

 

La grande rupture des années 70.

 

Le déclin démographique mondial

 

Vous m'objecterez peut-être l'argument disant que l'immigration de masse était inévitable étant donné les rapports de force démographiques. C'est oublier bien vite que le déséquilibre ne date pas d'hier et que le volume migratoire est très différent d'un pays à l'autre. Des pays comme le Japon ou la Corée du Sud qui ont des problèmes démographiques bien plus graves que la France n'ont pourtant toujours pas une vague migratoire importante. Et ce n'est pas une question géographique, la Grande-Bretagne est une île et elle est pourtant nettement plus soumise à l'immigration que le Japon. Ce fut bel et bien un choix. Alors je n'oserais dire un choix collectif puisqu'il n'y a jamais eu de vote sur la question, mais un choix quand même.

 

Évidemment, nous ne parlerons pas de toutes les conséquences de l'immigration de masse y compris économiques puisque cela entraîne de nombreux problèmes que ce soit en matière de mœurs, de politique et même en matière économique. L'immigration a constitué en partie notre problème de logement, car il faut bien loger tous ces gens. Il faut alimenter les infrastructures, les nourrir, instruire leurs enfants. Tout ceci à un coût qui n'entre évidemment pas dans le calcul de nos hurluberlus du libéralisme. Quand on fait le bilan total, je doute que ce soit très positif même après plusieurs générations, mais là n'est pas le problème au fond. Cette question migratoire n'aurait jamais dû être motivée par des questions économiques. On ne peut pas gérer une société avec ce seul paramètre comme motif d'action. C'est bien l'obsession pour la seule question économique qui est la maladie de notre temps. À aucun moment nos politiciens ne se sont dit qu'il vaudrait peut-être mieux une faible croissance avec un déclin démographique plutôt qu'une guerre civile alimenté par une immigration massive. De la même manière qu'ils n'ont pas vu que la globalisation finirait par mettre de nouvelles puissances économiques à la tête de la planète à l'image de la Chine, ils n'ont pas vu que l'immigration causerait d'énormes problèmes pour nos nations à terme. Ils ont refusé de le voir et nous en subissons les conséquences aujourd'hui.

 

On pourrait d'ailleurs rajouter à cet argument le fait que résoudre un problème de sous-natalité par une immigration constante est en soi problématique. En effet, la transition démographique n'est pas qu'occidentale, elle touche déjà la majorité de la planète. En Asie, la fécondité est inférieure au seuil de reproduction . Même l'Inde qui vient de devenir le pays le plus peuplé de la planète connaît une baisse de la natalité spectaculaire. Dans les grandes villes de ce pays qui préfigure l'évolution à terme de la natalité du pays, on est largement en dessous de 2 enfants par femme déjà. C'est l'inertie démographique qui va faire croître encore le pays pendant quelques décennies, mais ensuite ce sera la chute comme chez nous. Comme je l'ai dit d'ailleurs dans un précédent texte de ne pas trop compter non plus sur l'Afrique subsaharienne. Des données récentes montrent une chute spectaculaire des naissances. Ce qui sera une bonne chose pour eux puisque cela signifie une possibilité de développement, mais cela veut dire que vers 2040-2050 il n'y aura plus vraiment de stock de réserve pour alimenter l'immigration mondiale en tout cas pas assez pour alimenter à la fois l'Amérique, l'Europe et l'Asie en main-d’œuvre. C'est ce qui arrive aux USA actuellement, le pôle migratoire mexicain commence à se tarir avec une natalité à 1,9 enfant par femme.

 

La seule solution rationnelle pour demain est donc de revenir à des natalités raisonnables dans nos pays, mais cela va entrer en contradiction avec l'imaginaire néolibéral qui ne veut pas investir à long terme dans l'éducation et l'élevage d'enfant. Le capital essaie de tout externaliser et de minimiser ses propres efforts d'investissement pour maximiser ses profits. Cette vision est totalement incompatible avec le développement réel d'une société qui nécessite des investissements dont la rentabilité se fait souvent à très long terme. Le fait de faire des enfants et de les élever rentre dans cette catégorie du très long terme. La transition démographique mondiale donnera probablement un coup fatal au capitalisme néolibéral, la globalisation n'aura en fait que retarder la nécessaire sortie d'un système économique à courte vue conduisant notre espèce à une impasse. Reste à imaginer par quoi il sera remplacé.

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commentaires

P
Outre le rôle déflationniste , l'immigration de masse a accompagné la mutation de notre économie , en misant tout sur le service nos dirigeants ont favorisé la consommation au détriment de la production.<br /> L'économie de service qu'on a adopté étant a faible valeur ajoutée , le marché est contraint de trouver de nouvelles têtes chaque année/trimestre pour booster les ventes...<br /> On évoque souvent le lobbying du BTP pour pousser la construction mais toutes les filières sont concernées par cette course aux nouveaux prospects.<br /> L'immigration n'a pas été le seul subterfuge cela dit, y a aussi eu le développement du crédit perso , le recrutement dans les collectivités désindustrialisées etc.
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Y
Oui nous avons évolué exactement comme les anglo-saxon, l'avantage dollar ou de la City de Londres en moins.
D
N'allons-nous pas, un jour, vers le clonage humain?<br /> Ton texte sous-entend que les diplômes des immigrés correspondent à ceux des Français. Si l'immigré est, avant tout, faiblement qualifié ou ne parlant pas français, seuls les salaires de nos propres illettrés ou sans diplôme seraient stables ou en baisse. J'ai l'impression que beaucoup d'entre nous voient leur salaire stagner ou baisser. <br /> Aux Etats-unis, un grand malaise existe entre les Blancs et les Noirs. En Allemagne, ce sera la même chose mais à l'égard des Noirs et des "musulmans". En France, c'est plus compliqué. Les régions contre-révolutionnaires devraient finir par donner un assez fort racisme vis-à-vis des Noirs et des "musulmans". En attendant, ces mêmes régions votent gauche, vert ou centriste qui les encouragent ou les laissent nous haïr. Todd a déclaré que la gauche préparait la guerre entre eux et les Français pauvres.
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Y
Cela dépend des immigrés. Pour la France effectivement la population est moins qualifié, mais pour d'autre pays ce n'est pas forcément le cas. Aux MIT ou à Caltech aux USA ce sont des indiens des européens et des chinois qui font tourner les centre de recherche. Mais le but est toujours de réduire au maximum le poids des salariés. <br /> <br /> Pour la guerre civile je ne sais pas mais il est clair que la "gauche" joue clairement contre les classes populaires du pays en valorisant excessivement l'immigration, y compris contre les population immigrés déjà sur place et qui aimeraient peut-être trouver un travail correctement payé et stable.