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31 mars 2011 4 31 /03 /mars /2011 21:40

  Il est quand même incroyable que le peuple français n'ait pas été consulté sur la question de la départementalisation de l'île de Mayotte. Et il semble que comme cela devient une habitude seul Marine Le Pen ait soulevé cette question, après la laïcité, le libre-échange ou l'euro voilà maintenant le FN seul parti à critiquer cette drôle d'adhésion. En effet et au risque de choquer, Mayotte est très éloignée du territoire français et contrairement à la Réunion ou aux autres restes de l'empire colonial, cette île est faiblement française sur le plan culturelle. L'arabe y est plus parlé que le français et le territoire est composé à 95% de musulmans voilà un beau sujet pour l'indentité française. Peut-on être français en ne partageant aucune affinité avec le comportement social français, en ne connaissant pas le principe de laïcité, et en ne parlant pas français?Car les pratiques sociales locales ne correspondent pas vraiment aux pratiques nationales le coran faisant figure de religion et de loi bien au-dessus des principes de la république. Il est étrange qu'un gouvernement qui a fait tout tapage médiatique sur l'identité nationale soit aussi celui qui transforme en département un territoire manifestement étranger. Car après cette affaire on peut vraiment se demander ce que c'est d'être français, c'est posséder un bout de papier plastifié en fait.

 

  Et cerise sur le gateau cette île est revendiquée par les Cormores et une résolution de l'ONU la reconnait comme faisant partie de l'Union des Comores et non du territoire français. L'union Africaine et l'ONU critiquent la présence française sur cette île et l'on ne doute pas de la validité de leurs arguments, il suffit de regarder une carte pour voir que Mayotte est un état Africain. Etat qui en plus historiquement appartient à l'Union des Comores. Alors pourquoi donc avoir donné la nationalité française à un territoire aussi peu français en réalité. Quand on pense à toutes les remarques sur les difficultés qu'il y aurait à intégrer éventuellement les Wallons en France. Là pour intégrer une île qui n'est française, ni par la géographie, ni par l'histoire, ni par la langue, ni par la culture, on ne discute même pas. Pas de débat rien, c'est comme ça et puis c'est tout. 

 

F_2000_Map_Dom-Tom_YS.jpg

 

Un universalisme délirant

 

        A titre personnel je pense qu'il doit y avoir contiguïté sur le plan territorial, c'est-à-dire que les frontières d'une nation doivent former un bloc. Car les territoires isolés et éloignés finissent toujours par produire une divergence culturelle et linguistique à long terme qui finit  par produire une autre nation. Personne aujourd'hui n'irait proposer le rattachement du Québec à la France, pourtant ce territoire est nettement plus français que Mayotte, on a même des hésitations pour la Wallonie au cas où la Belgique éclaterait elle est pourtant à coté. Et d'ailleurs si cela arrivé il y aurait certainement un référendum en France pour une telle adhésion, on se demande vraiment pourquoi le peuple français n'a pas été interrogé sur Mayotte. Finalement tout ceci donne la désagréable impression d'une perpétuation de l'esprit colonial, celui-ci avait quand même comme moteur un universalisme qui prétendait transformer toute l'humanité ou presque en français. Comme si être français était quelque part le but à atteindre pour toute l'humanité.

 

  En réalité, il est probable que Mayotte souffrira de sa dépendance à la nation française, c'est un vrai cadeau empoisonné. C'est déjà le cas d'ailleurs, puisque l'on sait que les aides sociales et le système médical français ont créé une véritable aspiration des populations environnantes vers Mayotte. Les habitants locaux sont littéralement écrasés sous le poids de l'immigration, celle-ci représentant déjà prés de 40% de la population, ce rapport de l'assemblée nationale nous éclaire sur le sujet. On imagine les réactions en métropole avec de tels taux. Alors bien évidemment vous me direz oui, mais les locaux eux sont pour être français. C'est oublier que c'est probablement pour des intérêts économiques ou géopolitique à court terme rien d'autre. Si demain les Sénégalais réclamaient le rattachement à la France pour améliorer leur quotidien à  court terme, faudrait-il pour autant leur octroyer ce qu'ils veulent? Quelque part la différence de niveau de vie invalide l'idée qu'il s'agisse d'un choix parfaitement neutre produit par le désir d'être français. L'île aurait un niveau de vie élevé et serait totalement autonome pourquoi pas, mais ce n'est pas le cas. D'autre part je crois que c'est aussi la peur d'être manger par l'union comorienne qui motive cette attachement à la France. En ce cas on peut très bien imaginer une politique de défense pour l'île, lui garantissant son autonomie vis-à-vis de son voisin sans pour autant en faire un territoire français. Qui plus est l'île utilise l'euro, comme nous, puisque c'est un territoire français. Mais si cette monnaie est trop élevée pour l'économie française, je vous laisse imaginer les dégâts sur les producteurs locaux de ce territoire notablement en retard et mal équipé. Ce faisant en collant cette monnaie à ce territoire on le vide de sa substance productive et l'on en fait un parasite vivant des subsides de l'état métropolitain. Est-ce vraiment souhaitable pour les habitants de Mayotte? Et ce que je dis là pour l'euro était déjà valable à l'époque du franc, la situation n'ayant fait que s'aggraver avec la monnaie unique européenne.

 

Il faut donner l'indépendance à tous les DOM-TOM 

 

  Lors des manifestations de 2009 en Martinique, on est finalement passé à côté d'un débat pourtant nécessaire, il me semble, parce que je crois totalement inefficace la gestion centralisée de territoires aussi éloignés de la métropole. Ces régions gagneraient beaucoup à mieux s'insérer dans leur localité et à développer des rapports économiques avec leurs voisins plutôt qu'avec une nation trop lointaine. Une grande partie des problèmes de la Martinique par exemple est liée à cette attachement économique au territoire français. Les DOM-TOM ont un peu le même problème avec la France, que la France avec l'Union Européenne. Une seule politique pour des territoires aussi disparates est une catastrophe même en tenant compte des redistributions. Mayotte,  pour en revenir à elle, a une démographie largement plus rapide que celle de la métropole, il lui faudrait donc un accroissement de la masse monétaire et une inflation beaucoup plus importante pour pouvoir produire plus d'emplois. Lui coller le franc et maintenant l'euro c'est un acte immonde pour le développement local. Si le tourisme en Martinique ou en Guadeloupe est moins performant qu'à  la République dominicaine, par exemple, c'est en grande partie parce que l'euro est trop fort pour nos îles. Et même un retour au franc n'arrangerait pas les choses, il leur faudrait leur propre monnaie adaptée à leur économie. De plus  pour maintenir les incohérences de politiques économiques on arrose ces territoires d'argent ce qui a pour effet de développer la corruption et le copinage. Ce n'est pas comme cela que ces régions se développeront. 

 

Les DOM-TOM sont bien sûr tous des cas particuliers, et il faut voir comment les insérer dans leurs régions économiques particulières au cas par cas. Il nous faut définitivement tourner la page de la colonisation et pour cela faire en sorte que ces territoires ne soient plus dépendant de nous comme il le sont à l'heure actuelle. Cela ne veut pas dire bien évidemment rompre tout rapport avec ces régions, mais il faut changer l'organisation économique pour que petit à petit ces peuples entrent en coordination avec leurs voisins. Car cette relation de dépendance avec la France n'est pas bonne pour ces territoires qui souffrent des effets de déconnexion avec leur climat économique local. Mais ce n'est pas bon pour la France elle même, qui est oblige de dépenser des sommes importantes pour maintenir à flot des territoires, qui pourtant, sans notre présence, pourraient bien mieux s'en sortir. La première étape pour la marche vers une certaine indépendance serait à mon sens d'octroyer à ces régions leur propre monnaie, une dévaluation sur ces territoires permettrait une amélioration rapide de leur compétitivité. Nous devrions nous préparer à couper le cordon ombilicale entre nous et nos ex-colonies pour leur intérêt à elles, mais aussi pour le notre. Faire de Mayotte un département français est un contresens historique qui risque de coûter cher à la France mais aussi aux mahorais .

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30 mars 2011 3 30 /03 /mars /2011 19:08

  Notre prophète préféré vient encore une fois de faire un coup d'éclat médiatique ce matin à France Inter en réactualisant son discours sur les concepts zombis. En gros pour Emmanuel Todd s'il y a bien un homme qui a une mauvaise image de la droite c'est Nicolas Sarkozy, car pour lui les électeurs de droite sont soit des racistes, soit des riches. Interprétation du vote de droite pour les élites de l'UMP qui explique en grande partie les erreurs de stratégie électorale employées. Emmanuel Todd trouve également que le vrai moteur du FN est à rechercher dans son programme économique, le FN n'ayant plus besoin de produire un discours sur l'immigration parce que l'UMP et son activisme, essentiellement verbal sur la question, auraient déjà mis sur orbite le parti de Marine Le Pen.

 

  Sinon je remarque que Emmanuel Todd semble de moins en moins confiant dans la possibilité d'un éventuel protectionnisme européen. Il me semble qu'il a changé d'avis quant à la probabilité d'un tel évènement. Je pense que le comportement de l'Allemagne pendant la gestion de la crise a dû lui faire changer d'avis. Même s'il maintient que le protectionnisme européen est la meilleure solution, son application politique devient pratiquement impossible en regard des intérêts à court terme de la puissance germanique.  Il craint à juste titre que le FN ne se présente en étant le seul grand parti avec un programme de sortie de l'euro et d'un retour au protectionnisme. J'aurai par contre une seule critique sur les propos de Todd, je crois qu'il va un peu loin en disant que le protectionnisme et la fin de l'euro sont aujourd'hui sérieusement envisagés par la majorité de la population. Pour les classes moyennes aisées je crois que le travail de déconditionnement idéologique reste à faire, quand on voit encore un type comme Copé dire que la sortie de l'euro est un extrémisme, il y a encore beaucoup d'explications à donner pour convaindre. Et il n'est pas le seul à penser cela. Dans les millieux encore épargnés par la mondialisation et la contraction économique, l'euro reste un tabou intouchable. Sans parler des peurs quasi millénaristes concernant l'inflation qui était totalement diabolisée par trente ans de discours monétariste.

