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19 août 2010 4 19 /08 /août /2010 20:59

    Ce n'est pas vraiment une nouvelle étonnante la crise a accéléré la prise de poids du géant chinois, la récession qu'à connu le japon en 2009 a permis à la Chine de lui ravir la place de numéro deux mondiale en terme de PIB. Certains journaux exultent et s'extasient devant le miracle, d'autres cherchent au contraire à manipuler les chiffres pour minimiser le poids de la Chine. Ainsi voit-on des économistes relativiser le PIB de la Chine en disant qu'en terme de PIB par habitant elle reste un poids plume et un pays sous-développé, ce qui est totalement vrai. Sauf que c'est justement cette situation qui permet à la Chine d'absorber une partie de plus en plus importante du tissu industriel mondial. Car l'autre chiffre qui a été moins mis à l'avant est le fait que la Chine est devenue le premier exportateur mondial devant l'Allemagne.

 

  Autre facteur qu'il faut prendre en compte c'est la sous-évaluation massive de la monnaie chinoise, en réalité ce pays pèse bien plus lourd qu'il n'y parait au premier abord. La Chine est le premier marché de portable au monde, le premier producteur de télé, de voiture, elle produit 38% de l'acier mondial et la moitié du ciment de la planète, mais officiellement elle n'a que le deuxième PIB mondiale....  Dans un monde où le système monétaire est  à change flottant comparer les nations avec un PIB exprimé en dollars ou même en PPA (parité de pouvoir d'achat) ne signifie en réalité pas grand chose. Une seule chose est sure, la Chine est de loin la première puissance industrielle en terme de quantité de production, et il fut un temps pas si lointain  où cette seule réalité faisait de vous la première puissance mondiale. Mais les occidentaux toujours promptes à ne pas regarder la réalité s'inventent des histoires rassurantes. La question du PIB par habitant est par exemple absurde pour mesurer le poids d'un pays, il est certain qu'il vaut mieux vivre en Norvège qu'en Chine cela ne fait pas de la Norvège une grande puissance. Une nation a imiter sous certains aspects certainement, mais pas une grande puissance. Que la population chinoise soit encore en grande partie pauvre assurément, mais l'on ne peut plus ignorer la masse économique chinoise en se disant que de toute manière on est quand même plus riche par tête. Les gens qui pratiquent ce genre de raisonnement on juste peur d'admettre que le centre du monde c'est maintenant l'Asie et rien d'autre. Évidement cela veut dire remettre en question les dogmes économique qui ont réussit l'exploit en à peine deux générations de transférer la totalité de la richesse productive de la planète de l'occident vers l'Asie, on comprend que certains devant la catastrophe cherchent à ignorer cette réalité pour ne pas avoir à se remettre en cause.  Une dictature est donc maintenant la première puissance économique réelle du monde on applaudit les artistes du néolibéralisme intégral.

 

La Chine actuelle est une fabrication occidentale, une fabrication du néolibéralisme

 

  Le bond spectaculaire de l'économie chinoise en l'espace de quelques générations aurait été impossible sans la mondialisation d'essence néolibérale. Le Japon qui a lui aussi su se développer à grande vitesse à la fin du 19ème et début 20ème n'a pas eu la chance de la Chine.A cette époque reculée où l'occident était encore peuplé de nations conscientes d'elles mêmes, le Japon n'a pu compter que sur son propre marché intérieur et sur ses étudiants qui partaient à l'étranger pour rapatrier des techniques et des savoir-faire. C'est ce qui explique que la croissance japonaise fut extrêmement inflationniste et très brutale pour le japon, il n'y avait pas d'entreprises occidentales délocalisant ses activités et donnant des usines clef en main. A la veille de la seconde guerre mondiale le japon était encore très en retard et ne rattrapa l'occident qu'après guerre, le libre-échange avec les USA n'étant pas étranger à ce rattrapage.

 

    Sans la mondialisation économique il aurait certainement fallu plus d'un siècle à la Chine pour faire ce rattrapage. C'est d'ailleurs l'argument préféré des libre-échangistes , qui présentent cela comme quelque chose de miraculeux, ils oublient bien sure que le prix à payer fut la destruction des économies productives d'occident. Sans compter le fait que cette croissance fulgurante à assis la légitimité désormais très forte du parti communiste chinois. Si la Chine avait du se développer toute seule il y aurait eu certainement de grands bouleversement sociaux et politique et peut-être une démocratisation. A l'inverse maintenant que l'occident décline et que la Chine monte vous pouvez être assuré que la démocratie va sortir grandement affaiblit de ce changement de rapports de force à l'échelle internationale. De quoi légitimer n'importe qu'elle dictature sur la planète.

 

On a assisté ces trente derniers années à un jeu de vase communicant sans enrichissement réelle mais à un  transvasement de richesses du bas vers en haut de la pyramide des revenues que ce soit en occident ou en Chine. D'un coté la production en Chine permettait de dévaluer le travail salarié en occident permettant aux classes sociales aisées de se passer des ouvriers d'occident et donc de ne plus participer à la répartition des richesses à travers la hausse des salaires, c'est la fameuse classe mondiale actuelle très cosmopolite et haineuse face au méchant nationalisme. De l'autre la Chine a eu un moyen de s'industrialiser gratuitement, c'est à dire sans avoir à faire les investissements nécessaires dans l'humain et la machine pour faire ce rattrapage. Elle pouvait augmenter sa production sans augmenter les salaires grâce aux exportations donc pas d'inflation. Grâce à son ingénieux système de protectionnisme à long terme, elle a su sortir gagnante d'un duel avec les élites occidentales prêtent à vendre nation, peuple, père et mère pour quelques profits supplémentaire. En fait la victoire de la Chine c'est la victoire du patriotisme sur le l'individualisme occidental, si cela pouvait au moins servir de leçon à certain tout ne serait pas perdu.

 

Le vertige occidental face à néant qui l'engloutit

 

  Les élites occidentales n'ont pas encore complètement perçu la gravité de leur situation et les conséquences de leurs actes. Ces élites continuent de rêver à un marché chinois qui achèterait une myriade d'objets hitech provenant de chez nous. Cette vision est le résultat d'une incompréhension totale de l'industrialisation et du procès de création qu'il soit technique, scientifique, artisanale ou agricole. Nous sommes dirigés par des gens qui ont une culture purement commerciale et une vision purement marchande des relations entre nations et individus. Pour faire des techniques avancées ils faut avoir les mains dans le cambouis, on ne peut pas réellement avancer de façon abstraite sans un mélange entre la pratique et la théorie, Alcatel en sait quelque chose. Et de toute façon la quantité d'ingénieur et de scientifique que produit la Chine chaque années est largement supérieure à ce que produisent les USA et l'UE réunies, les centre de recherche eux même vont donc s'installer en Chine. Et une fois la Chine en tête dans la fabrication technique elle ne partagera pas ses savoirs, toute l'histoire de la Chine montre une xénophobie relativement forte et un faible penchant pour la générosité envers l'étranger. Par exemple la chine a gardé le secret de la soie pendant des siècles pour maintenir son monopole, faire sortir un ver à soie était ainsi puni de mort. Il en sera de même demain quand nos pays se retrouveront en retard et ne pourront bénéficier des techniques nouvelles chinoises. Les chinois ne sont pas des occidentaux et ne raisonnent pas comme nous à court terme, c'est ce qui explique la durée de vie de cette civilisation qui est la seule à avoir connu l'age du bronze et a être encore en vie sur terre. Plutôt que de continuer l'échange asymétrique avec l'occident la Chine se fermera progressivement une fois qu'elle aura acquis sa domination technique. Elle ne sera ouverte qu'avec les puissances capables de lui fournir des matières première, elle ira d'ailleurs peut-être se servir tout seule. Elle ne commercera qu'avec ce qu'elle pense être son pré-carré l'Asie de l'est le Japon, peut-être l'Australie, l'Europe et les USA croupiront elles dans ce qui sera le nouveau tiers-monde.

 

Car la Chine n'a plus besoin de nous, mais nous ne pouvons plus nous passer d'elle. Plus le temps passe plus il sera difficile pour nos nations de réindustrialiser, la perte des savoir-faire étant en effet irréparable. Il faudrait former de nouveau jeunes à certaines techniques pour mettre en place des secteurs industriels mais s'il n'y a plus personne pour les leurs enseigner comment fera-t-on?Sans parler des machines outils et de tout le matériel nécessaire à une production moderne, tout rebâtir à la base prendrait des siècles. La rupture que connait l'occident à l'heure actuelle est sans précédent historique dans son ampleur, et les mirages de la société post-industrielle vont vite s'estomper lorsque les pénuries commenceront à apparaitre dans les magasins. On en aura plus rien à faire des vendeurs quand ils n'auront plus rien à vendre.   A cette débandade industrielle s'ajoute en plus la destruction de notre agriculture et son incapacité à survivre sans pétrole, çà aussi c'est une première dans l'histoire . Nous vivons une époque charnière il est encore possible de réparer, du moins en Europe, mais dans 10 ou 15 ans ils sera probablement trop tard. L'arrivée de la Chine comme deuxième puissance mondiale si tôt est donc un symbole non pas de la puissance de ce pays, mais de la stupidité fondamentale d'une société mue uniquement par des intérêts individuels et égocentriques. La Russie a bu le communisme je crains malheureusement  que le néolibéralisme n'est bu l'occident.