 

 

 

 

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28 mars 2011 1 28 /03 /mars /2011 21:10

  Cantonales-2011-prévisions-Oct2010Oui l'abstention est le vrai gagnant de ces élections cantonales. Les hommes politiques vont faire semblant d'avoir  gagné suivant les cas, mais le fait est que l'abstention invalide en grande partie la représentativité de ces élus. Il est de plus indéniable que ce résultat est  significatif de l'état d'esprit actuel de la population française. Les français n'ont plus confiance dans leurs élites et ils le disent de deux manières, d'une part en rejetant tout simplement un jeu démocratique qu'ils considèrent être une escroquerie, au pire, une chose inutile au mieux. Ensuite il le montre par le vote front national qui est en réalité une autre manière de rejeter l'establishment, et d'ailleurs plus ce dernier est rejeté plus les gens se mobilisent pour lui. Alors que la dernière présidentielle avait fait croire à un retour de la mobilisation démocratique chez les Français, les abstentions qui grimpent depuis 2007 quel que soit le scrutin, semblent nous montrer une voie inverse. Quant à la stratégie consistant à faire barrage au FN ont constante qu'elle n'a pas réussi puisque le FN conserve un bon niveau au second tour avec près de 12% de moyenne nationale, alors qu'il n'avait que 400 candidats sur plus de 1500 cantons renouvelables. En plus l'abstention a encore augmenté par rapport au premier tour ce qui signifie que le FN ne fait plus peur. L'appel au vote utile, au vote républicain, n'a plus beaucoup  d'effet électoral, c'est à méditer pour ceux qui veulent user de cette stratégie éculée pour l'élection de 2012.

 

      Bien entendu, ce ne sont que des élections cantonales sans grand intérêt pratique, les Français le savent bien, mais les Européennes n'avaient pas plus attiré les foules. Les Français ne semblent se mobiliser que pour les questions qui leur semblent essentielles, s'ils ont le choix. Comme ce fut le cas des dernières présidentielles où Sarkozy avait fait naître quelques espoirs avec ses discours guainoesques. C'était vrai aussi du référendum sur la constitution européenne où les français avaient bien vu l'enjeu crucial, la suite les a probablement  dégoûtés d'ailleurs. On pourrait donc imaginer suivant les conditions et les candidats avoir une élection présidentielle complètement différente et cela dépendra aussi de  la qualité du débat global. Et à n'en pas douter un éventuel second tour opposant Sarkozy à DSK aurait un effet spectaculaire sur l'abstention, avec la proximité idéologique des deux hommes nous pourrions parier sur une abstention plus importante qu'à ces cantonales.

 

        En tout cas, ces élections enterrent en partie l'UMP et laisse croire aux socialistes qu'ils ont une chance aux prochaines élections présidentielles. En réalité les chiffres du PS sont extrêmement mauvais en tenant compte de l'abstention et du fait que ce parti bénéficie de son exclusion du pouvoir à l'échelon national depuis 2002. C'est d'autant plus mauvais que le PS semble grignoté petit à petit par ses petits concurrents des écologistes, au FG. Le FN lui peut jubiler, mais la forte abstention n'est pas seulement significative pour les grands partis, elle l'est aussi pour lui. Il semble que la stratégiede Marine Le Pen consistant à plutôt mettre en avant les politiques économiques alternatives et interventionnistes a été payante. Comme l'a dit Emmanuel Todd récemment le FN est malheureusement le seul parti politique médiatique à avoir un programme économique sérieux, c'est à  dire s'attaquant à la question du libre-échange et de l'euro. Le vrai moteur du nouveau FN est ici, pas dans les discours anti-migratoire même si ces derniers persistent. Les vieilles stratégies de diabolisation n'ont donc plus aucune prise, et même s'il reste probablement un fond puant au FN, l'attaquer uniquement sur cela revient à le fortifier en faisant de lui une victime médiatique. Et l'on sait combien, dans notre univers d'émotions télévisuelles, se faire passer pour une victime est un avantage énorme en terme d'image. C'est d'ailleurs ce que vient de réexpliquer Jacques Sapir dans cet interview donné à Challenge où il dit très justement: "si Marine Le Pen continue à ne pas être condamnable moralement, il va falloir revoir toute la stratégie à son égard. ". Il faut donc bien répondre aux propositions du FN et non s'enfermer dans des discours de posture souvent bien commode. De toute façon, si les hommes politiques français passaient plus de temps à réfléchir à leurs actions et à chercher des solutions pour résoudre les problèmes de leurs électeurs, et un peu moins à chercher les bons  coups médiatiques pour se faire réélire, ils n'en seraient pas arrivés à ce stade de déconfiture. Le FN c'est un peu la moisissure qui grandit sur un corps en putréfaction, elle n'y est pour rien la moisissure si le corps est mort.

 

En route vers une présidentielle 2012 imprévisible

 

  Mais ce que ces élections nous apprennent de plus important est finalement le fait que les prochaines élections pourraient être plus ouvertes qu'on ne le croit. En premier lieu parce que le FN fait vraiment des scores élevés dans les cantons où il avait des représentant. En plus on apprend dans un texte de Philipe Cohen qu'il semblerait que le report des voix au second tour qui s'est fait en faveur du FN, ne provenait pas uniquement de la droite. Certains essaient, pour se rassurer probablement, de minimiser ce qui s'est passé à ces élections.Même s'il est vrai que l'abstention n'est pas à ignorer, il va cependant  falloir accepter le fait que Marine Le Pen a réussi son coup. Maintenant, nous verrons si elle continue dans ce sens en allant nettoyer son parti des scories xénophobes qui s'y trouvent encore, pour en faire un parti plus présentable, ou si elle s'arrête en chemin laissant poindre un doute quant à sa bonne foi. De toute façon, elle n'est pas encore capable de rassembler totalement les français au second tour, le faible nombre d'élus obtenu par le FN malgrés son score le montre. La seule chance qu'elle aurait aux présidentielles serait, à l'heure actuelle, d'arriver au second tour, elle ne peut en aucun cas espérer mieux. Il lui faudrait montrer, par je ne sais qu'elle méthode, que le FN a profondément changé, si elle veut vraiment arriver à la fonction présidentielle, si tel est vraiment son voeu.  Maintenant l'autre question, c'est que vont faire les alter-souverainistes, surtout ceux de droite, ceux de gauche n'ayant pas vraiment d'équivalent du FN en face d'eux. Je pense ici bien évidement à nos collègues de DLR, mais aussi au petit groupe de François Asselineau. Ce dernier ayant quand fait montre d'une certaine mauvaise foi,  à mon sens, en refusant de reconnaitre une poussée du FN par des gesticulations verbales sophistes, tout à fait dignes d'un énarque, dans ce texte. De son coté mon ami blogueur Laurent Pinsolle qui est aussi le porte-parole de DLR fait montre de plus d'honnêteté que Asselineau en reconnaissant cette poussée. Ces mouvements politiques sont écrasé par la présence du FN à tel point que l'on ne voit pas comment, et par quel miracle, ils pourraient bousculer MLP d'ici les élections. On voit ici l'effet néfaste du FN concernant la visibilité d'alternatives souverainistes moins caricaturales et plus à même de rassembler. Tant que le FN n'est pas capable de rassembler au second tour il restera quelque part un allié du système qu'il prétend combattre.

 

Quoi qu'il en soit, la question du rapport à l'Europe et  la question du libre-échange pourraient bien émerger aux prochaines élections et cela en grande partie grâce au FN. Car même si ce dernier semble stériliser les voix des électeurs en les détournant de petits partis qui seraient pourtant plus à même de rassembler, on doit  constater que grâce à Marine Le Pen il y a une chance pour que l'on parle des sujets sérieux. Des sujets qui vont de la dette publique et de son origine, au  libre-échange suicidaire, en passant  par la question de l'euro dont il devient franchement difficile de défendre le bilan en ces temps de pillage des PIGS.  Je sais que faire cette remarque est difficile pour tous ceux qui sont membres de petits groupes politiques comme DLR ou le plus petit encore UPR, mais le fait est que les idées de souveraineté passent dans l'opinion publique grâce aux discours de Marine Le Pen. Reste à voir si les français finiront par préférer les originaux sincères, aux copies de circonstance. Cependant j'attends avec impatience les réponses de nos pontes du centre libéral, lorsqu'ils devront répondre sur ces questions essentielles et qu'ils n'auront pas d'échappatoires à cause du poids grandissant du FN. L'éventuelle candidature de DSK, déjà élu si l'on en croit nos médias, devrait révéler au grand jour la proximité idéologique entre le PS et l'UMP avec des conséquences imprévisibles sur les électeurs, y compris chez ceux qui croient encore que le PS est un parti de gauche.

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23 mars 2011 3 23 /03 /mars /2011 20:03

AfficheUS 1945Mais qu'elle bonne idée que celle de faire un front républicain, voilà bien un moyen d'essayer enfin de redresser la situation politique et économique française, qui convenons-en, en  a bien besoin. On va enfin avoir une union des démocrates et des républicains au nom de la survie de notre pays et de ses principes. Enfin une union de tout les partis de France pour rendre à notre pays son indépendance et sa souveraineté. Mais quel front républicain ce serait, alliant  souverainiste de droite comme de gauche et n'ayant pour seul objectif que le retour à la souveraineté du peuple et de la nation française...heu... mais... Autant pour moi, je me suis trompé en fait, il faut dire que le titre est un peu trompeur en fait. Malheureusement il parait que le front républicain c'est seulement pour faire barrage au FN. J'avoue être un petit peu déçu là, avec toutes ces mauvaises nouvelles qui s'accumulent, je pensais en avoir de bonnes, enfin en plus de la déculotté de l'UMP au premier tour des cantonales.

 

Le vrai front républicain n'est pas celui qu'on croit

 

  La vérité dans cette affaire c'est qu'il est presque comique d'entendre des partis, qui n'ont eu de cesse depuis trente ans de bafouer toute les lois et les principes de la république, s'en faire soudain les défenseurs. Et cela  uniquement quand ça les arrangent et que  cela correspond à leurs petits intérêts électoralistes. Où étaient donc les défenseurs de la république du PS et de l'UMP lorsque le président et les députés, y compris de gauche, ont fait voter un texte qui avait été rejeté par référendum en 2005? Où sont donc nos défenseurs de la démocratie lorsque l'on impose au peuple de France des politiques pour lesquelles il n'adhère pas? Lorsqu'on lui impose de renflouer le système bancaire avec des deniers public pour ensuite justifier la destruction des services publics, et cela au nom de la réduction de la dette provoquée par ces mêmes sauvetages. Où sont donc nos républicains lorsque les entreprises française s'en vont à l'étranger parce qu'elles ne peuvent résister à la concurrence étrangère, à cause d'une monnaie unique idiote et d'une concurrence suicidaire avec des pays à salariés massivement sous-payés. Où sont donc ces républicains lorsqu'il faut résoudre les problèmes concrets des français, du logement au chômage, en passant par la délinquance, la baisse du niveau de vie et l'effondrement de nos services publics. La république ce n'est pas que des textes poussiéreux qu'il faut vénérer comme nos des primitifs le font avec des totems ou des idoles.  La république c'est avant tout des principes en action, et le moins que l'on puisse dire c'est que s'il y a bien des partis anti-républicains en France, ils sont malheureusement déjà au pouvoir.

 

Le FN est un épouvantail, rien d'autre, il permet au PS et à l'UMP de continuer à faire croire qu'ils défendent l'intérêt français alors même qu'ils ont été au pouvoir ces trente dernières années et que la situation actuelle du pays est bien le fruit de leurs politiques conjointes. C'est décidément bien facile d'accuser autrui d'irresponsabilité ou de démagogie quand, soit même, l'on provoque de façon répété des catastrophes politiques et économiques. Le vrai front républicain n'est pas celui qui arrêtera le FN et les fantasmes qu'il entraîne chez certain, le vrai front républicain se sera celui mettra, une bonne fois pour toute, fin à la parenthèse néolibérale dont notre peuple ne cesse de payer les conséquences depuis 1983. Le vrai front républicain sera celui qui mettra fin au libre-échange et à la concurrence libre et donc complètement faussée. Ce sera un front qui ne considérera plus la hausse des salaires comme une catastrophe et les stock option comme une invention géniale. Le vrai front républicain sera celui qui osera remettre de la politique dans l'économie et qui rompra avec l'idée que le féodalisme économique est un modèle de civilisation progressiste. Donc en réalité le vrai front républicain sera celui qui se dressera contre les politiques néolibérales de l'UMP et du PS, et contre les contraintes européennes.  Il y a bien une bête immonde à abattre mais elle triche sur son identité.

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22 mars 2011 2 22 /03 /mars /2011 21:00

  Le titre de ce texte provient des propos tenus par Alain Cotta dans une interview donné sur radio Notre Dame. Et le moins que l'on puisse dire c'est que cet économiste n'y va pas avec le dos de la cuillère, il met les pieds dans le plat. Alain Cotta fut un des premiers critiques de l'euro, il y était opposé dès le début, on trouvera donc normal sa critique de la monnaie unique à la fin de de cet interview. Les faits et l'histoire semble malheureusement lui donner raison, l'euro nous tue à petit à feu comme il le dit si bien. Mais si sur ce blog j'ai souvent critiqué l'euro, ce n'est pas sur ce sujet que je tiens à entamer ici une discussion, mais plutôt sur la question de la démocratie et de l'oligarchie qu'Alain Cotta a abordé ici rapidement mais avec force. Si les propos tenu par Alain Cotta ont une certaine véracité en ce sens que effectivement nous ne sommes pas réellement dans des régimes démocratiques, mais plutôt dans des systèmes oligarchiques. Je ne crois pas pour autant que ces oligarchies soient aussi puissante que semble le croire Alain Cotta, qu'elles aient l'illusion d'être puissantes probablement, qu'elles aient réellement le pouvoir et le contrôle de tout, c'est beaucoup plus discutable.

 

 

 

 


Tentative de catégorisation des oligarchies occidentales 

 

  En premier lieu je suis d'accords avec les propos d'Alain Cotta sur la réalité de nos démocratie, nous ne faisons en réalité que choisir des candidats présélectionnés et tous membres d'une même caste  auto-proclamé. C'est particulièrement visible en France ou en plus la plupart de nos élites ont fait les mêmes écoles et ont pour la plupart parcouru le même chemin social et professionnel.  De plus les conditions économiques construites depuis une trentaine d'années ont favorisé de nouveaux pouvoirs, ce dernier étant abandonné petit à petit par les politiques aux oligarchies économiques et financières. A ce propos Alain Cotta a construit son raisonnement sur une segmentation en quatre parties des oligarchies, selon lui il y aurait:

 

1- L'oligarchie politique

2- L'oligarchie militaire

3- L'oligarchie industrielle et financière

4- Les oligo-riches, sorte d'individus ultra-riches et influents

 

    La planète toute entière serait donc gouvernée par ces oligarchies, moyennant bien sûr une proportion variable suivant les pays. Les USA sont par exemple essentiellement gouverné par le type 2, 3 et 4 de ma liste, le type 4 devenant de plus en plus puissant par rapport au type 3. La France elle possède un atout, en ce sens que le type 1 reste prépondérant, même s'il a eu tendance sous les effets cumulés du libre-échange et de l'UE à commencer de fortes interactions avec l'oligarchie de type 3 et 4, il reste qu'en France l'oligarchie est surtout politique. Cependant le problème avec ce type de catégorisation sociale, c'est qu'en réalité nous avons non pas affaire à des ensembles solides et facilement quantifiables, mais a des groupes en forte interactions les uns avec les autres. On pourrait dire qu'il en va de même avec les classes sociales, ce qui ne nous empêche pourtant pas de parler de classes sociales. Mais dans le cas de ces dernières la rémunération moyenne est quand même un bon moyen de trouver les limites des groupes et c'est un moyen relativement efficace. Mais ce n'est pas le cas des oligarchies qui  ne peuvent être définies uniquement par la taille de leurs revenues. En effet la nature des oligarchies, outre leur richesse,  dépend aussi de la nature et de la provenance de ces revenues, ce qui rend le travail de quantification nettement plus compliqué. Au sens mathématique il s'agit en fait d'ensembles flous, quelqu'un peut appartenir à plusieurs ensembles en même temps. Ainsi  le groupe 2 et 3 aux USA forment une  maelström très difficile à discerner en fait, surtout si l'on voit le poids de l'industrie militaire dans l'économie du pays. Comment distinguer l'oligarchie militaire de l'oligarchie industrielle, si elles ont complètement fusionné, l'armé US , bien représenté par le Pentagone, allant jusqu'à encourager des guerres pour justifier l'existence de l'industrie militaire. Difficile dans ces conditions de dire qui est qui les fonctions,normalement séparées, ont fusionné.

 

  Quoiqu'il en soit, nous pouvons admettre qu'il existe bel et bel des individus ou des groupes d'individus ayant une influence plus grande que la plupart des mortels. Et je rejoindrais ici parfaitement les idées d'Alain Cotta sur cette question. Mais à ces catégories, il faut ajouter une autre séparation, celle liée à l'espace d'existence de ces oligarchies et à l'image qu'elles se font de la géographie de leurs propres intérêts. Ainsi il se trouve que certaines oligarchies sont par nature transnationales ou internationales, elles se fichent alors de la géographie et des contraintes territoriales. D'autres, au contraire, sont limités à leur territoire national. On comprendra bien que les intérêts de ces deux types d'oligarchies, s'ils peuvent parfois se rapprocher, ont aussi des motifs de division, et heureusement d'ailleurs, parce que c'est probablement là la limite intrinsèque des expériences macro-économiques actuelles. Dans les types prédéfinis tel que précédemment, il y en a un qui est toujours national, c'est celui de l'oligarchie militaire, le type 2. A l'inverse il y en a une autre  qui elle est toujours internationale, c'est celle du type 4, en effet des individus ultra-riches  n'ont en général aucune contrainte territoriale et s'intéressent pet aux questions d'intérêt national. Ce sont souvent de grands défenseurs de la mondialisation qui voient en elle l'avenir inéluctable de l'humanité. En oubliant au passage que tout le monde ne peut pas vivre comme un citoyen du monde, car cela nécessiterait des moyens économiques non généralisable à l'ensemble de la population humaine et ce pour des raisons de contraintes physiques évidentes. Combien de terre faudrait-il pour que tout le monde aient le niveau de vie d'un Bill Gates? A moins d'une véritable révolution technique rendant l'énergie gratuite et abondante, tout comme les matières premières, on ne voit pas très bien comment l'humanité pourrait totalement se déraciner ou plutôt avoir comme racine la terre entière à l'image de  nos Jacques Attali et autre BHL.

 

    Enfin dans cette deuxième façon de catégoriser nos oligarchies, il reste le type 1 et 3, ces deux peuvent être nationale ou internationale suivant les conditions du pays. En France la finance est  maintenant largement transnationale de même que la plupart des grandes entreprises, il ne nous reste qu'une petite oligarchie industrielle nationale mais elle est largement en déclin. Nos politiques eux restent tout de même coincés par les contraintes nationales du fait des élections. Mais la primauté du droit européen sur le notre tend à nous imposer une oligarchie politique transnationale, celle de l'UE, qui prend de plus en plus l'ascendant sur nos politiques nationaux. A l'inverse dans un pays comme la Chine la finance et l'industrie sont totalement nationales, et ces oligarchies sont même sous le contrôle de l'oligarchie politique et militaire. Alain Cotta a raison dans ses propos de montrer que ce type d'organisation oligarchique semble beaucoup plus efficace parce que justement enraciné sur un territoire, et donc en partie solidaire du reste de la population. Alors qu'en occident les élites se déconnectent de plus en plus de l'intérêt des populations locales, créant des havres de prospérité au milieu d'une misère grandissante, à l'image des pays d'Amérique du Sud où se côtoient gratte-ciel et bidonvilles.  Le continent Européen où la politique a longtemps dominé permettant ainsi un développement assez juste et rationnel, semble de plus en plus se rapprocher des modèles sud américains, au moment même où ces derniers s'en éloignent comme je l'avais souligné dans mon texte sur l'économie argentine.  

 

L'influence des médias et les limites du pouvoir oligarchique

 

    Mais maintenant que nous avons créé une grille de lecture et un moyen de nommer les groupes oligarchiques, il faut relativiser leur toute puissance.  Si ces groupes prennent des décisions, leurs intérêts, comme je l'ai dit, peuvent diverger, voir même entrer en conflit y compris au sein d'une même nation. C'est une barrière naturelle au pouvoir des groupes humains, aussi puissants soient-ils. Aux USA par exemple des groupes favorables au libre-échange comme Wallmart rencontre la désapprobation d'autres groupes comme l'industrie sidérurgique ou l'industrie automobile. Et les intérêts du complexe militaro-industriel, s'ils pèsent énormément sur la compétitivité des USA et sur le budget public, ont aussi comme bon coté d'empécher une désindustrialisation totale des USA. En effet pour fabriquer des armes de pointe il faut garder des savoir-faire techniques et industrielles et une base de gens qualifiés. Quelque part, et malgré ses effets négatifs, l'industrie de l'armement US empêche la nation de tomber totalement sous les effets des politiques mener par les financiers transnationaux et les multinationales américaines. Le complexe militaro-industriel si décrié aujourd'hui sera peut-être un jour le fer de lance de la réindustrialisation des USA.  La nature nationale du complexe militaro-industriel protège d'une certaine façon l'Amérique contre ses oligarchies à caractère internationaliste, tout en poussant paradoxalement le pays vers des difficultés économiques mais sous une autre forme, inflation manque d'investissement pour les infrastructures faible services publics etc...