 

PS: A voir sur Marianne un interessant interview d'une spécialiste de la Chine partie 1 et partie 2 

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9 août 2010 1 09 /08 /août /2010 20:21

  L'information n'a pas fait la une des journaux les absurdités dialectiques du gouvernement semblant remplir la totalité du bruit médiatique. La France a détruit 255000 emplois en 2009, j'ai bien dit détruite à ne pas confondre avec la hausse du chômage celle-ci pouvant se produire même avec une hausse de l'emploi. Pendant toute la période 80-90 la hausse du taux de chômage fut surtout le fruit d'une hausse de la masse salariale plus rapide que la hausse du nombre d'emploi. La France alors ne créait pas suffisamment d'emploi pour tout le monde. La situation actuelle est différente nous détruisons des emplois au moment même où la population active s'est stabilisée avant d'entamer une baisse. On peut ici parler d'un déclin absolu de l'emploi. Je ne parle pas bien sure de la qualité des emplois qui elle est déclinante depuis la fin des années 70, les services remplaçant petit à petit les emplois industriels avec toute les conséquences dramatiques pour le commerce français et l'avenir scientifique et technique du pays.

 

    Ces chiffres très négatifs sont corroborés par la consommation énergétique du pays une étude récente a montré que la consommation énergétique française a baissé de plus de 5.2 % en 2009 du jamais vue depuis 1975 et le premier choc pétrolier.  On pourrait se réjouir de cette évolution sauf qu'elle n'est pas du à une évolution de nos modes de productions énergétique ou de consommation. La baisse est simplement le résultat d'un appauvrissement brutal d'une partie de la population et d'une contraction de la consommation en résultant. Le tableau suivant montre les réduction de consommation loin des astuce statistiques visant à camoufler la catastrophe industriel que subit notre pays.

 

Bilan_2009_FEN_03.jpg

 

    Alors qu'officiellement le PIB n'a reculé "que" de 2.6% la consommation d'énergie de l'industrie a baissé de 9,7% et la sidérurgie de 26.6%!!! Sachant l'importance de la sidérurgie dans d'autres secteurs, comme l'automobile ou l' immobilier par exemple, vous imaginez l'hécatombe. La production manufacturière a aussi baissé sa consommation de plus de 15%. Notez que même la production nucléaire est en recule. Ce bilan énergétique est clair et sans appel, la France est sur une pente dangereuse du point de vue macroéconomique et le gouvernement sous-estime très largement la catastrophe.   Autre point intéressant de cette étude elle montre que le ralentissement de la croissance, doux euphémisme pour ne pas dire récession, produit une ralentissement de l'amélioration de l'intensité  énergétique. C'est ce que j'avais déjà pris comme argument contre les décroissants volontaires, la baisse de la croissance ralentit le progrés technique et en réalité ralentit la sortie d'un modèle économique fondé sur l'usage gaspilleur de l'énergie. Bien sure les contraintes externes sont nécessaires pour orienter l'évolution technique vers un éco-développement, mais l'absence de croissance ou de dynamisme économique réduira à néant toute tentative pour réorienter nos modes de production et de consommation.

 

Le développement durable ou la décroissance ?

 

        Au delà de la crise actuelle, qui se maintiendra tant que nos élites maintiendront les conditions de base de la crise à savoir le libre échange et les politiques de contritions salariales, il nous faut bien distinguer deux visions du futur. Le choix doit être clair et il est parfois obscurci par les termes employés dans le langage courant. Le mot le plus discutable étant bien sure celui de décroissance qui par nature entend baisse de la croissance. Or si l'on suit certains intellectuels la décroissance c'est la décroissance de la consommation des matières premières. Cependant quand j'entends décroissance à titre personnel j'entends récession au sens économique du terme. Et il est indéniable que la récession actuelle en France produit bien une décroissance, tout comme l'effondrement de l'URSS a fait entrer la Russie en décroissance. Mais il est tout à fait imaginable de voir une société en croissance économiquement et en décroissance sur la consommation de matières première ou d'énergie.Il ne faut pas confondre croissance comptable amélioration du niveau de vie et croissance de la consommation de matière première ce n'est pas forcement vrai.  L'exemple typique c'est la construction de centrales solaires (four solaire ou panneaux) en lieu et place de centrales thermiques classiques, il y a là croissance économique et décroissance à long terme sur la consommation de pétrole ou de charbon.Pour el consommateur cela ne change rien que la production soit écologique ou pas.

 

D'un point de vue comptable il y a croissance mais bien sure celle-ci est différente suivant ce que l'on met derrière les chiffres. On retombe sur la critique classique du PIB qui confond tout et n'importe quoi, ainsi la destruction fait grimper le PIB parce qu'elle entretient la reconstruction et donc la croissance. Michéa avait d'ailleurs formulé l'utilité des voyous et des gangsters pour la croissance économique car ces derniers par leurs actions de destruction et de violences justifient l'entretient de tout un tas de métiers du policier, au juge, en passant par les gens qui réparent. Seulement peut-on nommer une situation de croissance économique et de baisse de la consommation de matières premières ou d'énergie par le terme générique "décroissance" comme le font beaucoup d'écologistes. Le terme développement durable est finalement moins mauvais même si celui-ci est devenue n'importe quoi dans la bouche des spécialistes du marketing.

 

Le protectionnisme plus que jamais nécessaire

 

  La crise mondiale actuelle ne pourra pas cacher très longtemps l'autre crise plus grave qui est en train de se produire en silence, le pétrole s'épuise. L'Arabie Saoudite vient par exemple d'annoncer l'arrêt de l'exploration pétrolière ce qui signifie que la production de pétrole dans ce pays  va allé déclinante, sans aucune chance de retour, c'est le fameux pic oil. Or le passage du pic dans ce pays, eu égard à son poids dans la production mondiale de pétrole, signifie le passage du pic pour la majorité de la production mondiale. Dans ce contexte qui s'ajoute à d'autre pénuries à venir pour les matières premières il est urgent de relocaliser les activités de productions pour minimiser la consommation, mais aussi de contraindre la production industrielle à se passer de certains matériaux devenus rares.

 

Jusqu'à présent les protectionnistes dont je fais partie ont surtout prôné le protectionnisme pour des raisons macroéconomiques. D'ailleurs le protectionnisme d'un Maurice Allais, par exemple, s'axe essentiellement sur les produites manufacturés et l'agriculture, on a pas encore imaginé un protectionnisme visant à transformer le tissu industriel et sa production en nature.  On peut pourtant imaginer taxer des matières premières pour arriver à changer les comportements des industriels et de la population. L'expérience a d'ailleurs déjà été faite, même si ce n'était pas pour des raisons à proprement parlé écologiste. En effet le pétrole en Europe et au Japon a longtemps couté plus cher qu'aux USA en raison de taxes misent en place après les chocs pétroliers. Ces taxes qui ont eu certainement des inconvénients à court terme, ont pourtant été propices à long terme, poussant les industriels de l'automobile européens et japonais à produire des véhicules moins gourmands. A l'inverse les USA qui ont bénéficié d'un pétrole moins cher durant plus de trente ans n'ont pas fait cette mutation industrielle, le résultat c'est que l'industrie américaine est complètement larguée aujourd'hui alors que la monté des prix devient inéluctable. L'industrie automobile US est obligée de faire en quelques années ce que les industriels européens et japonais ont fait sur plusieurs décennies.

 

On voit donc que l'hypothèse de taxer des matières premières pour réorienter la production et la consommation intérieure est tout à fait intéressant, même si à l'usage il faudra veiller à ne pas trop forcé en surévaluant de trop les prix. L'inconvénient des taxes sur les matières premières importées, c'est quelles surenchériront aussi les produits nationaux, du moins à court terme, tant que les industriels ne pourront pas se passer des matières importés. Il faudra donc accentuer à coté d'éventuelles taxes, à moins de les remplacer par des contingents qui n'ont évidement pas cet inconvénient, puisque ces derniers limites quantitativement les importations plutôt que de jouer sur les prix.  A mon sens, la crise écologique mondiale et l'épuisement des matières premières ne sont pas le fruit de l'industrialisation en tant que telle, mais le résultat de l'industrialisation couplée à la mondialisation néolibérale. Si les nations n'avaient pas pu importer tout ce qu'elles voulaient à court terme elles auraient développé des industries différentes et d'ailleurs adaptées à la géographie et aux ressources locales. Nous vivrions dans un monde ou l'on ne produirait pas des choses identiques et de la même façon sur toute la planète.  Comme dans le cadre du vivant la diversité est une nécessité à la survie, l'homogénéisation des modes de production résultant de la mondialisation sont en réalité anti-écologique et donc anti-économique à long terme.

 

 

 

 

 

 

 

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4 août 2010 3 04 /08 /août /2010 08:21

  Les yeux rivées sur le taux de croissance les modernes ont progressivement oublié que pour nourrir la croissance il faut pouvoir produire les biens de consommation qui seront ensuite vendu. Un article récent du Monde fait froid dans le dos tant les conséquences à long terme, sont incalculables. Il concerne la pénurie de matières plastiques pour les producteurs français, les industries chimique préférant en priorité nourrir les pays émergeant!  Cette évolution préfigure à long terme les changements produits par l'épuisement des ressources en matière première à l'échelle de la planète, couplé à la croissance délirante des nations asiatiques. Le modèle construit par l'occident depuis la guerre sous l'influence américaine va donc caler en Asie.

 

  Le modèle américain qui consistait à toujours aller plus loin pour satisfaire des besoins immédiats sans préoccupation du futur est au cœur de l'évolution économique de l'occident depuis la guerre. Il fallait rattraper l'Amérique comme le fond aujourd'hui les chinois qui rêvent d'une économie de même niveau que l'Europe ou les USA. Le problème c'est que la Chine arrive un peu tard et que le buffet est déjà bien vide, d'autant que les nouveaux invités à la grande fiesta US sont plus nombreux que les anciens occupants. Les tensions sur les matières premières vont devenir de plus en plus fréquentes, la Chine apporte sans s'en rendre compte la contradiction fatal à la mondialisation d'essence américaniste pour reprendre la terminologie de Philippe Grasset. L'économie mondiale va devoir réapprendre a vivre avec des pénuries et c'est l'Europe le continent le plus moue d'économie planétaire qui va être le premier contraint à s'adapter à la nouvelle donne. En effet grâce à son dynamisme l'Asie attire désormais l'essentiel des flux mondiaux d'investissement et les puissance asiatique, Chine en tête on d'ors et déjà planifié le contrôle d'une grande partie des ressources mondiales. La Chine ne cesse par exemple de s'accapare les métaux rare et va même jusqu'à taxer ses propres exportations de matières première rare pour  la réserver à son usage personnel.