 

  Donc comme nous le voyons rien n'est simple, et ces contradictions entre groupes d'influence divers et variés font que les décisions prisent par nos pays peuvent parfois sembler contradictoire à l'image de l'euro par exemple.  L'euro comme le rappel Alain Cotta est une monnaie faites par les politiques, il s'agissait d'un acte politique visant à transformer l'UE en état fédéral, mais il était aussi le fruit d'intérêts économiques celui de la rente et de la finance avec une basse inflation en vue. Dans cette affaire il y a eu des perdants ce fut l'oligarchie industrielle de la plupart des pays d'Europe occidentale et des gagnants les rentiers, les détenteurs de titres de dette et les banques. En effet la monnaie unique a gravement affaibli la compétitivité industriel de la France ou de l'Italie ,sans parler de l'hécatombe en Grèce, en Espagne ou au Portugal, mais nous en avons déjà parlé ailleurs. L'euro est quelque part la preuve que les diverses oligarchies ne s'entendent pas forcement, et ne calculent pas nécessairement en concertation les unes avec les autres. Il n'y a pas de grand complot planétaire, juste des alliances de circonstance et avec un vision souvent  à court terme. Une oligarchie peut même se suicider, à l'image des oligarchies politiques françaises qui ont décidé de suppirmer leur propres pouvoirs au bénéfice de la finance, des banques  et des oligarchies politiques européennes. Personne n'a pourtant obligé les élites politiques françaises à faire l'euro, elles l'ont décidé toutes seules.

 

  Il y a une autre contrainte au pouvoir des oligarchies ce sont les médias qui dans une cadre démocratique peuvent peser face aux influences et aux manipulations des votes. Mais vous me direz que la plupart des médias sont aux mains de ces mêmes oligarchies, et c'est vrai, mais il y deux limites à cela. D'une part les nouveaux médias commencent à sérieusement ébranler la structure hiérarchique  de l'information, comme je l'avais écris dans ce texte. Grace à internet l'information n'est plus verticale, coulant de haut en bas, elle devient horizontale et met à égalité les hommes entre eux, ce qui rend beaucoup plus difficile le contrôle médiatique. Mais il y a une deuxième raison, c'est le manque de maitrise  des effets de l'information sur la population. Les mensonges et les stratégies marketing ont leurs limites, on le voit par exemple avec la stratégie de la diabolisation du FN. Que l'on soit pour ou contre ce parti et ses idées, force est de constater que la machine médiatique semble se retourner contre ses utilisateurs. La population finit avec un certain temps de retard  par s'adapter aux discours médiatiques, et elle finit par s'en méfier lorsqu'ils lui semblent faux et manipulateurs. Enfin les politiques menées pour des intérêts oligarchiques particuliers finissent souvent par produire des drames historiques et économiques mettant fin à la domination de ces mêmes oligarchies, par la force des choses si je puis dire. Ainsi l'explosion de l'euro entraînera sûrement avec lui la génération de politique qui a eu la bêtise de le mettre en oeuvre. De la même manière que le dogmatisme libéral et monétaire argentins des années 90 a fini par provoquer une faillite du pays et le renversement de cette même oligarchie. 

 

La vraie démocratie reste à inventer 

 

      Maintenant, et pour contredire Alain Cotta, je ne crois pas que l'oligarchie sera le système de domination des hommes pour l'éternité des siècles, et il n'y a pas de fatalité à cela. Si l'on se place dans la longue période historique, je dirai que nous vivons l'échec des régimes mis en place à l'époque des lumières, c'est à dire l'échec des régimes politiques franco-anglais fondés sur un parlement élu et sur la primauté du vote des représentants. Les démocraties électorales qui ont probablement fonctionné pendant un certain, se sont vue dépasser par les évolutions du 20ème siècle.  L'apparition des masses médias (radio, télé, cinéma) ont permis à des groupes d'individus de manipuler les opinions publiques à une échelle jamais vue, alors que le système électorale présuppose une indépendance de vue des citoyens. De plus le système de représentant élu semble fortement sensible à la sphère marchande et à l'influence de l'argent et de la corruption. Il s'agit là d'un problème inhérent au modèle électorale actuel, dont j'avais parlé dans ce texte, et qui découle du fait que nous ne sommes pas égaux pour nous représenter aux élections. Le système de représentation par des parlementaires élus  est en réalité beaucoup trop corruptible pour être viable, surtout à notre époque fortement inégalitaire. La porte de sortie est donc de trouver un système politique plus à même d'isoler les politiques de l'influence des autres oligarchies, et d'éviter que les politiques eux mêmes ne deviennent une oligarchie refermée sur elle même, comme c'est malheureusement le cas du corps politique français actuel. A mon sens la meilleur manière est d'introduire des éléments issue de la stochocratie, c'est à dire du tirage au sort. En introduisant dans les processus des élections des éléments de sélection impossibles à influencer par l'argent, nous rendons le système moins perméables à la corruption. On peut également lutter contre la formation de ces oligarchies qui sont sont souvent le produit d'une hausse énorme des inégalités économiques. De même que promouvoir les référendum peut limiter les pouvoirs des petits groupes richissimes, cela suppose par contre des citoyens éclairé et moins passifs que la plupart de nos contemporains. 

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20 mars 2011 7 20 /03 /mars /2011 21:00

      Et c'est reparti alors que l'expérience de ces dix dernières années aurait pourtant dû nous donner quelques leçons, voilà que l'occident se met à nouveau à menacer de tout bois les méchants dictateurs du sud. C'est le retour des grands discours émotionnels et des interventionnistes de salon, à l'image de BHL dont on ne sera vraisemblablement débarrassé que lorsqu'il mangera les pissenlits par la racine. Il se trouve que certains de mes camarades sont tombés également dans ce piège de l'intervention à caractère humaniste, y compris mon collègue gaulliste Laurent Pinsolle qui semble défendre une telle opération. Vous l'aurez compris personnellement je suis complètement opposé à ce type d'actions et ce pour plusieurs raisons.

 

Je trouve de plus  incroyable les incohérences construites autour du droit d'ingérence militaire, car il n'est de secret pour personne que ces interventions, sous drapeau droit de l'hommiste, n'interviennent étrangement que dans certains pays possédant deux caractéristiques fondamentales. La première est qu'il semble que les droits de l'homme et la défense des opprimés ne donnent le statut de victime légitime que si le sol du pays sur lequel  se trouve les victimes possède certaines caractéristiques physico-chimiques lui permettant de produire des hydrocarbures. Il faudra sans doute demander aux chimistes par quel miracle les hydrocarbures transforment les cadavres en putréfaction en interventionnisme militaire chez les occidentaux. Voilà de quoi avoir un prix nobel de chimie un mystère absolue vraiment. La deuxième condition semble être un état d'affaiblissement extrême de l'état à aider, en effet seule une nation affaiblie pourra obtenir l'aide médicale des occidentaux. Nos médecins sont formels, il semble que seul les nations militairement faibles puissent obtenir des soins d'urgences et des opérations au rafale  radioscopique. Les saoudiens qui possèdent pourtant le premier critère d'intervention n'ont malheureusement pas accès à l'aide médicale, leur santé leur permettant encore de massacrer librement les populations à Bahrein. Si l'on oublie la plaisanterie, comment ne pas voir que ce double discours et cette double attitude permanente ont un effet désastreux sur l'image de nos propres pays.

 

    Combien de nations dans le monde connaissent des difficultés, des guerres, ou des dictatures sanglantes, sans que cela n'émeuve nos pauvres nations grandes défenseuses de l'humanité. Cette façon de faire de la géopolitique bassement matérielle en usant de slogans humanistes voilà bien la plus mauvaise action qui soit, c'est à vomir. De plus je rappellerais à nos bombardeurs psychopathes que ce sont de jeunes hommes et de jeunes femmes français qui vont aller se faire tuer en Libye. On ne met pas en jeu impunément la vie de ses compatriotes, même s'ils sont dans des avions et non sur le terrain à proprement parler. Pour ma part je considère que la seule chose qui justifie le risque de la mort pour nos soldats c'est la défense du territoire français et rien d'autre. Déclencher des conflits dans des pays lointains pour des raisons qui sont  plus obscures que celles qui sont présentés officiellement, c'est faire preuve d'une légèreté tout à fait incroyable. Peut-être faudrait-il envoyer nos politiciens avec nos hommes sur le terrain pour qu'ils cessent de déclencher des guerres sans réfléchir. Et je ne parlerai pas ici des multiples victimes collatérales en Libye que nos armes vont provoquer.  En réalité nous offrons à Kadhafi un moyen sûr de se faire passer pour un martyr aux yeux des populations arabes et africaines, d'autant plus qu'il a de fortes chances de l'emporter sur le sol face aux insurgés, même avec les bombardements occidentaux. Là il passerait pour un héraut ayant fait tomber les néo-colonialistes blancs.  Et puis qui sont ces insurgés d'ailleurs? On en sait rien en fait, on doit les défendre nous disent les médias, mais si ce sont justes des terroristes violents, pas plus légitimes que l'autre fou au pouvoir, aurait-on quand même raison d'intervenir? Je tiens à signaler que l'on soupçonne fortement ces mouvements d'être en réalité des formes d'action de la part de fondamentalistes musulmans, pas vraiment des démocrates, en tout cas pas plus que Kadhafi. Comme le note Philippe Grasset sur dedefensa :"Il faut rappeler que certains régimes arabes, de fort mauvaise réputation certes, comme l’Algérie et la Syrie, ne cachent pas qu’ils livrent des armes à Kadhafi parce que leur conviction est que le mouvement anti-Kadhafi contient effectivement des éléments islamiques dangereux."

 

  Quel paradoxe si notre intervention favorise les pires des pitres dictatoriaux que l'on puisse imaginer et tout cela au nom de la défense des droits de l'homme, comme en Afghanistan n'est ce pas? En réalité plus les occidentaux s'évertuent à intervenir, plus ils aggravent la situation et il n'y aucune chance pour que cette règle ne s'applique pas à la Libye. La puissance militaire devient ainsi l'impuissance politique, par un renversement étrange lié à la communication instantanée généralisée, la puissance rend en fait impuissant. Que la France intervienne en Libye et le sanglant dictateur deviendra un champion de la lutte contre l'empire américain,et s'il perd ses remplaçant auront tôt fait de foutre dehors les occidentaux tout en prônant la charria. Vaste programme, sans oublier les risques d'une guerre civiles sachant que la Libye n'est pas vraiment un état nation mais plutôt un regroupement de tributs disparates.

 

 

Le camp gaulliste première victime colatérale 

 

      Mais le plus étonnant dans cette histoire, c'est l'absence totale des prétendus gaullistes sur cette affaire. Nicolas Dupont Aignan soutient étrangement l'intervention militaire, tout comme mon collègue Laurent Pinsolle, mais ce n'est pas tout puisque l'on peut lire sur le blog de Jean-Pierre Chevènement la même illusion. Même si ce dernier tempère en appuyant sur le fait que la résolution de l'ONU se limite à une simple limitation des espaces aériens,et en aucun cas à un droit d'ingérence. On notera quand même que le Che n'est pas contre cette intervention ou du moins il n'exprime pas son désaccord, s'il en a un. C'est un revirement assez étonnant de sa part, une rupture assez inhabituelle de sa direction constante en matière de politique étrangère, rappelons qu'il s'était opposé à la première guerre en Irak. Et puis il faut être bien naïf pour croire que l'intervention actuelle se limitera à cela, en Afghanistan aussi cela devait être limité, on y est encore pourtant. On constatera également le soutient de Dominique De Villepin à cette intervention militaire, le "héros" du discours sur l'Irak à l'ONU semble avoir perdu de vue les arguments qu'il utilisait alors. Ou est passé le principe de non ingérence dans les affaires intérieurs d'un pays, principe éminemment gaulliste. Rappelons que le Général De Gaulle fut l'un des premiers  à reconnaître la Chine communiste, et qu'il discutait avec les autorités soviétiques pourtant peu démocratiques. La France s'est toujours mise comme principe de base de respecter les souverainetés nationales, même s'il y avait des conflits internes.

 

Et d'ailleurs nous n'avons pas à écrire l'histoire des autres peuples, il suffit pour comprendre ce principe de bon sens de se mettre à la place des populations locales. Imaginons un instant que le sud de la France soit en proie à un conflit entre différents partis, comment réagirait la population française si la Chine ou l'Allemagne arrivaient avec leurs gros sabots et favorisaient ainsi l'un des camps quel qu'il soit.  Même si l'intervention était bien intentionnée, il y aurait toujours un doute quant à l'intégrité des futurs vainqueurs, de même qu'il y aurait une haine et un dégoût vis à vis des puissances ayant participé à ces actions. Une intervention étrangère ne peut se justifier que s'il y a un conflit entre état nation, une guerre classique. Si un pays en agresse un autre alors là l'intervention militaire peut prendre sens. Mais nous ne sommes pas dans ce cas de figure en Libye. Dans le cas de guerre civile il ne faut pas prendre parti, sous peine de nourrir un ressentiment, et ce que je dis est vrai pour les peuples arabes, mais c'est vrai en général, l'intervention est souvent contre productive.

 

Nicolas Sarkozy le fossoyeur de l'indépendance française

 

  Nicolas Sarkozy finit donc son pitoyable mandat par un feu d'artifice guerrier, si seulement il pouvait aller en Libye pour y montrer tout son courage, sa mort serait probablement la seule choses qui puisse à posteriori justifier ce conflit. On voit aujourd'hui le résultat de la rentrée de la France dans l'Otan, c'est d'ailleurs souligné par le journal Le Point, ce sont les USA qui commande les opérations en Libye et non la France. On comprend ici peut-être mieux pourquoi c'est la France qui a apparemment été l'instigatrice de cet absurde intervention. Les USA et la Grande-Bretagne ayant une image déplorable, ils ont en réalité usé de leur caniche Sarkozien pour faire passer la pilule militaire. C'est d'ailleurs ce que sousentend le New York Times comme expliqué dans cet article qui prétend qu'en réalité ce sont les USA qui ont fait pression pour permettre le conflit, la France ne servant que d'intermédiaire.  La France était plus présentable pour justifier le conflit militaire et faire valoir les intérêts des USA dans la région. Que voulez vous avec toute cette instabilité et la possibilité de voir l'Egypte grand allié traditionnel des USA tomber sous un régime potentiellement hostile, il fallait bien une nouvelle base arrière alors pourquoi pas la Libye? Et en plus il y a du gaz et du pétrole, le pays ne fait que six millions d'habitants et il est tout plat, c'est plus facile à contrôler. La Libye ferait une formidable base arrière pour la puissance américaine au cas où les autres régimes arabes, qui sortirons des révolutions actuelles, seraient anti-américains. Les intérêts de la France dans tout çà on ne les connaît pas, peut-être les intérêts de Total, ou les intérêts de Nicolas Sarkozy lui même sont-il en jeu, mais les intérêts de la France non. D'ailleurs l'Allemagne qui importe aussi du pétrole de Libye n'a pas bougé d'un pouce, nos alliés latins non plus d'ailleurs, ils n'étaient pas vraiment enthousiastes. Finalement par un renversement assez incroyable, il semblerait que la France soit la dernière puissance d'Europe continentale à agir aveuglément pour les intérêts US, étonnant non?

 

La guerre un chose trop sérieuse pour être laissé aux militaires, aux politiques et aux médias

 

    Une chose est quand même sûre dans cette affaire, il y a un problème dans notre organisation politique. Car comment un pays, soit disant démocratique, peut-il tolérer qu'un individu, même président, ou un groupe parlementaire, guère représentatif d'ailleurs, puissent ainsi déclencher une guerre sans débat et sans possibilité d'opposition pour ceux qui sont contre? Il va falloir sérieusement réfléchir à une limitation des moyens militaires qui ont trop souvent servi d'aide auxiliaire pour régler des affaires internes. Ce n'est pas vrai que pour la France d'ailleurs. La guerre ne doit pas être le fruit d'un calcul politicien à court terme, pas plus que le résultat de la défense des intérêts corporatistes des lobbies militaro-indutriels ou autre. La guerre ne doit en aucun cas être décidé par un petit groupe d'individus car ses conséquences c'est le reste de la population qui les subit. D'autant plus que les difficultés économiques de notre pays et sa situation structurelle va rendre très coûteuses ces opérations, nous ne pouvons pas comme les USA éponger notre budget militaire par l'exportation de notre inflation, nous ne possédons pas le dollars. A vrai dire nous ne pouvons même pas émettre de monnaie pour notre propre budget, ce qui veut dire que seul l'emprunt sur les marchés financiers peut financer ce genre d'opération, alors même que la France est déjà en situation de  sur-endettement gravissime.

 

  On peut affirmer que plus d'intervention militaire, c'est moins de fonctionnaires dans les écoles, dans les hôpitaux, ou dans la justice. Et ce n'est pas ceux qui brament comme BHL qui payent ces guerres, la plupart d'entre eux étant des exilés fiscaux,  ce sont les petits contribuables qui subissent déjà les conséquences des délires libre-échangistes et européïstes de ces mêmes élites.  A titre personnel je me demande si finalement la France ne devrait pas faire comme l'Allemagne ou le Japon d'après guerre, limiter à  1% le budget militaire et interdire les opérations hors de son territoire. A cela on pourrait ajouter la nécessité d'un référendum pour tout acte de guerre ou demande d'intervention militaire. Avec ces mesures on éviterait ainsi aux hommes politiques français de pouvoir jouer les gros bras à l'étranger tout en esquivant les problèmes intérieurs.  Ils auraient peut-être ainsi plus de temps à consacrer à ceux qui les ont élu et qui les nourrissent.

 

 

 

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 22:01

    Et bien voila il fallait s'y attendre Marine Le Pen est donnée en tête dans les sondages au premier tour des élections présidentielles. Alors évidement les sondages sont à prendre avec des pincettes, et puis nous sommes encore à un an des élections et les électeurs ne sont probablement pas fixés sur la question. Il peut aussi se passer plein de choses en un an, comme par exemple l'effondrement de l'euro, puisque nous assistons à l'heure actuelle, et dans une indifférence généralisée, à une forte pousser des taux d'intérêts des PIGS sur les marchés obligataires. Cependant en excluant ces paramètres force est de constater que  c'est tout de même un score incroyable pour ce parti politique. En effet même lors de son arrivé au second tour en 2002, le FN n'avait pas eu des scores aussi élevé dans les sondages préliminaires. Il y a donc bien une poussée du FN, comme on pouvait le pressentir sur le net et en étant un peu attentif aux divers débats qui agitent la population.  Bien évidement la presse de gauche à tendance à vouloir nier cette réalité à l'image de Rue89, en jouant essentiellement sur l'invalidation de ces sondages. La négation pure et simple du problème MLP semblant être le modus operandi préféré de la gauche centriste, ou mollement alternative, comme ce journal en ligne. Et quand la gauche accepte quand même cette réalité électorale, elle se met à accuser la droite de gouvernement d'être à l'origine de cette poussée. D'un coté en accusant  les débats organisées par l'UMP, ou par l'accusation  d'un fascisme latent de Nicolas Sarkozy qui serait en train de produire un effet d'extrêmisation de la droite française. En bref la gauche ne fait aucune espèce de remise en cause de son propre comportement, et voit toujours la poussée du FN comme un phénomène exogène à ses propres actions.  