 

L'Europe va retrouver sa situation d'avant 1492.

 

    On l'a oublié aujourd'hui mais pendant la plus grande partie du moyen-age et jusqu'à la découverte de  l'Amérique et l'exploitation des ressources du nouveau monde, l'Europe était un contient isolé du reste du monde. L'apparition de l'islam au  7ème siècle va couper le nord de la méditerrané du commerce avec l'orient. Les empires arabo-musulmans vont contrôler pendant plusieurs siècles le commerce entre l'orient et l'occident, moyennant bien sure de larges rétributions en leur profit. L'autre grande puissance d'alors, la puissance byzantine a aussi profité de la situation et sa capitale Byzance a bien profité du contrôle maritime et commercial arabe sur une longue période. Cet isolement du continent européen n'a pu se terminer que lorsque les occidentaux ont eu les moyens techniques et maritimes de contourner les puissances musulmanes pour commercer directement avec l'Asie. Asie qui concentrait alors l'essentiel des richesses et de la population mondiale.    

 

      Étrangement l'évolution du monde actuelle semble inverser le processus entamé avec la découverte de l'Amérique. Alors l'Europe commerçait de plus en plus loin et ramenait des biens provenant d'Aise et d'Amérique. Le continent Européen connu une espèce d'illusion des grands espaces grâce à ses découvertes et commença à construire ce qui finalement lui sera fatal à long terme, les grands empires maritimes. On dit souvent que l'Europe doit sont développement à cette découverte de l'Amérique, l'Europe serait devenue riche grâce aux pillage de l'or des indiens puis à l'exploitation direct des colonies dans l'ancien comme dans le nouveau monde. Il s'agit là de thèses très en vogue surtout à gauche, bien que les historiens qui se sont penchés sur la question l'est infirmée. Car c'est oublier une chose essentielle, c'est l'Europe qui a découvert l'Amérique et qui a su construire ces structures commerciales maritimes. C'est donc qu'il s'était passé quelque chose avant la découverte du nouveau continent. Car si l'on suit la logique qui donnent le pillage comme moteur du développement européen, alors pourquoi ni les arabes, ni les chinois n'ont traversé l'atlantique, à une époque où ils étaient si puissant? La technique maritime européenne étaient déjà en avance sur son temps et c'est bien sure la contrainte exercé par l'extérieure et la rareté de certain biens de consommation comme le sucre et les épices qui poussa les Européens à se dépasser.  Pour innover, pour changer, il faut que l'on est un intérêt à le faire, ni les chinois, ni les arabes n'avaient de raison pour se lancer dans de tels expéditions couteuses. A cela bien sure s'ajoute une culture de la découverte et de la curiosité qui peut être freiné ou accéléré suivant les croyances locales.

 

    C'était bien sure sur ce point que je voulais en venir. En effet on peut constater que beaucoup de découvertes, d'inventions et de tentatives culottés se sont faites lors de périodes de pénuries et de contraintes. C'est à a cause de l'embargo britannique sur le sucre de canne pendant la période des guerres napoléoniennes que l'on a commencé à faire du sucre de betterave. On pourrait citer pleins d'exemples de ce type, la facilité conduit les civilisations à l'embonpoint et à la stagnation. C'est lorsqu'il y a rareté que le génie humain sous la contrainte de la nature se met à travailler sérieusement. Vous aurez compris que l'humanité et en premier lieu le continent européen, se dirige en ce moment même vers ce genre de période ou tout est rare et cher, et où il faudra réinventer une économie qui ne sera pas viable en l'état dans les décennies qui viennent. Et cette réinvention devra s'effectuer dans les zones les moins généreusement doté par la nature et ayant les moyens humains de l'effectuer. Comme nos ancêtre du 15ème siècle nous ne faisons plus le poids face aux puissances étrangères qui dominent et domineront de plus en plus la planète. La Chine et l'Inde pomperont progressivement toute les ressources pétrolières de la planète ainsi que tout ce qui sert à produire. Et comme ils resteront pour très longtemps bien moins cher, nous n'auront que deux solutions, soit nous aligner sur leur niveau de vie, c'est le choix actuel du continent nous condamnant ainsi à un déclin irrémédiable. Soit refuser la compétition et commencer à revoir de fond en comble tout notre organisation économique et nos savoir-faire techniques.

 

      Il nous faut donc réapprendre à faire avec les moyens du bord et à ne plus dépendre de ressources étrangères. La période de l'Amérique celle du grand gaspillage a profondément bouleversé la mentalité des Européens surtout lors de la seconde moitié du 20ème siècle, où nous sommes littéralement devenus des colonies spirituelles du nouveau continent. Mais notre civilisation, la grande celle dont les prémisses sont apparues au moyen-age qui ne fut pas si moyen que çà en réalité, est le fruit de la lutte contre la rareté. L'Amérique continent jadis sans limite, a produit une culture à l'opposé de la culture européenne, une culture de l'épuisement sans renouvellement. S'il y a bien une frontière mentale entre l'Europe et l'Amérique c'est  celle là. Les américains ne se posent jamais la question du renouvellement, on manque de pétrole et bien on va le chercher ailleurs, au lieu de changer de mode de propulsion. On manque d'ingénieurs et bien c'est pas grave on va en chercher en Europe et en Asie au lieu de réformer le système scolaire. On a pas assez d'enfants c'est pas grave on va importer de la main d'oeuvre au lieu  d'essayer de relancer la natalité. Cette mentalité de pillard n'a de sens que si seule l'Amérique se comporte ainsi, seulement comme tout le monde a adopté sa mentalité ou presque sur cette foutue planète, il va y avoir quelques problèmes. Car l'Asie a son tour est touchée par la folie américaniste de l'épuisement sans limite, et la concurrence va être rude pour tout le monde y compris pour les USA.

 

  On peut aisément comprendre que le logiciel mental américain ne pouvait à long terme que produire ces contradictions. La seule porte de sortie sera donc de réapprendre à produire sans dépendre de l'étranger, cela rejoint mes propos dans ce texte sur le développement auto-centré et les vertus de l'isolationnisme, concepts qui font si peur aux fous du libre-échange. Bien sure à court terme ce sera difficile, mais c'est justement ces visions de facilité à court terme d'intérêts économique qui nous ont conduits dans l'impasse. A qui ressemblerait la France actuelle si elle n'avait jamais décidé de développer l'automobile mais uniquement les transports en commun?  Et si l'Europe qui n'avait pas de pétrole avait décidé dans son ensemble de s'en passer, au lieu d'imiter bêtement les cousins bling-bling d'Amérique. Nous aurions probablement déjà des substitues à la l'or noir.  Crises et opportunités marchent de concert il faut espérer que notre continent à nouveau isolé et amoindri, saura à long terme tirer profit de sa rétraction, comme il su le faire jadis, ce sera son défi au 21ème siècle. A moins bien sure que tout ceci ne finisse dans un feu d'artifice thermonucléaire planétaire.

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2 août 2010 1 02 /08 /août /2010 21:55

      Un interview donné récemment à Marianne par l'économiste Jean Paul Fitoussi a fini par me convaincre du danger représenté par les économistes se prétendant keynésiens. Il sont nombreux à se prévaloir de l'homme qui a définitivement enterré le libéralisme et son rejeton trisomique qui accole néo à libéral. Seulement peu d'entre eux sont réellement keynésiens aux sens où ils aurait pleinement compris la porté des réflexions de Keynes. Les économistes post-keynésiens pêchent chez keynes ce qui leur est utile momentanément, tout en oubliant régulièrement ses hypothèses de travail. Hypothèses  ne rentrant évidement pas dans les limites de la doxa économique actuelle, mais qui sont pourtant au centre des théories keynésiennes, car sans elles l'échafaud intellectuel s'effondre. Nos amis les économistes keynésiens et post-keynésiens sont donc souvent keynésiens mais pas trop.

 

Ainsi dans cet interview en deux parties (partie 1 et  partie 2) monsieur Fitoussi mélange le vrai et la fuite volontaire face à certaines contraintes. Il est suffisamment malin pour ne pas mettre le doigt dans l'engrenage qui le contraindrait à montrer que sont argumentation est invalide d'un point de vue logique. Dans la première partie notre ami "keynésien" nous parle de la mauvaise politique de l'Europe qui va effectivement faire entrer le continent dans une logique déflationniste, par la baisse de la demande intérieure. J'ai d'ailleurs, à de nombreuses reprises, souligné cette question comme dans ce texte  par exemple. Il souligne ensuite, à juste titre, que cette politique est aujourd'hui en train d'être inscrite dans les textes constitutionnels dans toute l'Europe, feignant probablement d'ignorer qu'il en est ainsi depuis l'acte unique en réalité. Le tournant de la rigueur est en effet en exercice en Europe depuis les années 70, en France il n'y a eu qu'une rupture momentanée entre 1981 et 83, les socialistes français étant vite rentrés dans le rang pour sauver l'Europe, au lieu de sauver les chômeurs. Mais tout ceci monsieur Fitoussi l'auteur du "Débat interdit" le sait très bien, tout comme il sait surement quels sont les effets d'une politique de relance, appelée abusément keynésienne, sur le déficit commercial extérieur d'un pays si celui-ci ne prend aucune mesure pour s'en prémunir. Pourtant il ne donnera comme solution que cette même ignorance des déficits pour l'Europe, il applaudit ainsi les USA pour leur réactivité face au chômage, leurs investissements dans la recherche , et leur énorme politique de relance par la dette qui en est à l'origine. Oubliant les déficits qui se creuses, bien sur, il est tout de même obligé d'en parler de ces déficits, mais il accuse l'Europe de faire du "PROTECTIONNISME" par contrition salariale???