 

       Mais ces postures ou cette façon d'analyser cette évolution électorale est en définitive bien commode pour notre gauche pleine de certitudes. En réalité je me demande si finalement la hausse de l'emploi de la thématique migratoire dans le  débat public est bien de la faute du FN et de la droite de gouvernement? A vrai dire, c'est le débat entre Nicolas Dupont Aignan et Alain Minc qui a instillé cette idée dans ma petite tête. Car ce journaliste de BFMtv a directement entamé le débat entre NDA et Minc sur la question migratoire, celle-ci prenant une grande partie de l'émission, alors que les sujets de divisions entre ses deux invités ne manquaient pas, de l'euro, au libre-échange, en passant par les politiques industrielles. Cependent c'est bien cette question, relativement subsidiaire en réalité, qui a constitué l'essentielle de la discussion. Il était évident que ces questions avaient été préparé en avance, Olivier Mazerolle n'étant pas vraiment un débutant dans le métier. Cela veut donc dire qu'il avait préparé consciencieusement les questions en connaissant parfaitement ses deux invités Minc le libéral, et Nicolas Dupont Aignan l'alter-souverainiste qui n'aime ni l'euro, ni le libre-échange. Nul besoin de vous dire qu'il y a forte présomptions me permettant d'affirmer que Mazerolle à une claire préférence pour le libéral.  Donc centrer le débat sur l'immigration alors qu'il s'agissait d'une divergence secondaire entre les deux invités  était pré-calculé dans le but précis d'enfermer l'outsider, NDA, dans l'image d'un candidat anti-imigrés. En plus  le court laps de temps donné par l'émission, et les sophismes de Minc, habitué des plateaux télé, ne permettaient pas de bien préciser les idées, l'amalgame en télévision étant toujours facile. Rappelons ici que la télévision est un média peu à même d'atteindre les degrés d'intelligence des débats écris, elle est le paradis des approximations et des poncifs.  Cette émission a donc en définitive montré l'usage courant du débat sur l'immigration qu'en font nos pontes télévisuels, mais il ne sont pas les seules à faire cela.

 

      De cette remarque on peut donc conclure que contrairement aux affirmations courantes de la gauche molle, ce n'est pas  l'immigration qui fait grimper le FN dans les sondages, en réalité si le PS et l'UMP ne parle que de l'immigration c'est au contraire  pour éviter d'avoir à parler d'autre chose avec le FN. La source de la poussée du FN est donc ailleurs, l'immigration est en fait un outil de diversion employé par TOUT les partis du centre pour éviter les questions qui fâchent. Ce sont donc en réalité les partis du centre qui jouent un jeu malsain en concentrant toute l'attention des médias sur ce sujet plutôt que sur les questions essentielles comme l'euro, le libre-échange, ou la libre-circulation des capitaux. C'est la stratégie d'évitement des principaux partis qui conduit le débat public français à ce niveau misérable auquel il est arrivé. Et la gauche participe de cela tout autant que la droite, si ce n'est plus en faisant bien souvent des confusions et des amalgames par trop manichéens.  Délégitimer l'adversaire est la seule réponse qu'ils ont dans leur situation sous contraintes européeïste et libérales.

 

Le FN c'est accessoirement l'immigration, mais c'est surtout la mondialisation

 

      Nicolas Dupont Aignan subit en réalité les mêmes attaques que Marine Le Pen sur les questions migratoires, d'une manière plus insidieuse et moins directs, ses adversaires focalisant les débats sur cette question lorsqu'il est invité. NDA étant député ancien UMP, il est plus difficile de l'ostraciser directement, alors on le fait avec plus de doigté, mais c'est rigoureusement la même chose qu'avec MLP. A  n'en pas douter nous verrons bientôt les partisans du protectionnisme à gauche se faire traiter de nazi.  Si le FN grimpe dans les sondages c'est  essentiellement parce qu'il parle aux français des problèmes qui les intéressent réellement, de la mondialisation, à l'euro, en passant par la dette publique et les délocalisations. Sur tout ces sujets il a des solutions, et des solutions pas forcement complètement démagogiques, en tout cas beaucoup moins que celles des socialistes qui continuent à faire semblant d'essayer de marier la carpe libérale avec le lapin social. Cependant il est évident que nos partis du centre, tout enfoncé qu'ils sont dans l'européeîsme béat et les contraintes idéologiques qui sont les leurs, auront bien du mal à contrecarrer MLP ou les divers alternatifs sur ces sujets. Alors on préfère faire diversion sur l'immigration, c'est tellement plus commode. Cette stratégie est d'une clareté limpide lorsqu'il s'agit de Nicolas Sarkozy, mais les propos indignés constant de la gauche qui ramène sans arrêt MLP ou les quelques alternatifs sur ce sujet est aussi dans ce jeu là.  De leur coté les alternatifs ne devraient plus se laisser enfermer sur ces questions sous peine de se faire discréditer comme le souhaite les partisans du conservatisme néolibéral.

 

  De la même manière et comme l'a superbement écris Jacques Sapir dans sa dernière tribune sur Marianne2, le meilleur moyen de combattre le FN, ou pourquoi pas, de le tirer vers une certaine modération, c'est de discuter sérieusement avec lui. Il faut  le contredire point par point. En lui accordant crédit lorsqu'il dit vrai, et en le critiquant avec raison lorsqu'il dit n'importe quoi ou qu'il est approximatif.  Faire de grandes gesticulations verbales en se pinçant le nez pour ne pas avoir à discuter libre-échange ou mondialisation, et cela sous le prétexte que le FN n'aime pas l'immigration, voilà bien un comportement dégueulasse à tout point de vue. Etc 'est  dégueulasse y compris vis à vis des populations immigrés qui deviennent ainsi les pions de la stratégie de maintient au pouvoir des grands partis français, PS inclus.  Pour résumer mon propos,  si le FN monte dans les sondages c'est parce qu'il traite des questions économiques de fond qui ne sont plus traitées par les grands partis politiques de l'UMP au PS. Et si l'immigration monte comme thématique, ce n'est pas pour faire monter le FN, comme l'entendent nos gauchistes professionnels, mais pour éviter de débattre des sujets tabous.  Il y a une confusion volontairement entretenue à gauche pour faire croire que l'UMP fait grimper le FN grâce à ses thématique migratoires alors qu'il ne s'agit que de diversion qu'elle même use pour ne pas parler de l'essentiel. Au final le cynisme est bien plus à gauche qu'à l'UMP.

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7 mars 2011 1 07 /03 /mars /2011 20:27

    Alain Minc le grand penseur libéral des années 90, le conseillé des princes, toujours en activité, malgré l'amoncellement d'erreurs dont sa carrière est remplie. Alain Minc auteur le plus prolifique de la pensée fast-food qui se réduit à quelques slogans qui passent bien à la télévision. Il est probablement "l'intellectuel" le plus représentatif de son époque et de sa classe sociale, avec son  alter ego Jacques Attali, qu'il n'est plus besoin de présenter. Alain Minc l'homme qui n'aimes pas son pays et qui le dit depuis des années dans ses divers livre, lui préférant la totalité de la planète forcement plus "moderne" plus adapté à la mondialisation. Il se trouve qu'il fut un temps où j'aimais bien Alain Minc, du temps de ma jeunesse où je croyais que la France devait devenir libérale, parce que tel était mon credo à l'époque. Oui en 1997, lorsque sortie de livre d'Alain Minc "la mondialisation heureuse", j'étais un libéral figurez vous. Cela risque d'étonner mes lecteurs actuels et pourtant c'est la vérité, je ne jurais alors que par Minc et Madelin.

 

      Mais j'avais deux excuses à cela, d'une part j'étais jeune, en première année d'IUT, ayant passé mon bac en 96, et pas dans les domaines économiques. En fait je ne connaissais alors pas grand chose à se domaine lui préférant les sciences et techniques. Pour comprendre un peu ces choses en tant que citoyen sérieux, qui veux bien voter en toute connaissance de cause, je lisais l'Express, Capital, Challenge. Malheureusement quand on a aucune connaissance dans le domaine économique, il est plutôt  facile de se faire manipuler par les slogans et les idées reçues de ce type de magasines.On fais confiance mais elle était bien mal placée en l'occurrence, et ce n'est que plus tard que je l'ai réalisé. Mais j'avais tout de même déjà mon patriotisme, même si ce dernier prenais des apparences libérales, et c'est là ma deuxième excuse en définitive. Car c'est ce patriotisme qui ma finalement fait changé d'avis, parce que pour moi l'économie a toujours été au service du peuple et de la nation et non l'inverse. Il a suffit que mon esprit découvre que les politiques, que je défendais, agissait à l'inverse des intérêts de mon pays pour que je change immédiatement d'orientation  Keynes et Todd furent mes sauveurs. Comme dit le proverbe il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, même si  à mon humble avis l'on devrait  modifier ce dernier en disant " il n'y a que les imbéciles et les salauds qui ne changent pas d'avis". Car Minc lui n'a pas changé, si ce n'est en apparence, l'âge commençant à peser sur ces épaules. Et s'il n'a pas changé ce n'est pas parce qu'il est un imbécile, mais bien parce qu'il défend des intérêts particuliers, lui qui ose dire aujourd'hui  que l'Europe est un paradis. On se demande bien pour qui c'est un paradis, pour les salariés certainement pas, mais pour les rentiers, oui c'est le paradis, du moins jusqu'à ce que la forteresse s'effondre sous le poids de ses contradictions.

 

 Ce pauvre Minc s'est-il seulement demandé ce qu'était devenue ces ouvriers de Vilevorde dont il se moquait dans son livre "La mondialisation heureuse". Livre dans lequel il faisait passer des décisions politiques pour des "lois" de l'économie, nous présentant la mondialisation comme un fatalité sans autre origine que la divine providence. La mondialisation était là, point, surtout pas de question c'est comme çà. Et puis c'est bien parce que cela contraint l'état à dégraisser et ses ouvriers à être plus productif ou à aller coucher sous les ponts mais çà on s'en fout. Il ne le disait pas ainsi mais cela transparaissait dans ces propos. Et c'est d'ailleurs toujours le cas lorsqu'on l'écoute parler en face de NDA dans le débat vidéo que j'ai mis à la suite de ce texte.