 

  Pour monsieur Fitoussi l'UE pratique le protectionnisme,  la vilaine Europe ne fait pas comme les USA qui eux relancent leur demande intérieure sans se soucier des déficits commerciaux, après tout, au diable l'avarice. Sauf que quelques lignes plus loin il nous dit :

 

" Or les Etats-Unis ne veulent plus que les Américains demeurent les consommateurs en dernier ressort du monde. Cela n’est d’ailleurs pas souhaitable car on sait les déséquilibres mondiaux qui s’en suivent, et le rôle que ces déséquilibres ont joué dans la crise."

 

"Exactement. Dans ce cas, comme dans le cas historique auquel vous faites référence, il s’agit toujours d’une dépréciation compétitive, qui consiste à s’en sortir aux dépens des autres, a exporter du chômage. Le protectionnisme, autrement dit, revient sous un visage différent. Imaginons seulement un instant ce qui se produirait si les autres régions du monde – à commencer par les Etats-Unis et le Japon - conduisaient la même politique de réduction du déficit public : le commerce mondial s’effondrerait à nouveau ! Ce type de politique ne peut donc réussir que si un seul grand pays s’y aventure (avec le consentement improbable des autres) – ou si elle n’implique qu’un nombre réduit de petits pays. C’est donc une politique parfaitement non coopérative. Mon souci vient du fait que je n’imagine pas le reste du monde demeurer sans réaction devant une telle stratégie "

 

  Tout d'abord il y a là une incohérence massive et une incompréhension de ce qu'est une politique protectionniste. Comme je le pensais les économistes, pour la plupart, confondent protectionnisme et mercantilisme. La confusion n'est pas un hasard puisque l'objet des idéologues libéraux fut de discréditer toute forme de protection commerciale pouvant nuire à leur délire d'optimum mondial du prix des marchandises, et de la répartition optimale des ressources, suivant les théories libérales.Mais il est assez drôle de voir un intellectuel se réclamant de Keynes faire une telle erreur. Ou peut-être est-ce pour continuer à chanter avec les autres économistes et éviter la damnation qui frappe les empêcheurs de libre-échanger en rond. La description que donne Fitoussi du protectionnisme est la définition du mercantilisme qui est une politique visant à accumuler des réserves monétaires, jadis l'or des britanniques aujourd'hui les bonds du trésors américains.

 

    Condamner ainsi le protectionnisme en le confondant avec une doctrine politique et économique revient à dire qu'un assassin qui tue au nom de sa foi avec un couteau est sous l'emprise  de son couteau. Ce n'est pas la foi qui l'a poussé à tuer, mais son couteau, ainsi le couteau devient un outil dangereux qu'il faut interdire et proscrire jusqu'à en effacer toute trace dans le langage courant. Bien sur notre assassin se servira d'autres armes car ce n'est pas le couteau le responsable mais l'idéologie qui a poussé l'homme à tuer. Pourtant, pour monsieur Fitoussi, c'est l'arme, le protectionnisme, qui tue, et non l'idéologie, le mercantilisme. Personnellement j'utilise souvent des couteaux et je n'ai pourtant jamais assassiné quelqu'un avec. De la même manière protéger son commerce avec des quotas et des droits de douanes quand on connait des déficits commerciaux permanents et sans cesse croissant ce n'est pas faire du mercantilisme mais se prémunir d'autres nations qui elles sont bien mercantilistes. Le protectionnisme est un outils au service d'une politique, un outil est neutre par nature tout dépend de l'usage qu'on en fait. Il serait donc peut-être temps d'employer les bons mots au bons endroits même si je pense que la confusion verbale fait partie de la manipulation dont nos économistes sont friands. Être trop clair risquerait de faire voir à la population les désagréables réalités de nos économistes idéologues.

 

    On peut également remarquer une certaine idolâtrie vis à vis des USA, comme chez la plupart des économistes l'Amérique est toujours parfaite quoiqu'elle fasse. On ne la juge pas de la même manière que les autres. Que les USA taxent les produits européens et Fitoussi applaudira, tout  en maudissant ces affreux Européens d'être aussi économes et ne faisant pas de relance, une telle politique en Europe par contre c'est du protectionnisme donc c'est pas bien. Monsieur Fitoussi semble vouloir faire de l'Europe le nouveau consommateur en dernier ressort du monde à la place des USA, une politique que pourtant il semble désapprouvé pour l'Amérique elle même, curieux non? Monsieur Fitoussi ignorerait-il que la quasi totalité des pays de la zone euro sont en déficit commercial? Sa remarque n'aurait de sens que si elle s'adressait à l'Allemagne, mais il est vrai qu'en bon moderne Fitoussi a déjà jeté les nations aux oubliettes, il parle de l'Europe. Quoique la zone euro est en déficit aussi dans sa globalité, la montagne Allemande semblant manquer d'envergure pour cacher toutes les aspérités liée à la nature même de cette même zone euro. D'ailleurs en parlant de l'euro on ne voit pas monsieur Fitoussi faire une analyse de la situation. En keynésien qu'il est, théoriquement, ne devrait-il pas condamner la monnaie unique? Qu'un libéral comme Artus ne le fasse pas je veux bien, mais un keynésien peut-il ainsi applaudir face à l'explosion des incohérences inhérentes à la monnaie unique? Fitoussi sacralise l'euro comme jadis on sacralisait l'or, la fixation des parités inadaptées à la réalité commercial d'un pays était pourtant l'un des fers de lance des réflexions de Keynes. Il n'a pas eu de mots assez dur face à la politique britannique ou française qui  surévaluait la monnaie quelle qu'en fût les conséquences sur l'emploi dans ces pays à l'époque.  Aujourd'hui notre keynésien à lunette semble ignorer ces problèmes. A non, c'est du à une mauvaise volonté des états, ils pratiquent des politiques égoïstes. Ce n'est certainement pas du à l'euro et à sa conception, en aucun cas...

 

    Fitoussi est surement conscient de ses propres contradictions et pour les cacher il joue l'anguille sophiste pratiquant le double langage et l'ignorance volontaire sur certains sujets. Bien sur il se retrouve incapable de donner des solutions puisque toute son analyse fini par de la psychologie bas de gamme. A la question pourquoi l'Europe est -elle si mole, il répond, parce que le chômage de masse sur une longue période produit du pessimisme. La bonne blague tautologique. On investit pas dans la recherche par ce qu'il y a du chômage. Les grands groupes européens investissent dans la recherche, mais pas en Europe. Quand on peut embaucher dix ingénieurs chinois pour un Français la question ne se pose pas une seconde, mais tout ceci n'est que psychologique. Ensuite il a sa marotte américaine qui coure toujours plus vite parce qu'elle innove. Là encore si Fitoussi regardait les chiffres, il verrait que les USA n'investisse pas plus que l'Europe et qu'en plus le déficit commercial dans le Hitech est plus important que les importations énergétiques. Les entreprises américaines innovent mais vont produire ailleurs ce qui ressort de leur recherche. Le bilan est toujours négatif pour les USA d'autant que ces multinationales ne payent pratiquement aucun impôt aux USA grâce à la libre-circulation des capitaux.  Ça non plus cela n'entre pas dans l'analyse de monsieur Fitoussi. Je constate que certain n'ont toujours pas compris qu'un cerveau chinois ou indien n'a rien à envier à celui d'un français, d'un allemands, ou d'un américain. En libre-échange il n'y aucune raison pour que ces pays n'absorbent pas toute la recherche mondiale.

 

Au final je préfère largement Artus qui n'est pas keynésien à Fitoussi qui prétend l'être, et pourtant je suis intellectuellement plus proche de Keynes que des libéraux. La dernière proposition d'Artus bien qu'impraticable avait au moins la sagesse de relancer la demande intérieure en protégeant par une dévaluation concomitante les échanges extérieurs européens. Mais pour paraphraser le Général De Gaulle je n'aime pas les keynésiens parce qu'ils ne sont pas keynésiens. Keynes avait grandement critiqué le tout libre-échange, il faisait de l'équilibre des balances des paiements une priorité à réguler grâce à des politiques monétaires et commerciales adaptées. Et le protectionnisme est un des outils sans lequel cette régulation est tout simplement impossible, surtout dans le cadre actuelle des écarts de rémunérations. Fitoussi l'ignore volontairement surement pour rester dans son nid douillé et confortable, alors dans ce cas qu'il cesse de salir le nom de Keynes en y accolant des politiques qu'il n'aurait surement pas approuvé en l'état. Le monde a bien changer depuis les années trente et l'occident ne peut plus ignorer les autres régions du monde en continuant à accroitre sans arrêt ses déficits commerciaux. Les mercantilistes que cet économiste appel protectionnistes, sont en Asie, pas en Europe, même si l'Allemagne semble faire exception. Plutôt que de dire que les européens font une politique non-coopérative, peut-être devrait-il se pencher sur la Corée du SUD ou la Chine pour voir en pratique combien ses pays se protègent de multiples manières. Quand on a le sens du chiffre on sait qui est mercantiliste et qui ne l'est pas et assurément l'Europe ne l'est pas. Une politique à l'américaine en Europe, sans dévaluation ou protection équivaudrait à un suicide collectif, et à une relance prodigieuse en Asie. D'autant que ces derniers aspirent déjà la quasi totalité des relances américaines. Avec de tels économistes l'Europe et la France n'ont vraiment pas besoin d'ennemis.     

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18 juillet 2010 7 18 /07 /juillet /2010 21:59

  C'est sur le blog de Jean Claude Werrebrouck que je viens de prendre connaissance de ces propositions faites par le partie socialiste français et par le SPD allemand. Diable nos partis de la gauche molle auraient ils enfin compris dans quel guêpier l'euro  et la construction européenne nous a mis. Vue le passé des de ces deux groupes on a quand même de quoi douter. Rappelons tout de même que nous devons aux SPD allemand, la super politique germanique consistant à casser la demande intérieure pour amplifier les excédents commerciaux. La TVA sociale appliqué en Allemagne est en grande partie responsable des déséquilibres qui se sont produit depuis l'unification monétaire. Et cette TVA sociale, politique éminemment nationaliste, fut pratiqué par le SPD de Gerard Schröder. Bien sure certain objecteront que l'Allemagne défend ses intérêts et c'est bien normal, sauf que les Allemands ont aussi accepté la monnaie unique ce qui aurait du les pousser à faire une politique plus européenne.

 

  Bien sure on voit là les limites des constructions supra-nationales telle que l'Europe, des intérêts divergeants et pourtant une même monnaie et une même orientation économique des politiques publiques. Si l'Allemagne avait été européenne, elle aurait prôné une TVA sociale à l'échelle de l'euro. Elle aurait ainsi évité les désagréments de l'euro-divergence mais tel ne fut pas sa praxis.  Il ne s'agit pas pour moi ici de critiquer la TVA sociale en tant que telle, mais le fait que dans une seule zone monétaire il doit pas y avoir de politique discordante pour les échanges commerciaux intérieures. Or comme on le voit sur le graphique ci-dessous il y a bien eu un effet de divergence produit par la concomitance de la monnaie unique et de la stratégie de TVA sociale Allemande.

 

ComextERU

En constatant les dégâts on peut tout de même se poser deux hypothèses face à nos amis allemands:

 

1-Est-ce que la stratégie Allemande est surtout le fruit d'une politique dogmatique? Et est que le but de l'Allemagne était surtout de rééquilibrer ses échanges avec les pays asiatiques? Le cas échéants les dégâts sur ses voisins ne seraient que des effets collatéraux. Auquel cas il semblerait logique que les allemands acceptent finalement que leurs partenaires Européens trouvent un moyen, pas forcement orthodoxe, pour rétablir l'équilibre. La France a par exemple un déficit de 20 milliards avec l'Allemagne.

 

2-Est ce  que l'Allemagne n'a pas délibérément choisie une politique visant à nuire à ses voisins proches. Car en définitive il est assez évident que la TVA sociale ne peut pas compenser les écarts de coût entre l'Allemagne et la Chine par exemple.  Par nature la TVA sociale oblige les produits importés à porter une partie du coût du système sociale allemand. Mais même en prenant cela en compte cette TVA sociale ne compensera pas les écarts salariaux énormes de 1 à 20 ou trente suivant le taux de change, qui existent avec l'empire du milieu. Et d'ailleurs l'Allemagne comme tout les pays de l'Europe a un déficit commercial avec la Chine, et ce, même avec l'application de la TVA sociale. Puisque la TVA sociale ne pouvait en aucun cas être une stratégie de défense contre la Chine alors qui visait elle? Les autres nations développées bien évidement. Et surtout les nations de la zone euro.

 

  Suivant la première ou la deuxième hypothèse il est évident que le principe de discuter avec les allemands comme le préconisait Todd et comme le fait apparemment le PS, est valide ou non. Si la première hypothèse est vraie alors les élites allemandes sont de bonne foi, elles ont juste fait une politique à court terme idiote.On peut alors raisonnablement penser qu'ils voudront bien un mécanisme visant à rétablir les balances des paiement internes à l'UE et que leur politique a déstabilisé. Il pourrait augmenter par exemple leur demande intérieure en augmentant les salaires ce qui au passage donnerait un coup de fouet à un marché de l'emploi allemand assez mauvais malgré les excédents. De ce fait il permettrait aux autres nations de rétablir leurs comptes avec l'Allemagne. Ou alors les allemands devraient accepter une taxation de leurs produits, il s'agit là bien sure de la politiques de dernier recours si une hausse des salaires ne suffisait pas.

 

  En revanche si c'est la deuxième hypothèse qui est la bonne, et je crains personnellement que ce ne soit le cas, alors toute discussion est veine. L'Allemagne s'étant juste servie de l'UE pour réaliser une ambition de domination économique sur le vieux continent, un nouveau Reich par la voie du commerce en quelque sorte.  Dans cette hypothèse il s'agit purement et simplement d'une agression économique sur ses voisins et les hommes politiques français ou italiens devraient y répondre de la meilleur manière qui soit. En sortant les armes économiques enterrées stupidement avec l'avènement de l'illusion de Maastricht.  A savoir le retour aux monnaies nationales et le retour des politiques protectionnistes. Mais la peur du conflit avec l'Allemagne terrorise malheureusement nos élites, surtout en France et il y a fort à parier qu'ils continueront sans cesse à plier face aux exigences germaniques. Et c'est probablement cela qui aggravera les conflits à terme. C'est le fameux esprit de Munich cité récemment par Jacques Généreux et dont on constate chaque jour à quoi il mène. En effet faute de résoudre les conflits de basse intensité d'aujourd'hui, dans un calme relatif et de façon civilisée, les dirigeants français laissent s'aggraver la situation. Prenant ainsi  le risque à terme de produire des conflits d'une tout autre ampleur, et pourquoi pas d'ailleurs des conflits qui iraient au-delà de la question économique.

 

Il est interessant tout de même de voir de grands partis politiques européens parler ainsi de la nécessité de rétablir les équilibres commerciaux, car comme le dit Jean Claude Werrebrouck, il s'agit là d'une première atteinte la sacro-sainte croyance du bon fonctionnement du laisser-faire des marchés. Non les équilibres ne vont pas de soit et non il n'y a aucune raison pour que les comportements micro-économiques produisent des effets régulateurs à l'échelle macro-économique. Les choses ne sont pas ainsi faites que la somme des intérêts individuels soit égale à l'intérêt collectif. Il va donc de soit qu'il faille un état garant de cet intérêt collectif, encore faut-il que les dirigeants de cet état aient tout de même conscience de cet intérêt collectif. Tel n'est plus le cas en France, et les habitudes construites avec la douceur déresponsabilisante de l'UE, de l'euro et de la mondialisation, ne facilite certainement pas la prise de conscience des dirigeants politiques. En effet qu'il est doux de faire de la politique quand on a en réalité aucune responsabilité, quand le marché s'occupe de nous, que la monnaie est aux dessus et qu'en faite on ne fait que profiter du salaire de ministre ou de président sans en avoir les inconvénients. A n'en pas douter les affaires actuelles qui touchent le milieu politique et surtout les proches de Nicolas Sarkozy sont liées à cet état de fait. Comme les français considèrent à juste titre que nos dirigeants ne servent à rien, leur légitimité est tombée et leurs escapades financières ne sont plus tolérées. Affronter l'Allemagne et sortir de l'UE et de l'euro nécessitera des qualités bien différentes de celle du personnel politique actuel. Plus que de génies nous avons besoin de guerrier, d'hommes pétries de l'intérêt général, de l'esprit patriotique, malheureusement nul n'est moins bien servit en la matière que notre actuel président. On peut donc raisonnablement parier sur une aggravation des tensions à moyen terme.    

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13 juillet 2010 2 13 /07 /juillet /2010 19:06

  Petit à petit la population des économistes mainstream commencent à reconnaitre l'inéluctable, à savoir qu'il n'y a pas de sortie de crise ni en Europe, ni aux USA. Ce n'est pourtant pas faute de favoriser les bonnes nouvelles dans les médias. Les chiffres internationaux sont mauvais, j'avais récemment parlé du Baltic Dry qui persiste à baisser signe que le commerce internationnal ne retrouve pas la dynamique d'avant crise. On peut aussi voir le début de la crise du secteur de l'immobilier commerciale aux USA, elle sera bien plus douloureuse que celle des subprime de l'immobilier particulier.

 

  Ainsi, alors qu'en avril dernier on pouvait voir une hausse des dépenses de de construction  dans l'immobilier de 2.3% , on assiste à une rechute en Mai avec -0.2%. Les effets de la relance d'Obama commence à s'estomper du moins sur le plan intérieur car à l'extérieur on voit une relance du déficit commercial qui se creuse à nouveau. Comme à chaque fois les relances américaines produisent une hausse du déficit commercial, mais cette fois les effets sur la croissance intérieure ont été très faible et n'ont même pas stabilisé le taux de chômage.

 

 

TradeUS.pngComme vous pouvez le constater vous même sur ce graphique la balance commerciale US continue sa lente dégradation. On notera au passage qu'il aurait fallu que les USA commencent à dégager des excédents pour pouvoir théoriquement rembourser leur dette extérieure, cela semble tout simplement impossible en pratique même avec dévaluation et contraction économique. Pour rétablir la balance commerciale à l'équilibre on en déduit qu'il faudrait une contraction de la demande US au moins deux fois plus importante que celle qu'ils ont subit récemment. La cause principale de la crise économique mondiale est donc toujours là, les déséquilibres mondiaux persistes jusqu'à la prochaine tempête qui ne devrait pas tarder. Et avec la zone euro qui se met à faire de la politique de contrition et de déflation le déficit commercial américain ne risque pas de se résorber de si tôt. 

 

 

employment-ratiosToujours aux USA vous pouvez voir ici le taux d'emploi des salariés américains, il s'agit d'un graphique qui indique le nombre de personne en age de travailler qui ont réellement un emploi. Pas de trucage ici sur les femmes aux foyers ou les handicapés, le taux était dramatiquement bas avant la crise mais au rythme où çà va moins de la moitié de la force de travail sera employé aux USA. On constate ici aussi que la fameuse reprise est invisible il y a eu stabilisation mais la rechute est inévitable si le soutient de l'état s'arrête comme ce sera inévitablement le cas dans les mois qui viennent. 

 

 

 

      Puisque l'on en est à donner un aperçu de la fumeuse reprise US regardons la structure de l'emploi toujours aux USA sachant que seul 60% de la force de travail du pays est utilisée.  Dans quoi cette dernière travaillent elle?