 

  Dans son torchon de l'époque, il y avait même une partie qui définissait clairement l'économie comme une science naturelle: "Les lois de la gravitation économique" tel était le nom d'un  chapitre de ce livre. Mais quelle hypocrisie que de dire de la mondialisation qu'elle était inéluctable qu'elle malhonnêteté quant on y pense. Ayant le livre pousiéreux, que j'avais acheté, à l'époque sous les yeux, je peux vous le certifier, il n'y a dedans aucune démonstration d'aucune sorte. Juste un alignement de poncifs libéraux qui n'ont pas à être démontré puisque probablement "tout le monde sait que".  Mais je ne peux résister à vous donner une partie de la conclusion de ce vieux  livre, une conclusion  qui a elle seule démontre l'échec des penseurs libéraux de cette époque :

 

"Jusqu'à présent, une économie pouvais jouer à cache cache avec la mondialisation. Ce sera de plus en plus difficile. La vraie révolution viendra, plus vite encore, de l'avènement de l'euro. D'un coté, il nous protégera des excès de la globalisation et rouvrira à l'Europe une marge d'autonomie; de l'autre, il nous contraindra à une modernisation forcée. Ce n'est pas la dynamique des idées qui nous rendra libéraux, de droite ou de gauche. Celles-ci ne précèderont pas, mais suivront, la mutation, à marche accélérée, que nous vivrons au coeur de la zone euro. Vous, les hommes d'Etat, deviendrez les notaires de cette transformation, à défaut d'avoir su en être les acteurs, mais, sauf pour la classe politique, l'essentiel n'est pas là. La France, comme souvent, aura eu de la chance. Sans l'euro, mal à l'aise devant la mondialisation, elle aurait sans doute connu le déclin. Grace à l'euro, l'histoire, cette providence des peuples, lui permettra une fois de plus de tenir son rang; la grâce française n'a donc pas disparu...."

 

    Je ne peux que rire en lisant cela, tant d'erreurs sur le long terme en si peu de mots c'est spectaculaire. A la plac e d'Alain Minc je me cacherai au fin fond d'un trou en Lozère, là où il n'y aurait personne pour se moquer de moi.  Il n'y a qu'une seule chose de vrai dans ses propos, c'est que Minc avait très bien compris que l'euro était le moyen le plus sûr d'imposer le libéralisme en France. Le seul problème c'est que loin d'amener à la prospérité comme il le pensait, ces idées ont ruiné la France et le continent, les chiffres que j'ai donné dans mon texte précédent en sont d'ailleurs la preuve. Et il ne fait aucune marche en arrière, aucune introspection rien, il continue à débiter les mêmes conneries indéfiniment dans ses livres et sur les plateaux de télévision.  Quand aux modèles qu'il donnait en exemple à l'époque, ils flanchent tous de la Grande-Bretagne de Tony Blair, aux USA. Les états libéraux n'ont vécu que grâce à l'endettement de plus en plus élevés qu'ils soient privés ou publics, et aujourd'hui c'est la faillite. Ces états produisaient de la croissance en alimentant des bulles et des accroissement virtuels de leur PIB, pendant que leur vrai richesse, elle, s'échappait au rythme des usines délocalisées. Mais cela Minc ne l'a pas vue, il ne voyait que sa seule lubie défaire l'état providence qu'il croyait ennemie de la prospérité, enfin, surtout de sa prospérité et de celle de ses amis rentiers.   Minc veut un état alléger mais qu'il démissionne donc,  et qu'il foute le camp de ce pays, lui et ses idées grotesques,  là nous en ferions des économies.  

 

 

Le débat entre Nicolas Dupont Aignan et Alain Minc 

 

 

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4 mars 2011 5 04 /03 /mars /2011 20:50

Notre bien mal aimé président essaie comme à son habitude de manger à tout les râteliers en adaptant ses discours aux personnes qui l'écoutent, se présentant en même temps comme le président en lutte contre le communautarisme tout en nourrissant ce dernier par la flatterie communautaire du dîner du Crif, au discours sur les racines chrétiennes de la France en passant par les caresse verbales sur l'UOIF. Sarkozy est emblématique de notre classe politique qui passe sont temps à préparer les élections en flattant tel ou tel groupe communautaire, et en oubliant que c'est contraire à l'esprit républicain. Et à ce sujet j'ai pu lire un texte intéressant de Julien Landfried le secrétaire national du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC), le parti de Jean Pierre Chevènement pour ceux qui ne seraient pas au courant. Ce dernier aborde de manière simple et efficace la question des communautarismes et leur moteur, et sur cette question je suis pleinement en accord avec lui, c'est pour cette raison que je mets son texte à lire sur ce blog.Ce texte rejoins les quelques analyses que j'avais pu faire sur ce sujet le dernier en date étant "L'immigration attention au confusions". Mais le grand mérite du texte de Landfried c'est de faire l'analyse de façon concise et efficace, ce texte provient du site de communautarisme.net site qu'il faut impérativement visiter sur ce sujet.  

 

Le comportement de nos hommes politiques est en grande partie responsable de l'évolution communautariste du pays et pas seulement parce que leur irresponsabilité en matière migratoire a provoqué des tensions. Le fait que les hommes politiques français pratiquent le clientellisme à l'excès, en s'adressant non aux électeurs en temps qu'individu, mais à des groupes et des communautés n'est pas pour rien dans les problèmes actuels. C'est d'ailleurs aussi l'opinion de Malika Sorel, membre du Haut Conseil à l'Intégration qui s'exprimait récement sur cette question sur ce site. Elle disait très justement "ce qui est profondément gênant, c’est que en période électorale, les personnalités politiques veulent rappeler aux Français d’où ils viennent, à des fins électoralistes.". De plus  ces groupes envers lesquels nos politiques font obédience ne sont la plupart du temps pas représentatif de ces pseudo-communautés. Et il y a là une grave entorse à nos principes républicains et démocratiques car on enferme des individus dans des communautés en les présentants comme incapables d'avoir un avis individuel. Tu es musulman donc t'es pour le voile et le hallal, tu es juif alors tu es pour Israel, tu es homosexuel alors tu aimes le rose, Elton John et tu votes PS...  D'ailleurs rappelons qu'en France il n'y a que des individus-citoyens, on est pas français et chrétien, français et juif, français et homosexuel ou français et musulman, aux yeux de l'état nous sommes tous français tout court. Les hommes ne doivent être distingués qu'en tant qu'individus, et non en tant que musulman ou chrétien ou athée. Réintroduire en France des notions d'appartenance communautaire est une formidable régression vers l'ancien régime, époque ou le noble ne discutait pas avec des gens des classes inférieures. Époque où il y avait des droits de naissance, droit que l'on avait abolie, mais  que l'on réinvente aujourd'hui avec les discriminations dites "positives".  

 

 


 Communautarisme contre République: une menace en trois dimensions

 

Une tribune de Julien Landfried

 

Landfried.jpgUn spectre hante la République : le communautarisme a fait son apparition comme catégorie répulsive du discours politique et du champ intellectuel depuis le début des années 80. Se réclamer du communautarisme, c’est, pour un politique ou un intellectuel, la certitude d’un isolement rapide (« Qui est communautariste ? »). Le consensus dominant estime le communautarisme en expansion dans la société et prétend construire des digues contre lui, en même temps que les « valeurs républicaines », ringardisées il y a peu encore, reviennent à la mode (« Nous sommes tous des républicains », pourrait-on paraphraser). D’où vient alors le paradoxe selon lequel le communautarisme, prétendument combattu par tous, serait irrésistiblement en ascension ? Pour répondre à cette interrogation, un essai de définition s’impose. Celle que je proposerai s’articulera autour de trois dimensions. 

« Envie du pénal » et « Reductio ad Hitlerum »
Le communautarisme est d’abord un réflexe idéologique, inséparable de l’extension du politiquement correct dans les pays d’Europe et les Etats-Unis. Certains sujets y sont désormais retranchés des règles du débat public en raison de l’implication de « minorités » plus ou moins bien définies, dont le respect inconditionnel est tenu pour acquis. Citons en vrac : la demande d’accroissement sans limite des droits associés à l’« homoparentalité », la demande de « reconnaissance » et de « dignité » des « descendants » de l’esclavage ou de la décolonisation par le vote de lois spécifiques (dites « lois mémorielles »), la revendication de places réservées dans les domaines les plus prestigieux de la politique, de la communication ou de l’entreprise privée pour les femmes et les minorités ethniques (par des politiques dites de « discrimination positive » ou favorisant la « diversité ») ou encore la demande d’intégration des pratiques culturelles et religieuses dans les cahiers des charges du Service public (quasi-disparition de certains plats dans les cantines scolaires, par exemple).

On assiste ainsi, dans les vieilles démocraties libérales, à un rétrécissement stupéfiant de la liberté d’expression, pourchassée jusque devant les tribunaux par des associations groupusculaires, parlant le langage de l’humanisme et de la tolérance, mais d’abord mues par le souci de la censure et réclamant peines de prison et interdits professionnels pour les « mal-pensants ». L’« envie du pénal », selon l’expression de Philippe Muray, semble désormais la passion dominante de la nouvelle ploutocratie du monde associatif et militant, intégrée à la société du spectacle dans ce qu’elle a de plus méprisable et médiocre, usant de la « reductio ad hitlerum » comme d’autres, en leur temps, de l’accusation de « fascisme ».

« Victimes » d'hier, « victimes » d'aujourd'hui
Dans ce contexte idéologique délétère, on reconnaît bien entendu la vieille fascination de la gauche pour la culture de la marge ou de la minorité (avatar du léninisme ?), réflexe qui n’a fait que s’exacerber avec le mépris grandissant de l’intelligentsia de gauche pour les classes populaires autochtones, désormais assimilées à la « majorité »... dominante. Par un étonnant renversement, la cause du communautarisme remplace ainsi les « victimes » d’antan (les travailleurs, dont les caractéristiques ethniques, religieuses ou sexuelles étaient tenues pour négligeables) par les « victimes » d’aujourd’hui (immigrés, femmes, membres de minorités ethniques, religieuses ou sexuelles), au moment même où le système économique mondial relègue effectivement le monde ouvrier dans les marges (du moins en Europe et aux Etats-Unis), rompant ainsi avec la centralité de la figure ouvrière dans le système capitaliste. Cette inversion s’établit en même temps que la question sociale disparaît des écrans radar au profit de questions sociétales plus ou moins légitimes mais qui, sans conteste, ont pour effet d’éjecter la première nommée de l’agenda politique.

La carte qui gagne à tous les coups
Le communautarisme est aussi une stratégie opportuniste, pour le Narcisse en mal de reconnaissance comme pour le filou sans morale. En France, vieille nation politique individualiste, l’apparition d’entrepreneurs communautaires prétendant parler au nom de leur « communauté » d’origine peut s’expliquer aisément. Carte médiatique à coup sûr gagnante (surtout depuis que les entrepreneurs communautaires - tout en réclamant des mesures d’inspiration communautariste - parlent la langue de la République), arme de pression sur des responsables politiques mal conseillés ou simplement couards, le choix d’un positionnement communautaire permet l’acquisition de rentes de situation dans l’appareil médiatique et politique et une exposition sans commune mesure avec l’influence réelle ou la représentativité desdites associations ou des individus. Après tout, Tariq Ramadan, citoyen suisse d’origine égyptienne, n’était-il pas tenu pour un spécialiste des banlieues françaises au seul motif qu’il est musulman ? Jean-Guy Talamoni, l’un des chefs de file du nationalisme corse, n’a-t-il pas été « poussé » par le quotidien Le Monde pendant des années avant que les citoyens français de Corse ne mettent un coup d’arrêt, en juillet 2003, à la logique de séparation institutionnelle proposée alors par les autorités de la République ? Le CRAN (« Conseil Représentatif des Associations Noires » de France) ne bénéficie-t-il pas d’une médiatisation sans rapport avec ses maigres effectifs (une centaine de personnes, selon des sources internes) ? Et, suprême injure faite à la philosophie républicaine, la quasi-totalité des membres du gouvernement et de l’opposition ne prend-elle pas soin, tous les ans, de se rendre au dîner annuel du Conseil Représentatif des Institutions juives de France (CRIF), craignant de subir les foudres de responsables ne faisant pourtant guère dans la nuance dès qu’il s’agit de « repentance » ou de défense des intérêts israéliens ?

A l'école du CRIF
Il faut ici se rendre à l’évidence : c’est bien la relation institutionnelle incestueuse entre le CRIF et le monde politique français qui fournit tout à la fois la matrice que les nouvelles organisations communautaires (CRAN, CFCM - Conseil Français du Culte Musulman - oscillant perpétuellement entre son rôle cultuel et une ambition politico-communautaire, etc.) cherchent à imiter et la jurisprudence qui justifie toutes leurs audaces. Constat tragique au pays de Stanislas de Clermont-Tonnerre...

Ce sens de l’opportunité des entrepreneurs communautaires s’allie parfaitement à la première dimension de la dynamique communautariste et fournit à bon compte des solutions faciles et « médiatisables » à des élus ou responsables politiques éprouvant des difficultés réelles à proposer des politiques publiques qui emporteraient l’adhésion collective, dans une société marquée par l’anomie et l’individualisation.

Une séparation destructrice
Le communautarisme est, enfin, une réalité démographique dont il est difficile de mesurer la dangerosité. La séparation de fait des catégories populaires (Français de longue date désormais relégués dans les zones périurbaines et rurales ; immigrés récents vivant dans les banlieues intégrées aux villes-centres) introduit une nouveauté dans la France post-révolutionnaire. Elle porte en effet en germe la destruction de la pratique républicaine à la française, qui réussissait à fusionner un idéal politique élevé (la philosophie républicaine, d’inspiration libérale mais fortement teintée d’égalitarisme ; autrement dit : la tension féconde entre les principes d’inégalité et d’égalité) et une pratique anthropologique culturellement violente mais symétriquement antiraciste : l’assimilation.

On a longtemps constaté l’indifférence des Français à la race, sur une longue durée - en particulier par l’importance des mariages mixtes exogamiques, qui séparaient radicalement l’univers culturel français de l’univers culturel anglo-saxon ou allemand - mais cette particularité française se déployait à des époques d’immigration plus faible, où l’assimilation allait de soi sur le plan anthropologique (elle n’était alors pas perçue par la société française comme une violence insupportable, ou par les nouveaux venus comme un choix parmi d’autres) et où l’immigration était essentiellement masculine.

Laïcité molle
L’immigration familiale, depuis les années 1970-80, a bouleversé cet équilibre en changeant radicalement les conditions de l’immigration, déracinement désormais relatif sur les plans affectif et culturel. De plus, le rétrécissement des distances provoqué par les nouvelles technologies entraîne toute une série de conséquences sur les plans culturel et intime, qui se mesurent par exemple par l’importance des mariages conclus avec des hommes ou des femmes du village d’origine. L’affaissement des normes du pays d’accueil - induit mécaniquement par la concentration des populations immigrées et leur constitution en majorités relatives dans leurs quartiers d’habitation - implique la prise en compte, par un Etat républicain mal préparé, de multiples aménagements à caractère ethnique ou religieux, en contradiction avec le principe de laïcité d’une part, mais aussi avec le réflexe national de mise à l’écart de la religion dès lors qu’il s’agit de la sphère publique (réflexe touchant indistinctement les religions catholique, protestante et juive).

Une insécurité devenue culturelle
Cela fournit l’une des dimensions d’une insécurité culturelle ressentie de manière particulièrement violente par les catégories populaires des Français de longue date, dominées sur le plan économique, méprisées par la culture des classes dominantes et, désormais, parfois soumises sur le plan culturel, au sein même des catégories populaires, en voie de communautarisation accélérée. A terme se pose la question de la réalité d’une culture commune, dans un pays où les classes populaires vivent désormais « ensemble mais séparées », selon l’expression lucide de Christophe Guilluy (1).

 

1) Fractures françaises, Christophe Guilluy, Bourin éditeur, 2010

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3 mars 2011 4 03 /03 /mars /2011 12:00

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  J'avais écris il y a quelques temps sur l'opportunité qu'il y aurait à créer une espèce d'union méditerranéenne incluant les pays de l'Europe latine et les pays du Maghreb. Or il se trouve que les évènements politiques qui se passent dans cette région du monde semble réactiver cette idée dans la tête de nos dirigeants. Malheureusement je ne pourrais en aucun cas souscrire à leurs propositions, que ce soit celle de Juppé ou celles provenant d'un article du Monde prônant carrément d'adhésion à l'UE de la Tunisie. En effet les propositions faites consistent juste à élargir une union européenne qui pourtant est à l'agonie, même si les pitres qui nous servent de politiques ne l'ont pas encore remarqué. Si leur union méditerranéenne consiste à refaire les mêmes bêtises qu'avec l'UE actuelle mais avec plus de victimes, cela n'a vraiment aucun intérêt. Mais cette position de nos élites montre le danger auquel les révolutions arabes vont avoir à faire face dans les mois et les années qui viennent. En effet les puissance d'argent vont essayer de refaire au moyen-orient ce qu'elles ont fait en Europe de l'est au moment de la chute du mur, une grande purge néolibérale. Avec laide probable des bourgeoisies locales qui ne sont probablement pas étrangères à l'effondrement des régimes locaux. On imagine déjà les conséquences d'une application du consensus de Washington dans ces pays, ce serait un drame humain tout à fait considérable. Un drame dont la France et la plupart des pays européen auraient rapidement à en subir les conséquences sur le plan migratoire.

 

L'union méditerrannéenne ne doit pas être une nouvelle UE

 

    Si les pays du Maghreb sont dans une situation de révolte, ce n'est pas forcement à cause de leurs régimes en tant que tel, mais plutôt par la faute des politiques que ces régimes ont mené. L'oligarchie chinoise qui est tout aussi peu démocratique que les régimes Libyens, Egyptiens, ou Tunisien n'est pas menacé par des révoltes, tout simplement parce que les politiques qu'elle mène améliore globalement le niveau de vie de sa population. A l'inverse l'Europe "démocratique" ou les USA ont des dirigeants de plus en plus critiqués, et de moins en moins populaire parce que leurs politiques mènent leurs nations au désastre. Les pays du maghreb n'ont pas tant besoin d'un changement de  régime politique que d'un changement de politique tout court. Changer de régime pour se retrouver avec des politiques encore plus libérale sur le plan économique, et encore plus inégalitaire cela n'a vraiment aucun intérêt pour la majeure partie de la population. En rejoignant l'UE ces pays ne gagneront rien, à l'image des pays de l'est qui n'ont toujours pas rattrapé le niveau de vie qu'ils avaient avant la chute du mur.

 

      Faire une union pour faire une union cela n'a aucun intérêt, et comme disait le général ce n'est pas la peine de crier l'Europe, l'Europe, l'Europe en sautant comme un cabri, cela ne signifie rien. Il en va de même pour l'éventualité d'une union méditerranéenne, bien sûr le patronat français serait très heureux de pouvoir utiliser cette main d'oeuvre bon marché en libre service pour contracter encore plus le niveau des salaires en France, mais est-ce vraiment de l'intérêt des maghrébins ou du notre? En réalité la vrai question à se poser c'est de quoi à besoin cette région du monde? De la même chose que nous, des emplois en grande quantité. Mais comment créer des emplois tout en ayant une balance commerciale en équilibre? Parce que l'on ne peut pas avoir en permanence un déficit commerciale, on ne peut pas importer indéfiniment ce que l'on consomme. La réponse passe évidement par une politique d'industrialisation ce qui signifie évidemment qu'il faut se protéger des importations des pays beaucoup plus productif ou aux salaires plus bas à productivité égale. Faire une politique encore plus libre-échangiste et encore plus libérale ne pourra mener ces pays qu'à produire plus de souffrance sociale. Au maghreb plus encore qu'en Europe, on a besoin de protectionnisme et de politique industrielle. Il faut des politiques d'auto-suffisance que ce soit sur le plan alimentaire ou industriel. L'union méditerranéenne ne prend donc sens que si elle sert à faciliter ces politiques et non si elle sert à les contrecarrer.

 

Si la construction d'une union méditerranéenne ne sert pas cette cause, alors elle ne sera qu'une énième organisation supranationale sans intérêt autre que nourrir une bureaucratie pléthorique sans utilité. Un boulet supplémentaire à l'image de la construction européenne actuelle. A cela s'ajoute la question monétaire, il serait catastrophique pour ces pays de rejoindre une monnaie unique qui déjà poussé à la faillite des nations nettement plus avancées, comme l'Espagne, la Grèce, le Portugal ou l'Irlande. Je ne vois vraiment pas à quoi pourrait bien servir l'euro actuel aux pays du maghreb, cela ne ferait que les enfoncer encore plus dans la misère. Un vrai projet pour l'union méditerranéenne j'en avais fait un dans cet article, mais son fonctionnement n'a rien avoir avec les projets actuels de nos hommes politiques décadents.  Ces derniers ne cherchent en réalité qu'à élargir sans cesse la zone de déclin et de stagnation qu'est devenue la construction européenne. Par leur incapacité à voir les défauts inhérents à celle-ci, ils s'évertuent à entraîner avec nous tout les peuples qui nous entourent, hier l'Europe de l'est, aujourd'hui le Maghreb. L'UE est en quelque sorte devenu un trou noir qui aspire dans la misère tout les peuples qui ont le malheur de rentrer dans son champ de gravitation.

 

 

 

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