 

payroll_sectors.gif

 

payroll growth since Dec2007

 

    Et bien les deux graphiques du dessus, toujours issus de l'excellent site shadowstats.com, vous le dit. Le premier graphique indique le nombre d'emplois total par secteur, la production manufacturière qui représente le secteur qui est le plus capable de dégager des excédents commerciaux ne représente que la moitié de l'emploi dans la fonction éducative et les services de santé. La sphère productive américaines est donc très faible et l'évolution de la situation de l'emploi depuis le début de la crise en juin 2007 (voir le deuxième graphique) montre que c'est l'industrie et la production qui ont le plus détruit d'emploi.  La stabilisation du chômage aux USA n'est du qu'a la création d'emplois dans la sphère publique, l'éducation et la santé. Le graphique ne montre pas le statut des emplois créé, mais il n'y guère de doute sur le fait que l'emploi ait été directement financé par l'état. On peut parler ici véritablement d'une soviétisation du système économique américain, si je puis dire. Mais comme ces emplois ne produisent pas mais fabriquent des consommateurs ils participent au finale au nouveau glissement de la balance commerciale américaine. C'est toujours la même chose en relançant la demande les USA ne font qu'augmenter leurs importations parce qu'ils se sont trop désindustrialisés. 

 

Mais alors, d'où est ce que viendra la croissance?

 

    Comme nous l'avons vue récemment la situation en Europe est encore pire, ici les dirigeants comprennent encore moins les données économiques de base que l'intelligentsia américaine. L'Allemagne vient d'annoncer un plan d'économie totalement stupide qui va faire près de 80 milliards d'euro d'économies, en clair l'Allemagne veut encore plus contracter sa demande intérieure alors même que c'est l'inverse qu'elle devrait faire. Sans doute les autorités allemandes trouvent elles insuffisant l'excédent commercial mirobolant du pays. Cette politique de contraction va bien évidemment s'ajouter à la contraction concomitante pratiquée par les autres pays de l'euro-zone, notamment celle de la France qui a un objectif de 40 milliards d'économie pour 2011. Plan qui a en plus la bonne idée de taper sur la population dont la part consommée du revenue est la plus forte, de quoi maximiser l'effet récessif . Quand aux  pays déjà fortement déficitaires commercialement à l'intérieure de la zone monétaire européenne,  ils devraient  voir leurs déficits croitre encore plus. On imagine la tête des dirigeants grecques lorsqu'ils verront que malgré leurs réductions salariales leur compétitivité aura encore diminué face à l'Allemagne. C'est une course vers la dépression que l'Allemagne et ses satellites sont en train de faire.  Bien sure les dirigeants allemands ont une stratégie, toujours la même depuis 30 ans, c'est celle d'attendre un retour de la croissance par les exportations quelque soit le taux de chômage que la crise fera sur le continent. L'Europe est sans doute la région du monde la plus insensible à la poussée du chômage, il s'agit là malheureusement d'un effet collatérale des stabilisateurs keynésiens qui semblent anesthésier la population aux variations du taux d'emploi. Bon en même temps on peut s'attendre à un réveille populaire lorsque le RSA et les allocations chômage seront supprimé pour cause d'économie et de compétitivité.

 

        Toutefois cette fois la stratégie allemande va droit dans le mur. En premier parce que le premier consommateur mondial, les USA, ne redémarre pas et que la maigre demande qui y est produite est entièrement absorbée par la Chine, le Japon et la Corée du Sud.  Ensuite si les allemands continuent à fantasmer sur le far-est, ils feraient mieux de regarder la réalité en face. S'il est vrai que la Chine a aujourd'hui une politique visant à favoriser la hausse des salaires, la consommation des chinois se portera en priorité vers les produits locaux. Il n'y a aucun produit dans lequel les chinois sont dépendant des allemands, si ce n'est les biens d'équipements. Mais même dans ce domaine la concurrence chinoise viendra promptement, surtout que les entreprises étrangères sont obligées de transférer des savoir-faire pour pouvoir vendre en Chine. Quand les premiers biens d'équipement chinois arriveront sur le marché l'Allemagne tremblera. Ensuite même en augmentant fortement les salaires la demande chinoise ne peut pas se substituer à la demande américaine et européenne c'est arithmétiquement impossible. Il ne faut jamais oublier que l'UE, les USA et le Japon réunis c'est 70% du PIB mondial. La Chine a un PIB équivalent à celui de l'Allemagne, même si elle le voulait elle ne pourrait pas tirer la croissance mondiale à elle toute seule. Le seul effet qu'aura la croissance chinoise sera de faire grimper les prix des produit manufacturier que nous importons tout en favorisant la hausse des matières premières, de quoi aggraver encore la situation européenne. Bien sur la hausse des salaires en Chine ne sera pas suffisante pour entrainer une réorientation de la production chez nous, d'autant que si la Chine devient trop cher il y a encore l'Inde le Vietnam, la Thaïlande, l'Indonésie etc... Et puis au final la croissance en Asie pourrait très bien tomber en panne faute d'acheteur en Europe et en Amérique, c'est ce que montre cette article de moneyweek le far-est n'en est pas un. 

 

  Pour résumer dans la langue de notre gouvernement réel cette politique  de déflation compétitive est totalement dummkopf. Pour ce qui est de la dernière zone développée, le Japon, ce dernier s'en sort mieux que l'Europe et les USA, il a bénéficié à la fois de la relance américaine au travers ses exportations, il est bien connu que le Japon est avec la Chine, le premier bénéficiaire des plans de relances US. Et en plus le gouvernement nipon n'a pas hésité à faire croitre les déficits . Au final les japonais tablent sur une  croisse de 3% mais il faut dire que le japon est le pays qui a connu la plus forte contraction du PIB lors de la crise avec -5.2%. Cette croissance ne ramène donc pas le pays à son niveau d'avant crise.  Et le ralentissement en Europe et aux USA produira un nouveau ralentissement que la demande intérieure ne pourra pas compenser, d'autant que l'état japonais est lourdement endetté. Bref la mondialisation qui a rendu les nations totalement interdépendantes rend toute possibilité de relance autonome impossible, parce que dépendante d'actions d'autres régions du monde. Certain y vois là la raison principale à la création d'un état mondial, il s'agit là bien sure d'une solution irréaliste et probablement dangereuse. La seule solution concrète est en réalité la démondialisation et le découplage des différentes économies de la planète, et ce, dans le but de rendre opérantes les politiques locales. Seulement il va falloir que la crise frappe à nouveau violemment, et que les illusions actuelles s'effacent pour contraindre l'opinion et les élites à cette triste réalité, la crise c'est la mondialisation, la mondialisation c'est la crise. On ne peut plus le cacher derrière des monticules de dettes et des discours creux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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6 juillet 2010 2 06 /07 /juillet /2010 23:10

 

 

      J'adore cet extrait de "la vie est belle " de Roberto Benigni qui démontre où mène la pseudo-rationalité économique lorsqu'elle est laissé à elle même sans autre but qu'une optimisation sans fin des bilans comptables. N'en déplaise aux néolibéraux les nazi raisonnaient en grande partie comme eux, l'humain n'était qu'une variable d'ajustement économique. L'annonce des dernières mesures d'économie m'ont fait penser à ce passage du film de Benigni, à quand un membre de l'UMP ou du pS proposant l'extermination des chômeurs pour rétablir la compétitivité française. En ignorant l'intérêt des peuples et des plus humbles de la société, les politiques actuels ne font que répéter les mêmes errements qui conduisirent au désastre civilisationnel que fut le nazisme.  

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6 juillet 2010 2 06 /07 /juillet /2010 18:15

Je viens juste de lire ce papier sur Marianne en cette chaleur estivale étouffante, surtout dans ma bonne ville de Montpellier, j'ai failli tomber en syncope. Notre amis Patrick Artus est un penseur néolibéral, mais relativement rationaliste dès qu'il s'agit de faire des bilans de situation macroéconomique, beaucoup moins lorsqu'il propose ses solutions. Et le voila tout à coup en train de nous faire une proposition enfin réaliste, du moins plus réaliste que ses discours habituels. En fait je suis malhonnête puisqu'en général Patrick Artus ne proposait aucune solution, il ne faisait que constater les dégâts du libre-échange sur les salaires, l'emploi et l'industrie, sans apporter de solutions, si ce n'est l'inéluctable statut quo.

 

  Mais là pour la première fois, il s'attaque à la chose mondiale et propose une solution, à l'échelle Européenne bien sure, il a les pieds encore coincé dans l'idéologie Européenne. Il propose donc une hausse des salaires de 20% sur toute la zone euro accompagnée d'une dévaluation de 20% de l'euro.  De quoi relancer la demande intérieure européenne tout en protégeant la compétitivité externe de cette même zone. On peut enfin discuter sérieusement avec monsieur Artus qui reconnait ici implicitement la nullité de l'éternel discours sur l'adaptation et la hausse du niveau technique de nos sociétés pour compenser les pertes dans les industries classiques. Ici plus question de çà, on parle vrai, il faut relancer la demande mais prendre en compte la contrainte extérieure qui la rend inapplicable.

 

  Je vais malheureusement devoir donner quelques objections à cette proposition, tout en ignorant pas qu'il s'agit là d'une idée qui va quand même dans le bon sens macroéconomique. Proposition à laquelle nos politiques seraient bien inspirés de réfléchir.  Mais voici les problématiques à prendre en compte et que monsieur Artus à oublier dans sa proposition:

 

1-Divergence inter-européenne

 

    Comme dans le cas de Todd et de son protectionnisme d'échelle continentale, Patrick Artus ignore ici les divergences commerciales entre les nations à l'intérieur de la zone euro.  En effet imaginons un instant que l'euro soit dévalué et que les salaires soient augmentés comme il le souhaite. Il est probable que chaque membre de la zone euro verra sa situation économique s'améliorer sans voir se dégrader sa balance commerciale avec les non-membres de la zone euro. Mais en augmentant la demande de façon homogène sur toute la zone euro, la solution d'Artus va faire exploser les déficits commerciaux de la France, de l'Italie, de la Grèce, et de l'Espagne face à l'Allemagne. Car la dévaluation n'aura aucun impact compensateur entre les pays membres de la zone euro. Or il me semble que Patrick Artus doit savoir que l'Allemagne a un excédent commercial avec la France tout aussi important que celui de la Chine vis à vis de notre pays. On voit ici toute l'incongruité de la zone euro, la solution d'Artus, telle qu'elle est, provoquera une aggravation des déficits commerciaux des pays membres avec l'Allemagne. Bien sure la balance commerciale de la zone euro dans son ensemble sera à l'équilibre, mais cela changera rien à la grave situation auquel seront inéluctablement confronté la majeur partie des pays de la zone euro.

 

    La solution à ce problème, si l'on reste dans le cadre Européen, serait de faire une hausse de la demande plus importante dans les pays excédentaires et plus faible dans les pays déficitaires. On hausse par exemple de 30% les salaires allemands, de seulement 15% les salaires français, et de 5% les salaires espagnoles ou grecs. La croissance de ces derniers pays bénéficiera à terme de la demande allemande mais cette fois sans creusement de leurs déficits commerciaux, au contraire ils pourraient avoir un retour à l'équilibre grâce à l'amélioration e leur compétitivité face à l'Allemagne. Les excédents allemands eux seraient réduit et nous aurions une nouvelle convergences des économies européennes, le tour est joué.

 

2-La guerre des monnaies extra-européennes

 

    Mais à ce problème interne à la zone euro s'ajoute ici une nouvelle contrainte celle des effets disparates d'une dévaluation monétaire. Comme je l'ai déjà expliqué dans un texte récent, les dévaluations sont des outils extrêmement brutaux et non précis, elles font des victimes collatérales si je puis dire.  Ainsi si l'euro est dévalué, il le sera vis à vis de la majorité des monnaies du monde et pas seulement vis à vis de  la Chine principale responsable des délocalisations et des déficits commerciaux du continent. On critique souvent la surévaluation de l'euro par rapport au dollars, mais en réalité notre monnaie n'est pas surévaluer par rapport à l'économie américaine. En fait la zone euro a une excédent commercial par rapport aux USA donc en fait c'est le dollars qui est surévalué. Mais comme les asiatiques ont collé les variations de leurs monnaies à celle du dollars, toute dévaluation du dollars entraine des dévaluation du Yen, du Yuan et des autres monnaies asiatiques et ce quelque soit l'état de leurs propres balances commerciale avec les USA ou l'Europe. Donc si vous me suivez en dévaluant l'euro de 20% nous allons le faire face aux monnaies asiatiques, mais aussi face au dollars, ce qui ne sera pas sans accroitre l'excédent commerciale de l'Europe vis à vis des USA. Les américains trouveront cela injuste et ils auront raison.

 

    C'est bien à cause de ce genre de problèmes qu'il vaudrait mieux des droits de douanes et des quotas, plutôt que des dévaluations, mais Patrick Artus n'en est pas encore là visiblement. Les taxes permettraient de taper uniquement sur les importations des pays qui ont des excédents avec nous, pas sur ceux qui équilibrent leur comptes ou pire ceux qui devraient se protéger de nos excédents.

 

3-La plupart des pays européens sont déjà commercialement déficitaires. 

 

    Dernière critique vis à vis des propositions d'Artus le fait que tous nos pays, sauf l'Allemagne et ses satellites autrichiens et hollandais sont déjà en déficit commercial. Or une hausse des salaires de 20% couplée à une dévaluation de 20% de changera rien en terme de compétitivité externe.  Là encore il est dangereux de prendre la situation de la zone euro dans son ensemble, ce n'est pas un pays et il n'y a aucune solidarité interne. On ne peut pas laisser des pays de la zone en déficit permanent car cela signifierait pour elles une contraction permanente de la masse monétaire en circulation.  A moins que Artus ne propose aux européens de tous aller s'installer en Allemagne, j'ai quand même quelques doutes quand à l'accueil que les allemands feraient à une telle quantité de population. Donc on en revient au problème du début, les grecques ont besoin d'une dévaluation d'au moins 40%, les français de 20% et les allemands n'en ont pas besoin. Faire la même politique monétaire pour tous ces pays revient à nourrir les divergences, on en sort pas c'est la quadrature du cercle. Reste au final la solution de la monnaie commune mais ça c'est une autre histoire. En attendant Artus me fait quand même plaisir et va un peu dans la bonne direction ne boudons donc pas notre plaisir et saluons sa proposition.

 

 

 

 

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29 juin 2010 2 29 /06 /juin /2010 21:06

    398c654714d20e627d5ee7fd17773db5.jpgJe vais chercher ici à expliquer en quoi les dévaluations sont une mauvaise forme de protectionnisme commerciale et qu'il vaudrait mieux finalement revenir à des parité fixes mais à des taxes et des quotas pour réguler les balances des paiements. Bien sure je parle ici en générale, dans la situation actuelle, celle de l'organisation économique mondiale, axée autour du système de change flottant et du roi dollars,  il est évident que  les dévaluations sont nécessaires. Mais je crois qu'il faut expliquer en quoi cette forme particulière de régulation des échanges produit des effets collatéraux extrêmement dommageables pour l'économie mondiale dans son ensemble.

 

Les effets des dévaluations

 

 A - Effets positifs

 

      Nous avons déjà parlé des mécaniques de dévaluation à plusieurs reprises mais je vais tout de même ré-expliquer rapidement les effets d'une dévaluation. Nous allons prendre l'exemple de la France et de l'Allemagne en imaginant qu'il y est toujours le franc et le mark. Si la France connait un  déficit commerciale avec l'Allemagne, dans le cadre du régime de change flottant internationale notre pays peut décider de dévaluer sa monnaie face au mark. Mettons que la dévaluation est de 10% le cout des importations provenant d'Allemagne va instantanément augmenter de 10%. A l'inverse les exportations françaises vont voir leurs prix sur le marché allemand baisser de 10%. La dévaluation a donc un effet qui est similaire à la combinaison d'un droit de douanes à l'entrée de la France vis à vis de l'Allemagne de 10%. Et en même temps un effet de subvention à l'exportation de 10% qui s'ajoute aux droits de douanes. Précisons que tout ceci ne coute strictement rien à l'état, cela change juste le rapport de force et le cout relatif du travail et de la production entre la France et l'Allemagne. Il y a fort à parier que cette dévaluation aura un effet de rééquilibrage de la balance commerciale entre la France et l'Allemagne.

 

    Vue sous cet angle on comprend tout la puissance d'une politique de dévaluation. Cependant il faut préciser que l'état et la banque centrale ne maitrise pas totalement la valeur des monnaies. Dans le monde actuelle les taux de change sont soumis à la loi du marché, et les pays occidentaux laissent flotter leurs monnaies au gré des vents de la bourse et des spéculateurs.  Ce n'est pas le cas de la Chine, par exemple, dont la monnaie a un cour forcé, ce n'est d'ailleurs pas étranger à la stabilité de la croissance chinoise. Dans l'imaginaire libérale des années 70, à la fin du système de Bretton-Woods qui lui était à parités fixes et au  dollars garanti Or, le système des changes flottant était censé s'auto-réguler. Les pays qui avaient des déficit commerciaux devaient voir leur monnaie se dévaluer pendant que les pays excédentaires voyaient leur monnaie se réévaluer. En toute logique cartésienne le système devait donc automatiquement réguler les balances des paiements, malheureusement l'expérience montre que la régulation par la libre variation monétaire ne fonctionne pas. Et le monde actuel qui possède des pays avec d'énormes excédents et d'autres d'énormes déficits commerciaux montre que le système de change flottant ne fonctionne pas.

 

      Pourquoi est-ce que ce principe qui semble pourtant logique ne fonctionne pas? La première réponse, celle que les libéraux vous jetterons certainement à la figure, c'est que tout les pays ne laissent pas flotter leur monnaie, ce qui est vrai. J'ai cité la Chine mais la plupart des pays asiatiques jouent sur leur monnaie pour favoriser leur commerce extérieur, la Corée du Sud a par exemple une monnaie tout aussi sous-évaluée que celle de la Chine. Le Japon lui même ne s'est pas gêné pour empêcher le Yen de prendre de la valeur.  Mais l'argument libéral qui consiste à vouloir plier le réelle à ses exigences théoriques est-il bien rationnel? Qui peut contraindre la Chine par exemple à réévaluer sa monnaie? Réponse personne, pas même les USA. Donc autant raisonner en comptant sur la non coopération des états plutôt qu'en ne prenant que les hypothèses qui nous arrangent non?

 

Autre problème il n'y a pas que la valeur de la balance commerciale qui fait varier la monnaie dans le système actuel. L'exemple du Japon et du Yen Carry trade en est la preuve. Des petits malins ont utilisé les faibles taux d'intérêts de la banque du Japon pour emprunter en Yen et prêter dans des monnaies aux taux d'intérêts plus élevés. Ce phénomène a pendant une certaine période réévalué le Yen entrainant la balance commerciale nipponne dans le rouge. Les spéculateurs font donc varier les monnaies pour des raisons complètement extérieures à la balances commerciale d'un pays. Si nos amis libéraux étaient cohérent ils n'auraient donc pas du permettre la libre-circulation des capitaux puisque cette dernière entrave la bonne marche du système de change flottant en déformant le rapport commerce/valeur des monnaies.

 

B - Effets négatifs

 

      Mais il y a pire, la nature même du système des changes flottants est instable. Dans notre premier exemple il n'y avait que deux pays qui commerçaient ensembles, si l'on en rajoute un troisième les choses se compliquent un petit peu. En effet, rajoutons l'Italie comme nation commerçante avec la France et l'Allemagne. Imaginons que l'Italie a une balance commerciale à l'équilibre avec les deux autres nations, mais que comme je l'avais indiquer la France était obligé de dévaluer sa monnaie de 10% par rapport au mark. Que doit faire l'Italie? Soit elle ne fait rien et la monnaie française se dévalue envers le mark mais aussi envers la lire Italienne, ce qui produira un déficit commerciale de l'Italie vis à vis de la France. Soit l'Italie suit la France et cela produit un excédent de L'Italie vis à vis de l'Allemagne.  Imaginons maintenant que l'on mette des centaines de pays dans le système et on obtient le système mondiale actuel. C'est à dire un système totalement chaotique incapable de produire une régulation.

 

  Il est donc tout à fait normale de craindre la guerre des monnaies car elle s'auto-entretient. Le fait est que l'instrument monétaire est trop gros finalement pour bien faire. Pour que le protectionnisme régule réellement le commerce il faut qu'il soit précis et ciblé, il ne faut pas faire de victime collatérale comme ce fut le cas dans notre exemple avec l'Italie. Réguler le commerce mondial avec pour seul instrument les variations monétaires revient à essayer de planter un clou dans un mur avec une masse vous avez de très fortes chances de tout casser, même si au final vous plantez votre clou. On comprend mieux ici le désir fort des européens dans les années 70 de revenir à système à change fixe. Leur problème c'est que la solution de la monnaie unique fut incomplète et mal pensé avec les résultat que nous connaissons tous aujourd'hui. Cependant cela n'enlève pas le fait qu'il faille effectivement mettre fin au bordel monétaire mondiale. Et ce d'autant plus que cela complique sérieusement la gestion des entreprises qui doivent compter avec les variations erratiques des grandes monnaies comme le souligne très justement Jean Luc Gréau dans son dernier texte.    

 

Mieux vaut le protectionnisme par les douanes et les quotas et un régime de change fixe.

 

    Comme nous l'avons vue les effets des dévaluations peuvent être catastrophiques, elles engendrent un système totalement instable qui ne peut en réalité jamais vraiment revenir à un équilibre. L'état normal du marché des changes c'est le chaos! C'est en réalité le rôle du dollars en tant que monnaie universelle qui a empêché jusqu'à présent le système d'imploser et de produire une guerre des monnaies à l'échelle planétaire. C'est grâce à son rôle de monnaie de réserve internationale que les USA peuvent subir un déficit commercial énorme depuis plus de trente ans sans voir leur monnaie se dévaluer. Ce qui a permis aux asiatiques et aux Européens d'avoir des excédents commerciaux sans produire de guerre monétaire totale sur la planète.   Mais les USA sont au bout du rouleau, l'étalon dollars s'essouffle et aucune région ne peut et ne pourra prendre le rôle de super-consommateur planétaire qu'on tenu si longtemps les américains. D'ors et déjà les USA ne supporte plus la sous-évaluation de la monnaie chinoise et la relance Obama n'a déjà plus d'effet, les USA sont trop désindustrialisé pour que les relances keynésiennes fassent repartir la machine (voir ce texte explicatif). Il faut donc reconstruire un système monétaire internationnal capable de garantir une stabilité sans avoir en son cœur une nation fortement déficitaire.

 

Comme nous l'avons rapidement démontré le système de change flottant ne peut pas réguler correctement le commerce, il est naturellement instable. Ce qui ne m'empêche pas quand même  de prôner des dévaluations dans le cadre actuelle, l'Europe n'ayant pas à se suicider pour maintenir le couple sado-maso sino-américain. Mais il faut bien avoir conscience que le système ne peut pas perdurer tel quel.  Il vaut donc mieux avoir des taux de change fixes entre les nations comme ce fut le cas pendant toute la période de l'après guerre, et comme ce fut le cas pendant le 19ème , avant les grands malheurs du monde comme disait le Général De Gaulle. Bien sure dans un régime à change fixe, il faut renoncer au libre-échange totale car ce dernier produit alors des déséquilibres commerciaux qui ne se résorbent pas plus qu'avec le système de change flottant. On le voit d'ailleurs entre les membres de la zone euro. Pour compenser et équilibrer les balances des paiements, seul moyen d'avoir la stabilité et d'éviter les crises à répétition, il faut donc des droits de douanes et des quotas.

 

Les droits de douanes et les quotas sont précis contrairement aux dévaluations, ils peuvent être mis de façon totalement planifié, faisant rentrer l'ordre dans le chaos du commerce internationnal. Ils permettent aux entreprise de faire des plans à long terme car ces quotas ou droits de douanes ne varient pas de façon totalement imprévisibles. De plus si la France a un déficit face à l'Allemagne elle ne taxera que les produits allemand , cela ne touchera pas ses autres partenaires. Ils permettrons également de découpler les économies de la planète et permettrons ainsi d'accroitre la stabilité de l'économie planétaire en réduisant le nombre de variable dans l'équation de gestion des politiques publiques. Il serait donc plus que temps de réhabiliter ces bonnes vielles barrières douanières jugées archaïques par certains, alors qu'elles sont au contraire une façon moderne et rationnelle de réguler le commerce et d'éviter la guerre du tous contre tous auquel les marchés des changes nous ont conduit.

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24 juin 2010 4 24 /06 /juin /2010 20:20

euros_1644157c.jpgC'est un article du Telegraph qui nous apprends qu'une discussion aurait eu lieu entre la France et l'Allemagne sur une éventuelle coupure en deux de la zone euro. L'article décrit la création de deux euros, un euro du nord composé de l'Allemagne, des Pays-bas, de la France de l'Autriche et de la Finlande à minima, et un euro du sud composé des autres membres notamment l'Espagne, l'Italie ,la Grèce et le Portugal. Cet article est assez inquiétant, non pas sur le fait que la zone euro actuelle explosera, il s'agit là d'un mouvement quasi inéluctable puisque la seule possibilité pour sauver la zone euro telle qu'elle est serait d'établir des protections douanières régulatrice ce que les élites européennes se refusent à faire. Non ce qui est inquiétant c'est que la France continue dans cette optique à suivre la monnaie allemande et à devenir une espèce de satellite de la puissance germanique.

 

  J'ose espérer que les élites française ne sont pas à se point aveuglé par leurs dogme de monnaie forte et qu'ils  ne se jetterons pas dans ce traquenard germanique. Car si par malheur la France allez dans cette eurozone du nord,   il ne fait aucun doute, eu égard à ses membres, que la France serait la seule nations du groupe avec un déficit commercial extérieur. Une telle zone monétaire aurait des excédents commerciaux colossaux qui produiraient une réévaluation monétaire extrêmement forte, du genre un euro du nord vaudrait 1.5 euro actuel. Jusqu'à présent les pays du sud ont empêché, par leur déficits extérieurs, l'euro de trop s'apprécier. Sans cela notre situation serait encore plus grave sur le plan commercial qu'à l'heure actuelle. Si nous envisagions d'être membre d'une telle zone monétaire totalement germanique adieux la France. Pour ce qui est des Pays-bas ou de l'Autriche ce n'est pas un problème pour ces nations d'avoir la même monnaie que l'Allemagne puisqu'en réalité les Pays-bas sont un immense port allemand et l'Autriche un Lander qui n'est jamais entré dans la Bundesrepublik.

 

Est-il raisonnable de persévérer dans l'erreur?

 

L'échec de l'euro n'est pas uniquement du  à une mauvaise optimalité de la zone monétaire c'est une violation même du principe de souveraineté des peuples qui provoque sa chute. Créer des zones moins hétérogène sera bien sure une bonne chose mais la réalité c'est qu'il faut une monnaie par nation au moins. Il faut également tordre le cou à l'idée selon laquelle plus une monnaie est grosse mieux c'est. Rien n'interdit aux européens de fonctionner avec plusieurs monnaies. Une monnaies de réserves à l'échelle européenne qui pourrait d'ailleurs inclure toute l'Europe de l'atlantique à l'Oural, et même d'autres régions du monde, des monnaies nationales pour les échanges internationaux et pourquoi pas des monnaies régionales pour équilibrer les chances entre les régions faibles et fortes.  L'idée selon laquelle il faudrait un seule instrument monétaire est en soit ridicule, il vient probablement d'un esprit monothéiste hérité du Christianisme. Les US ont par exemple eu pendant longtemps des centaines de monnaies en circulation et ce jusqu'au début du 20ème siècle, ce fut pourtant la période la plus prospère de leur histoire.

 

D'ailleurs si les européens souhaitaient enfin se débarrasser de l'encombrant allié US et de leur monnaie pourrie le dollars, il serait interessant de faire de l'euro une simple monnaie de réserve. En étendant sont usage à d'autres régions du monde et notamment celles productrices de matières premières  nous saperions le seul mécanisme qui permet au dollars de se maintenir. Car c'est ce rôle de monnaie de réserve internationnal qui permet au dollars son maintient malgré une situation commerciale américaine catastrophique depuis trois décennies au moins. Les monnaies nationales européenne pouvant toujours se dévaluer si besoin, la nature de réserve de l'euro nous donnerait les avantages de la monnaie unique (protection contre la dollarisation) sans les effets pernicieux (découplage entre la valeur de la monnaie et la balance  des paiements des pays membres).

 

Quoiqu'il en soit si la zone euro doit être coupé en seulement deux morceaux, mieux vaudrait pour la France faire partie de l'euro du sud. Non seulement parce que les pays membres sont culturellement plus proche de nous, cela créerait l'union latine cher à certains blogueur. Mais surtout parce que la France bénéficierait pour un temps d'une monnaie probablement sous évaluée par rapport à son commerce extérieur, de quoi redresser un petit peu notre industrie. Bien sure il sera toujours nécessaire de faire du protectionnisme contre les régions asiatiques dont les avantages comparatifs sont trop grands pour être compensé par la seule dévaluation. Pour ce qui est de l'Allemagne et de sa zone monétaire elle bénéficiera enfin de sa super monnaie surévaluée puisque telle est son souhait. Nous ramasserons les miettes quand les délires d'excédents commerciaux auront poussé l'Allemagne à l'extinction totale.

 

 

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